Les Plantes potagères/Betterave
Europe méridionale. — Bisannuelle. — Plante formant la première année une racine plus ou moins longue, plus ou moins épaisse et charnue, et montant à graine la seconde année. Feuilles radicales ovales, longuement pétiolées, souvent cloquées et ondulées ; tige haute de lm,50, cannelée, droite, anguleuse, ramifiée ; fleurs petites, verdâtres, par groupes de deux à six, le long des rameaux. Les calices des fleurs continuent à s’accroître après la floraison ; ils enveloppent complètement la graine, prennent une consistance et une apparence subéreuses, et constituent par leur réunion ce qu’on appelle communément la graine de betterave, mais ce qui est en réalité un véritable fruit, à peu près de la grosseur d’un pois, contenant presque toujours plusieurs semences ; un gramme contient environ 50 de ces fruits, qui pèsent 250 grammes au litre. La graine elle-même est très petite, réniforme, brune ; l’enveloppe en est extrêmement mince ; elle conserve sa faculté germinative six ans et plus.
On ne sait pas exactement à quelle époque la betterave est entrée dans les cultures. Les anciens la connaissaient, mais il n’est pas certain qu’ils l’aient cultivée. Olivier de Serres en fait mention comme introduite d’Italie peu avant l’époque où il écrivait.
Culture. — Les betteraves se sèment en place en pleine terre, aussitôt que les gelées ne sont plus à craindre. On sème de préférence en rayons, ce qui rend les binages plus faciles ; on éclaircit en laissant les plants plus ou moins écartés, suivant leur force. Les betteraves préfèrent une terre riche, profonde, bien fumée et profondément ameublie. Il est bon que le fumier soit enterré dès l’automne, l’engrais frais et pailleux ayant l’inconvénient de faire fourcher les racines. Quelques arrosages pendant les sécheresses complètent les soins à donner à cette plante, dont la récolte se continue du mois de juillet à la fin de l’automne, selon l’époque du semis.
Les diverses races de betteraves ne sont pas toutes, à proprement parler, des plantes potagères. Toutefois, comme il est difficile de préciser bien exactement quelles sont les variétés cultivées comme légumes, et celles dont l’utilité est plutôt agricole ou industrielle, nous mentionnerons ici toutes les principales variétés connues, en insistant spécialement sur celles qui sont plus particulièrement des plantes potagères.
Usage. — Un grand nombre de variétés se cultivent comme légumes, et les racines se consomment, soit simplement cuites, soit confites au vinaigre. D’autres variétés sont cultivées pour la nourriture du bétail ou pour la fabrication du sucre.
Une des plus anciennes variétés connues; très facile à distinguer de toutes les autres par l'apparence particulière de sa peau, qui est noire, crevassée, et qui rappelle l'aspect de l'écorce d'un jeune arbre, ou mieux encore d'un radis noir d'hiver. Racine assez longue, presque complètement enterrée, de forme souvent un peu irrégulière ; chair très rouge, sucrée, ferme ; feuilles nombreuses, un peu tourmentées, plutôt étalées que dressées, à pétiole rouge et limbe presque entièrement vert. La B. crapaudine donne un exemple frappant de l'absence de liaison nécessaire entre la couleur de la chair d'une
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| Betterave crapaudine. réd. au cinquième. |
Betterave rouge de Castelnaudary. réd. au cinquième. |
betterave et celle de son feuillage. Aucune autre race n'a la chair plus colorée, et pourtant beaucoup ont le feuillage plus fortement teinté de rouge.
La betterave dite petite négresse de Rennes et la B. rouge des Diorières ne paraissent pas différer de la B. crapaudine commune.
Variété de petite taille, très enterrée, assez mince, droite, parfois un peu racineuse ; peau d’un rouge noir ; chair rouge très foncé, serrée, compacte, très sucrée ; feuilles rouge foncé, à longs pétioles.
Cette variété n’est pas d’un grand rendement, mais elle est d’excellente qualité.
