Les Amours (1553)/Poème 137

La bibliothèque libre.


Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 159-160).

Ce ris plus dous que l'œuvre d'une abeille,
Ces doubles lis doublement argentés,
Ces diamans à double ranc plantés
Dans le coral de sa bouche vermeille,

Ce dous parler qui les mourans esveille,
Ce chant qui tient mes soucis enchantés,
Et ces deus cieus sur deus astres antés,
De ma deesse annoncent la merveille.

Du beau jardin de son printans riant,
Naist un parfum, qui mesme l'orient
Embasmeroit de ces douces aleines.


Et de là sort le charme d'une vois,
Qui tous ravis fait sauteler les bois,
Planer les mons, & montaigner les plaines.