Les Hautes Montagnes/56

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(p. 119-120).

56. Foudoulis malade.

Le lendemain matin Foudoulis n’a pas pu se lever. Sa main est brûlante et son pouls est rapide. C’est la première fois que la maladie les atteint là-haut.

Andréas s’est assis près du lit de son jeune camarade et le regarde attristé. L’enfant veut jeter les couvertures. Il est plongé dans un sommeil léger, il remue et se tourne de l’autre côté. Il a soif et réclame de l’eau.

— Il faut qu’on amène un médecin, dit Dimos.

— Et où le trouver ? demande Andréas.

— Il n’y a pas de médecin, ni au Petit-Village, ni à Pétra.

— Il faudrait aller dans un autre village. Il faudrait descendre en ville.


Au moment où ils disaient cela M. Stéphane est apparu. Dès qu’ils l’ont vu ils ont repris courage.

— Comment allez-vous les enfants ? Comment ça va Andréas ?

— Foudoulis ! firent les enfants.

— Qu’est-ce qu’il a fait, Foudoulis ?

— Il est malade.

M. Stéphane avança dans la cabane et se pencha sur l’enfant ; il lui toucha la main et le front. Foudoulis ouvrit les yeux et le regarda.

— Comment te sens-tu, Foudoulis ? demanda M. Stéphane ; Tu as mal quelque part ?

— Non.

— Tu as peut-être mangé quelques biscuits ?

— Je n’en ai pas, dit Foudoulis.

— Quelque chose de lourd ? Quelque chose de léger ?

— Non, rien de léger non plus.

— Dis-moi, il se penche et lui demande en cachette, peut-être… que tu as mangé… un rien de poires sauvages ?

— Un peu, dit Foudoulis.

— Un peu ? Un peu comment ?

— Autant que j’en ai trouvé sur le poirier.

— Et c’était quand ?

— Avant-hier, dit Foudoulis ; et hier.


M. Stéphane est sorti dehors et a réuni Andréas avec Phanis et Dimos.

— Foudoulis est un bon garçon, dit-il, et on l’aime beaucoup, mais vous connaissez son défaut. Il est gourmand. À partir de maintenant vous allez le surveiller. Aujourd’hui et demain il va boire seulement du chaud ; un peu de sauge. Vous en avez ?

— Plein ! Costas nous en a laissé un sac.

— Donc Foudoulis va boire de la sauge pendant deux jours.

Quelle malchance ! Peu après Aphrodo leur a fait porter une tarte.