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Les Enfantines du bon pays de France/Rondes

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Les Enfantines du bon pays de FranceSandoz et Fischbacher (p. 110-166).


Rondes.


LE PEUREUX.


Tout en passant par un p’ tit bois,
Tous les coucous chantaient,
(bis)
Et dans leur joli chant disaient :
Coucou, coucou, coucou, coucou ;
Et moi je croyais qu’ils disaient :
Cop’-li le cou, cop’-li le cou.
Et moi je m’en cour’, cour’, cour’,
Et moi je m’en courais,
Et à la ronde, cour’, cour’, cour’,
A la ronde, courons toujours.

Tout en passant près d’un moulin,
Toutes les meules tournaient,
(bis)
Et dans leur joli chant disaient :
Toc, tic, toc, tac, toc, tic, toc, tac ;

Et moi je croyais qu’ell’ disaient :
Cop’-li tôt rac, cop’-li tôt rac[1].
Et moi je m’en cour’, cour’, cour’,
Et moi je m’en courais,
Et à la ronde, cour’, cour’, cour’,
A la ronde, courons toujours.

Tout en passant près d’un étang,
Tous les canards chantaient,
(bis)
Et dans leur joli chant disaient :
Couéan, couéan, couéan, couéan ;
Et moi je croyais qu’ils disaient :
L’ cou dans l’étang, l’ cou dans l’étang.
Et moi je m’en cour’, cour’, cour’,
Et moi je m’en courais,
Et à la ronde, cour’, cour’, cour’,
A la ronde, courons toujours.

Tout en passant près d’un couvent,
Toutes les nonn’ chantaient,
(bis)
Et dans leur joli chant disaient :
Alléluia, alléluia ;

Et moi je croyais qu’ell’ disaient :
Arrêt’-tieu gars, arrêt’-tieu gars.
Et moi je m’en cour’, cour’, cour’,
Et moi je m’en courais,
Et à la ronde, cour’, cour’, cour’,
A la ronde, courons toujours.

Tout en passant près d’un p’tit champ,
Tous les oiseaux chantaient,
(bis)
Et dans leur joli chant disaient :
Tuit’, tuit’, tuit’, tuit’, tuit’, tuit’, tuit’, tuit’ ;
Et moi je croyais qu’ils disaient :
Enfuis-te vite, enfuis-te vite.
Et moi je m’en cour’, cour’, cour’,
Et moi je m’en courais,
Et à la ronde, cour’, cour’, cour’.
A la ronde, courons toujours.


PINGO LES NOIX.


Derrièr’ chez nous il y a-t-un bois,
Pingui pingo, pingo les noix ;
Deux lièvres sont dedans le bois,
Bibelin bibelo, popo la guénago,
Pingui pingo,
Pingo la guénago, pingo les noix.

Pour les chasser m’en fus au bois,
Pingui pingo, pingo les noix ;
Ils sont partis en tapinois,
Bibelin bibelo, popo la guénago,
Pingui pingo,
Pingo la guénago, pingo les noix.

Ne courez jamais dans le bois,
Pingui pingo, pingo les noix,
Après deux lièvres à la fois,
Bibelin bibelo, popo la guénago,
Pingui pingo,
Pingo la guénago, pingo les noix.


QUAND J’ÉTAIS CHEZ MON PÈRE.


Le pâtre prit son tire-lire,
Il se mit à turluter,
Il se mit à turluter.

Au son de son tire-lire,
Les moutons s’ sont assemblés,
Les moutons s’ sont assemblés.

Ils se sont pris par la patte,
Et se sont mis à danser,
Et se sont mis à danser.

Il n’y avait qu’un’ vieill’ grand’mère,
Qui ne voulait pas danser,
Qui ne voulait pas danser.


Oh ! qu’a'-vous, ma vieill’ grand’mère[2],
Qu’avez-vous à tant pleurer,
Qu’avez-vous à tant pleurer.

Je pleure ton vieux grand-père,
Que les loups ont étranglé,
Que les loups ont étranglé.

Ils l’ont traîné dans la plaine,
Et les os lui ont croqué,
Et les os lui ont croqué.

E. Gagnon. (Chansons populaires du Canada.
Québec, Desbaratz, édit., 1865.)


LA RONDE DU CHATEAU DE MON PÈRE.


Mon père a fait faire un château,
Il est petit, mais il est beau.
L’a fait bâtir sur trois carreaux,
De par-dessus coulant ruisseau.
D’or et d’argent sont les créneaux,
Le roi n’en a pas de si beau.