Les deux variétés anglaises Long deep red beet et Very dark red beet peuvent être assimilées à la B. de Castelnaudary.
La B. de Covent-Garden (Covent-Garden beet) est une très jolie race potagère à racine effilée, mince, complètement enterrée, plus lisse et plus nette que celle de la B. rouge de Castelnaudary ; feuillage étalé, peu ample, un peu cloqué et d’un rouge presque noir.
Très jolie race, petite, fine, mince, effilée, très enterrée. Racine de forme bien régulière ; feuilles d’un rouge foncé, demi-dressées, à limbe uni, très peu ondulé et beaucoup plus long que large. Cette variété et la précédente donnent de petites racines, mais par contre elles peuvent être cultivées très serrées ; elles sont de précocité moyenne.
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| Betterave rouge naine. réd. au cinquième. |
Betterave rouge de Dell. réd. au cinquième. |
La variété anglaise rouge de Dell (syn. Dell's crimson, Osborn’s selected garden beet), qui se rapproche passablement de la rouge naine, s’en distingue principalement par ses feuilles plus amples, plus cloquées et moins raides.
Plusieurs autres variétés anglaises se rapprochent beaucoup de la B. rouge naine et de la B. rouge de Dell, sans qu’on puisse les dire absolument identiques à l’une ou à l’autre. De ce nombre sont les suivantes : Bailey’s fine red. Sang’s dwarf crimson, Saint-Osyth,
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| Betterave rouge foncé de Whyte. réd. au cinquième. |
Belle race de grosseur moyenne. Racine longue, un peu large du collet, quelquefois plutôt un peu anguleuse que régulièrement arrondie ; peau lisse, d’une teinte ardoisée très foncée ; chair rouge noir, ferme et de bonne qualité ; feuillage assez vigoureux, pétioles rouges, limbes un peu cloques et ondulés, d’un rouge brun plus ou moins lavé et mêlé de vert.
Cette variété est une des plus recommandables ; elle a la chair extrêmement colorée, et la teinte grisâtre ou plombée de sa peau permet de la reconnaître aisément entre toutes les autres. Elle est passablement productive et de bonne garde.
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| Betterave rouge grosse. réd. au cinquième. |
La plus généralement cultivée en France, presque intermédiaire entre les races potagères et fourragères ; elle est très productive, très rustique, et en même temps d’une bonne qualité comme légume. C’est celle qu’on apporte le plus fréquemment cuite sur les marchés. Racine presque cylindrique, de la grosseur du bras, longue de 0m,30 à 0m,35 environ, s’élevant à peu près d’un tiers hors de terre, quelquefois racineuse et fourchue dans la partie enterrée, dont la peau est d’un rouge foncé uni, tandis que la partie hors de terre est plus ou moins rougeâtre et rugueuse ; chair rouge foncé ; feuillage ample et vigoureux, vert, marbré et veiné de rouge ; pétioles très rouges.
Le fort volume des racines de cette betterave et son grand rendement doivent la faire préférer aux autres variétés potagères pour la grande culture. Depuis quelque temps on recherche pour divers usages industriels les betteraves à chair et à jus très rouges. Celle-ci est éminemment convenable pour ce genre d’emploi.
La B. de Gardanne, très estimée dans le midi de la France, se rapproche beaucoup de la B. rouge grosse ; elle est seulement un peu plus épaisse du collet et plus enterrée.
Racine très longue, presque cylindrique, atteignant 0m,35 avec un diamètre ne dépassant guère 0m,05, presque entièrement enterrée ; peau lisse, unie, rouge foncé ; chair rouge noir. Belle variété, de bonne qualité et se conservant bien. Elle demande, pour se développer parfaitement, un sol profond, bien défoncé et bien amendé.,
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| Betterave piriforme de Strasbourg. réd. au cinquième. |
Synonyme : B. rouge de Strasbourg.
