Les Amoureux de Sylvia/Partie 1/14

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Traduction par Paul-Émile Daurand-Forgues.
Hachette (p. 111-122).
1re partie

XIV

AFFAIRES DE COMMERCE.

Plus Philip se sentait rassuré à l’égard de Sylvia, moins il éprouvait le besoin de la revoir dès le soir même, et d’ailleurs son ambition de négociant ne lui permettait guère de se refuser à l’appel de ses patrons. Aussi, dès que les volets du magasin furent en place, les deux commis partirent ensemble pour se rendre chez Jeremy Foster. À peine s’arrêtèrent-ils un moment sur le pont pour humer la brise marine chargée de molécules salées, et dans laquelle, après les fatigues du jour, ils se retrempaient avec joie. Ils gravirent ensuite respectueusement ces hauteurs aristocratiques où les rues cessaient d’être profanées par le voisinage d’établissements mercantiles, et où la maison de Jeremy Foster brillait entre cinq ou six autres, toutes pareilles d’ailleurs, par l’immaculée propreté de ses portes vernies, de ses cuivres passés à l’eau seconde, de ses marches de pierre savonnées et cirées chaque matin.

Devant ce seuil imposant, les deux jeunes gens restaient interdits et timides comme une jeune fille qui va mettre le pied dans son premier bal. Ni l’un ni l’autre n’osait frapper. Philip, enfin, honteux de lui-même, hasarda un coup timide, et comme on les attendait, les deux battants s’ouvrirent à l’instant même. Aussi resplendissante de propreté que la maison elle-même, une suivante d’âge canonique accueillit par un doux sourire de bienvenue ces visages familiers.

« Laissez-moi vous essuyer un peu, William, dit-elle, joignant l’action à la parole… Vous vous êtes appuyé, j’en suis sûre, contre un mur nouvellement blanchi… Et vous, Philip, continua-t-elle, passant la revue de ce dernier avec une liberté toute maternelle, vous ferez bien de frotter un peu vos souliers sur cette natte… Notre maître n’y manque jamais. »

Dans le salon carré régnait le même ordre, strict et précis. Pas un grain de poussière sur un meuble quelconque ; et tous étaient rangés en lignes parallèles, ou tout au moins formaient avec les autres un angle droit rigoureusement exact. Jusqu’à John et Jeremy, qui avaient pris place aux deux côtés de la cheminée, avec une symétrie irréprochable, et dont les deux honnêtes sourires se correspondaient parfaitement.

Si admirable que soit cette régularité, on ne voit pas qu’elle mette les gens à l’aise, et ce fut seulement après le souper, lorsque Jeremy demanda les pipes, et lorsque trois des convives, sur quatre, se furent mis à fumer, que la conversation devint un peu moins difficile.

De politique on ne parla guère : c’était, à cette époque, un sujet délicat. La nation tout entière était sous le coup des terreurs qu’inspiraient la France d’abord, puis tous ceux qui professaient une sympathie quelconque pour les idées révolutionnaires. Un bill tyrannique contre les réunions séditieuses avait passé l’année d’avant, et on ne savait trop quelle portée le gouvernement comptait lui donner. L’impartialité des tribunaux n’existait plus, les magistrats prenant leur part des alarmes qui agitaient la multitude et subordonnant leur équité à l’intérêt de leur parti. On trouvait bien encore, çà et là, quelque téméraire qui prônait la réforme du parlement comme un premier pas vers un système loyal de représentation populaire : mais ces pionniers de 1830 étaient généralement mal vus. La grande masse du peuple se glorifiait d’appartenir au parti tory, et d’abominer la France avec laquelle il lui tardait d’en venir aux mains, car elle avait à peine idée de la naissante renommée que se faisait, précisément alors, un jeune capitaine corse, destiné à être pour l’Angleterre, peu d’années après, le même objet de terreur que Marlborough avait été jadis pour les Français en bas âge.