LA RONDE DU FURET.


Il est passé par ici,
Le furet du bois, mesdames,
Il est passé par ici,
Le furet du bois joli.


LA RONDE DU CANARD BLANC.


Derrière chez mon père,
Il y a un petit étang ;
Trois canards s’y vont mirant.
Le fils du roi y vint passant,
Et tira sur celui de devant.
O fils du Roi ! tu es méchant ;
Tu as tué mon canard blanc.
J’ai vu la plume voler au vent,
Et par le bec l’or et l’argent.


GENTIL COQUELICOT.


J’ai descendu dans mon jardin (bis)
Pour y cueillir du romarin.
Gentil coq’licot,
Mesdames,
Gentil coq’licot
Nouveau.

Pour y cueillir du romarin ; (bis)
J’ n’en avais pas cueilli trois brins,
Gentil coq’licot,
Mesdames,
Gentil coq’licot
Nouveau.

J’ n’en avais pas cueilli trois brins, (bis)
Qu’un rossignol vient sur ma main.
Gentil coq’licot,
Mesdames,

Gentil coq’licot
Nouveau.

Qu’un rossignol vient sur ma main ; (bis)
Il me dit trois mots en latin.
Gentil coq’licot,
Mesdames,
Gentil coq’licot
Nouveau.

Il me dit trois mots en latin : (bis)
Que les hommes ne valent rien.
Gentil coq’licot,
Mesdames,
Gentil coq’licot
Nouveau.

Que les hommes ne valent rien, (bis)
Et les garçons encor bien moins.
Gentil coq’licot,
Mesdames,
Gentil coq’licot
Nouveau.

Et les garçons encor bien moins, (bis)
Des dames il ne me dit rien.
Gentil coq’licot,
Mesdames,
Gentil coq’licot
Nouveau.

Des dames il ne me dit rien, (bis)
Mais des d’moisell’s beaucoup de bien.
Gentil coq’licot,
Mesdames,
Gentil coq’licot
Nouveau.


LE ROSIER.


A ma main droite
Y a-t-un rosier
Qui porte rose
Au mois de mai.
(bis)

Entrez en danse,
Joli rosier ;
(bis)
Sortant de danse,
Vous embrass’rez

Celle d’à la danse
Que vous voudrez,
La rose ou bien
Le rosier.

(Angoumois, Poitou, Saintonge, Aunis.)


GIROFLÉ, GIROFLA.


Que t’as de belles filles,
Girofle, Girofla,
Que t’as de belles filles,
L’amour m’y compt’ra.

Ell’ sont bell’ et gentilles,
Giroflé, Girofla,
Ell’ sont bell’ et gentilles,
L’amour m’y compt’ra.

Donne-moi z’en donc une,
Giroflé, etc.

— Pas seul’ment la queue d’une,
Giroflé, etc.

— J’irai au bois seulette,
Giroflé, etc.

— Quoi faire au bois seulette ?
Giroflé, etc.

— Cueillir la violette,
Giroflé, etc.

— Quoi faire de la violette ?
Giroflé, etc.

— Pour mettre à ma coll’rette,
Giroflé, etc.

— Si le roi t’y rencontre ?
Giroflé, etc.

— J’ lui ferai trois révérences,
Giroflé, etc.

— Si la reine t’y rencontre ?
Giroflé, etc.

— J’ lui ferai six révérences,
Giroflé, etc.

— Si le diable t’y rencontre ?
Giroflé, etc.

— Je lui ferai les cornes,
Giroflé, Girofla,

Je lui ferai les cornes,
L’amour m’y compt’ra.


COMPAGNONS DE LA MARJOLAINE.


la barde. — le chœur.


Qu’est-c’ qui passe ici si tard ?
Compagnons de la marjolaine,
Qu’est-c’ qui passe ici si tard ?
Gai, gai, dessus l’ quai !


le chevalier du guet.


C’est le chevalier du guet,
Compagnons, etc.

— Que demand’ le chevalier ?
Compagnons, etc.

— Une fille à marier,
Compagnons, etc.

— On m’a dit que vous en aviez,
Compagnons, etc.


— Ceux qui l’ont dit se sont trompés,
Compagnons, etc.

— Je veux qu’ vous m’en donniez,
Compagnons, etc.

— Sur les une heur’ repassez,
Compagnons, etc.

Les une heur’ sont bien passées,
Compagnons, etc.

— Sur les deux heur’s repassez,
Compagnons, etc.