Variété demi-longue, à peu près complètement enterrée ; peau et chair d’un rouge extrêmement foncé ; feuillage et pétioles également très colorés et presque noirs. C’est la plus fortement colorée de toutes les betteraves potagères. On doit reconnaître, par contre, qu’elle n’est pas très productive et que le développement de ses feuilles et de ses pétioles est un peu disproportionné avec le volume des racines. A l’opposé de la B. rouge naine, celle-ci ne tient pas, à l’arrachage, ce que promet l’apparence de son feuillage.
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| Betterave rouge ronde précoce. réd. au cinquième. |
Variété hâtive, à racine arrondie et demi-aplatie, à peine à moitié enterrée ; peau rouge violacé foncé ; chair d’un beau rouge ; feuillage assez ample, à fond vert, très largement marbré et veiné de rouge brun.
C’est à cette variété qu’il faut rapporter, comme loi étant à peu près identiques, les races dites : Rouge noir plate, Rouge ronde à feuilles noires et Early blood red.
Les variétés américaines : Bewing’s early red turnip, Bastian’s blood turnip et Early blood turnip se rapprochent également de la B. rouge ronde précoce, avec des nuances très légères dans la précocité ou la coloration.
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| Betterave rouge noir plate d'Égypte. réd. au cinquième. |
Race extrêmement précoce et certainement la meilleure des variétés potagères hâtives. Racine arrondie, aplatie, surtout en dessous, ne faisant presque que poser sur la terre, où elle ne s’enfonce que par un pivot assez fin ; très régulière tant qu’elle ne dépasse pas la grosseur du poing, devenant fréquemment irrégulière ou sinueuse en grossissant. Peau très lisse, d’un rouge violacé ou ardoisé ; chair d’un rouge sang foncé ; feuillage léger, rouge brun plus ou moins mélangé de vert, porté sur des pétioles longs et minces d’un rouge vif.
Semée en pleine terre dans de bonnes conditions, la B. d’Égypte peut être consommée dès le mois de juin, quand elle a la grosseur d’une petite orange. C’est aussi le moment où la qualité en est la meilleure. Semée sur couche, elle peut se récolter plus tôt encore. Comme la B. rouge naine, cette variété peut se cultiver très serrée.
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| Betterave rouge de Bassano. réd. au cinquième. |
Nous devons mentionner encore comme étant bien distinctes les variétés dont les noms suivent :
B. rouge à salade très hâtive de Trévise ou rouge printanière de Turin. Petite plante très naine, à racine déprimée, presque enterrée, à peau presque noire et chair rouge sang ; feuilles d’un rouge foncé, aussi petites que celles de la B. rouge naine.
Shorts pine-apple B, (syn. Pine-apple dwarf red, Henderson’s pine-apple). Plante compacte, à racine assez courte, pivotante, de 0m,05 à 0m,06 de diamètre ; chair très foncée ; feuilles rouges étalées, raides, à pétioles orangés.
Victoria Beete. Variété d’origine allemande, à racine demi-longue et d’un rouge foncé, moins remarquable par son mérite comme légume que par l’aspect particulier et pour ainsi dire métallique de son feuillage. On l’emploie pour le moins autant comme plante ornementale que comme plante potagère.
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| Betterave jaune grosse. réd. au cinquième. |
Long blood red B. Race américaine, à racine longue et très enterrée, devenant facilement fourchue ; à part ce défaut, c’est une bonne race productive et bien colorée.
II. Betteraves potagères à chair jaune.
BETTERAVE JAUNE GROSSE.
Synonyme : B. jaune longue.
Variété presque aussi souvent usitée dans la grande culture que dans le potager. C’est celle que cultivent principalement les nourrisseurs de Paris et des environs, qui la considèrent comme particulièrement nutritive et comme augmentant chez les vaches la production du lait.
