Les Polonais et la commune de Paris/Chapitre 4

La bibliothèque libre.

IV

LA SOCIÉTÉ DÉMOCRATIQUE POLONAISE DE PARIS. — SON PRÉSIDENT. — LE JOURNAL le Peuple polonais.


Il existe à Paris une société démocratique polonaise qui compte près de 2,000 adhérents en France. Cette société a pour président le général Mieroslawski, qui n’a pas pris une part plus grande au mouvement démagogique de 1871 à Paris qu’à celui de Varsovie en 1863. Nous savons que la prudence est l’une des plus grandes vertus du grand lama de la démocratie polonaise ; mais que penser de l’organe de la démocratie polonaise, le Peuple polonais, qui a osé publier des excitations de toutes sortes et n’a jamais cessé de jeter de l’huile sur le feu quand la meute socialiste aboyait contre l’ordre et la propriété ?

Un certain nombre de membres de la société démocratique polonaise qui ont pris part aux exploits de la Commune de Paris vont passer en jugement à Versailles. Leur président s’est tenu soigneusement à l’écart, malgré ses professions de foi de 1845 et autres années, où il disait que « tout le temps de la période révolutionnaire, jusqu’au triomphe du peuple, ne doit être qu’une constante conspiration toujours prête au combat ». L’idéal de M. Mieroslawski, formulé dans le journal le Peuple polonais du 1er septembre 1869, où nous lisons ce qui suit : « Toute la démocratie sérieuse et honnête, groupée en un corps homogène, agit sans interruption, comme une conjuration prête à tout événement, ouvertement dans les pays où elle est tolérée, et latente où elle ne peut se manifester au grand jour. Cette conjuration des éléments consciencieusement démocratiques, se considérant a priori comme l’unique représentant du peuple, arbore, dans la personne de son président, son drapeau visible à tout le monde, lui confiant, comme à un chef de la démocratie, l’ordre de bataille et toutes les affaires politiques sans exception. » M. Mieroslawski, malgré tout son pathos, a laissé ses soldats combattre seuls et a mis son drapeau dans sa poche, ainsi qu’il l’a fait en 1863 et dans bien d’autres circonstances encore. Il s’est éclipsé sans bruit.

Cependant nous croyons devoir mettre sous les yeux de nos lecteurs certains articles du Peuple polonais, qui prouvent que la société démocratique polonaise et son prudent président ont toujours partagé les vues des gens de l’Internationale, et étaient dignes de former le bataillon auxiliaire de la Commune de Paris.

Le journal le Peuple polonais du 1er septembre 1869, dans un article intitulé : Les Deux Pôles — Congrès de Bâle, s’est exprimé ainsi :


« Nous avons maintes fois exprimé notre conviction fondamentale : nous ne croyons pas à un affranchissement politique sans la réorganisation sociale, comme nous ne croyons pas à une révolution sociale sans un affranchissement politique… La démocratie socialiste de l’Europe étant avec nous, nos pays, en s’affranchissant, suivront notre doctrine commune, et le vieux continent deviendra un monde nouveau… Le congrès peut confirmer le droit de chacun de garder la portion de terre dont ses ancêtres se sont « emparés, ou qu’il a achetée d’un autre l’ayant possédée au même titre. Serait-ce socialiste ? Vaudrait-il la peine de se réunir en congrès pour le confirmer ? Ce qui est incontestable, c’est que toute autre résolution : la propriété commune, la propriété par États, par nationalités, par provinces, par communes, autant que la possession par chaque travail direct et personnel ou par des associations de ces travailleurs, chacune de ces solutions étant l’arrêt de mort de tous les propriétaires actuels, c’est-à-dire de tous ceux qui constituent l’appui des gouvernements actuels, tout cela ne serait rien moins qu’un cartel lancé à toutes les puissances de l’Europe.