— J’ai bien assez repassé,
Compagnons, etc.

— En ce cas-là "choisissez,
Compagnons de la marjolaine,
En ce cas-là choisissez.
Gai, gai, dessus l’ quai !


LA MARGUERITE.
Ogier, franc cavalier.


une jeune fille s’avançant :

Où est la Marguerite ?
Ogier ! Ogier ! Ogier !
Où est la Marguerite ?
Ogier ! franc cavalier !

les autres, entourant la Marguerite et tenant sa robe au-dessus de sa tête :

Elle est dans son château,
Ogier ! etc.

la jeune fille.

Ne peut-on pas la voir ?
Ogier ! etc.

les autres.

Les murs en sont trop hauts,
Ogier ! etc.,

la jeune fille.

J’en abattrai un’ pierre,
Ogier ! etc.

(Elle emmène avec elle une des jeunes filles.)

les autres.

Un’ pierr’ ne suffit pas,
Ogier ! etc.

la jeune fille.

J’en abattrai deux pierres,
Ogier ! etc.

(Elle emmène une autre personne.)

les autres.

Deux pierr’s ne suffis’nt pas.
Ogier ! etc.

la jeune fille.

J’en abattrai trois pierres,
Ogier ! etc.

(Même jeu et même réponse jusqu’à ce que toutes les jeunes filles soient emmenées par la première. Celle qui reste tient la robe.)

la 1re jeune fille., sans chanter.

Qu’est-ce qu’il y a là dedans ?

réponse.

Un petit paquet de linge blanc.

la jeune fille.

Je vais chercher mon petit couteau pour le couper.

[3]


LA RONDE DE LA BOITEUSE.


— Où allez-vous pauvre boiteuse ?
Gilotin, Gilotin.
Où allez-vous pauvre boiteuse ?
Gilotin, parfum.

— Je m’en vais au bois seulette,
Gilotin, etc.

— Qu’allez-vous faire au bois seulette ?
Gilotin, etc.

— Pour cueillir la violette,
Gilotin, etc.


— Pourquoi fair la violette ?
Gilotin, etc.

— Pour donner à mes sœurettes,
Gilotin, etc.

— Où sont-elles toutes vos sœurettes ?
Gilotin, etc.

la boiteuse, choisissant une jeune fille qu’elle emmène par la main.

Voici un’de mes sœurettes,
Gilotin, etc.

— Est-ce là toutes vos sœurettes ?
Gilotin, etc.

la boiteuse

Encor un’de mes sœurettes,
Gilotin, etc.
Encor un’de mes sœurettes,
Gilotin parfum.


IL ÉTAIT UN AVOCAT.


Les chanteurs, se tenant par la main, forment un cercle au milieu duquel se place l’un d’eux, indiquant les gestes que tous doivent répéter.

On chante en tournant :

Il était un avocat,
Tourn’ lalirette,
Lironfa !

On rompt la chaîne et tandis que le chef fait lui-même le geste en rapport avec le couplet que l’on chante (par exemple pour le premier, faire le simulacre de mettre son rabat), on répète en place :

Qui avait un beau rabat.

Puis, tournant sur soi-même en faisant le geste :

Tourn’ tourn’ tourn’ lalirette.

On reforme le cercle. En tournant :

Qui avait un beau rabat,
Tourn’ lalirette,
Lironfa !

Note de MM. Durieux et Bruyelle.
(Chansons populaires du Cambrésis.)

Il était un avocat,
Tourn’ lalirette,
Lironfa !
Qui avait un beau rabat,
Tourn’ tourn’ tourn’ lalirette,
Qui avait un beau rabat,
Tourn’ lalirette,
Lironfa !


Qui avait un beau rabat
Et un habit de fin drap,
Un’ perruq’ de poil de rat,
Des culott’s de poil de chat.
Ses papiers dessous son bras,
Droit au palais il s’en va,
Et son affaire il plaida,
L’histoir’ dit qu’il la perda.
De chagrin il se penda,
Puis alors on l’enterra ;
Sur sa tombe l’on planta
Un arbr’ qui au ciel monta.
Cette histoire finit là,
Si elle ne vous plaît pas,
Si elle ne vous plaît pas,
Tourn’ lalirette,
Lironfa !
Partez avec l’avocat,
Tourn’ tourn’ tourn’ lalirette,
Partez avec l’avocat,
Tourn’ lalirette,
Lironfa !


SUR LE PONT D’AVIGNON.


Sur le pont d’Avignon,
Tout le monde y danse, danse,
Sur le pont d’Avignon,
Tout le monde y danse en rond.