À Monkshaven, ces opinions avaient une prédominance excessive ; et le déchaînement des passions y engendrait une méfiance réciproque qui rendait fort difficile tout entretien sur les affaires publiques. On se bornait en général à des questions inoffensives dans le genre de celles-ci : — « Un Anglais peut-il tenir tête à plus de quatre Français en même temps ? — Quel châtiment méritent les membres de la Corresponding Society (correspondant avec le Directoire Français ? — Faut-il les pendre, ou les écarteler, ou les brûler ? — L’enfant que la princesse de Galles va mettre au jour sera-t-il un garçon ou une fille ? Dans ce dernier cas, vaudra-t-il mieux l’appeler Charlotte, ou sera-t-il plus conforme aux traditions monarchiques de lui donner le nom d’Élisabeth ? »

Les Foster, s’ils y eussent été portés, auraient pu sans crainte aborder ces sujets, voire d’autres plus compromettants encore. Mais, peu faits à ces hardiesses, ils se bornèrent à commenter le haut prix des subsistances, le pain à un shilling trois pence, suivant la taxe de Londres ; le froment à cent vingt shillings sur tous les marchés du Nord ; — puis la conversation s’éteignit dans un silence solennel. John regardait Jeremy comme pour l’inviter à rompre la glace. Jeremy était chez lui, Jeremy avait été marié. Mais Jeremy lui riposta par un coup d’œil identique. John, effectivement, bien qu’il eût gardé le célibat, n’en était moins l’aîné des deux frères. Cependant la grosse horloge de l’église venait de sonner neuf heures, il se faisait tard, Jeremy prit la parole :

« Avec des prix si élevés, le pain si cher, les taxes si lourdes, le moment n’est pas propice pour se lancer dans les affaires ; mais nous nous faisons vieux, John et moi, et nous n’avons pas d’enfants pour nous succéder ; aussi aimerions-nous à restreindre un peu nos occupations mondaines. Nous nous déferions volontiers du magasin pour nous vouer aux affaires de banque qui ne donnent pas grand tracas… Mais il y a d’abord les marchandises et la clientèle, dont il faut songer à se défaire. »

Silence de mort. Cette ouverture n’avait rien de favorable aux espérances des deux jeunes gens, parfaitement dépourvus de capitaux et qui avaient compté succéder à leurs patrons par la marche naturelle d’une association progressive. Le langage qu’on leur tenait avait été combiné d’avance par les deux frères, pour faire bien apprécier à Hepburn et à Coulson l’immense, l’exceptionnelle responsabilité de la situation à laquelle ils allaient être appelés par les Foster. Il fallait que l’importance de leurs paroles fût en rapport avec l’importance de la proposition. Aussi s’étaient-ils distribué les rôles ; l’un des frères devait suggérer, l’autre fournir des objections. Les deux jeunes gens se tenaient aussi sur la réserve. Ce qu’on allait leur dire aujourd’hui, depuis longtemps ils l’attendaient avec impatience ; il n’en fallait pas moins écouter ce long préambule sans avoir l’air d’imaginer à quoi il pouvait conduire. Ainsi se passaient alors les choses. Sont-elles donc aujourd’hui si différentes ? Mais revenons. John Foster répondit à son frère :

« Les marchandises et la clientèle !… Cela coûterait gros… Et encore faut-il tenir compte des aménagements fixes… Philip, mon ami, pourrais-tu me dire la somme exacte que représentent les marchandises actuellement emmagasinées ? »

On était alors au lendemain de l’inventaire : Philip savait la chose sur le bout des doigts.

« Mille neuf cent quarante et une livres, treize shillings, et deux pence. »

Coulson le regarda, un peu décontenancé, sans pouvoir réprimer un soupir. Les chiffres ainsi articulés tout au long avaient quelque chose de formidable. Mais Philip, qui lisait mieux sur la physionomie des deux frères, ne se sentait pas tout à fait aussi épouvanté.

