Les Enfants de Sodome

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LES

ENFANS DE SODOME

A

L’ASSEMBLÉE NATIONALE

ou

DÉPUTATION

de l’Ordre de la Manchette

aux représentans de tous les Ordres pris dans les soixante districts de Paris et de Versailles y réunis

avec figures



Tous les goûts sont dans la nature ;
Le meilleur est celui qu’on a.
(Chevalier de Florian.)




A PARIS

et se trouve

Chez le marquis de Villette, Grand-Commandeur
de l’Ordre


1790

PETIT AVIS EN PASSANT



À cet ouvrage intéressant, choisi et destiné à faire connoître, parmi les citoyens, les crapuleux personnages qui se distinguent dans la sodomie, je joins les Fredaines lubriques de l’abbé Maury, de cet impudent coquin, qui réunit à la scélératesse, l’âme la plus vile et la plus corrompue. Pourra-t-on être fâché de voir comment ce j…-f..... faisoit succéder à ses iniques motions, les occupations nocturnes que lui procuraient les sales guenuches des B..... dont il est le zélé partisan ?



LES
ENFANS DE SODOME
À
L’ASSEMBLÉE NATIONALE



À l’exemple des Grecs et des Romains, chez lesquels tout le monde se rallioit aux seuls noms de patrie et de liberté, à peine eut-il été question, pour la première fois depuis deux siècles, d’assembler les États-Généraux, que ce fut le signal d’une réunion presque générale dans toute l’étendue de l’empire français. Dès lors la noblesse, le clergé et les communes s’assemblèrent pour élire leurs représentants à ces mêmes États-Généraux ; dès lors on ne parla plus que d’électeurs et d’élus ; et de même que le singe imite volontiers toutes les actions de l’homme, aux carrefours, sur les quais, en un mot, partout, on ne vit plus qu’assemblées, et on n’entendit plus que des motions. Les garçons tailleurs s’emparèrent des gazons du Louvre, les domestiques désertèrent les guinguettes et les antichambres, pour y pérorer à leur tour.

Les cocus de la capitale, vu leur grand nombre, choisirent la plaine des Sablons, et leurs cahiers, rendus publics, ont été les objets de l’admiration générale.

Les prostituées se divisèrent par pelotons ; celles du Palais-Royal, jalouses de la protection du prince leur propriétaire, n’en désemparèrent pas, et communiquèrent avec les citoyens ; celles des autres quartiers tinrent leurs assises aux Porcherons et à la Nouvelle-France, et les non domiciliées et exploitant en pleine rue sur la brune, se rallièrent à la place Louis XV, parmi les pierres destinées à la construction du pont Louis XVI, son petit-fils ; et cette dernière classe ne fut pas la moins nombreuse.

Au milieu de ce conflit d’Assemblées, l’Ordre fameux de la Manchette étoit resté jusqu’à ce jour seul dans l’inaction, et cependant s’assembloit, de temps à autre, aux Tuileries, dans l’allée des Soupirs, dans le cloître des Chartreux, et chez l’abbé Viennet, le plus zélé partisan de la bougrerie, non pour y faire des motions relatives aux affaires du temps, mais pour y travailler conjointement à opérer à grands coups de cul, la brûlure parisienne, comme les sodomites avoient autrefois fait brûler leur ville par la même manœuvre.

Mais l’Être suprême, devenu moins rigide sur des bagatelles semblables, et qui ne s’amuse plus, pour des vétilles, à incendier des villes, envoya sur terre la sainte philosophie, qui donna sur les oreilles du préjugé, et les boug… prirent pour leur devise celle du chevalier Florian, et dirent :

Tous les goûts sont dans la nature ;
Le meilleur est celui qu’on a.

Depuis, on vit Monvel prendre en traître, dans les Champs-Élysées, le pucelage de quelques écoliers, et forcé par la circonstance, aller en Bavière, donner des leçons publiques d’anti-physique.

On vit le marquis de Villette faire de la parente de Voltaire, de cette moderne Vénus, un jeune et joli Ganimède, méthode qu’il avoit étudiée par goût, sous le chantre immortel de la Henriade, qui, dans sa jeunesse, au poil comme à la plume, s’amusoit à ces jeux innocents, et fonda à Ferney une nouvelle Gomorrhe.

On vit Marcantin le notaire, ce roué du beau monde, envoyer la poupée de Maradan, à la découverte des bardaches et bardachins, et faire, sur le quai des Augustins, la recrue des libraires de sa société, au nombre desquels on reconnoissoit Letellier, Volland, etc. On pourroit dire de ce petit Adonis ce que les Romains disoient de César : « Il est le mari de toutes les femmes, et la femme de tous les maris. »

On vit le célèbre Perducas, procureur au Châtelet de Paris, qui, parlant par révérence, est un des plus fermes appuis de cet ordre, tenir chez lui un bureau d’adresses, et indiquer aux jeunes novices initiés dans les mystères de l’anus, moyennant quelques légères faveurs, la demeure des commandeurs de l’Ordre qui pouvoient assimiler le plaisir au profit.

