Les Fastes (Merrill)/Appel

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Les FastesChez Léon Vanier (p. 31).

APPEL

Laisse là l’alme femme et les doux mots d’amour,
Et les lys et les luths qui leurrent ta tendresse.
Voici l’aurore, et du haut de la forteresse
La trompette t’appelle, Athlète, aux ors du jour.

Casque et cuirasse-toi, sans rêve de retour,
Pour ta bataille, au sol d’exil, avec l’Ogresse.
Puis hors des murs ! et sache entendre sans détresse
Se clore sur tes pas les portes de la tour.

Au long des bleus remparts, les gardes des bannières
S’endorment à l’abri des ténèbres dernières.
Mais toi, baise la croix, symbole des tourments,

Et marche droit vers les déserts et les savanes
Où se révèle, aux tas épars des ossements,
La route, vers l’espoir, des vieilles caravanes.