« … Le congrès peut sanctionner le droit d’héritage, ce droit en vigueur, et se déclarer lui-même clos et non avenu. Vlais, s’il le déclare comme étant la cause primordiale de tout esclavage social, politique et international, il prononcera aussitôt l’arrêt de mort de l’hérédité monarchique, de l’hérédité aristocratique, de l’hérédité d’église, de l’hérédité de conquête faite sur les nations opprimées ; c’est-à-dire il proclamera la guerre à toute oppression, selon la logique, ou la paix et la soumission en vue du bien-être individuel à qui y parviendra.

Chacun sait que le crédit s’appuie sur la quantité de travail productif, et non pas sur la quantité du métal représentant le capital, c’est-à-dire représentant, pour le moment, le moyen d’avoir à son service le travail productif. Par conséquent, les associations ouvrières remplacent leur manque de monnaie par une garantie collective des travail leurs ; non-seulement elles auront le crédit immédiat, mais elles prononcent l’arrêt de mort de tout autre genre de crédit, c’est-à-dire de tous les possédants, et par conséquent de tous les États s’appuyant sur leurs contribuables…

« … Votre œuvre est grande, amis ! elle porte dans son sein le salut du monde : tâchez de vous mettre vous-mêmes à la hauteur de votre œuvre ! »

Dans le no 22 du même journal, nous trouvons ceci : « Nous demandons que la terre et tous les instruments de travail soient reconnus propriété communale, sans quoi il n’y aura pas d’égalité politique.

Nous demandons la dotation, pour la femme-mère, sur les produits communaux, sans quoi il n’y a pas d’égalité sociale.

Nous demandons l’abolition de tout monopole religieux, sans quoi il n’y a pas de liberté de conscience. »

M. Mieroslawski va sans doute se récrier et dire qu’il n’est pour rien dans la rédaction du Peuple polonais. — Or nous voulons le convaincre que les idées de ce journal sont les idées du président de la Société démocratique polonaise : car le no 21 du Peuple polonais publie une lettre du mandarin de la démocratie polonaise, dont nous donnons l’extrait suivant :

Lettre du citoyen général Louis Mieroslawski, président de l’Association démocratique polonaise.

« Je comprends toutes les évolutions et tous les modes possibles du socialisme, soit dans le nouveau monde, soit dans l’ancien, dès que celui-ci sera affranchi de son monstrueux cadastre en geôles czariennes, avec préaux de marbre blanc et grilles d’acier doré ; mais tant que je ne verrai pas étendre ces préaux jusqu’aux horizons infinis de l’humanité, et convertir ces grilles en charrues bondissant fièrement et librement à travers la terre rachetée de la servitude, je n’y vois ni place, ni raison, ni dignité pour un socialisme rêvassé dans les séniles poëmes de la pipe. Et la démocratie n’étant autre chose que la liberté dans la justice sociale, je ne comprends rien ni à la démocratie ni au socialisme dans ces magnaneries impériales, royales et grand-ducales, où chaque dynastie microscopique, singeant la grande, s’enroule dans ses actes d’héritage ou de vente comme dans une feuille de mûrier, pour habiller de soie l’État qui la chauffe et la tient close contre le socialisme, jusqu’à ce qu’elle soit mûre pour l’échaudement. Mais ce qui surtout confond mon intelligence, c’est l’étrange soif de paix à tout prix qui tourmente les socialistes de l’Occident, sous prétexte que la guerre amène la servitude. Est-ce la guerre, par hasard, qui nous a donné celle dont nous jouissons depuis que nous avons brisé nos crosses de fusils aux pieds de l’ordre qui règne à Varsovie et ailleurs ? Je comprends la paix pour les cocons, je la comprends encore mieux pour l’État qui les échaude et les dévide ; mais pour tous ceux qui ne se vêtent pas de soie, qu’est-ce que la paix, avec l’architecture et l’édilité de l’Europe actuelle, sinon leur bannissement de la cité, avec défense de se promener ni de stationner ailleurs ?

