Les Hautes Montagnes/54

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(p. 116-117).

54. Même Gkéka est ravi.

Ils sont arrivés à neuf heures du soir.

Vingt enfants ont couru vers Phanis et l’ont soulevé au bout de leurs bras. Ils voulaient tout de suite savoir où il était allé et ce qu’il avait vu. Comment il s’était perdu et comment on l’avait retrouvé. Tout le monde l’interrogeait en même temps.

— Doucement ! a dit Phanis, je vous raconterai après.

— On va vous dire pour le Maure, a dit Mathieu.

— On est allé chez lui et on l’a vu.


— Tout c’est rien du tout, dit Kaloyannis. On a vu le meunier ivre. Il avait avalé une barrique de vin.

— Et qui vous a moulu la farine ? demande Dimitrakis.

— C’est le moulin qui a moulu la farine.

— Le meunier, qu’est-ce qu’il a fait ?

— Il a fait comme ça…

Kaloyannis enlève son gilet et imite le meunier essayant de mettre le sien. Et quand il chante Cette terre sur laquelle on marche, nous allons tous y retourner, c’est exactement le Père-Coukis.

Ils ont éclaté de rire ! Même Gkéka se marre. Les enfants ont l’impression qu’il rit. Il a la gueule ouverte et il lève la tête, comme s’il bavardait lui aussi, comme s’il comprenait tout de A à Z ; comme s’il commentait au sujet du meunier : « Hihihi, le Père-Coukis ! »