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Les Braves Gens/14

La bibliothèque libre.
Librairie Hachette et Cie (p. 117-125).


CHAPITRE XIV

Thorillon trouve sa voie.


En principe, Thorillon n’a pas approuvé le mariage de Mlle Marguerite. À son avis (avis qu’il garde d’ailleurs fort discrètement pour lui), elle aurait dû épouser quelqu’un de Châtillon, qui ne l’aurait pas emmenée un beau jour à l’autre bout de la France. Car il avait pris ses renseignements, et savait que M. Nay (un savant d’ailleurs, et un honnête homme) ne pouvait pas demeurer toute sa vie à Châtillon-sur-Louette. À travers les vitres des bureaux, il avait observé madame quand elle se promenait dans le jardin ; et il tenait pour démontré que madame avait du chagrin. Ce n’était pas juste, à son avis, et le chagrin n’était pas fait pour madame.

Plus il réfléchissait là-dessus, plus il lui semblait que M. Nay commettait une mauvaise action, et il avait, pendant quelque temps, nourri contre l’ingénieur autant de haine qu’il en pouvait tenir dans son cœur débonnaire. Mais quand le mariage fut décidé, il fit un effort, et s’habitua à considérer M. Nay comme quelqu’un de la famille, et dès lors il cessa de le détester. On remarqua même qu’il s’intéressait tout particulièrement à lui ; il semblait l’étudier avec une attention profonde ; mais on n’y prit pas garde, et l’on se dit que c’était encore une de ses lubies, et le pauvre garçon en avait tant !

Quand Thorillon était devenu orphelin, Mme Defert l’avait pris sous sa protection. Elle l’envoya à l’école. Il apprit à lire avec beaucoup de peine, parce qu’il était très-borné, mais on fut tout de suite émerveillé de son écriture. « Il n’écrit pas, disait le maître d’école avec admiration, il peint ! » En effet, il copiait avec une fidélité extraordinaire tous les modèles que l’on plaçait devant lui, de quelque caractère qu’ils fussent ; mais il ne put jamais aller plus loin. On essaya de lui faire apprendre un métier, mais il fallut y renoncer. C’est alors qu’il demanda de lui-même « à faire des écritures ». On l’attabla devant un pupitre pour y faire des copies. Il y mettait le temps, ayant l’habitude de tout calligraphier avec un soin scrupuleux ; mais il ne laissa jamais passer la moindre erreur, et M. Dionis le tenait en haute estime. Comme il avait besoin d’exercice, et qu’on ne pouvait le décider à jouer avec les garçons de son âge, on lui fit faire les courses ; et l’on reconnut que là encore on pouvait compter absolument sur lui. La seule gaminerie qu’il se permît, c’était d’insulter les chiens et de troubler les chats (pas ceux de la maison, bien entendu ; ceux-là étaient sacrés). Les commis avaient d’abord essayé de s’amuser de sa simplicité, mais M. Defert ayant dit, une fois pour toutes, que c’était une honte d’abuser de sa naïveté, on le laissa parfaitement tranquille. Il menait donc la vie la plus occupée et la plus heureuse, quand le mariage de Marguerite vint jeter le trouble dans ses idées et dans ses habitudes. Il eut alors des lubies si étranges, que l’on crut cette fois qu’il devenait absolument fou.

Pendant des journées ou des demi-journées son pupitre demeurait vacant. Et l’on apprenait qu’il passait son temps chez le perruquier, regardant raser, tondre, peigner, poudrer et friser, au milieu des senteurs de pommade à la rose, au jasmin, à la tubéreuse, et de l’odeur des cheveux roussis. À force de regarder, l’idée lui était venue, pour se distraire, de raser, de tondre, de friser, et de roussir. Le perruquier, qui roulait déjà dans sa tête ambitieuse le projet de renouveler son enseigne et de s’intituler coiffeur, avait d’abord accueilli avec assez de maussaderie la requête de Thorillon : il flairait en lui un futur concurrent. Une fois rassuré sur ce point délicat, il lui abandonna les têtes de passage, et certains de ces clients timides qui n’osent jamais souffler mot, même quand on les écorche au lieu de les tondre. C’est alors que Thorillon se transformait. De morne et d’endormi, il devenait gai, actif et bavard : un vrai Figaro. C’était plaisir de l’entendre dire, du ton d’un garçon coiffeur bien appris : « Le rasoir ne fait pas mal à monsieur ? — Mettrai-je de la poudre à monsieur ? — L’eau est prête pour monsieur ! — Un petit coup de brosse à monsieur ! »