Les beaux messieurs font comme ça :
Sur le pont d’Avignon,
Tout le monde y danse, danse,
Sur le pont d’Avignon,
Tout le monde y danse en rond.

Et les écoliers font comme ça :
Sur le pont d’Avignon,
Tout le monde y danse, danse,
Sur le pont d’Avignon,
Tout le monde y danse en rond.

On forme un cercle et l’on chante le refrain en tournant.

Le couplet se dit en place en faisant d’abord à droite, puis à gauche, le geste correspondant à l’action du personnage mis en scène.

On revient ensuite au refrain pour recommencer un autre couplet.

Après les « messieurs » qui saluent du chapeau, viennent les « demoiselles » qui font la révérence, puis les « cordonniers » battant la semelle ou la cousant, les « couturières » tirant l’aiguille, les « menuisiers » sciant du bois, les « blanchisseuses » lavant le linge, etc.

Sur le pont
D’Avignon,
Tout le monde y passe,
Sur le pont
D’Avignon
Tout le monde y passera.

Les messieurs font ça (on salue à droite).
Et puis encor ça (à gauche).

Sur le pont
D’Avignon,
Tout le monde y passe,
Sur le pont
D’Avignon,
Tout le monde y passera.

AUTRE.

On substitue encore au précédent refrain le suivant, en conservant la même mimique :

Sur le pont
D’Avignon,
Tout le monde y passe,
Les messieurs font bien comm’ ci,
Les messieurs font bien comm’ ça.

On fait les gestes et l’on ajoute, en faisant un tour sur soimême :

Tout le monde y passe.

Après quoi l’on se reprend les mains pour recommencer le couplet.

Durieux et Bruyelle. (Chansons du Cambrésis.)


Il n’y a pas en de pont sur le Rhône, à Avignon, jusque vers l’année 1170. D’une rive à l’autre, hommes, bêtes et marchandises ne passaient que par l’entremise de corporations de bateliers, qui n’étaient souvent que des bandes de voleurs et de brigands.

Bénezet, un jeune pâtre d’Alvilard, dans le Vivarais, entreprit, sur « l’ordre de Dieu même », de faire construire un pont sur le Rhône. L’évêque Pons et le viguier d’Avignon l’accusaient d’imposture. Bénezet, pour les confondre, porta sur le bord du fleuve, à la place du pont, une pierre que trente-deux hommes n’eussent pu remuer. Aprés ce miracle, il reçut en don du peuple 5,000 sous pour l’aider dans son entreprise.

Le couplet de la chanson rappelle que tout le monde, depuis lors, va, sans danger aucun et sans difficulté, d’une rive à l’autre, en passant sur le pont d’Avignon. — K.


SUR LE PONT DU NORD.


Su’ le pont du Nord
Un bai y est donné.
(bis)

Adèl’ demande
A sa mèr’ d’y aller.
(bis)

Non, non, ma fille,
Vous n’irez pas danser.
(bis)

Monte à sa chambre
Et se met à pleurer.
(bis)

Son frère arrive
Dans un bateau doré.
(bis)

Ma sœur, ma sœur,
Qu’avez-vous à pleurer ?
(bis)

Maman n’ veut pas
Que j’aille au bal danser.
(bis)


Mets ta rob’ blanche
Et ta ceintur’ dorée.
(bis)

Ell’ fait trois tours,
Et la voilà noyée.
(bis)

Sa mère demande,
Pourquoi les cloch’ sonner,
(bis)

C’est pour Adèle
Et votre fils aîné.
(bis)

Voilà le sort
Des enfants obstinés.
(bis)


LA TOUR, PRENDS GARDE !


le colonel et le capitaine.

La tour, prends garde (bis)
De te laisser abattre.

la tour.

Nous n’avons garde (bis)
De nous laisser abattre.

le colonel.

J’irai me plaindre (bis)
Au duc de Bourbon.

la tour.

Eh ! va te plaindre (bis)
Au duc de Bourbon.

le colonel et le capitaine.

Mon duc, mon prince, (bis)
Je viens à vos genoux.

le duc.

Mon capitaine, mon colonel, (bis)
Que me demandez-vous ?

le colonel et le capitaine.

Un de vos gardes (bis)
Pour abattre la tour.

le duc.

Allez, mon garde, (bis)
Pour abattre la tour.

le colonel et le capitaine avec le garde.

La tour, prends garde (bis)
De te laisser abattre.

la tour.

