Les Hautes Montagnes/13

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(p. 27-29).

13. Bataille avec un molosse.

Dimos et Phanis sont partis voir les Valaques. C’est à droite, leur a-t-on dit. Ils ont avancé dans les arbres en se laissant mener par le sentier. Mais au bout de cinq minutes il a disparu, ce qui arrive souvent en forêt. On ne distinguait plus rien.

Ils ont tourné par ici, par là, et ne l’ont pas retrouvé. Alors ils ont continué hors sentier, vers une sorte de clairière.

Là ils ont cru voir quelques cabanes et ils ont appelé : « Ohé ! »


Quelqu'un courrait vers eux dans la montée. En fait ce n’était pas quelqu'un, mais un chien. Il montait avec furie. Voilà, il s’est planté devant eux.

Quand Dimos a vu ce molosse à fourrure arrivant droit sur eux — un vrai monstre !  — il a pris une grosse pierre dans chaque main.

Le molosse a compris que c’etait lui son adversaire.

Phanis, le pauvre, a juste crié : « hé, allez, va-t’en ! » en levant son bâton. Mais comme il faisait mine de l’effrayer, il était devenu blême et semblait supplier : « ne me mange pas ! »


Dimos a compris qu’ils étaient en danger et qu’il fallait s’en sortir. Il a lancé une pierre, de toutes ses forces.

Elle a frappé le chien sur les vertèbres. Il a gémi, s’est jeté sur la pierre retombée, l’a mordue avec fureur comme pour la dévorer, il a reculé et s’est de nouveau lancé.

Mais voyant l’enfant avec une autre pierre dans la main, prêt à lui en jeter une deuxième, il s’est ravisé.

Tout le monde a peur de la riposte. Le molosse avait affaire à un enfant qui défend sa vie. Dans ce moment, Phanis a vu ce que c’est le courage.

Comme il regrettait ne pas avoir lancé la pierre !