Puis il se mit à fréquenter pendant quelque temps le café des Trois-Rusés, dans la petite rue Trompe-Souris, où se réunissaient, dans un salon particulier, les domestiques de bonne maison. Il y passait des heures, non pas à boire, mais à bavarder et à interroger ; et il en sortait avec une figure de jubilation.

D’autres fois, sa manie errante le conduisait à la cuisine, où avec le plus grand sérieux il revêtait un grand tablier bleu, et se mettait, avec une sorte de zèle furieux, à éplucher les légumes et à récurer les casseroles, malgré les protestations de Justine, qui au fond n’était pas trop fâchée.

Aux heures où les employés avaient quitté le bureau, il s’y renfermait avec soin, et, sans douter un instant de son honnêteté, on se demandait ce qu’il y pouvait faire. Peut-être, si on l’avait su, aurait-on écrit tout de suite au directeur de l’asile des aliénés, pour lui annoncer un nouveau pensionnaire. Il s’asseyait sur une chaise, dans un coin, comme pour s’exercer à attendre patiemment. Puis, comme si un coup de sonnette eût retenti, il courait à la porte d’entrée des bureaux, faisait semblant de l’ouvrir à un visiteur fantastique, s’effaçait pour le laisser passer, et lui demandait qui il aurait l’honneur d’annoncer. Selon la réponse qu’il s’était forgée à lui-même, et qu’il accueillait toujours avec un sourire obséquieux, il annonçait à la porte de l’autre pièce : « Monsieur le Sous-Préfet ! Monseigneur l’Évêque ! Monsieur l’Ingénieur en chef ! »

Il annonçait trois fois, quatre fois, dix fois de suite la même personne, jusqu’à ce qu’il fût satisfait de l’intonation. Alors il retournait s’asseoir, et continuait de s’exercer à la patience.

D’autres fois, il ouvrait à deux battants la porte de communication et annonçait avec emphase : « Madame est servie. »

Un beau jour, il coupa sa barbe pelucheuse, ne réservant que deux favoris en côtelettes, et il arbora une cravate blanche. Ce fut la joie des jeunes employés pendant toute la journée. Le soir, il prit à part M. Dionis, et lui demanda mystérieusement à quoi il ressemblait avec sa cravate blanche et ses favoris. M. Dionis lui demanda s’il ne se choquerait pas de sa réponse.

« Pas du tout.

— Eh bien, vous ressemblez trait pour trait à un domestique de bonne maison.

— Vrai ! la ! monsieur Dionis, vous trouvez ? reprit Thorillon avec une voix tremblante d’émotion.

— Je le trouve parce que cela est.

— Merci, monsieur. Permettez-moi de vous serrer la main pour cette bonne parole. » Et Thorillon partit, l’air enchanté.

Le lendemain, on remarqua encore quelque chose de nouveau. Thorillon faisait des brouillons, qu’il déchirait ensuite d’un air chagrin. Quand on faisait mine de se diriger de son côté, il jetait précipitamment sur son travail une grande feuille de papier brouillard, et se mettait à tailler une plume pour vous dérouter. Le résultat de cette mystérieuse élucubration, qui ne dura pas moins de deux jours et demi, fut une missive de format gigantesque que Mme Defert trouva une après-midi sur la cheminée de sa chambre.

