Les Nicandres, ou Les Menteurs qui ne mentent point/Acte IV
ACTE IV
SCENE PREMIERE.
D’une indigne foiblesse à ma gloire mortelle,
Tu viens de recevoir une preuve nouvelle ;
Je cherchois à te perdre, & tu m’as sçû toucher ;
Je voulois qu’on te prît, & j’ai sçû te cacher :
Je sçai qu’il est honteux que mon sexe soûpire,
Mais tel est de l’amour l’inévitable empire ;
Et le feu qu’en son ame une fille ressent,
Pour être plus contraint, n’en est pas moins puissant.
C’est en vain que d’un cœur où l’amour a pris place,
La pudeur en tumulte autorise l’audace ;
N’aimer rien que d’aimable est un foible si doux…
Ah ! que ce foible est beau quand on brûle pour vous !
Ma flamme impétueuse est pour vous trop fidelle
Pour convaincre d’erreur une bouche si belle :
Pourtant quelques respects dont je sois combattu,
Ce que vous nommez foible est toute ma vertu.
Il est doux d’être aimé, c’est avoir de la gloire ;
Mais s’il est doux de l’être, il est doux de le croire.
Vous avez tant d’appas, je mérite si peu,
Qu’un équitable doute accompagne mon feu.
Je dois à l’apparence un amour qui m’honore ;
En voyant mes défauts m’aimerez-vous encore ?
Consultez-vous, Madame, & sans précipiter…
Toi-même, ingrat, toi-même ose te consulter.
Avouë ingénument que tu ne peux sans peine
Pour aimer Hipolite abandonner Isméne ;
Et que de mes bontés l’injurieux excès
De ta premiére flamme empêche le succès.
Afin que ton destin à mon destin s’attache,
J’ai sçû faire moi-même à moi-même une tache ;
On me croit abusée, on te croit suborneur ;
Et l’on doit te contraindre à me rendre l’honneur.
Je te l’ai déjà dit, & ton ame est instruite…
Je l’avois oublié, généreuse Hipolite,
Mais il m’en ressouvient, & d’un cœur amoureux
L’obligeante imposture a rempli tous mes vœux.
De mon amour aussi daignez être certaine ;
Je soupire pour vous, & non pas pour Isméne ;
De vos seules beautés je connois le pouvoir ;
Vos yeux seuls…
On me croit abusée, & l’honneur te convie…
Je vous entends, Madame, & j’en brûle d’envie ;
Je dois à votre feinte accorder mon aveu ;
Mais l’endroit est mal propre à parler de mon feu.
Vous m’aimez, je vous aime, il me suffit, Madame,
Appaisez votre pere en faveur de ma flamme ;
Dés demain je m’apprête au bonheur de le voir.
Pourrez-vous l’appaiser ?
Adieu.
Donc à ma flamme il n’est rien de contraire ?…
Si je fais mon pouvoir, je pourrai beaucoup faire ;
J’oubliois de le dire ; adieu.
Mais… Elle sort.
Ne sois plus un obstacle aux douceurs de mon sort,
Mon frere, & souffre au moins qu’une flamme si belle…
Mais au Cours de la Reine enfin l’heure m’appelle :
Je n’ai point de second ; mais du moins j’ai du cœur,
Et de plus mon épée est de bonne longueur.
Il est vrai qu’assez foible est le bras qui seconde…
SCENE II.
Ah mon bon Dieu ! pourtant je ne vois point de monde.
Ces maudits Houspilleurs comme ils m’ont fait driller.
appercevant Nicandre.
Autre Chasse-Coquin qui m’entend babiller ;
Il me lorgne. Ah ! c’est vous, ô Messire Nicandre,
Bon jour.
Dis promptement ce que tu veux m’apprendre,
Je ne puis faire ici qu’un moment de séjour ;
Des mains de la Justice est-ce ainsi qu’on s’arrache ?