Or, dans ces assemblées, le moment chéri, le quart-d’heure de l’intromission expiré, on ne pouvoit guères s’empêcher de parler politique, et l’Ordre de la Manchette, au rang duquel il ne faut pas confondre celui de la Manche du roi, si distingué dans le recueil des pensions, agita que, puisque quantité de leurs novices et de leurs récipiendaires, tenoient rang à l’Assemblée Nationale, il falloit bien que la sodomie ou la bougrerie eût repris une nouvelle force, une consistance majeure, et que la liberté de son exercice devoit absolument être un des articles constitutionnels de l’État.

À ces causes, ayant convoqué une Assemblée générale de l’Ordre, sous les marronniers des Tuileries, il fut d’abord déclaré qu’il ne se feroit aucune proposition, aucune découverte de postérieurs, qu’on n’ait préalablement réglé la députation qui devoit, à l’Assemblée Nationale, demander la parole, et faire passer dans la constitution les statuts de l’ordre.

Cette Assemblée générale procura le plus beau coup d’œil ; ce fut réellement là que, bien plus qu’à l’Assemblée du Manége, tous les États furent confondus, et que, malgré la défense faite de chercher à pénétrer l’un dans l’autre :

Les coquins s’y prirent tous
Sans devant derrière, sans dessus dessous.

Le moment passé de cette jouissance masculine, Godefroy, le notaire, qui avoit emprunté la sonnette des faiseurs de parades des Champs-Élysées, se ressouvint de l’us et coutume de l’Assemblée des Tuileries, et le mettant en usage, il tinta sa clochette, et rappela à l’ordre tous les frères, qui, rajustant brayettes et pont-levis, passèrent à la plus importante des discussions, tout aussi facilement que le vicomte de Mirabeau, quand fortement abreuvé d’un nectar aristocratique, il se trouve obligé, par le son du rappel de l’Assemblée Nationale, à recouvrir ses parties génitales, que par suite d’ivresse il laisse en exhibition.

Plusieurs motions furent faites, il ne s’agissoit plus que d’y donner de la consistance, en établissant une espèce d’ordre ; les avis se partageoient suivant l’usage : on vouloit établir une nouvelle manière d’opiner, quand Tabouret, cette illustre prétendante à tous les honneurs de la sodomie, instruite de cette assemblée, y pénétra, suivie d’un nombre infini de tribades de toutes les classes, de tous les états, et força l’Assemblée des boug… à l’entendre.

« Eh quoi ! dit-elle aux chevaliers commandeurs, vous osez vous assembler, vous osez agiter des questions utiles à la propagation, à la maintenue de l’Ordre, sans m’y appeler, sans me consulter ? Ne serois-je donc plus rien parmi vous ? Est-il nécessaire que je vous rappelle ici mes exploits, mes travaux, mes fatigues, en un mot, tout ce que j’ai fait pour ce même Ordre ? Voyez les rides que j’ai sur le front ; elles annoncent mes prouesses. Ah ! que seroit-ce donc, si je vous découvrois autre chose ! Mais vous paroissez inébranlables ; il faut donc vous convaincre ? Eh bien ! continua-t-elle, en découvrant un fessier devant lequel auroit rougi celui de tous les boug… mitrés et crossés, même celui de Chastenet de Puy-Ségur, évêque de Carcassonne ; celui de Beaupoil de Saint-Aulaire, évêque de Poitiers, et celui de Le Franc de Pompignan, archevêque de Vienne ; voir même celui de l’abbé Maury, et du vicomte de Noailles ; examinez, continua-t-elle, voyez quelle énorme concavité j’expose à vos regards ; voyez quelle profondeur, quelle ouverture, et dites-moi si Maurice, comte de Saxe, ou quelqu’autre Hercule de sa trempe, eussent dédaigné rendre hommage à cette croupe vénérable ; examinez ce mouvement de reins, cette agilité de charnière, cette souplesse, et convenez que je me suis rendue égale à vous, quoique d’un autre sexe, et que mes prétentions ont autant de fondement que les vôtres. Oui, je veux être des initiées, et jouir, ainsi que vous, de toute la gloire que je me suis acquise ; et si quoiqu’un de vous ose me la disputer, qu’il entre en lice, qu’il ajuste son braquemard ; je veux le diriger, lui faire fournir sa carrière et le forcer à convenir que Tabouret est le phénix de la boug..... Accourez, boug…, bardaches, bardachins, bardachinets, contemplez et voyez si la mobilité de mon rond ne met pas en défaut la mobilité du vôtre. » Alors cette prêtresse de Sodome fit un grand mouvement de reins en écartant les cuisses, qui força l’Assemblée à un bravo général. La majeure partie des membres se pâmèrent de plaisir, et jugèrent qu’il n’y avoit lieu à délibérer. Tabouret prit place à la séance, et fut déclarée chevalière de l’Ordre.