La racine est longue, presque cylindrique, à peu près à moitié hors déterre ; feuilles dressées, vigoureuses, vertes, à pétioles jaunes ; peau jaune orangé ; chair jaune d’or, marquée de zones plus pâles, quelquefois presque blanches. C’est la plus productive et une des meilleures betteraves à chair jaune.
Variété petite, à racine complètement enterrée, assez mince, parfois racineuse ;
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| Betterave jaune ronde sucrée. réd. au cinquième. |
BETTERAVE JAUNE RONDE SUCRÉE.
Noms étrangers : angl. Yellow turnip garden beet, Orange g. B. all. Gelbe runde süsse Salat-Rübe.
Racine arrondie, un peu en forme de toupie, à fort pivot ; peau jaune orangé ; chair jaune vif, zonée de jaune pâle ou de blanc ; feuilles assez courtes et amples, cloquées, ondulées, à pétioles et nervures jaunes. Variété très sucrée et très fine, prenant, quand elle est bien cuite, une teinte orangée. C’est une des bonnes acquisitions potagères de ces dernières années
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| Betterave disette camuse. réd. au cinquième. |
C'est probablement la première forme cultivée de la betterave fourragère. Racine presque entièrement enterrée, fusiforme ; peau d'un rouge vineux ; chair blanche ou zonée de rose; feuilles vigoureuses, dressées, amples, parfois teintées de rouge brun.
Cette variété, médiocrement productive et d'un arrachage difficile, n'est plus très cultivée. Les variétés suivantes lui sont préférées d'ordinaire et avec juste raison.
BETTERAVE DISETTE D'ALLEMAGNE.
Racine longue, presque cylindrique, atteignant aisément 0m,50 de long sur 0m,12 ou 0m,15 de largeur; peau rouge vif ou violacé dans la partie enterrée, plus ou moins grisâtre ou bronzée hors de terre. Le feuillage est le même que celui de la B. disette camuse.
La portion supérieure de la racine, qui porte les cicatrices des feuilles développées successivement pendant toute la durée de la végétation, présente une forme conique plus ou moins allongée. Il y a peu d'inconvénient à ce que cette partie de la racine soit assez développée dans les betteraves fourragères, puisqu'elle a, à peu de chose près, la même valeur nutritive que le reste. Cependant un collet net et bien fait est toujours un des caractères des races les plus affinées.
La variété anglaise appelée Elvetham long red mangold paraît être exactement intermédiaire entre la B. disette d'Allemagne et la variété suivante.
Variété courte et grosse de la B. disette d’Allemagne ; elle s’en distingue principalement par sa forme plus renflée et plus ramassée, moins cylindrique, le diamètre de la racine égalant presque la moitié de sa longueur. Peau rouge
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| Betterave disette d'Allemagne. réd. au cinquième. |
Betterave disette Mammoth. réd. au cinquième. |
pâle ou rose ; collet courtement conique ; feuilles assez grandes, vertes ou légèrement bronzées, habituellement un peu cloquées, à pétioles plus ou moins teintés de rouge. Dans les très bonnes terres, la B. disette Mammoth peut donner des rendements égaux ou même supérieurs à ceux qu’on obtiendrait de la B. disette d’Allemagne, et cela sans se contourner ni se déjeter de côté. L’arrachage en est relativement facile.
Race assez nouvelle, mais fréquemment vantée depuis quelques années dans plusieurs parties de la France. On pourrait la décrire comme étant à peu près intermédiaire entre la B. disette d’Allemagns et la B. rouge grosse. Elle est moins longue et moins hors de terre que la B. disette d’Allemagne, mais elle présente dans toutes ses parties une coloration rouge très accentuée ; la chair elle-même est ou complètement rouge ou fortement zonée de rouge sang ; le feuillage est également très coloré. Quoique moins longue que la B. disette d’Allemagne, elle est cependant bien productive, car les racines sont habituellement grosses et un peu renflées. Ses qualités nutritives sont regardées comme égales à celles des betteraves jaunes.