Le cachet rompu, Mme Defert se trouva en face d’un chef-d’œuvre de calligraphie, dont voici la teneur :

« Madame,

» J’ai l’honneur de faire part à Madame, que je voudrais bien, si cela ne vexerait pas Madame, lui parler toute seule,

» De
Madame
le
profond
serviteur.
» Signé : B. Thorillon.

» P. S. Aux ordres de Madame, et Madame peut croire que le plus tôt sera le meilleur. »

« Qu’est-ce que cela peut signifier ? » se dit Mme Defert en souriant. Elle sonna, et fit prévenir Thorillon qu’elle l’attendait.

La première idée du pauvre diable fut de se sauver bien loin pour éviter l’entrevue qu’il avait sollicitée, tant il se trouvait audacieux de l’avoir demandée. Il se roidit cependant, et tâcha de faire bonne contenance, puis il se convainquit par le raisonnement : ce que je demande n’est pas mal, et d’ailleurs il le faut ! Ce dernier argument lui rendit son courage, qu’il perdit de nouveau dans l’escalier quand il s’aperçut que sa petite harangue avait fui par les trous de sa mémoire.

« Ça ne fait rien, dit-il en se cramponnant à la rampe de l’escalier, il le faut ! il le faut ! il… le… faut ! »

Un coup discret à la porte, une voix douce qui dit : « Entrez ! » et Thorillon a franchi le Rubicon. Il s’adosse à la porte qu’il vient de refermer, et refuse absolument de s’asseoir, sous prétexte que : ça ne se fait pas !

« Vous avez demandé à me parler, dit Mme Defert ; auriez-vous à vous plaindre de quelqu’un ou de quelque chose ?

— Oh ! madame Defert !… Pardon ! reprit-il avec confusion. Je voulais dire que Madame est trop bonne et que tout le monde ici est trop bon pour moi. Me plaindre ! Ce serait du beau !…

— Alors que voulez-vous me dire ? »

Thorillon fit deux pas en avant, et se penchant un peu, il dit à demi-voix, en regardant de tous les côtés si quelqu’un ne l’écoutait pas : « Dans les commencements, je n’ai pas aimé M. Nay. Il allait emmener Mlle Marguerite, et Madame en avait du chagrin.

— Et maintenant ? dit Mme Defert dont l’attention s’était éveillée.

— Maintenant c’est autre chose : il est de la famille. Et puis, il n’y a pas à dire le contraire, il rend Mme Nay heureuse. Mais moi, j’ai réfléchi sur tout cela. Et d’abord : je ne gagne pas le pain que je mange, et je me considère comme un voleur. Que Madame me pardonne, mais c’est la pure vérité. Alors, depuis tantôt deux ans, je me suis mis à apprendre un tas de choses : je sais cirer les bottes, raser, coiffer, je sais même friser, je sais faire le ménage, la cuisine, le marché, et tout ! Je sais parler à la troisième personne ; je sais annoncer les visites ; au besoin, je saurais me tenir debout derrière une voiture avec une culotte courte et des bas blancs ! »

Mme Defert ne savait où il voulait en venir, et sa figure exprimait une stupéfaction profonde. Thorillon se méprit sur l’expression de sa physionomie et reprit avec chaleur :

« Se tenir debout derrière une voiture ! ce n’est pas si difficile que Madame se l’imagine. J’ai essayé plusieurs fois ! »

Arrivé là, il tourna court, et fit connaître l’objet de sa demande.