Eh ! que si le bonhomme eût trouvé votre cache !
Si je me cache ou non que t’importe ?
Si fait :
Il t’importe ! As-tu quelque sujet :
De ce qu’au lieu de vous en prison on m’enchasse ?
Et bien mis, qui plus est ;
C’est, dis-tu, pour mon seul intérêt ?
Nenni, c’est pour le mien ; je suborne des filles ;
Et je suis en amour grand abatteur de quilles !
Ne veux-tu me donner que de sottes raisons ?
Ne vous souvient-il pas des deux chiens de grisons ?
Votre futur beau-pere, & son cher maigre-échine ?
Hé bien ?
A peine de leur vûë étiez-vous échapé,
Qu’un gros peste de membre aussitôt m’a gripé.
L’un & l’autre grison ne sçavoit où se prendre ;
Moi n’ayant point d’honneur que je pusse leur rendre.
Au redoutable son d’un seul, De par le Roi,
Cinq ou six Poussecus se sont jettés sur moi ;
Et par tant de côtés m’ont fait coure si vîte
Qu’à la fin, grace aux Dieux, ils m’ont mis dans le gîte.
On nous croit de concert, & l’on s’est fourvoyé.
Voyant ton innocence on t’a donc renvoyé ?
On s’est donc apperçû de cette erreur extrême ?
Je m’en suis, par ma foi, revenu de moi-même.
Considérez le tour que je viens de joüer.
Mes Archers occupés à me faire écroüer,
Avoient mis à la porte un niais à merveille ;
Moi trouvant sur un banc cette chere bouteille
D’une joye effrontée étouffant mon chagrin,
Je lui suis allé dire, Où vend-on de bon vin ?
J’ai céans des Amis que je veux faire boire.
A la belle épousée, ou bien à la Croix noire,
Me répond bonnement mon niais d’apprenti ;
Aussi-tôt porte ouverte, aussi-tôt moi sorti,
Puis plus vîte qu’un Basque enfilant la venelle,
Passant d’une ruelle en une autre ruelle,
J’ai tant fait qu’à la fin j’ai trouvé le moyen…
Mais, ô Monsieur, Monsieur… Ne bougez ce n’est rien.
Votre bourreau d’amour à cent craintes m’expose.
De ton dernier malheur je suis la seule cause.
Mais n’appréhende plus de t’y voir exposé,
Ma Maîtresse est contente, & son pere appaisé.
On m’attend de ce pas dans le Cours de la Reine,
Je veux à mon retour reconnoître ta peine.
Je reviens dans une heure, attens-moi dans ce lieu.
Mais tout est appaisé ?
Désormais des Sergens ne crains nulle surprise.
SCENE III.
Il n’a pas dit le mot concernant sa valise,
Elle est pourtant restée, & puissai-je mourir,
Si jamais j’ai dessein de l’aller requerir.
Quelque fou !
SCENE IV.
Te voici, cauteleuse pucelle,
(Ou du moins s’il n’est vrai, fille soi-disant telle ;
Car d’oser en jurer j’aurois peu de raison.)
Te voici.
Le perfide, il est hors de prison !
Te voici donc, te dis-je, & te voici toi seule ;
Ta carogne de main m’a baillé sur la gueule,
Tu le sçais, la pucelle ?
Et bien oüi, je le sçai.
Et sçais-tu bien aussi que j’en suis offensé,
La pucelle ?
Moi ? non.
Mais dis-moi ; la pucelle…
Mais toi-même, dis-moi si tu cherches querelle ?
Tu me nommes pucelle, & prétens te moquer,
Je le vois ; mais apprens si tu m’oses choquer,
Que je suis de colère à toute heure pourvûë ;
Et que si je m’y mets je te saute à la vûë.
Sache qu’en ma furie acharnée à ta peau
J’en sçaurai de chaque ongle arracher un lambeau.
