Les Aventures du roi Pausole/Livre IV/Chapitre 2

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Bibliothèque Charpentier, Eugène Fasquelle, éditeur (p. 307-308).





CHAPITRE II


COMMENT PHILIS TROUVA UN MARI


Mon père, mariez-moy
Ou je suis une fille perdue
Se vous ne me mariez,
Il me faudra courir la rue
Soit en chemise ou toute nue
Faisant du pis que je pourrai.

S’ensuyt plusieurs belles chan-
sons nouvelles
. — 1542.


Trois vases des manufactures royales, un portrait avec autographe et des libéralités aux serviteurs marquèrent le passage de Pausole chez le malheureux M. Lebirbe.

Mais le vieillard en perdit ses deux filles du même coup.

Le Roi, ne sachant comment consoler son hôte après la fuite de Galatée, et pensant avoir appris par son expérience du cœur humain que chez la plupart des individus la vanité personnelle l’emportait bien sur l’affection, crut alléger tous ses chagrins en l’informant de but en blanc qu’épris par les jeunes grâces de la petite Philis, il la mettait au rang des Reines et l’emmenait avec le convoi.

Puis tout le cortège se mit en marche, Philis en bleu sur son poney à droite de Pausole sur sa mule ; Giguelillot à gauche sur son zèbre ; Taxis en éclaireur sur le minable Kosmon, toujours moignonneux et stigmatisé, tandis que plus loin, mollement bercée au pas nautique de son chameau, Diane à la Houppe, les yeux dormants, étendue sur le côté gauche, renouait les fils de son rêve…