Les Forces éternelles/Pluie tiède
Apparence
Arthème Fayard & Cie, éditeurs, 1920 (éd. revue et corrigée) (p. 182).
PLUIE TIÈDE
L’été contre mon cœur s’appuie
Et je défaille de désir,
De désir ou de nostalgie ;
On ne sait comment définir
Cette heureuse et triste magie.
— La languissante et chaude pluie
Est comme un amoureux chagrin ;
Ce n’est pas ce gai tambourin
Du printemps qui gicle et ruisselle,
Ce dur ressort de sauterelle
Frappant le sol ; ce jet aigu
De légers astres exigus,
Ce sont les larmes de l’espace,
Du mol espace que harasse,
À la fin des jours chauds d’été,
L’insoutenable volupté…