On passa ensuite à la manière d’opiner, et il en résulta de grands débats ; les plus sots prétendoient qu’il falloit que ce fût par tête ; mais les plus expérimentés, fidèles aux principes de l’Ordre, firent statuer à ce que ce fût par cul, et La Tour-du-Pin Montauban, archevêque d’Auch, en donna l’indication. Il fut donc résolu que l’on passeroit ensuite à la nomination d’un président. M. l’abbé Viennet, suivant la nouvelle forme d’opiner, fut celui qui réunit le plus de coups de cul ; en effet, qui mieux que cet apôtre de Sodome, pouvoit prétendre à cette place importante ? Mais les fatigues d’une longue et laborieuse carrière l’empêchèrent d’accepter cette marque de déférence que lui décernoit l’Assemblée, et il s’en excusa par ce discours, qu’il débita avec une éloquence digne de son génie et de son caractère.


Messieurs,

« La confiance dont vous m’honorez, me pénètre de la plus vive reconnoissance. Je ne sais de quels termes me servir pour vous exprimer tout à la fois la joie qu’elle me cause, et les regrets que j’ai de ne pouvoir remplir une fonction aussi honorable ; mais la grandeur de son importance et le poids des années qui m’accablent, m’ont ôté tout espoir de m’en acquitter dignement. Vous savez, Messieurs, qu’il est des temps où les choses d’ici-bas doivent nous être étrangères, et où il faut uniquement songer à la retraite ; puisque j’ai atteint ce terme, je dois donc vous prier de ne me considérer au milieu de vous que comme un membre usé par l’âge et les jouissances, et qui ne peut plus rien pour l’Ordre[1] ; mais qui, par sa persévérance dans les principes qui vous distinguent du commun des hommes, saura vous prouver qu’il est digne de l’estime que vous paroissez lui porter. »

Le discours de M. l’abbé fut applaudi généralement de toute l’Assemblée, qui constata, sur ses registres, qu’il seroit président honoraire, mais qu’il falloit s’occuper de lui nommer un suppléant.

MM. les abbés Aubert et Duviquet[2] furent mis sur les rangs ; mais les voix en faveur de M. le duc de Noailles l’emportèrent sur la cabale des deux prestolets ; et sitôt nommé, M. le duc enfila aussitôt un discours plein de chaleur, qui fit vivement sentir à toute l’Assemblée, qu’en perdant M. l’abbé Viennet, elle avoit retrouvé un second lui-même dans sa personne, et que ce n’étoit pas sans fondement qu’il avoit réuni tous les suffrages ; rien n’en peut mieux convaincre que son discours, que nous allons rapporter.


Messieurs,

« L’anti-physique, que ses détracteurs ont appelé dérisoirement bougrerie, et que l’ignorance des siècles avoit fait envisager jusqu’à nos jours, comme un jeu illicite de la lubricité, et que les jurisconsultes nomment bestialité[3], sera donc, à l’avenir, une science connue et enseignée dans toutes les classes de la société.

« Grâces aux lumières de la philosophie, les temps sont bien changés ; nous n’aurons plus la honte de voir l’Italie marcher glorieusement seule vers sa perfection dans cette science ; puisque la nature nous a donné toutes les connoissances requises, pour en faire connoître les premiers et les principaux éléments, c’est à nous d’user des moyens les plus sages et les plus mûrement réfléchis, pour en hâter les progrès dans cette contrée que nous habitons ; et pour y parvenir, Messieurs, la plus importante des opérations, est d’anéantir jusqu’aux moindres vestiges des préjugés, qui, de tout temps, se sont efforcés de nous détruire, et ont fait dans notre Ordre, des martyrs dont nous regretterons à jamais la perte[4].

« La barbarie des lois criminelles nous a enlevé Urbain Grandier, Duchaufour, et mille et mille autres ; la jalousie nous a dispersés quantité de fois ; la liberté nous réunit ; faisons-en un noble usage ; instruisons toute la terre, que les grands hommes ont, pour la plupart, été des anti-physiciens, et que cet ordre fameux et illustre, peut aller de pair, par le nombre et la qualité, avec ceux de Malte et du Saint-Esprit.

« Apprenons donc aux siècles à venir, à révérer les mânes des infortunés qui ont succombé sous les efforts de la tyrannie féminine, et à ne plus voir dans leurs fins tragiques, que des assassinats… Pour moi, Messieurs, je l’avouerai sans vanité, pénétré des douceurs ineffables que m’ont procurées les jouissances attachées à cet Ordre, je m’en suis toujours montré le plus zélé partisan[5]. La religion armée de son fouet politique, a prétendu en vain nous châtier, d’avoir pénétré dans le plus doux de ses mystères : son législateur lui-même[6], animé du plus tendre penchant pour son petit-cousin, ne nous a-t-il pas conduit, tous, tant que nous sommes, dans le sentier de la lumière ? et ne nous a-t-il pas indiqué les premiers éléments de ce goût, que les sots traitent de monstrueux et de bizarre, mais dont nous avons reconnu l’essence divine ?