Nous n’avons garde (bis)
De nous laisser abattre.

les officiers. (au duc)

Mon duc, mon prince, (bis)
Je viens à vos genoux.

le duc.

Mon capitaine, mon colonel, (bis)
Que me demandez vous ?

les officiers.

Deux de vos gardes (bis)
Pour abattre la tour.

le duc.

Allez, mon garde, (bis)
Pour abattre la tour.

les officiers. (à la tour)

La tour, prends garde (bis)
De te laisser abattre.

la tour.

Nous n’avons garde (bis)
De nous laisser abattre.

les officiers (au duc).

Mon duc, mon prince, (bis)
Je viens à vos genoux.

le duc.

Mon capitaine, mon colonel, (bis)
Que me demandez-vous ?

les officiers.

Votre cher fils (bis)
Pour abattre la tour.

le duc.

Allez, mon fils, (bis)
Pour abattre la tour.

le fils et les officiers.

La tour, prends garde (bis)
De te laisser abattre.

la tour.

Nous n’avons garde (bis)
De nous laisser abattre.

les officiers (au duc).

Votre présence (bis)
Pour abattre la tour.

le duc.

Je vais moi-même (bis)
Pour abattre la tour.


BIRON.


Quand Biron voulut danser,
Ses souliers fit apporter,
Sa chemise
De Venise,
Son pourpoint
Fait au point,
Son chapeau tout rond ;
Vous danserez, Biron !


BIRON.


Quand Biron voulut danser, (bis)
Ses souliers fit apporter, (bis)
Ses souliers tout ronds ;
Vous danserez, Biron.

Quand Biron voulut danser, (bis)
Sa perruq’ fit apporter, (bis)
Sa perruque
A la turque,
Ses souliers tout ronds ;
Vous danserez, Biron.

Quand Biron voulut danser, (bis)
Son habit fit apporter, (bis)
Son habit
D’ p’tit gris,

Sa perruque
A la turque,
Ses souliers tout ronds ;
Vous danserez, Biron.

Quand Biron voulut danser, (bis)
Sa veste fit apporter, (bis)
Sa bell’ veste
A paillettes,
Son habit
D’ p’tit gris,
Sa perruque
A la turque,
Ses souliers tout ronds ;
Vous danserez, Biron.

Quand Biron voulut danser, (bis)
Sa culott’ fit apporter, (bis)
Sa culotte
A la mode,
Sa bell’ veste
A paillettes,

Son habit
D’ p’tit gris,
Sa perruque
A la turque,
Ses souliers tout ronds ;
Vous danserez, Biron.

Quand Biron voulut danser, (bis)
Ses manchett’s fit apporter, (bis)
Ses manchettes
Fort bien faites,
Sa culotte
A la mode,
Sa bell’ veste
A paillettes,
Son habit
D’ p’tit gris,
Sa perruque
A la turque,
Ses souliers tout ronds ;
Vous danserez, Biron.


Quand Biron voulut danser, (bis)
Son chapeau fit apporter, (bis)
Son chapeau
En clabot[4],
Ses manchettes
Fort bien faites,
Sa culotte
A la mode,
Sa bell’ veste
A paillettes,
Son habit
De p’tit gris,
Sa perruque
A la turque,
Ses souliers tout ronds ;
Vous danserez, Biron.

Quand Biron voulut danser, (bis)
Son épée fit apporter, (bis)

1

Son épée
Affilée,
Son chapeau
En clabot,
Ses manchettes
Fort bien faites,
Sa culotte
A la mode,
Sa bell’ veste
A paillettes,
Son habit
De p’tit gris,
Sa perruque
A la turque,
Ses souliers tout ronds ;
Vous danserez, Biron.

Quand Biron voulut danser, (bis)
Son violon fit apporter, (bis)
Son violon,
Son basson,

Son épée
Affilée,
Son chapeau
En clabot,
Ses manchettes
Fort bien faites,
Sa culotte
A la mode,
Sa bell’ veste
A paillettes,
Son habit
De p’tit gris,
Sa perruque
A la turque,
Ses souliers tout ronds ;
Vous danserez, Biron.


GUILLERI.


Il était un p’tit homme,
Qui s’app’làit Guilleri,
Carabi ;
Il s’en fut à la chasse,
A la chasse aux perdrix,
Carabi,
Titi Carabi
Toto Carabo,
Compère Guilleri,
Te lairras-tu (ter) mouri’ ?

Il s’en fut à la chasse,
A la chasse aux perdrix,
Carabi
Il monta sur un arbre,
Pour voir ses chiens couri’,
Carabi,
Titi Carabi, etc.