C’est une variété très longue et mince de la B. disette d’Allemagne, qui
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| Betterave disette corne de bœuf. réd. au cinquième. |
presque toujours se contourne en grandissant et prend plus ou moins complètement la forme qui lui a valu son nom. La B. disette corne de bœuf est estimée par-dessus toutes les autres dans certaines régions de la France, quoique sa forme particulière paraisse devoir constituer plutôt un inconvénient qu’un avantage, au point de vue du transport et de la conservation. Le feuillage est plus souvent teinté de brun rouge dans la B. disette corne de bœuf que dans la B. disette d’Allemagne ordinaire.
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| Betterave disette blanche à collet vert. réd. au cinquième. |
Synonymes : B. disette blanche à collet vert hors de terre, B. bouteuse blanche, B. de Puilboreau.
Race très vigoureuse, à végétation soutenue et prolongée, tardive par là même, mais extrêmement productive. Racine longue de 0m,50 environ sur 0m,12 à Om,15 de largeur, souvent un peu carrée ou anguleuse, à moitié, parfois aux deux tiers hors de t3rre ; très blanche en terre, verdâtre au-dessus ; collet longuement conique ; feuilles nombreuses, dressées, très vigoureuses, complètement vertes ainsi que leurs pétioles.
C’est une des variétés les plus productives, mais elle convient surtout aux terres fortes, fraîches, qui ne souffrent pas de grandes sécheresses ni de froids précoces.
BETTERAVE DISETTE BLANCHE D’ARGENT.
Synonyme : Disette blanche à collet rose.
Variété assez nouvelle, à grand produit, se rapprochant un peu de la B. disette blanche ordinaire, mais en différant par une plus grande netteté des racines et par la présence d’une teinte rosée sur la peau de la portion enterrée, surtout apparente au collet de la racine et dans les pétioles des feuilles. La B. disette d’Argent parait un peu plus précoce que la B. disette blanche ordinaire et mérite à tous égards d’être propagée.
Cette race présente incontestablement une analogie marquée avec la betterave à sucre à collet gris. Elle reproduit presque exactement l’aspect de cette dernière avec un volume plus considérable, une plus grande longueur et un feuillage plus abondant et plus vigoureux ; la couleur est absolument la même dans les deux races. Le collet de la B. disette blanche d’Argent est ordinairement fin et bien fait.
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| Betterave rouge ovoïde. réd. au cinquième. |
BETTERAVE ROUGE OVOÏDE.
Synonyme : Disette géante.
Cette race n’acquiert pas d’ordinaire des dimensions aussi considérables que son nom de disette géante pourrait le faire supposer. Elle est plutôt remarquable par la symétrie de sa forme et sa précocité. Ses dimensions ne dépassent guère 0m,30 à 0m,35 de long sur 0m,15 à 0m,18 de large. Elle est ovoïde, assez effilée à la pointe et au collet ; sa teinte est à peu près celle de la B. disette d’Allemagne ; son feuillage n’est pas très abondant, il est fin, dressé, assez longuement pétiole et presque toujours fortement rougeâtre. La chair est blanche.
La B. rouge ovoïde est une race ancienne dans les cultures, et pourtant elle n’a jamais présenté la même uniformité de caractères que bien d’autres races plus récemment obtenues.
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| Betterave rouge globe. réd. au cinquième. |
BETTERAVE ROUGE GLOBE.
Noms étrangers : angl. Red globe mangold.
all. Runde rothe Kugel-Mangel-Wurzel.
Cette race présente à peu près les mêmes caractères que la précédente, à l’exception de la forme, qui est ici complètement sphérique. Le feuillage est léger, rouge brun et la maturité hâtive, comme dans la B. rouge ovoïde. Ces variétés, qui passent généralement pour moins productives que la plupart des autres races fourragères, pourraient probablement être cultivées plus serrées, ce qui ferait disparaître, en partie au moins, l’inconvénient de leur moindre volume : il se trouve déjà compensé d’un autre côté par leur plus grande précocité.