« La terre de servitude étant évidemment trop étroite pour vous, ô mes frères, vous criez après votre terre promise, et vous prétendez en chasser les Chananéens rien qu’avec les clameurs de vos grèves, de vos coalitions et de votre martyre. Rappelez-vous donc que les Juifs, qui étaient au mieux avec Jéhovah et avaient au service de leur socialisme tous ses miracles, n’ont pu, pendant quarante années de grèves et de coalitions dans le désert, retrouver l’incantation de ce prodige-là. Ils ont été réduits, pour arriver à leurs fins, de se servir de l’humble fer des idolâtres, tout comme s’ils n’étaient point le peuple élu.

« Et ce n’est pas tout, mes frères, de faire la guerre aux illicites détenteurs de notre terre promise : il faut la bien faire, et surtout la faire jusqu’au bout, sous peine de la recommencer à perpétuité jusqu’à l’extermination réciproque des maudits et des élus. C’est la loi implacable de notre planète, simple atelier militant de l’immortalité, comme je le crois avec ferveur, sur la parole de tous les grands révolutionnaires qui nous ont appris à aimer, à honorer l’humanité et à ne jamais la berner. Aussi bien, vous pourrez avoir dénoué jusqu’à l’avant-dernier tous les nœuds de la servitude européenne, et ne pas être plus avancés que si vous n’aviez touché à aucun.

« Or, ce dernier nœud de la servitude à la fois politique, internationale et sociale du vieux monde, c’est encore précisément « cette scie, cette guitare, cette rengaine sempiternelle, cette embêtante Pologne » des harmonistes délicats et pacifiques comme MM. Proudhon et de Girardin. Voyez plutôt, socialistes à la courte haleine, qui avez tant applaudi à l’affranchissement de l’Italie et de la Hongrie, croyant que l’édifice des États-Unis était ainsi presque achevé, et qu’il n’y manquait plus guère que le renvoi du pape à la loge du tombeau de Jésus-Christ. Regardez-y de près, et dites-nous si l’édifice européen en est sensiblement devenu plus habitable pour la justice sociale ».

Le Peuple polonais a confessé, dans son numéro 23, son idéal dans sa constitution de la Pologne démocratique et sociale en critiquant une lettre du général Hauké :

« Il nous faut savoir à qui nous avons affaire, c’est-à-dire quelle est la doctrine économique que professe notre respectable interlocuteur. — En effet, s’il n’était qu’un partisan aveugle de la doctrine sur la propriété individuelle absolue, nous n’aurions, pour toute réponse, qu’à le prier de relire ce que nous avons écrit sur l’incompatibilité de cette doctrine-là avec la vraie démocratie.

« Tel n’est pas le cas. Le général a nettement exprimé sa pensée à ce sujet, écrivant aux « frères polonais », en date du 12 septembre 1867 :

« Le sol, étant bien universel, est la propriété du peuple polonais. L’administration et la culture en seront confiées, sous la surveillance de la République, à ceux qui se voueront à ce travail, d’après la loi que l’assemblée de la République présentera, et que le peuple souverain adoptera et sanctionnera. »

« Ce que nous reproche donc cet honnête citoyen, c’est « l’arbitraire » avec lequel, à ce qu’il lui paraît, nous désignons la commune pour propriétaire, devançant ainsi la décision du peuple souverain.

« L’accusation est grave, mais l’explication n’en est que plus facile. En principe, nous acceptons la doctrine du citoyen Hauké ; car, empreinte de la plus haute justice, elle est indiscutable en tant qu’elle est un principe. Malheureusement, dans l’application, ce principe a plus d’un inconvénient. — Nous frissonnons à la seule pensée des intrigues, des bassesses, des calomnies, des corruptions, et jusqu’à la scission et la guerre civile qui menaceraient la patrie si l’on confiait à une assemblée quelconque le partage de la terre entre vingt millions de travailleurs ! Et pour le confier à un pouvoir exécutif, le général ne le voudrait pas, ainsi que pas un seul des démocrates polonais.

« Aussi, sans attenter à ce principe, qui déclare la terre propriété de la nation entière, sans violer le droit de la nation à statuer sur le mode de possession, la démocratie veut, dès qu’elle pourra le faire, répartir le sol de la Pologne entière entre toutes ses communes, ce qui voudrait dire : le remettre entièrement aux groupes composant la nation entière.