Il monta sur un arbre,
Pour voir ses chiens couri’,
Carabi ;
La branche vint à rompre,
Et Guilleri tombi’,
Carabi,
Titi Carabi, etc.

La branche vint à rompre,
Et Guilleri tombi’,
Carabi,
Titi Carabi, etc.
Il se cassa, la jambe,
Et le bras se démi’,
Carabi ;
Titi Carabi, etc.

Il se cassa la jambe,
Et le bras se demi’,
Carabi,
Les dam’ de l’hôpitale,
Sont arrivé’s au brui’,
Carabi,
Titi Carabi, etc.


Les dam’ de l’hôpitale,
Sont arrivé’s au brui’,
Carabi ;
L’une apporte un emplâtre,
L’autre de la charpi’,
Carabi,
Titi Carabi, etc.

L’une apporte un emplâtre,
L’autre de la charpi’,
Carabi ;
On lui banda la jambe,
Et le bras lui remi’,
Carabi ;
Titi Carabi, etc.

On lui banda la jambe,
Et le bras lui remi’,
Carabi ;
Pour remercier ces dames,
Guill’ri les embrasai’,
Carabi,
Titi Carabi, etc.


Pour remercier ces dames,
Guill’ri les embrassi’,
Carabi ;
Ça prouv’ que par les femmes,
L’homme est toujours guéri,
Carabi ;
Titi Carabi,
Toto Carabo,
Compère Guilleri,
Te lairras-tu (ter) mouri’ ?


NOUS N’IRONS PLUS AU BOIS.


Nous n’irons plus au bois,
Les lauriers sont coupés,
La belle que voilà,
La lairons-nous danser ?
Entrez dans la danse,
Voyez comme on danse,
Sautez,
Dansez,
Embrassez cell’ que vous aimez.

La belle que voilà,
La lairons-nous danser ?
Mais les lauriers du bois,
Les lairons-nous faner ?
Entrez dans la danse, etc.

Mais les lauriers du bois,
Les lairons-nous faner ?

Non, chacune à son tour,
Ira les ramasser.
Entrez, etc.

Non, chacune à son tour,
Ira les ramasser.
Si la cigale y dort,
Ne faut pas la blesser.
Entrez, etc.

Si la cigale y dort,
Ne faut pas la blesser.
Le chant du rossignol
La viendra réveiller.
Entrez, etc.

Le chant du rossignol
La viendra réveiller,
Et aussi la fauvette
Avec son doux gosier.
Entrez, etc.

Et aussi la fauvette
Avec son doux gosier,


Et Jeanne la bergère
Avec son blanc panier.
Entrez, etc.

Et Jeanne la bergère
Avec son blanc panier,
Allant cueillir la fraise
Et la fleur d’églantier.
Entrez, etc.

Allant cueillir la fraise
Et la fleur d’églantier.
Cigale, ma cigale,
Allons, il faut chanter.
Entrez, etc.

Cigale, ma cigale,
Allons, il faut chanter,
Car les lauriers du bois
Sont déjà repoussés.
Entrez, etc.


Nous n’irons plus au bois,
Les ros’s y sont cueilli’s ;

La belle que je tiens.
Je la laisse échapper.

Belle, entrez dans la danse,
Faites-y la révérence,
Sautez, dansez,
Embrassez qui vous voudrez.


VARIANTE

Faites-moi trois tours de danse,
Trois petits sauts en ma présence,
Sautez, dansez,
Baisez cell’ que vous voudrez,
(ou) A maman vous reviendrez.


MAM’ SELLE, ENTREZ CHEZ NOUS.


Mam’selle, entrez chez nous,
Mam’selle, entrez chez nous,
Mam’selle, entrez encore un coup,
Afin que l’on vous aime.
Ah ! j’aimerai, j’aimerai, j’aimerai,
Ah ! j’aimerai qui m’aime.

Une ami’ choisissez-vous,
Une ami’ choisissez-vous,
Choisissez-la encore un coup,
Afin que l’on vous aime.
Ah ! j’aimerai, j’aimerai, j’aimerai,
Ah ! j’aimerai qui m’aime.

Mettez-vous à genoux,
Mettez-vous à genoux,
Mettez-vous-y encore un coup,
Afin que l’on vous aime.

Ah ! j’aimerai, j’aimerai, j’aimerai,
Ah ! j’aimerai qui m’aime.