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| Betterave jaune d'Allemagne. réd. au cinquième. |
Racine presque cylindrique, enterrée d’un tiers ou des deux cinquièmes de sa longueur totale, colorée en jaune d’ocre ou légèrement orangée dans la partie enterrée, d’un jaune verdâtre ou gris dans la partie hors de terre, souvent un peu renflée en dessous du collet ; les pétioles des feuilles sont vigoureux, demi-dressés, d’un vert pâle sans aucune teinte jaune quand la race est bien franche ; les feuilles elles-mêmes sont vertes, grandes, peu ou point cloquées. La chair est complètement blanche, ferme, bien pleine et passablement sucrée.
La B. jaune d’Allemagne est un peu moins volumineuse et un peu moins productive que la B. disette d’Allemagne ou la B. disette blanche, mais elle passe, aux yeux de beaucoup de cultivateurs, pour racheter cette infériorité de rendement par une rusticité plus grande, une valeur nutritive supérieure et surtout par le mérite qu’elle a de réussir dans des terres sèches ou calcaires où viennent mal les betteraves à peau blanche ou rose.
C’est très probablement de cette race que sont sorties les betteraves jaune globe et jaune des Barres que leur forme fait aujourd’hui généralement préférer par les cultivateurs.
On trouve aussi une forme de la B. jaune d’Allemagne, à racine extrêmement mince et très fréquemment courbée à la façon de la B. disette corne de bœuf. Elle est assez dans certains cantons de la France, sans paraître cependant faire l’objet d’une préférence raisonnée. Il existe encore une variété à racine longue, mais grosse et épaisse, qui est à peu près à la B. jaune d’Allemagne ce que la B. disette Mammoth est à la B. disette rose. Ces deux variétés ne paraissent pas avoir de noms particuliers ; ce sont des modifications de la forme ordinaire qui ne se recommandent par aucun mérite spécial. Les betteraves en forme de corne de bœuf ont au contraire un inconvénient assez sérieux : c’est qu’avant même d’arriver à la moitié de leur croissance, les racines, en se tordant et se repliant, obstruent les intervalles laissés entre les rangs, et rendent impossibles les] façons avec les instruments attelés de chevaux.
Belle race, rappelant la forme de la B. rouge ovoïde, mais plus arrondie aux extrémités et sensiblement plus volumineuse. A toutes les qualités de la jaune globe, celle-ci joint l’avantage d’un rendement très supérieur ;
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| Betterave jaune ovoïde des Barres. réd. au cinquième. |
elle est très propre aux sols peu profonds, calcaires. De nombreuses expériences comparatives l’ont placée au premier rang des betteraves fourragères au point de vue du rendement et de la qualité. Elle est rustique, très productive, et la racine sortant en grande partie hors de terre, l’arrachage en est facile. Les feuilles sont d’un vert très blond, à nervures et à pétioles vert pâle. La chair, compacte et très nutritive, est blanche comme celle de la B. jaune globe, et la peau d’un jaune un peu plus orangé.
La B. jaune des Barres contient assez de sucre pour que, dans certains cas, on ait trouvé avantage à l’employer à la fabrication de l’alcool, dans les distilleries agricoles ; elle donne en effet, à surface égale et dans des conditions de culture analogues, à peu près deux fois autant de produit en racines que les races ordinaires de betteraves à sucre, dont le produit en alcool n’est pas double du sien ; en outre, elle est excessivement plus facile à arracher que les betteraves à sucre et se conserve remarquablement bien.
Cette variété a été obtenue et fixée par M. Vilmorin père, il y a une quarantaine d’années, dans sa propriété des Barres (Loiret), au moyen d’un choix successif de racines élitées dans la B. jaune d’Allemagne.