« Et les aménagements ? demanda John Foster.

— Ils ont été évalués, à la mort de notre père, quatre cent trente-cinq livres, trois shillings, et six pence. Il y a eu depuis lors des additions, mais comme il faut tenir compte de la moins-value, nous nous en tiendrons à ce chiffre.

— … Combien cela fait-il, avec les marchandises ?

— Deux mille trois cent soixante et seize livres seize shillings et huit pence, dit Philip.

— Bon !… Et la clientèle, demanda l’impitoyable John, à combien doit-elle être évaluée ?

— Cela dépend, frère, de la personne qui se présenterait pour acheter le reste… On pourrait se montrer plus coulant s’il s’agissait de gens connus et à qui on souhaiterait quelque bien… Si, par exemple, Philip et William se déclaraient prêts à prendre l’affaire, je ne pense pas que ni toi ni moi, voulussions les traiter à l’égal de… Millers. »

(Millers était le propriétaire d’un petit magasin de la Ville-Neuve, qui depuis peu de temps essayait contre les Foster une concurrence impossible.)

« Je ne demande pas mieux que Philip et William viennent après nous, dit John… Mais il ne s’agit pas de cela, » continua-t-il, bien convaincu, néanmoins, qu’il ne s’agissait pas d’autre chose.

Personne ensuite n’ouvrit la bouche. Ce fut Jeremy qui reprit.

« Il ne s’agit pas de cela, dis-tu ? »

Et il regarda les deux jeunes gens. Coulson secoua la tête. Philip dit, avec plus de courage :

« J’ai cinquante-trois livres, sept shillings, et quatre pence placés chez vous, master John,… et c’est tout ce que je me connais au monde.

— Voilà qui est dommage, » reprit John ; et le silence régna de nouveau.

Neuf heures et demie vinrent à sonner. Il était grand temps de commencer à finir.

« Peut-être, frère, trouveraient-ils des amis pour leur avancer l’argent ?… À raison de leurs bons et loyaux services, on ne leur montrerait pas trop d’exigence. »

Ce fut encore Philip qui répondit le premier :

« Je ne sais personne qui voulût me faire l’avance d’un penny ; je n’ai que bien peu de parents, et ils n’ont que tout juste ce qu’il leur faut. »

Coulson dit à son tour :

« Mon père et ma mère ont neuf enfants.

— Laissons cela, laissons cela ! dit John, fléchissant un peu vite, car il était las de représenter la prudence égoïste… Il me semble, frère, que nous avons assez de biens, ici-bas, pour en disposer selon qu’il nous convient. »

Jeremy fut un peu scandalisé de voir s’évanouir si vite la fiction convenue entre les deux frères, et il aspira plusieurs bouffées de tabac avant de répondre :

« Deux mille livres, et plus, constituent une forte somme pour la hasarder ainsi sous la responsabilité morale et matérielle de deux blancs-becs dont l’aîné, n’a pas tout à fait vingt-trois ans… Il me semble que nous devrions y regarder à deux fois.

— Allons donc, John, répliqua Jeremy, pas plus tard qu’hier, je t’ai entendu dire que tu préférerais Philip et William aux cinquante premiers venus que je pourrais te nommer… Et maintenant tu leur objectes leur jeunesse ?…

— À la bonne heure… la moitié du risque te regarde, et, à cet égard, tu es libre d’agir à ta guise… Mais, quant à moi, je voudrais, pour la moitié qui me concerne, avoir quelques garanties… Car, tu as beau dire, vois-tu, le risque est grand… Voyons, mes amis, pouvez-vous nous fournir quelques sûretés ?… Avez-vous quelque perspective de fortune ?… Quelque succession à espérer ?… Quelque nue propriété dont un autre aurait l’usufruit ? »

Non ; — ni l’un ni l’autre n’avaient rien de semblable. Jeremy reprit alors :