Faites-nous les yeux doux,
Faites-nous les yeux doux,
Faites-nous-les encore un coup,
Afin que l’on vous aime.
Ah ! j’aimerai, j’aimerai, j’aimerai,
Ah ! j’aimerai qui m’aime.

Et puis embrassez-nous,
Et puis embrassez-nous,
Embrassez-nous encore un coup,
Afin que l’on vous aime.
Ah ! j’aimerai, j’aimerai, j’aimerai,
Ah ! j’aimerai qui m’aime.

Revenez parmi nous,
Revenez parmi nous,
Revenez-y encore un coup,
Afin que l’on vous aime.
Ah ! j’aimerai, j’aimerai, j’aimerai,
Ah ! j’aimerai qui m’aime.


SAVEZ-VOUS PLANTER DES CHOUX.


Savez-vous planter des choux,
A la mode, à la mode,
Savez-vous planter des choux,
A la mode de chez nous ?

On les plante avec le pied,
A la mode, à la mode,
On les plante avec le pied,
A la mode de chez nous.

Savez-vous planter des choux, etc.

On les plante avec la main,
A la mode, à la mode,
On les plante avec la main,
A la mode de chez nous.


Savez-vous planter des choux, etc.

On les plante avec le doigt,
A la mode, à la mode,
On les plante avec le doigt,
A la mode de chez nous.

Savez-vous planter des choux, etc.

On les plante avec le nez,
A la mode, à la mode,
On les plante avec le nez,
A la mode de chez nous.

Savez-vous planter des choux, etc.

Mme de Chabreul (Jeux et Exercices de jeunes filles.
Hachette, éditeur).


DONN’-MOI TON BRAS QUE J’TE GUÉRISSE.


Donn’-moi ton bras que j’ te guérisse,
Car tu m’as l’air malade,
Lon la,
Car tu m’as l’air malade.

Cueille la plante que voilà,
C’est un fort bon remède,
C’est un fort bon remède,
Lon la,
Il faut que le mal cède.

Danse sur le pied que voilà,
C’est un fort bon remède,
C’est un fort bon remède,
Lon la,
Il faut que le mal cède.

Mon baiser te redressera,
C’est un fort bon remède,

C’est un fort bon remède,
Lon la,
Il faut que le mal cède.


JE NE PEUX PAS DANSER.


Je n’ peux pas danser,
Ma pantoufle est trop étroite ;
Je n’ peux pas danser,
Parce que j’ai trop mal au pied.

Mme de Chabreuil (Jeux et Exercices de jeunes filles.
Hachette, éditeur).


PANTIN.


Que Pantin serait content,
S’il avait l’heur de vous plaire !
Que Pantin serait content,
S’il vous plaisait en dansant !

Mme de Chabreuil (Jeux et Exercices de jeunes filles.
Hachette, éditeur).


LE CONCERT.
Air chanté.


Quand Madelon va seulette,
Elle ne m’aime plus,
Turlututu,
Turlututu.
La petite follette
Se rit de ma chansonnette,
Tous mes soins sont superflus,
Turlututu,
Turlututu.

Le Concert. — Chacune des jeunes filles est censée avoir un instrument dont elle joue. L’une fait le geste de jouer du violon sur son bras ; une autre agite ses doigts comme si elle avait une flûte ; une autre joue du piano sur ses genoux ; une autre de la harpe ou de la guitare. Tous ces gestes doivent être faits en silence. Celle qui est le chef d’orchestre doit tour à tour imiter l’instrument d’une des musiciennes, en chantant la chanson ci-dessus sur un air qu’elle compose, si elle ne sait pas le véritable.

Mme de Chabreuil (Jeux et Exercices de jeunes filles.
Hachette, éditeur).


RAMÈNE TES MOUTONS.


La plus aimable à mon gré,
Je vais vous la présenter ;
Nous lui f’rons passer barrière,
Ramèn’ tes moutons, bergère,
Ramèn’, ramèn’, ramèn’ donc
Tes moutons à la maison.


On fait une ronde ; l’une des jeunes filles chante seule les deux premiers vers ; au troisième elle quitte la main de sa voisine de droite, et, se plaçant vis-à-vis d’elle, l’invite à passer sous l’arc qu’elle forme avec sa voisine de gauche, en tenant les bras élevés ; tous les enfants passent ainsi en se tenant par la main et en chantant le refrain.

(Rondes avec accompagnement de
piano, par Lebouc. Paris, Heu,
éditeur, 10, chaussée d’Antin.)


MADEMOISELLE DU CLINQUANT.