Par l’ensemble de ses qualités elle est devenue promptement une des betteraves les plus généralement cultivées, dans les pays étrangers aussi bien qu’en France. En Angleterre, c’est une des variétés les plus répandues, et toutes les races connues sous les noms de Yellow oval, Yellow Mammoth intermediate et Giant long yellow intermediate B, doivent, en somme, être rapportées à la B. jaune des Barres.
Une des plus généralement cultivées de toutes les betteraves fourragères, la B. jaune globe est rustique, productive, d’un arrachage et d’une conservation faciles ; elle est à peu près sphérique, d’un jaune légèrement orangé, un peu grisâtre hors de terre, avec des feuilles nombreuses, dressées, à pétiole vert ; la chair en est blanche, terme, sucrée. Les animaux la recherchent particulièrement, et elle peut même être cultivée pour la distillerie.
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| Betterave jaune globe. réd. au cinquième. |
En Angleterre, où la B. jaune globe est très cultivée, il en a été fait un grand nombre de sélections dont chacune a pris le nom de son auteur ou celui de la région où elle est le plus en faveur, telles que :
Berkshire prize ; Champion yellow globe ; improved orange globe ; Normanton globe ; Warden orange globe ; Wroxton golden globe.
Toutes ces races sont habituellement remarquables par la netteté de leur racine et la finesse de leur collet.
Toutes les Betteraves fourragères jaunes passent pour convenir plus particulièrement que les autres aux terrains calcaires. Il est certain du moins qu’elles sont parfaitement rustiques, résistantes à la sécheresse et généralement d’une valeur nutritive supérieure, à poids égal, à celle]] des races roses ou blanches.
Cette race bien distincte, créée par M. Gareau il y a vingt-cinq ou trente ans, parait aujourd’hui avoir disparu des cultures à peu près complètement ; elle a été remplacée par la B. jaune globe, qui est plus productive, et qui surtout se conserve beaucoup mieux.
Ces sous-variétés, qui paraissent avoir été complètement délaissées par les cultivateurs en France, se sont conservées en Allemagne, où on les désigne sous le nom de betteraves d’Oberndorf, Elles diffèrent des betteraves globe ordinaires en ce qu’elles sont tout à fait aplaties en dessous et se développent complètement à la surface du sol. Il en existe trois formes : la blanche, la jaune et la rouge.
Variété de B. jaune globe à chair plus ou moins teintée de jaune, ainsi que les pétioles. On vante cette variété comme plus nutritive que la B. jaune globe ordinaire : elle nous a paru jusqu’ici très prompte à dégénérer et d’un rendement peu considérable.
Cette variété anglaise est à la B. jaune des Barres ce qu’est à la jaune globe la B. golden Melon. Elle est moins franchement ovoïde que la jaune des Barres, mais plutôt presque cylindrique, s’amincissant rapidement à la tête et à la pointe. La peau en est d’un rouge orangé assez foncé ; les pétioles des feuilles sont teintés de jaune ; la chair est zonée de jaune et de blanc.
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| Betterave blanche de Silésie. réd. au cinquième. |
Ce nom, qui désigne la variété d’où sont sorties toutes les betteraves à sucre, ne s’applique plus aujourd’hui à aucune race en particulier ; il désigne plutôt l’ensemble de toutes les variétés sucrières, et plus particulièrement celles qui ont conservé le plus d’analogie de forme et de volume avec la betterave à sucre primitive. C’est donc à la B. de Silésie qu’il faut rapporter, comme des races plus ou moins modifiées, les formes suivantes.
BETTERAVE BLANCHE A SUCRE ALLEMANDE.
Racine à peu près complètement enterrée, pas très allongée, assez large du collet ; feuilles nombreuses, ordinairement étalées. Cette race peut donner, dans des conditions moyennes, un rendement de 40 000 kilogr. de racines à l’hectare, avec une richesse en sucre de 12 à 13 pour 100.
La B. blanche à sucre de Breslau en est une sous-variété à racines nettes, mais un peu courtes.