Et si plus en raillant tu me nommes pucelle,
Pour te mieux faire voir qu’en effet je suis telle,
Sçache que mon courroux qu’on ne peut égaler…
Ah ! tout beau je suis prêt de te dépuceler :
Si ce n’est que cela n’ayons point de querelle ;
Qui peut empuceler aisément dépucele ;
Et si tu sens de l’être une démangeaison…
SCENE V.
A la fin je te quitte, ô propice maison !
Eutrope en me voyant m’auroit fait de la peine,
Mais enfin…
Je vous cherche, ô l’esclave d’Isméne.
Dieux ! Iacinte me cherche ! Auroit-on prévenu…
Que du Cours de la Reine il est tôt revenu !
Diable !
Que voulez-vous, la belle ?
Baste : mais gardez bien de l’appeler pucelle ;
Vous lui feriez tort.
Traître… Enfin dites-moi donc…
Vous me payerez ma peine, & payerez tout du long ;
Celle qui vous aimoit est si fort en colére,
Que de vous faire prendre elle a prié son pere.
Me croit-elle volage ? elle dont le pouvoir…
Mon Dieu, ce qu’on vous croit vous pourrez le sçavoir.
Et si tantôt son pere avoit eu la puissance…
J’ai pris soin, il est vrai, d’éviter sa présence ;
Mais il n’étoit pas seul, & je n’ai pas osé…
La Maitresse est contente, & le pere appaisé ?
Ah ! le menteur.
Ta langue un peu trop s’émancipe.
Si le membre repasse, & que l’on me regripe ?
L’insolence d’un traître ira donc jusqu’au point…
C’est de l’honneur qu’on cherche, & vous n’en avez point.
Tu mens, traître, j’en ai, mais si tu n’appréhendes…
En aurez-vous assez pour deux filles friandes ?
Si de les contenter vous n’avez le moyen,
Ayant pris votre honneur elles prendront le mien.
Montrant Iacinte.
Elle même est d’honneur tellement amoureuse,
Que vous n’en aurez pas pour sa seule dent creuse ;
Ainsi quoique l’on fasse en un tel embarras,
Deux honneurs si petits ne leur suffiront pas.
Pensez-y bien.
Mais laissez moi, Iacinte, & daignez…
Celle qui vous aimoit a le seul intérêt…
Mais pour votre malheur la voilà qui paroît.
SCENE VI.
Venez vîte, Madame, autrement il m’échape :
Il faut faire si bien que Mendoce l’attrape ;
Je le viens de quitter, il attend le retour…
Ce qu’il avoit dans l’âme il l’a sçû mettre au jour.
Je ne suis plus, Iacinte, Hipolite irritée ;
Je donne ma tendresse à qui l’a méritée :
Et de peur que mon pere entendît vos discours,
Je suis venuë en hâte embrasser son secours.
Qui l’outrage m’outrage, & mon ame est la sienne…
Je veux t’aimer aussi bonne peste de chienne.
Toi, m’aimer ? Tu veux donc oublier le soufflet ?
Je mets tout sous les pieds, & je suis ton valet.
Quoi ! tu pourrois…
Si je suis ton mari je reprendrai ma bisque :
Et dessus ton visage appliquant tous mes doigts,
Pour un soufflet reçû je t’en donnerai trois.
Quelle grace, Madame, ai-je droit de vous rendre ?
Hipolite elle même a voulu me défendre !
Que ferai-je pour vous qui réponde jamais ?…
Vous sçavez le moyen de remplir mes souhaits.
C’est cela qu’il faut faire, & j’attens de Nicandre…
Crispin que me dit-elle ? & que viens-je d’entendre ?
Moi, je sçai le moyen de remplir ses souhaits !
Si vous le sçavez ?
Moi ! je le sçai ?
A peu près.
Que ferai-je ? Pour faire une chose qui plaise…
Et que fait-on pour faire une fille bien aise,
Idiot ?