« Il faudra donc, John, que je fasse comme toi, et que je me contente, en fait de sûretés, de celles que m’offre leur caractère… Après tout, enfants, c’en est une… C’est même la meilleure, et sans laquelle je n’aurais pas traité avec vous… Non, certes, m’eussiez-vous payé comptant cinq mille livres sterling pour la clientèle, les marchandises et les aménagements à demeure… Nous tenons, avant tout, à ce que ce magasin de John Foster et fils, qui existe depuis plus de quatre-vingts ans, conserve la renommée de probité qu’il s’est faite à Monkshaven. »

Nos quatre personnages échangèrent tour à tour une cordiale poignée de main, comme si cette partie du cérémonial était indispensable à la constitution de la société nouvelle. Ils semblaient aussi joyeux les uns que les autres.

« En somme, reprit Jeremy, vous nous remerciez sans savoir de quoi ; mais nous n’entendons pas que vous achetiez chat en poche, et, plus prévoyants que vous, nous avons tout couché sur le papier. »

Il mit à ces mots ses lunettes de corne, et, dépliant un papier qu’il venait de prendre sur la cheminée, commença sa lecture à voix haute, non sans regarder de temps en temps par-dessus ses verres, pour épier sur la physionomie des deux jeunes gens l’effet des perspectives qu’il ouvrait devant eux. Habitué à lire la Bible, et à ne lire que cela, il débitait les différents item de son inventaire avec la même onction nasillarde que s’il se fût agi d’un psaume de David ou d’une lamentation de Jérémie.

« Produit brut, en moyenne, des trois dernières années : cent-vingt-sept livres, trois shillings, sept pence et un sixième par semaine. Bénéfices, par approximation : trente-quatre pour cent. Profits nets de l’entreprise, quitte de tous frais, excepté du loyer, — car la maison nous appartient : — mille deux cent deux livres par an. »

C’était infiniment plus qu’Hepburn ou Coulson ne se l’étaient figuré. Aussi, nonobstant leurs efforts pour rester simplement immobiles et attentifs, leur physionomie prit-elle l’expression d’une surprise voisine de la consternation.

« Tout cela fait beaucoup d’argent, jeunes cadets… Dieu vous accorde d’en bien user ! dit Jeremy posant un instant son papier.

Amen ! ajouta John en secouant la tête pour donner plus d’accent à cette simple parole. Voici maintenant ce que nous proposons, continua Jeremy, consultant encore une fois son manuscrit : nous estimerons les marchandises et l’agencement fixe deux mille cent cinquante livres… Libre à vous de faire faire une évaluation plus régulière, ou de consulter les livres et les factures, ou, ce qui vaudrait mieux, d’employer l’une et l’autre voie de renseignement, les contrôlant l’une par l’autre ; mais, d’ici là, et pour asseoir les bases du marché, supposons la somme établie comme dessus ; elle constitue un capital que nous laissons entre vos mains à cinq pour cent l’an, ce qui fait cent sept livres, dix shillings par an…, du moins pour la première année ; car cet article se trouvera réduit plus tard par le remboursement de notre capital, à raison de vingt pour cent par an ; ce qui, dans le cours de cinq années, le fait rentrer tout entier en nos mains… Nous comptons le loyer, tant du magasin que des cours attenantes, du droit d’entrepôt, etc., sur le pied de soixante-cinq livres par an… Ce sera donc six cent douze livres dix shillings que vous devrez payer aux frères Foster, John et Jeremy, sur les bénéfices de votre première année, ce qui vous laissera, calculant sur la moyenne ordinaire, cinq cent quatre-vingt-neuf livres dix shillings à partager entre vous deux. »

Ce plan, avec tous ses détails, avait été mûrement combiné par les deux frères. Ils craignaient que Hepburn et Coulson ne se laissassent éblouir par le chiffre des bénéfices, et avaient organisé l’échelle mobile des remboursements de manière à réduire le revenu de la première année dans des proportions considérables selon eux, mais qui le laissaient encore énorme aux yeux les deux jeunes gens, dont le plus riche ne s’était jamais vu à la tête de plus de cinquante livres.

