Les Amours (1553)/Poème 192

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Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 221).


Quand le grand œil dans les Jumeaus arrive,
Un jour plus dous seréne l'Univers,
D'épics crestés ondoient les chams vers,
Et de couleurs se peinture la rive.

Mais quand sa fuite obliquement tardive,
Par le sentier qui rouille de travers,
Atteint l'Archer, un changement divers
De jour, d'épics & de couleurs les prive.

Ainsi quand l’œil de ma deesse luit
Dedans mon cœur, dans mon se produit
Un beau printans qui me donne asseurance :

Mais aussi tost que son raion s'enfuit,
De mon printans il avorte le fruit,
Et à miherbe il tond esperance.