« Ne m’accusez pas, Messieurs, d’afficher une vaine gloire, si je retrace ici ce que j’ai pu faire pour l’Ordre, et combien de créatures je lui ai attachées. Oui, partout je me suis déclaré l’infatigable précurseur des rebelles aux lois sentimentales de notre institution. J’ai conquis ma livrée et ses alentours ; j’ai bougrifié mes vassaux tant que je l’ai pu ; j’ai sodomisé ma femme, ma nièce, et j’ai introduit la cheville ouvrière jusque dans le fondement de mon palefrenier ; enfin, de tout ce qui m’entouroit, j’ai fait autant de bougres, de bardaches, bardachins, bardachinets ; voilà mes garants. J’y ai ajouté celui de démontrer que le concubinage n’étoit pas plus naturel que l’anti-physique, et que puisqu’il est de l’essence de tout homme libre de pouvoir tout ce qu’il veut, il doit être libre à chacun d’approfondir plus ou moins cette matière. Je ne doute pas, Messieurs, que les membres de cette auguste Assemblée ne soient pas parfaitement d’accord sur tous les points et les principes que je viens d’établir ; mais, suivant mon sentiment, il ne nous reste plus qu’à les ériger en lois, pour les faire connoître et respecter sur la terre des Francs, et probablement en faire adopter la constitution à l’Assemblé Nationale, parmi laquelle nous comptons tant des nôtres, pour l’annexer à celles qu’ils cherchent à retirer du sein des ténèbres. »

Ce discours terminé, il fallut s’occuper de chercher un vice-président et un secrétaire. L’abbé Aubert, lâche, faible, mol et efféminé, ne reçut que quelques coups de cul pour sa nomination ; mais cependant, eu égard à ses services, il fut élu provisoirement, et ce même abbé Duviquet fut nommé secrétaire. Tout paroissoit d’accord, lorsqu’un des membres, à qui la manière d’opiner n’avoit pas convenu, pour cause d’hémorroïdes, proposa l’établissement d’un sénat ; mais les motifs qui dictoient sa proposition le firent rejeter avec mépris, et l’Assemblée, avant de nommer ses députés passa au décret de sept articles intéressants, qui furent rédigés de la manière suivante :

« L’Ordre de la Manchette, et tous les chevaliers dudit, épars dans les soixante districts de Paris ; ensemble ceux de Versailles, constitués en Assemblée législative et souveraine, ont décrété et décrètent ce qui suit :

Article Premier

L’Assemblée des bougres, bardaches, bardachins, bardachinets et tribades, à laquelle, pour grâce spéciale, sont annexées les chevalières de la Pantoufle, tribades et croquaneuses, qui ont prononcé le serment de se prêter à tout, et de présenter aux chevaliers de notre Ordre, ce qu’il leur plaira de découvrir ; a arrêté, dans sa séance, que, d’après le rapport à elle fait par son comité de vérification, sur l’étendue et la prospérité des Droits de l’Homme, il sera permis à tout chevalier de la Manchette d’user de sa personne, pour donner ou recevoir, comme bon lui semblera, soit dans les avenues de Sodome, dites des Feuillants, au jardin de l’Amitié, sous les auspices du comte de Rouhault, au Panthéon, et à la Loge des Neuf Sœurs, même dans les allées du Luxembourg, quoi qu’en puisse dire son véritable propriétaire, sans qu’il soit permis à aucun d’y apporter le moindre obstacle.

Article II

Tout perturbateur, c’est-à-dire, tout ennemi-né des prérogatives annoncées dans l’article premier, sera déclaré infâme et rayé du catalogue que nous donnerons à la suite de ces articles, afin de n’être plus reconnu dans notre Ordre, et être poursuivi comme les Louvetaux dans les Loges des Francs-Maçons.

Article III

Tout Chevalier de la Manchette, soit que les circonstances l’ayent engagé à se ranger sous les lois de l’hymen, pourra cependant renoncer à son parti, pour se ranger du côté de l’opposition ; comme il sera libre à tout individu, de celui de l’opposition, d’embrasser le parti des Chevaliers de la Manchette.

Article IV

Dorénavant Bicêtre, Avènes, et généralement tous les lieux destinés à traiter les maladies anti-sociales, seront également destinées à recevoir toutes personnes attaquées de la maladie désagréable anti-physique, ce que nous ne décrétons cependant qu’à regret, attendu qu’elle n’est qu’une suite des incommodités gagnées par ceux qui abandonnent le cul pour courir après le con.

Article V

Tous médecins, chirurgiens, déclarés ou non assassins par brevet de la Faculté, seront tenus de prêter leur ministère à la guérison de la cristalline, sous peine d’être poursuivis extraordinairement, et par toutes voies autorisées, possibles ou non, ainsi qu’il est aperçu à l’article II, comme perturbateurs, et contraires à l’affermissement de l’Ordre.

Article VI

Il sera mis incessamment sous presse et dans le plus court délai possible, un manuscrit, sauvé de l’embrasement de Sodome, ayant pour titre : Traité élémentaire de l’Anti-physique, ou Abrégé théorique de cette manie, à l’usage des prétendants et des jeunes bardaches ; quatre des plus anciens de l’Ordre seront tenus d’en soigner l’impression ; savoir : Bareau de Girac, évêque de Rennes ; Bourdeilles, évêque de Soissons ; le comte de Montrevel, maréchal de camp, et le marquis de Visé, lieutenant général des armées du roi.