« Le citoyen Hauké, en combattant ce qu’il appelle notre « arbitraire », nous dit ironiquement : « La famille, et plus encore, l’individu, serait un point de départ bien plus logique. S’il ne s’agissait que de la logique, on n’aurait qu’à reconnaitre la terre propriété indivisible de la nation entière, ou propriété de tous ceux qui, par ruse, par force, par adresse ou autrement, s’en accapareraient une partie quelconque. La propriété commune ou la propriété individuelle, c’est ce que commande la logique indépendante.

« Or, la propriété individuelle, nous n’en voulons plus ; source du prolétariat, du paupérisme, de l’oisiveté égoïste des riches, de la haine réciproque, de la corruption, de la lâcheté, de l’immoralité et de la dépravation de l’humanité entière, nous en avons assez ! Il nous suffit d’ailleurs de reconnaitre que c’est grâce à elle que notre patrie, s’étant morcelée en mille « patries cellulaires », comme s’exprime le citoyen Mieroslawski, y a trouvé une tombe pendant tout un siècle, pour que nous la repoussions avec horreur comme une vision infernale.

« Quant à la propriété commune, aussi logique qu’elle soit, nous n’osons pas la proposer au peuple, aucun pays ne l’ayant pratiquée sans tomber dans l’esclavage le plus dégradant. Tandis que la propriété communale, pratiquée durant des siècles par nos pères, et dont l’abandon lui a coûté sa liberté et son indépendance, nous la recommandons avec la ferme conviction d’y trouver la vraie formule du bien-être économique, sans attenter à la liberté individuelle du citoyen ni à la force politique de la nation.

« Ensuite, le général nous presse de nous expliquer sur ce que nous entendons sous la dénomination des outils et des matériaux du travail. « Et donnez-moi cette définition, ajoute-t-il, aussi claire et aussi complète que « lorsque je dis : la terre. »

« Trouve-t-il donc le mot terre tant explicite ? — En parlant de notre planète avec tout ce qu’elle contient, l’astronome dit la terre, comme il dirait Saturne ou la lune. Nous disons telle ou telle terre, en désignant un certain pays ; mais chassez de ce pays tous les habitants et jusqu’aux animaux, il y restera néanmoins la terre ; brûlez-y les forêts et coupez-y toute plantation, il y restera encore la terre ; faites sécher les eaux et les marais du pays, ce sera toujours la terre ; faites-y abstraction des métaux et des minéraux qu’elle contient, ou ne le faites point, ce serait également une terre. Qu’est-ce donc qu’une terre ?

« Mais toute cette énumération des terres ne nous sert qu’à prouver jusqu’à l’évidence qu’il suffit de vouloir pour trouver des questions à opposer à toute dénomination. En parlant des outils et des matériaux du travail, nous ne prétendions rien définir ; nous nous bornions à poser le principe de la plus haute justice économique, à savoir que toute chose servant au travail de l’homme, soit comme matériel, soit comme instrument, ne doit lui appartenir qu’autant qu’il s’en sert personnellement (la terre aussi, comme matériel) ; c’est-à-dire ne doit constituer que sa possession temporaire, constituant la propriété de tous, c’est-à-dire de la nation ou de ses parties intégrantes, les communes. — Quant à la définition de ce qu’est un matériel ou un instrument, il est évident que, cette définition étant conventionnelle, la décision en revient à la législation nationale.

« Enfin, toujours sur la piste de notre « arbitraire », l’honorable général nous demande pourquoi nous n’admettons pas le droit de la commune à transmettre sa propriété aux familles ou aux individus qui la composent ? — C’est comme nous n’admettons pas qu’elle ait le droit d’autoriser la sodomie, l’assassinat ou l’anthropophagie : les considérant aussi funestes pour la société que la propriété individuelle provoquant la haine et la division, et que la propriété héréditaire dans la famille, qui n’est actuellement que la conséquence inévitable de la propriété individuelle. — Admettre que la Pologne pourrait faire une révolution sociale pour n’aboutir qu’à la déclaration de la propriété individuelle par la voie des communes, ce serait l’accuser d’imbécillité ; parce que, dans trois siècles au plus tard, elle retomberait dans l’état actuel, dans la misère et l’esclavage, après avoir versé inutilement beaucoup de sang.

