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Les Amours (1553)/Poème 152

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Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 184-185).

De cette douce & fielleuse pasture,
Dont le surnom s'apelle trop aimer,
Qui m'est & sucre, & riagas amer,
Sans me souler je pren ma nourriture.

Car ce bel œil, qui force ma nature,
D'un si long jeun m'a tant fait épâmer,
Que je ne puis ma faim desaffamer,
Qu'au seul regard d'une vaine peinture.

Plus je la voi, moins souler je m'en puis,
Un vrai Narcisse en misere je suis :
Hé, qu'Amour est une cruelle chose !

Je conoi bien qu'il me fera mourir,
Et si ne puis ma douleur secourir,
Tant j'ai sa peste en mes veines enclose.