Article VII et dernier

L’Ordre sera partagé en partie civile, partie législative et partie militaire ; et comme on peut être bougre et citoyen, et que les affaires du cul n’empêchent et ne peuvent empêcher de se montrer ardent pour les affaires de la patrie, il sera nommé, avant la séance levée, les principaux commandants, législateurs et bourgeois du tiers, dont nous présenterons le tableau à l’Assemblée Nationale, afin de lui rendre hommage de nos présents décrets, pour en obtenir sa sanction. »

Ces sept articles approuvés unanimement, il ne fut plus question que de leur donner toute la publicité nécessaire ; en conséquence, et d’après le rapport fait des coups de cul, pour ou contre, il fut arrêté qu’à la diligence du duc de Noailles, président, ils seroient imprimés, publiés et affichés dans toutes les rues, carrefours de la bonne ville de Paris, notamment aux portes des Tuileries, à celles du Luxembourg, et de permettre, en outre, à tous les libraires qui en sont ou promettront d’en être, tel que le sieur Pain, prétendu libraire au Palais-Royal, numéro 145, de les imprimer librement, les distribuer et les colporter, faisant défense à tous subalternes du comité de recherches, inspecteurs, moucharda, espions, généralement à toute canaille stipendiée par la nouvelle police, de ne les troubler en aucune manière dans l’exercice de leurs fonctions, à peine d’être lanternes sur la terrasse même des Feuillans.

Signés De Noailles, président.
L’Abbé Aubert, vice-président.
Duviquet, secrétaire.

L’Assemblée passant ensuite à la députation de l’Ordre de la Manchette à l’Assemblée Nationale nomma pour députés les bougres suivants :

L’abbé Viennet.

L’abbé de Lille.

Le comte d’Albaret.

Le marquis de Villette.

Monvel, des Variétés.

L’abbé Lebon, rue de la Harpe, hôtel Tonnerre.

Le maréchal de Mouchy.

L’abbé Maury, député de Péronne à l’Assemblée Nationale, et prieur de Lyons en Santerre[7].

COMITÉ CIVIL

Les sieurs :

Chassart, chez le chapelier, rue Saint-Antoine, au coin de celle du Temple.

Faquart, chez son oncle, limonadier, rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés.

Grammont, acteur et comédien national au Théâtre Français[8].

Raimond, au Théâtre Italien.

Michu, id.

Dorsonville, id.

Solier, id.

Le sage, le prudent Granger.

Guyot, dit la Falaise, chez un perruquier, près Saint-Eustache.

Lainez, marchand tailleur, près la barrière des Sergens.

Lainez, maître perruquier, place Sorbonne.

Mercier le dramaturge, rue des Maçons, auteur des Annales, du Tableau de Paris, etc., etc.[9].

Bonichon, coiffeur, rue de la Harpe, maison de Jobey, chapelier[10].

COMITÉ MILITAIRE

Le chevalier de Boufflers.

Le chevalier de Florian.

Le chevalier de Boideffre, sous-gouverneur des pages.

L’Archer, galopin de la bouche de la reine.

De Beaumont, page du roi.

De Semeville, id.

Costard, postillon de la reine.

COMITÉ DES COMMISSAIRES
enquêteurs et examinateurs

Barbey, correcteur du collége d’Harcourt[11].

Herlier, commis dans la maison de madame la comtesse d’Artois.

L’abbé de Béon, aumônier ordinaire de madame Adélaïde.

De la Corbière de Juvigné, aumônier par quartier.

L’abbé de Lucy, aumônier par quartier.

Stechelles, valet de chambre du roi par quartier.

Le commissaire Lerat, bon pour l’un comme pour l’autre.

L’abbé d’Elcros, sommier de chapelle.

Joly, garçon du château.

MEMBRES PRÉTENDANTS
aux autres promotions

Messieurs :

Beaucousin, à la bouche de Mesdames.

Simoneau, piqueur aux écuries du roi.

Depespieres, piqueur aux écuries de Mesdames.

Lange, id.

Cottin et son associé, manufacturiers de glaces, rue de Valois.

Jacquemin, piqueur de la fauconnerie.

Le comte de Bernis, gentilhomme d’honneur de Monsieur.

D’Orviliers, bijoutier, rue Saint-Louis, près le Palais.

Félix, jockey de l’abbé Aubert, vice-président.

Séguier, avocat-général, propre aux deux genres.

De Longueville, dit Duviger, avocat, rue des Carmes, en face de la rue de Judas.

Le chevalier de Jagu, capitaine au régiment de Guyenne, rue Saint-Antoine, no 64.

Colonval, graveur, rue des Francs-Bourgeois.

Le comte de Milleville, garde d’Artois.

Le comte d’Artois lui-même.

Lenoir, ancien marchand de papier, rue de l’Hirondelle, maintenant rue de la Harpe.

Sellier, avocat au Parlement.

Richet de Serisy, aux bains de Poitevin, près le Palais-Bourbon.

Paillet, inspecteur de police, rue des Prouvaires.

Jacquelin, huissier ordinaire de la Chambre des Comptes.

De Cromort, intendant de Monsieur.

Petit de Monseigne, procureur, rue du Plâtre-Saint-Jacques.