Celles de Magdebourg et de Klein-Wanzleben, au contraire, sont des races à petite racine effilée et bien enterrée, très riches en sucre.
Variété assez longue, mince, riche en sucre, obtenue par voie de sélection par M. Knauer. Feuillage étalé sur terre.
Un peu moins riche que la B. impériale, mais plus renflée et d’un rendement en poids plus considérable.
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| Betterave blanche à sucre impériale. réd. au cinquième. |
Betterave blanche à sucre améliorée Vilmorin. réd. au cinquième. |
Petite race extrêmement riche en sucre, souvent racineuse, toujours feuillue, à collet large et peau assez rugueuse ; chair très compacte. Elle peut produire, dans des conditions moyennes, environ 35 000 kilogr. à l’hectare, avec une richesse en sucre de 10 à 18 pour 100.
Variété plus vigoureuse, à racines plus longues et plus grosses que celles de la betterave allemande, sortant généralement de terre d’un quart ou d’un cinquième dé sa longueur et colorée, dans cette partie, d’une teinte verte plus ou moins prononcée ; feuilles généralement dressées, abondantes, vigoureuses, complètement vertes, ainsi que les pétioles. Elle est supérieure en rendement, mais un peu inférieure en richesse saccharine aux betteraves allemandes. Dans des conditions moyennes, cette race peut donner 50 000 kilogr. à l’hectare, avec une richesse saccharine de 11 à 12 pour 100.
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| B. blanche à sucre à collet vert (race française). réd. au cinquième. |
B. blanche à sucre à collet vert (race Brabant). réd. au cinquième. |
B. blanche à sucre à collet rose (race française). réd. au cinquième. |
La race Brabant est une très bonne sélection de la B. française à collet vert. Les racines en sont longues, droites, bien enterrées et généralement un peu plus riches que celles de la race ordinaire.
Bonne variété productive, rustique, ordinairement bien faite ; la plus généralement cultivée en France. Feuillage abondant, vigoureux, dressé, à pétioles plus ou moins teintés de rose. Racine effilée, très longuement ovoïde, ou en forme de carotte demi-longue, presque complètement rose, sauf dans le tiers inférieur, qui reste ordinairement tout blanc. Dans les conditions moyennes, cette race peut donner 50 000 kilogr. et plus à l’hectare, avec une richesse en sucre de 12 pour 100.
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| Betterave à sucre rose hâtive. réd. au cinquième. |
Variété bien distincte, caractérisée par ses racines entièrement roses, de longueur moyenne, à collet plat et assez large, s’amincissant régulièrement, assez garnies de chevelu et de petites racines secondaires, et par son feuillage abondant, menu et très étalé, à pétiole rosé. Cette race, encore nouvelle, paraît convenir tout particulièrement aux terres légères et calcaires. La maturité en est remarquablement précoce. Dans des conditions moyennes, elle peut donner 40000 kilogr. environ à l’hectare, avec une richesse saccharine de 13 à 14 pour 100.
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| Betterave à sucre à collet gris. réd. au cinquième. |
Variété à très grand produit, de forme ovoïde, aux deux tiers ou aux trois quarts enterrée, à peau rosée en terre, grise ou bronzée sur le collet ; feuillage dressé, généralement fin et léger ; richesse en sucre assez faible, mais rendement considérable et arrachage très facile. Dans des conditions moyennes, cette race peut donner jusqu’à 55 000 kilogrammes à l’hectare, avec une richesse saccharine de 10 à 11 pour 100.
BETTERAVE JAUNE A SUCRE.
Synonyme : B. de la Hesbaye.
On cultive quelquefois sous ce nom une variété qui paraît mal fixée jusqu’à présent, de forme assez allongée, à peau jaune et chair zonée de jaune et de blanc. Son principal mérite est d’être d’une couleur qui ne permet de la confondre avec aucune autre.
BONNET-D’ÉLECTEUR. — Voy. Courge patisson.
BONNET TURC. —> Voy. Courge Giraumon.