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Les Forces éternelles/Pluie tiède

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Comtesse de Noailles ()
Arthème Fayard & Cie, éditeurs (p. 182).

PLUIE TIÈDE


L’été contre mon cœur s’appuie
Et je défaille de désir,
De désir ou de nostalgie ;
On ne sait comment définir
Cette heureuse et triste magie.
— La languissante et chaude pluie
Est comme un amoureux chagrin ;
Ce n’est pas ce gai tambourin
Du printemps qui gicle et ruisselle,
Ce dur ressort de sauterelle
Frappant le sol ; ce jet aigu
De légers astres exigus,
Ce sont les larmes de l’espace,
Du mol espace que harasse,
À la fin des jours chauds d’été,
L’insoutenable volupté…