Tous deux restaient muets, à la grande surprise de leurs patrons. Tout à coup Philippe se leva, n’estimant pas qu’il pût témoigner convenablement sa gratitude s’il continuait à se prélasser sur sa chaise, et William suivit son exemple à l’instant même. Hepburn débuta par une phrase modelée sur les remercîments imprimés dans tous les journaux d’York quand ils rendaient compte de toasts portés aux membres des Communes et de la réponse formulée par ceux-ci… Mais bientôt l’élan de sa reconnaissance lui fournit des paroles moins compassées, et ce fut d’une voix émue qu’il prit, pour son camarade et pour lui, l’engagement solennel de mériter à l’avenir, mieux encore que par le passé, les bontés qu’on leur témoignait.

« Je voudrais, ajouta-t-il, que ma mère eût vécu jusqu’à cette journée…

— C’est bon, c’est bon, Philip ! dit John Foster, pour qui ce mouvement de cœur ne fut pas perdu, mais provisoirement parlons affaires. Sachez donc (nous allions oublier ceci, frère Jeremy), sachez que nous ne voulons pas livrer tout ceci à la curiosité des badauds de Monkshaven, jusqu’à ce que tous nos arrangements soient définitivement pris, les inventaires vérifiés par vous, les actes dressés par le jurisconsulte choisi pour cela… Il nous faut donc votre parole que tout ceci restera parfaitement secret. »

Coulson promit sans se faire prier ; Philip, au contraire, eut un moment d’hésitation. Il pensait à Sylvia vivante, presque autant qu’à cette défunte mère dont les dernières paroles l’avaient recommandé au Père de ceux qui n’ont plus d’amis ; et maintenant qu’un si bref délai le séparait de la réalisation de tous ses vœux, ce Philip si paisible, si maître de lui, éprouvait une impatience presque fiévreuse… Ce sentiment pourtant n’eut que la durée de l’éclair, et il s’engagea au secret qui lui était demandé. Après quelques autres arrangements pris d’une manière sommaire, Hepburn et Coulson firent leurs adieux à leurs patrons, et ils étaient déjà dans le couloir où la vieille Marthe les scandalisait en les aidant à passer leurs surtouts, comme s’il se fût agi de son propre maître, lorsqu’on les rappela inopinément dans le salon.

John Foster fourrageait dans ses papiers par un geste qui trahissait une certaine agitation nerveuse. Ce fut Jeremy qui prit la parole.

« Nous n’avons pas jugé nécessaire, dit-il, de vous recommander Hester Rose… Si elle eût été un jeune homme, nous lui aurions assuré le tiers des avantages que nous vous faisons. En tant que femme, nous ne voulons pas la jeter dans les embarras d’une société commerciale… Il nous paraît mieux de lui assurer un salaire fixe jusqu’à l’époque de son mariage. »

En parlant ainsi, le vieux quaker examinait avec une certaine curiosité la physionomie de ses jeunes interlocuteurs. William Coulson semblait mal à son aise et prêt à pleurer ; mais il n’articula pas un mot, laissant comme d’ordinaire à Philip le soin d’exprimer leurs sentiments communs.

« Quand bien même nous n’aurions pas pris soin d’Hester pour son compte personnel, dit ce dernier, elle nous eût été recommandée, messieurs, par cela seul qu’elle a été à votre service… Vous fixerez vous-mêmes le chiffre de sa rétribution, et je crois pouvoir dire que cette rétribution s’accroîtra dans la même proportion que nos revenus… N’est-il pas vrai, Coulson ?… (Assentiment formel, bien que mal articulé)… Car nous la regardons tous les deux comme une sœur, et Alice en quelque sorte comme notre mère… J’ai eu occasion de le lui dire aujourd’hui même.