Le grand dictionnaire historique/éd. de 1759/Aboul-Abbas-Saffah

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ABOUL-ABBAS-SAFFAH, premier calife de la dynastie des Abbassides, fut désigné par son frere Ibrahim pour lui succéder, & proclamé calife par tous ceux de son parti l’an de l’hégire 132, de J.C. 749. Ses troupes, commandées par Abdallah, son oncle, après avoir remporté plusieurs avantages, gagnerent enfin une bataille où Mervan II, dernier calife des Ommiades, fut tué. Cette victoire abattit sans ressource la puissance des Ommiades, & assura la couronne à Aboul-Abbas, qui fut reconnu calife dans tout l’empire des Arabes, l’an de l’hégire 134, de J.C. 752. Les cruautés qu’Abdallah avoit exercées sur les Ommiades, firent donner à Aboul-Abbas son neveu, le surnom de Saffah, c’est-à-dire, qui répand le sang. Ce n’est pas qu’on reproche à ce calife d’avoir eu aucune part au massacre des Ommiades ; on n’en a jamais accusé qu’Abdallah. Au reste, on convient que ce fut à la politique sanguinaire de ce prince, qu’Aboul-Abbas fut redevable de la tranquilité qui regna dans l’empire musulman, pendant le peu de temps qu’il occupa le trône. Ce calife mourut l’an de l’hégire 136, de J.C. 754, n’étant encore âgé que de dix-huit ans, selon quelques-uns, & de trente-deux ans & demi, selon El-Macin. Les auteurs sont également partagés de sentimens sur sa postérité. El-Macin dit qu’il laissa un fils nommé Mahomet, & une fille nommée Rabéte : d’autres lui donnent un fils nommé Musa, lequel eut un fils appellé Issa, en faveur duquel il s’éleva dans la suite un parti pour le mettre sur le trône : enfin, d’autres assurent qu’Aboul-Abbas ne laissa point d’enfans, & qu’il n’y eut de troubles au sujet du califat, que ceux qui furent excités par Abdallah, lorsqu’Abou-Giaffar fut reconnu souverain à la place de son frere. * Histoire des Arabes, tomes II à III.