Le Vacher, à l’enseigne des Pages, marchand de soie, rue Saint-Honoré.

Joseph, comte de Caraman, rue Saint-Dominique, no 93.

Le comte Du Beillard, rue du Faubourg du Temple.

Henry, frotteur chez la reine.

Boilly, maître de harpe, ci-devant chez madame la comtesse d’Artois.

Biot, maître d’écriture, rue Pierre-Sarrazin.

Roland, maître d’écriture, rue Culture-Sainte-Catherine, qui n’a jamais fustigé dans sa chambre, qu’il appeloit sa caisse, que les beaux garçons, et pour cause.

Charlot, son beau-frère.

Dom Gerle, prieur des Chartreux, député à l’Assemblée Nationale, connu vulgairement sous la dénomination de Portier de la dite maison.

Lamothe, commis à la Vallée.

VERSAILLES

Richer, ancien serrurier, rue Neuve-Notre-Dame.

Noiret, son commis.

Lavalle l’écuyer, âme damnée de Richer, butte de Montbauron.

Coquelin, rue des Récollets.

Lanneau, rue au Pain, quartier Notre-Dame.

Gervais, rue Saint-Pierre.

Lanneau, commis marchand.

Simonnet, chez son père, buraliste des loteries, rue Dauphine.

Le Gendre, huissier, rue de Paris.

Méteille, clerc chez M. Charles, huissier, rue Neuve-Notre-Dame.

Séverin, sur l’avenue de Saint-Cloud.

Babeur, marchand de modes, rue de la Paroisse.

Ducroc, notaire, rue de la Paroisse.

Barbier, les deux cousins, avenue de Saint-Cloud.

Lainé, marchand de draps, rue du Plessis.

Mercier, médecin, rue de la Paroisse.

Tergat, capitaine de la Prévôté ou pauvreté de l’hôtel près la Geôle.

L’Amy, commissaire, rue Notre-Dame.

GENS EN PLACE

Le marquis de Champcenetz, gouverneur des Tuileries.

Le marquis de Polignac, premier écuyer du comte d’Artois.

Monsieur de Bridge, id.

Le comte de Montesquieu Fézenzac, capitaine-colonel des Suisses en survivance.

Le marquis d’Autichamp.

Le marquis de Villette, bougre s’il en fut jamais.

Le marquis de Chatenoy, capitaine des levrettes de la chambre, qui n’a jamais baisé de femelles, que suivant les us et coûtumes de l’Ordre.

Le compte d’Espart.

Le marquis de Montausier.

Le vicomte de Rohan-Chabot.

COMITÉ ECCLÉSIASTIQUE

Messieurs :

Poupard, curé de Saint-Eustache.

Clermont-Tonnerre, évêque de Châlons-sur-Marne.

Le Bossu, curé de Saint-Paul.

L’abbé de Saint-Albin, bâtard du feu duc d’Orléans.

M. l’abbé Mazurier, vicaire de Saint-Paul.

L’abbé Renaud, du Petit-Saint-Antoine.

L’abbé de Dillon, archevêque de Narbonne.

L’abbé Fauchet.

Le cardinal de Rohan, ou le prince Louis.

L’abbé Lemintier, évêque de Tréguier, qui réunit tous les titres de bougrerie et jean-foutrerie.

L’abbé Costard, de Saint-Séverin.

L’abbé Mathieu, de Saint-Gervais.

L’abbé Férand, de Saint-Sulpice.

COMITÉ DES RAPPORTS

Dussieux, du Journal de Paris.

Le chevalier de Rutlidge, rue des Maçons.

La Harpe, écrivassier de l’Académie françoise.

Sauterau de Marsy, idem.

Tribades qui ont fait leurs soumissions à l’Assemblée des Enfans de Sodome, à la ville de ***, et qui ont promis de se prêter à la circonstance.
Mesdames :

La princesse d’Hénin, dame d’honneur du palais de la reine.

Jules de Polignac, la plus grande garce de ce siècle.

La marquise de Fleury.

La comtesse Diane de Polignac.

La maréchale de Duras.

La comtesse de Beauharnois.

La présidente d’Ormois.

Le Fuel de Méricourt.

Raucourt, de la Comédie Françoise.

Delaunay, abbesse du grand Balcon, rue Croix-des-Petits-Champs.

De Boisemont, place Saint-Michel.

Morin, rue de Grenelle-Saint-Germain.

Marin, maison de la fruitière, rue de la Harpe, vis-à-vis celle des Deux-Portes.

Mademoiselle Lucas, maîtresse couturière, rue des Quatre-Vents.

Lebrun, de l’Académie de peinture.

Bertin, marchande de modes de la reine.

La comtesse d’Igny, rue Saint-Marc.

Mademoiselle Gibal, passage du Commerce.

La comtesse des Deux-Ponts.

La vicomtesse de Mérinville.

La vicomtesse de Tallaru.

Bourdin, femme de chambre de madame Adelaïde.

La comtesse de Chastellux.

Gauthier, femme de chambre de madame la comtesse d’Artois.

Masson, de la Comédie Françoise.

Desgarcins, idem.

Sophie Forest, de chez Nicolet.