Mais daignez vous résoudre à vous expliquer mieux.
Je vous veux obéir, j’y mets toute ma gloire ;
Mais…
N’attendez plus pourtant de si libres propos :
J’ai trop…
Pauvre fille !
Expliquez aussi votre pensée.
Son honneur la suffoque, elle en est si pressée,
Qu’elle étouffe. Ma foi, je vous sçai mauvais gré ;
Car si vous le vouliez, vous seriez honoré.
Mais je ne comprens pas quel sera le service…
Vous ne comprenez pas ? Mais c’est pure malice ;
Car il ne tient qu’à vous de comprendre.
Elle veut…
Madame, comprenons, si comprendre se peut…
Impertinent… De grace, excusez si ce traître…
Le valet ne fait rien qu’à l’exemple du Maître.
Vit-on jamais, Iacinte, un si volage amant ?
Pourquoi vous fiez vous à ce chien de Normand
Aussi ?
Peut-être…
(Car tu viens de sortir de ce même logis.)
Il est vrai que j’en sors, mais au moins…
De ce qu’un infidéle en a fait son asyle.
Il m’a donné, Madame, une retraite utile ;
Mais insensiblement je m’y suis égaré :
Une cour dérobée où j’étois retiré…
L’imposteur !
Monsieur ; en quelle rue est le Cours de la Reine ?
Maraut !
Vous en venez, vous devez le sçavoir.
Dans ce même logis tu n’as donc pû me voir ?
Moi, vous voir !
Toi qui d’un galand homme as la seule apparence ;
Toi qu’un sang assez bon semble avoir élevé,
Et qui n’est cependant qu’un perfide achevé :
Je t’ai de ce logis applani la sortie.
Vous, Madame ?
Moi, traître, & ton ame l’oublie.
Vous ?
Moi.
Puisque vous le croyez je le veux croire aussi.
Je me retire : adieu trop charmante Hipolite ;
Ce n’est pas sans regret que Nicandre vous quitte :
Mais Isméne elle seule a droit de me charmer ;
Et pour peu que je reste il faudra vous aimer ;
Adieu.
Ce n’est pas sans regret que Crispin t’abandonne ;
Car quand dès ce matin je t’ai vue en ce lieu…
C’est ma foi plutôt fait de ne dire qu’adieu.
SCENE VII.
Si jamais tu m’aimas, cours après ce Nicandre,
Fais si bien par tes soins qu’on le puisse surprendre.
Il s’en va du côté que Mendoce l’attend.
Mais, Madame…
Vole s’il est possible, & fais qu’on le saisisse.
Mais que vois-je ?
SCENE VIII.
vos vœux tout semble être propice ;
Il vous aime, Nicandre, & me fait un affront
L’ingrat.
S’il m’aime, il fait ce que bien d’autres font.
A donner cœur pour cœur vous avez été prompte.
Je n’ai pas entrepris de vous en rendre compte.
De ses premiers liens vous l’avez arraché.
Donc, assez foiblement il étoit attaché.
D’accord. Mais vos appas ont de telles amorces…
S’ils vous ont fait trembler ils ont assez de forces.
Non sans votre soupçon que je crusse en avoir ;
Mais qui les appréhende en connoît le pouvoir.
Jugez-en mieux, Madame ; un honteux artifice
De vos foibles appas a sçû faire l’office ;
C’est cela qui me choque, & cela qui m’aigrit.
Qui charme sans appas n’a pas manque d’esprit.
Je le croi. Sçavez-vous le destin de Nicandre ?
Non je ne le sçai pas : mais on va me l’apprendre.
Ecoutez ma Suivante, elle vient droit ici.
Point, Madame, vous-même écoutez celui-ci ;
Mais tremblez de frayeur.
Ayez-en l’ame atteinte.
SCENE IX.
Hé bien, cher Ragotin ?
Hé bien, chere Iacinte ?
