Les Hautes Montagnes/5
1918-10-21 (p. 15).
5. La chanson de tonton Fotis.
« Et bien, tonton Fotis ! fit M. Stéphane, tu ne nous chanterais pas une chanson ? »
Le vieux Fotis eut un sourire.
« Une qui parlerait de hautes montagnes » ajouta M. Stéphane.
« C’est à dire… par exemple ? » demanda le muletier.
Le temps passait et la chanson se faisait attendre. Il réfléchissait : « Est-ce que je choisis La Biche ? Ou bien le Robin des bois ? La Petite Valaque ? Ou bien… »
Finalement il décida : « Moi je suis vieux maintenant, mais pour M. Stéphane je vais chanter. »
Et après avoir levé sa gourde et bu deux gorgées, il commença :
Bienheureuses les montagnes qui ne vieillissent pas. |
La chanson n’a pas vieilli ! Le vieux Fotis a pris de l’âge, mais sa voix est restée légère comme dans sa jeunesse. S’il ne lui manquait cette dent devant…