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Les Amours (1553)/Poème 191

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Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 220).

Ren moi mon cœur, ren moi mon cœur, pillarde,
Que tu retiens dans ton sein arresté :
Ren moi, ren moi ma douce liberté
Qu'à tes beaus yeus, mal caut, je mis en garde.

Ren moi ma vie, ou bien la mort retarde,
Qui me devance au cours de ta beauté
Par ne sai quelle honneste cruauté,
Et de plus pres mes angoisses regarde.

Si d'un trespas tu paies ma langueur,
L'âge à venir maugreant ta rigueur,
Dira sus toi : De cette fiere amie

Puissent les os reposer durement,
Qui de ses yeus occit meurtrierement
Un qui l'avoit plus chere que sa vie.