« M. Nay a besoin d’un valet de chambre ! Oh ! madame, je vous en supplie, ne me dites pas qu’il n’en a pas besoin. Il lui faut toujours bien un domestique à tout faire. Accordez-moi votre protection, et dites-lui qu’il me prenne à l’essai. Et puis, quand ils partiront d’ici, cela fera plaisir à Mlle Marguerite… pardon !… à Mme Nay de voir une figure de connaissance. Ça lui rappellera à tout instant Châtillon, la maison et tout ! M. Nay est un savant, mais il n’est pas de Châtillon. Il ne peut pas connaître toutes les petites histoires du pays comme moi. On dit que les gens qui sont loin du pays aiment tout ce qui leur rappelle le bon temps. Que Madame y songe ! Sans doute, Mme Nay vivra au milieu d’un tas de préfets, de princes, de marquis, et ce sera bien honorable pour la famille. Mais toutes ces personnes-là auront beau faire, elles ne pourront toujours pas lui parler du temps où elle était petite fille, de la naissance de Mlle Marthe, ou du baptême de M. Jean. »

Mme Defert était fort embarrassée, et ne savait trop que répondre. Pour gagner du temps, elle dit à Thorillon qu’elle ne pouvait rien décider à elle toute seule, qu’elle avait besoin de réfléchir, de consulter M. Nay ; et elle lui conseilla de réfléchir de son côté.

« Oh ! de mon côté, c’est tout réfléchi ! il y a deux ans que je rumine ça dans ma tête. Mais, pour faire plaisir à Madame, je réfléchirai encore. »

Il eut un silence de quelques instants qui fut rompu par Thorillon : « Je ferai observer à Madame que mon petit nom est Baptiste ; un nom commode à dire et fait tout exprès : Baptiste, le feu est-il allumé dans le cabinet de Monsieur ? — Baptiste, allumez la lampe ! — Baptiste, fermez les volets ! — Baptiste, où sont les enfants ? — C’est encore à considérer. »

Ayant lancé ce dernier argument, Baptiste se dirigea vers la porte, et il allait la refermer discrètement derrière lui, lorsqu’il s’arrêta comme s’il lui fût venu une nouvelle idée. Ayant toussé derrière sa main, en manière de rentrée : « Madame pourrait ajouter que j’aime beaucoup les enfants, et que les enfants ne se déplaisent pas avec moi. Je sais les amuser, les promener ; je sais faire des sifflets avec des branches de saule, des paniers avec des brins de jonc, et… et je nage comme un poisson !

— Je ne manquerai pas de le dire, répondit Mme Defert qui s’amusait de sa persistance, et que touchait son dévouement. J’ajouterai même que vous avez une fort belle écriture, et que vous pourriez recopier les rapports et les travaux de M. Nay. »

Thorillon rougit d’orgueil et de bonheur, et se retira à reculons, en saluant profondément.

« Mon Dieu ! pourquoi pas après tout ? » dit Mme Defert, quand il eut disparu.

Quant à Baptiste, partagé entre l’espérance et la crainte, il descendit l’escalier à pas de loup (la discrétion dans les mouvements est une des qualités du bon domestique) et pensa qu’une petite promenade au bord de la rivière ne serait peut-être pas une mauvaise chose pour calmer l’agitation de ses nerfs.

À l’un des tournants de la Louette, il aperçut le capitaine Jean, qui, planté sur la rive, suivait des yeux le bouchon de sa ligne.

L’esprit d’intrigue s’éveilla subitement chez Thorillon ; il se dit qu’un protecteur de plus, et un protecteur comme le capitaine Jean, ne gâterait rien à son affaire. Il s’avança donc sans faire le moindre bruit ; quand il fut tout près, le capitaine se retourna et lui adressa un salut amical, sans se déranger. L’autre porta un doigt à ses lèvres, pour donner à entendre qu’il serait muet comme un poisson, et fit signe au capitaine de continuer sa pêche. Il jeta les yeux sur un panier d’osier où une cinquantaine de goujons frétillaient dans l’herbe fraîche. Le capitaine s’étant retourné de nouveau, cet intrigant de Thorillon fit le geste de quelqu’un qui s’émerveille de voir tant de poissons à la fois.

« Ça ne mord plus, dit le capitaine, en rompant brusquement le silence ; et il retira sa ligne de l’eau.

