Les Plantes potagères/Pissenlit
Indigène. — Vivace. — Feuilles toutes radicales, étalées en rosette, glabres, oblongues, roncinées, à lobes lancéolés-triangulaires et entiers vers l’extrémité, les plus jeunes souvent brunâtres avant d’être développées. Pédoncule uniflore, fistuleux ; capitule large, à fleurons d’un jaune d’or. Graine comprimée, oblongue, épineuse au sommet, rude ou écailleuse ; au nombre de 1200 à 1500 dans un gramme, et pesant en moyenne 270 grammes par litre ; sa durée germinative est de deux années.
Anciennement,. on se contentait de récolter le pissenlit dans les prés ou dans les champs où il poussait naturellement. Ce produit étant devenu l’objet d’un commerce important à la halle de Paris, on a pensé, il y a une quinzaine d’années, à cultiver la plante et à l’améliorer par le choix des porte-graines. On est parvenu à la modifier d’une manière remarquable, ce dont on peut aisément se convaincre en comparant les produits de graines récoltées d’une part sur les plantes sauvages, et d’autre part sur des plantes cultivées.
Culture. — Le pissenlit peut se semer, soit en place, soit en pépinière, pour être repiqué en lignes espacées de 0m,35 à 0m,40. Le serais se fait au printemps, en mars ou avril, et la plantation peut avoir lieu en mai ou juin. La plante est extrêmement rustique et ne réclame que quelques binages et quelques arrosements. A l’automne, les plantes pourront déjà donner un bon produit, qui se continuera, avec quelques soins, pendant tout l’hiver.
Le pissenlit gagne beaucoup en qualité quand on a le soin de le faire blanchir, soit au moyen d’une couche de sable étendu sur la planche, soit au moyen de pots de jardin dont on recouvre chaque pied après en avoir réuni les feuilles, mais sans les serrer. Pendant le cours de l’hiver, les pissenlits perdent la plupart de leurs feuilles ; mais au printemps il en pousse de nouvelles en grande abondance, et les pieds qui n’ont pas été utilisés la première année donnent un très bon produit au printemps de la seconde.
Usage. — On emploie la plante entière en salade, de préférence blanchie.
Race bien distincte, obtenue par la culture et l’emportant sur la race sauvage moins par l’ampleur que par le très grand nombre de ses feuilles, qui forment une véritable touffe plutôt qu’une simple rosette. Cette variété donne un très grand produit sans occuper beaucoup de place. Elle se blanchit très facilement, presque naturellement, et nous parait la plus recommandable de toutes celles qui ont été obtenues jusqu’à présent.
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| Pissenlit amélioré à cœur plein. réd. au cinquième. |
Pissenlit amélioré très hâtif. réd. au cinquième. |
On en distingue une sous-variété un peu plus prompte à se former et à reprendre ses feuilles après l’hiver : on la nomme P. amélioré très hâtif.
Il existe une variété, également obtenue par le semis, qu’on appelle P. amélioré à très large feuille. La plante se compose d’une simple rosette de feuilles qui sont en effet très grandes et très amples, et, en été, presque entières. Le diamètre de cette rosette peut atteindre environ 0m,50. Cependant le produit de la plante n’est pas en proportion avec le grand espace qu’elle occupe, et la variété à cœur plein paraît de tous points préférable à celle-ci.
Le P. frisé, au contraire, forme des touffes très serrées et de très petite dimension. Les feuilles en sont contournées et comme enchevêtrées ; le limbe de la feuille est réduit à assez peu de chose, et les divisions en sont un peu contournées et tourmentées. Assez bonne petite variété, mais peu productive.