« Il nous reste encore à relever les expressions de notre respectable ami, qui, conséquent dans son accusation sur notre « arbitraire », va jusqu’à nous parler « des prescriptions que nous avons dictées ». — Or nous ne dictons ni ne prescrivons rien. Nous étudions et combinons, puis nous formulons le résultat de ces études et de ces combinaisons. Ces formules, ainsi déduites, constituent notre doctrine, que nous recommandons au peuple, n’aspirant qu’à entendre un jour sa sanction suprême sur toutes ces questions. L’arbitraire de la démocratie ne s’étend qu’à renverser tous les obstacles empêchant au peuple souverain de rendre ce jugement tant désiré.

« Cependant nous ne relevons pas ces expressions, quelles qu’elles soient, par esprit de polémique ; bien au contraire ! Nous les relevons parce que ce sont elles précisément qui nous ont autorisés à accompagner la publication de la lettre du général Hauké de cette réflexion :

« Nous croyons que la division qui paraît exister entre lui et nous, à la première lecture de sa lettre, n’est pas si grande qu’on pourrait le supposer. »

« En effet, le général demande que la terre et tout ce qui sert au travail soient déclarés par la démocratie triomphante comme propriété de la nation, afin que celle-ci se prononce sur le mode de la possession. C’est précisément ce que demande toute la démocratie. — Mais, à force d’étudier le passé et le présent de notre peuple, à force d’observer son génie relevé par l’histoire et les évènements, notre école croit prévoir ce qui pourrait advenir de ce jugement suprême, et elle tient à en prévenir ses coreligionnaires. — Il est donc évident que, en ce qui constitue le principe, nous sommes pleinement d’accord avec lui, abstraction faite du point auquel le général prête foi à nos prévisions économiques dans cet avenir, qui n’est peut-être pas éloigné.

« Or, les expressions dont nous avons parlé tout à l’heure nous ont démontré où se trouve le malentendu ; notamment, le général a pris nos desiderata et nos prévisions pour notre volonté de les imposer au peuple. Mais, sans parler de ce qu’il y aurait d’anti-démocratique dans un pareil désir, à supposer que nous le voudrions, le pourrions nous ?

« Par conséquent, il nous semble avéré que, une fois ce malentendu dissipé, l’éminent démocrate reconnaitra qu’il est d’accord avec le programme économique, comme il l’est sur le programme social et politique. »

Par ces nombreuses citations nous avons fait connaître l’esprit de la Société démocratique polonaise qui existe à Paris depuis 1836 ; on ne doit pas s’étonner si tant de Polonais ont pris part à la sanglante insurrection de 1871, qui avait un programme identique au leur. Si M. Mieroslawski n’a pas cherché à être dictateur en France, c’est uniquement parce qu’il aurait dû payer de sa personne et que ce rôle lui répugnait.

De l’année 1869 au mois de juillet 1870, les Polonais Landowski, Babinski, Gasztowtt, Jaroslav Dombrowski, Wroblewski, J. B. Ostrowski, inondèrent la presse radicale de Paris de leur assurance de dévouement à la cause démocratique et sociale. Un autre du nom de Bronislav Wolowski, après avoir collaboré au Progrès de Lyon, au Phare de la Loire, au Peuple de Marseille, à l’Ami des arts, eut l’effronterie de convoquer à Lyon une réunion publique pour développer un programme socialiste quelconque. On le hua d’importance, car on connaissait certaines souscriptions faites par le quidam au bénéfice des Polonais et qu’il utilisa à son profit, et on l’invita à quitter le territoire français. Irrité de ce manque d’égards, Bronislav Wolowski se fit affilier à l’Internationale, dont il est encore secrétaire pour la section polonaise de Genève, et il se fait passer partout pour le fils de son honorable homonyme, le savant économiste Louis Wolowski.