— Je crois bien que ça ne mord plus, répondit Thorillon, d’un ton insinuant : vous les avez tous pris ! »

Le pêcheur sourit, en passant la main sur sa moustache. Thorillon se précipita vers lui, lui prit la ligne des mains, et la démonta lestement ; après quoi, il se chargea du panier, malgré les protestations du capitaine, et, chemin faisant, lui conta son affaire. L’oncle Jean fut d’abord un peu surpris, puis, après mûre réflexion, il dit qu’il comprenait l’idée de Thorillon. Ce dernier, que le désir de réussir rendait inventif, trouva encore un argument tout neuf. « M. Nay, dans ses travaux, doit avoir affaire à un grand nombre d’ouvriers ; je les connais, les ouvriers : il y en a de bons, mais il y en a aussi de mauvais. Une supposition : Un ouvrier manque à Monsieur ; un Monsieur comme Monsieur ne peut pas se colleter avec le premier venu. Alors qu’est-ce que je fais, moi ? Je lui donne en passant un bon coup de coude, à ce malhonnête ; s’il n’est pas content, nous nous expliquons gentiment derrière un mur. » Le capitaine trouva l’idée originale, et promit à Thorillon de le protéger.

Et voilà par quelle série de manœuvres Thorillon était devenu le factotum de M. Nay. Au bout de quelques années, il le suivit, quand ce dernier alla voir du côté de Caudebec, de Villequier et de Tancarville ce que l’on pourrait faire de mieux pour obvier aux inondations de la Basse-Seine. Marguerite était installée dans un joli pavillon, à dix minutes de Caudebec, sur la route de Villequier, près de l’ermitage de Barre-y-Va. Elle ne laissait pas passer une semaine sans écrire à sa mère. Il lui arriva de dire, à plusieurs reprises, que Thorillon jusque-là avait été un génie méconnu : il était devenu le serviteur le plus vigilant, le plus actif et le plus industrieux, sans compter que c’était toujours la même créature dévouée et inoffensive.

M. Nay était parfois absent des journées entières, et Thorillon était une véritable ressource pour la jeune femme. Il l’escortait partout, comme le plus dévoué des gardes du corps. « Il n’est point sot, ajoutait Marguerite, et c’est un passe-temps de le voir tenir tête aux plus rusés Normands qui viennent ici offrir leur beurre, leurs œufs et leurs canards. Il me parle de vous tous avec une tendresse qui me fait quelquefois venir les larmes aux yeux. Tout ce qu’il voit ici l’émerveille et l’intéresse, et il se demande avec inquiétude si on le croira à Châtillon quand il racontera tout cela. Nous avons assisté dernièrement au passage du mascaret. Je ne sais pas si sa physionomie et ses réflexions ne m’ont pas autant intéressée que le mascaret lui-même. Ah bien ! s’écriait-il, voilà du neuf par exemple, un fleuve qui remonte son cours plus vite qu’un cheval au galop, c’est trop fort ! et cette barre ; ce mur d’eau de douze pieds de hauteur et ces tortillons d’écume sur les deux rives à mesure que ça remonte ; et les barques que le flot prend sur son dos au lieu de les engloutir en passant dessus ! Pour ça, jamais de la vie je n’en parlerai aux gens qui n’ont vu que la Louette. Je n’ai pas envie de passer pour un effronté menteur. — Il s’inquiète beaucoup de l’entrée de Jean au collège. Il a conservé un très-mauvais souvenir des collégiens de Châtillon, qui lui tiraient la langue en se rendant au collège, ou lui allongeaient de grands coups de règle. Il se demande s’ils sont toujours aussi batailleurs, et si Jean ne sera pas obligé de faire le coup de poing pour sa bienvenue. J’espère qu’il n’en sera rien, car notre Jean n’est pas querelleur, ni moqueur, et d’un autre côté sa personne ne prête point à rire. Et puis, à la grâce de Dieu : « s’il faut livrer bataille, j’espère qu’il sera de taille à se défendre hardiment. » C’est un homme, et il a fait ses preuves. Te rappelles-tu sa victoire sur le jeune épicier qui outrageait périodiquement l’institution Sombrette ? »