Les Amours (1553)/Poème 149

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Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 182).

Puis que cet oeil qui fidelement baille
Ses lois aus miens, sur les miens plus ne luit,
L’oscur m’est jour, le jour m’est une nuit,
Tant son absence asprement me travaille.

Le lit me semble un dur camp de bataille,
Rien ne me plait, toute chose me nuit,
Et ce penser, qui me suit & resuit,
Presse mon cœur plus fort qu’une tenaille.

Ja pres du Loir entre cent mile fleurs,
Soulé d’ennuis, de regrets & de pleurs,
J’eusse mis fin à mon angoisse forte,

Sans quelque dieu, qui mon œil va tournant
Vers le païs ou tu es sejournant,
Dont le bel aer sans plus me reconforte.