Mademoiselle sa petite sœur.

Prieur, des Variétés.

La Caille, des Italiens.

Les demoiselles Renaud.

Toutes les autres dames de Paris ont seulement levé le cul en signe d’adhésion, et pour promettre de se conformer aux réglements et statuts ci-dessus énoncés, sous les peines, pour les contrevenants, d’être abandonnés par l’Ordre en général.

VERSAILLES

Mesdemoiselles :

Le Normand, chez son père, menuisier, petite place.

Blanchard, maîtresse couturière, chez son père, petite place.

Lacrampe, marchande bonnetière, sous la rue des Deux-Portes.

Bonnin, rue de l’Orangerie.

Mesdames :

Menier, rue de l’Étang, boulevard la Reine.

Charles, rue Notre-Dame.

Duclos, horlogère, rue de la Pompe[12].

Stamion, rue de la Paroisse.

Guillery, marchande lingère, rue Dauphine.

Au même instant, la Députation est partie pour l’Assemblée Nationale, et a fait convoquer et ajourner le reste de ses membres, qui pouvoient avoir été oubliés, à se trouver à la séance prochaine, qui sera indiquée de nouveau.

Nouveaux renseignements qui nous ont été donnés, après la rédaction de la liste des bougres ci-devant nommés.

Le commissaire Sirebau, rue des Petits-Champs, en face de celle de Chabanais.

Ce vieux paillard, après avoir fait usage de toutes les jouissances, se tient maintenant à une qui révolte les sens et la raison ; il prélude, à l’exemple du vieux Bertin, le fripon des parties casuelles, par se faire fouetter par plusieurs femmes, et après cette cérémonie, un jeune ganymède, produit par ces mêmes femmes, le f… en c.. ; alors sa grande passion est de se faire verser de l’huile sur les fesses, et son exclamation est de dire : Huilez… huilez… fort… fort… Ce détestable bougre procède à cet acte crapuleux de luxure, ordinairement chez la Verdun, une des plus renommées garces du Palais-Royal.

Le commissaire le Grès, ci devant rue des Arcis.

La Pierre et le sieur Monglas, tous deux gardes du commerce.

Apostille intéressante.

Ces deux fameux chevaliers de l’Ordre furent trouvés un jour, travaillant à l’intromission, culotte basse, et l’un sur l’autre, par le concierge du bureau : douze francs qu’ils lui donnèrent, achetèrent ce secret qu’il leur garda, jusqu’à la première fois qu’il fut ivre, qu’il le divulgua à ceux qui voulurent l’entendre.

Le buvetier de la salle neuve du Palais. Pendant l’opération florentine, il joue de trois instruments à la fois… Il faut bien aimer la musique.

M. Bourdelois, rue Neuve-des-Mathurins.

Margantin, notaire, rue Saint-Honoré.

M. Turelure, ci-devant marchand mercier, quai de la Mégisserie, puis dans la maréchaussée, brigade de Nanterre.

Il en fut chassé, pour avoir voulu sodomiser, dans une écurie, le paysan qui pansoit son cheval.

Le sieur Charton, ci-devant maréchal-des-logis de la dite maréchaussée.

Il fut de même chassé pour pareil fait ; mais à force de sollicitations, il obtint une pension de 150 liv. : il est maintenant fourrier d’une des compagnies de robe-courte, et, par parenthèse, son père, inspecteur de l’Hôtel-Dieu, étoit un très-honnête homme : ce fait est au nombre des choses rares.

Nécard, guichetier du Grand-Châtelet.

Tous les prisonniers de la paille rendent justice à son goût et à ses talents, pour gamahucher en c.l et en c.n.

Hubert, concierge de la prison du Palais.

C’est de madame sa femme qu’il tient ses patentes de bougrerie ; elle se fait maintenant travailler le joyeux par le sieur Larchier, officier de robe-courte.

Le sieur Remy, ci-devant sergent d’armes au régiment des gardes-françoises.

Ce digne soutien de la Manchette est généralement connu, pour avoir débauché la majeure partie des jeunes gens de sa compagnie. Parvenu à être capitaine de pionniers, il y excroqua la croix de Saint-Louis ; maintenant capitaine aux Invalides, son unique occupation est de former les jeunes bardaches du Palais-Royal.

Fanchon Josse, élevée dans le grand art de f..... en cul, par M. son père.

Jadis maîtresse de Bertrand, le brigadier de robe-courte, elle en fut quittée pour lui avoir proposé de le lui mettre, comme on le mettoit à son père. Qui diable se seroit douté que Bertrand auroit été scrupuleux ? Cette coquine est maintenant associée avec Marguerite Galand, et sont toutes deux marchandes de mariées, rue Saint-Honoré au coin de celle des Boucheries.

Pascaly, filleul de madame Dubarry.

Madame sa mère, ouvreuse de loges aux Italiens, lui a procuré madame Gonthier qui l’entretient sur un joli pied.

M. Marcan, marchand de parasols et de bonnets carrés, au bas de la montagne de Sainte-Geneviève.

M. le chevalier Tape-cul.

On peut dire de lui, ce qu’on dit d’un jésuite : Allons, serre le cul, et passe vite.