Il est enseveli dans le grand Châtelet.
En ma propre présence on l’a pris au collet.
Je l’ai vû dans la Morgue, où je croi qu’il enrage.
Pour apprendre à chanter on l’a mis dans la cage.
Il ne présumoit pas qu’on lui fît cet affront.
Il ne se doutoit pas d’un orage si prompt.
Il vous nomme perfide.
Il vous nomme cruelle.
Ecoutez.
Ecoutez.
Que dit-il ?
Que dit-elle ?
Vous le voyez, Madame, on l’a mis en lieu sûr.
A qui vient de si loin cela semble assez dur.
Mais plaignez son malheur, soupirez sans rien craindre.
Je ne l’ai pas fait prendre à dessein de le plaindre ;
On l’a pris par mon ordre.
On l’a pris par le mien.
Le sçavez-vous, Madame ?
Oüi, je le sçai.
Mal.
Bien.
C’est par l’ordre à Monsieur.
C’est par l’ordre à Madame.
Effrontée !
Arrogant !
Impertinente !
Infame !
Ne raisonne pas tant, je t’en prie.
Hé ?
Tu verras beau jeu.
Ladre !
Aiguillon de vipere.
Croyez-m’en Hipolite, appelons votre pere ;
Isidore !
SCENE X.
C’est le présent du verbe Audire.
Je le voi !
Qui, Monsieur ?
Ragotin, ma surprise est extrême.
Qui voyez-vous ?
Ce l’est, c’est mon pere lui-même.
Définis-moi la cause, & dis-moi la raison…
La cause est que Nicandre est dans une prison :
Mais ce demi Monsieur, qui dessous sa jaquette…
Ne passe pas plus outre, impudente Soubrette ;
Découvrant qui je suis, tu prétens me punir :
Pour te punir toi-même il te faut prévenir ;
Un aveu légitime autorise ma flamme :
Je suis demi Monsieur, mais entiere Madame ;
Ce vieillard est mon pere, & c’est tout mon bonheur.
J’ose…
Vous êtes donc une fille, Monsieur ?
Quoi ! Ma fille…
Mon Pere !
As-tu pû me connoître ?
Je couchois d’ordinaire aux côtés de mon Maître.
Il étoit si peureux que j’étois son appui ;
N’êtes-vous point peureuse aussi-bien comme lui ?
Je partis de Lyon sans vous en rien apprendre,
Pour venger mon injure, & pour perdre Nicandre.
J’ai trouvé que Madame en a fait son Amant :
Mais sa lâche inconstance aura son châtiment.
Il est pris.
Vous sçavez ce que m’a fait Nicandre.
Maculée.
Mais Madame qui l’aime, & qui vit sous sa loi…
Il est vrai que je l’aime, & c’est à faire à moi ;
Mais il faut que mon pere en secret m’interroge :
Allons où vous logez, ou venez où je loge.
Si jamais la tendresse ébranla votre cœur,
Si jamais…
A Isidore.
Et vous quoique pour moi votre bonté paroisse,
N’attendez nullement que je la reconnoisse.
Puisque, quoique Nicandre ait commis contre vous,
Je veux que de ma fille il devienne l’Epoux :
C’est être ingrat ami, mais c’est être bon pere.
J’ai trop eu pour Eutrope indulgence pleniere,
J’eusse récidivé ; mais je veux que mes-hui
Mon esprit se gendarme à l’encontre de lui,
Vale.
Demain dans la prison vous reverrez Nicandre.
Vous dites vrai, Madame, & ce qui m’est bien doux,
Vous le verrez aussi sans qu’il puisse être à vous !
Adieu donc, Voyageuse.
Intrigante !
Adieu donc, fille garçonnisée !
Elle garçonnisée ? Instruis-moi de ton sens.
Elle l’est par dehors.
Et tu l’es par dedans.
& Isméne & Ragotin du côté d’Eutrope.