Mademoiselle du Clinquant,
Eh ! ne vous estimez pas tant !
Prenez cet avis en passant.
Eh ! ne vous zest,
Eh ! ne vous zist,
Eh ! ne vous zest, et zist, et zest.
Eh ! ne vous estimez pas tant !

Quand on vous flatte par devant,
Eh ! ne vous estimez pas tant !
Par derrière on rabat d’autant.
Eh ! ne vous zest, etc.

Vous parlez de tout hardiment,
Eh ! ne vous estimez pas tant !
Qui beaucoup parle, beaucoup ment.
Eh ! ne vous zest, etc.

Si votre châle est élégant,
Eh ! ne vous estimez pas tant !
Il fait honneur au fabricant.
Eh ! ne vous zest, etc.


Vos dents sont d’un émail brillant,
Eh ! ne vous estimez pas tant !
Vous les tenez d’un éléphant.
Eh ! ne vous zest, etc.

Vos robes ont plus d’un volant,
Eh ! ne vous estimez pas tant !
Les payez-vous bien au marchand ?
Eh ! ne vous zest, etc.

En ville on dit votre air charmant,
Eh ! ne vous estimez pas tant !
Vous rentrez chez vous en grondant.
Eh ! ne vous zest, etc.

Vous déjeunez splendidement,
Eh ! ne vous estimez pas tant !
Votre esprit jeûne en attendant.
Eh ! ne vous zest, etc.

Pour la danse, quel beau talent !
Eh ! ne vous estimez pas tant !
Pour le tricot, c’est différent.
Eh ! ne vous zest, etc.


Vous avez maint bel agrément,
Eh ! ne vous estimez pas tant !
Vous en vaudrez dix fois autant.
Eh ! ne vous zest,
Eh ! ne vous zist,
Eh ! ne vous zest, et zist, et zest,
Eh ! ne vous estimez pas tant !

M. Moreau (Les Rondes du couvent[5]).


Dictionnaire de Littré : * Zest, interjection familière et ironique dont on se sert pour repousser ce que dit une personne. Il se vante de cela : zest ! Zist est la forme variée de zest. Faire zist et zest se dit encore pour agiter vivement, çà et là. »

Les vains efforts de ceux qui veulent paraître, sont rendus ici d’une façon charmante par ces zest et zist et zest qui ont le mérite à la fois de peindre le ridicule dans son agitation, et de lui dire son fait.

Mais cette allitération, se reproduisant dans un jeu de mots nouveau : « et ne vous estimez pas tant », dans ces paroles mêmes qui disent et rendent l’idée de l’interjection zest et zist, est un trait génial de l’imagination populaire. Ce refrain tout entier est pris, en effet, d’une chanson villageoise.

L’emprunt fait à la Muse populaire par l’auteur des Rondes du couvent, semble avoir porté bonheur à cette pièce qui nous paraît être la plus gracieuse de son recueil, celle où il a le mieux saisi le ton de la chanson enfantine. Cet exemple nous montre quelles charmantes inspirations nos poètes trouveraient, pour parler au peuple et aux enfants, dans un commerce plus assidu avec la poésie populaire.

  1. Coupe-lui tout ras.
  2. Ce n’est pas la personne qui chante cette chanson, qui adresse la parole à la vieille grand’mère. Usant d’un procédé rapide de récit, familier à la poésie populaire, la chanson fait parler l’un des jeunes moutons, sans nous en avertir expressément, et nous laissant le soin de deviner l’interlocuteur.
  3. M. Paulin Paris a fait remarquer que ce refrain a cela de curieux, qu’il se rattache à l’une de nos grandes chansons de geste les plus populaires. Pendant la disgrâce et la captivité d’Ogier le Danois, Charlemagne avait menacé d’une mort honteuse quiconque prononcerait devant lui le nom d’Ogier. Trois cents écuyers se donnent alors le mot ; ils viennent devant le palais de Charlemagne crier, comme d’une seule voix : Ogier ! Ogier. ! Ogier ! et Charlemagne, n’osant punir la fleur de la chevalerie, aime mieux céder et pardonner â Ogier.
    (Instructions du Comité.)
  4. Un clabaud est un « chien à oreilles pendantes qui aboie mal à propos, c’est-à-dire sans être sur les voies de la bête. (Clabauder, au figuré, aboyer, critiquer à tort et à raison.) Chapeau clabaud, qui a les bords pendants.
    (Littré, Dictionnaire.)
  5. Larousse et Boyer, éditeurs.