Yon, marchand limonadier, boulevard du Temple.

J’espère que celui-là ne s’en dédira pas.

Mareux, miroitier, rue Saint-Antoine.

Celui-là a élevé de jeunes comédiens, qui ne seront jamais aussi experts au théâtre qu’en bougrerie.

Imbert de Boudot, ex-bernardin, connu sous le nom d’Imbert aux lunettes, rue et barrière de l’Oursine.

Doit-on admettre, dans cet Ordre, un pareil bougre, qui rechercha jusqu’avec son chien les plaisirs de la jouissance ?

Le sieur Desauge, libraire, ayant eu de forts pressentiments de l’affaire, Boudot, enragé d’être découvert, tua cet animal à coups de pistolet… Ah ! quel bougre !




  1. En effet, que peut aujourd’hui l’abbé Viennet, pour l’Ordre de la Manchette ? Rien sans doute ; mais l’Ordre lui doit beaucoup de prosélytes : c’est lui qui, par le moyen de son théâtre bourgeois, a perverti Dumay, commis au Domaine ; Cotte, commis d’architecte ; Mandron le jeune, tapissier ; Michu, de la comédie italienne, lui doit son avancement dans l’Ordre. La Lescot, du même théâtre, s’est formée, par ses lumières, à présenter toutes les issues qui conduisent au plaisir. C’est enfin cet abbé Viennet, ce digne soutien de la bougrerie, qui a augmenté la liste des bardaches de ce siècle, de plus de quatre cents élèves. Ah ! le digne homme, que l’abbé Viennet !
  2. Après avoir fait ses études au collége de Louis-le-Grand, l’abbé Duviquet y obtint, par son hypocrisie, une place de maître de quartier, qu’il ne conserva pas longtemps ; cette maison n’étant plus ce qu’elle étoit du temps des jésuites, de ces braves bougres, qui inculquoient le profond savoir dans la tête, et la sodomie dans le cul de leurs élèves ; elle ne conserve plus que peu de vestiges de l’anti-physique ; or, l’abbé Duviquet en fut chassé pour quelques découvertes de postérieurs.
  3. Bien mal à propos nommé de cette sorte par les jean-foutres à cornettes, de tout temps ennemis de nos goûts ; car Bourdaloue, Lully, D’Alembert, La Harpe, Thomas, etc., qui n’étoient et ne sont pas encore des bêtes, sont cependant des boug… .
  4. Voyez le Martyrologe de la bougrerie et la mort publique de Paschal, immolé en place de Grève, pour avoir voulu escamoter bon gré ou de force le pucelage d’un décroteur.
  5. Ah ! c’est vrai, mais bien vrai, et très-vrai.
  6. Défunt Jésus, mort comme notre frère Paschal, au lit d’honneur, disoit à saint Jean : Viens, mon fils, viens, mon bien-aimé, te reposer sur mon sein. Pourroit-on douter de la véritable essence de ces tendres expressions ?
  7. L’abbé Maury produisit Tiron, son perruquier, comme témoin, comme victime, comme son giton. N’étoit-ce pas pour lui une preuve bien conséquente de son goût pour la Manchette ?
  8. Tout roué qu’est Grammont, il n’est pas inutile d’observer que c’est la demoiselle Thénard qui lui a mis en tête le goût de la sodomie, et qui a reçu en cul, de lui, le mot de l’Ordre.
  9. Ah ! si j’osois, j’en dirois de belles !
  10. Nous ne citons pas ici la petite poupée de la Société du quai des Augustins, non plus que son confrère ; l’un et l’autre sont chassés de l’Ordre, l’un pour une banqueroute de 680 mille livres, et l’autre de 120 mille.
  11. C’est lui qui a succédé à Pain-Blanc, chargé, par le proviseur Hansselin, de lui rendre compte quels étoient les plus beaux, les plus blancs, les plus fermes postérieurs des écoliers qui passoient sous ses verges.
  12. Il y a environ huit ans, qu’il est arrivé une aventure galante à la dame Duclos, alors fille, et à la demoiselle Bonnin, d’abord madame, qui pourroit faire présumer qu’elles ne sont point tribades. Ces deux donzelles étant convenues avec un garde-du-corps nouvellement débarqué, qu’elles lui accorderoient leurs faveurs moyennant 25 louis ; lors de l’exécution de leur traité, il se trouva que celui-ci, préférant l’une à l’autre, donna 24 louis à la donzelle Bonnin, et un louis à la donzelle Duclos, ce qui faisoit, à la vérité, la somme promise ; mais comme la répartition étoit inégale, la dame Duclos fit assigner sa co-partageante à lui en compter la moitié : la querelle s’échauffa, et le garde-du-corps fut mis en cause. Il déclara qu’il avoit payé les choses en conscience et suivant leur valeur ; on le crut sur parole et sans visite d’experts ; en conséquence, la sentence qui intervint débouta la dame Duclos de toutes ses prétentions. Mais à ce fait, qu’il est impossible de révoquer en doute, nous opposerons que ces dames étoient putains pour de l’argent, et tribades par caractère ; dès lors il est naturel de les voir figurer ici.