Les Prolégomènes/6

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Traduction par De Slane.
Imprimerie Impériale (p. 425).

SIXIÈME SECTION.

des sciences et de leurs diverses espèces ; de l’enseignement, de ses méthodes et procédés[1] et de tout ce qui s’y rattache. — cette section commence par une introduction et renferme (plusieurs chapitres) accessoires.




VOLUME DEUXIÈME :

Pages.

De la réflexion 
 426


L’intellect ne peut embrasser toute la catégorie des choses sans l’aide de la réflexion 
 428


De l’intelligence expérimentale et de la manière dont elle se produit 
 430
De la nature des connaissances humaines et de celles des anges 
 433
Sur les connaissances acquises par les prophètes 
 436


L’homme est ignorant par sa nature ; ce qu’il sait consiste en connaissances acquises 
 438


L’enseignement fait partie des arts 
 439
Histoire des méthodes d’enseignement chez les musulmans. Les bonnes traditions s’y perdent.


Les connaissances (ou sciences) ne se multiplient que dans les villes où la civilisation et les usages de la vie sédentaire ont fait de grands progrès 
 448


Sur les diverses sciences qui, de nos jours, existent dans la civilisation (musulmane) 
 450
Les sciences naturelles ou positives, et les sciences traditionnelles ou fondées sur la foi. — Les sciences islamiques.


Des sciences coraniques, à savoir l’interprétation et la lecture 
 454
Les sept leçons. — L’interprétation traditionnelle et l’interprétation philologique. — Le keschaf d’Ez-Zamakhcheri ; caractère de ce livre. — Les traditions et les termes techniques qui s’y rapportent. — Les recueils de traditions.


De l’interprétation du texte coranique 
 458
Des sciences qui ont pour objet les traditions 
 463


Note sur les termes techniques employés dans la science des traditions 
 481

VOLUME TROISIÈME :

Pages.
De la jurisprudence et de la science du partage des successions, qui en est le complément 
 1
Origine de cette science. — Les Dhaherites. — Les gens de la maison. — Les Kharedjites. — Les Chîîtes. — Les gens de l’opinion (rai). — Les gens de Hidjaz. — La coutume de Médine. — Les quatre écoles. — L’Idjtihad. — Les Hanbélites. — Les Hanéfites. — Les Chaféites. — Les Malekites. — Les traités de droit malekite. — Les trois branches de l’école de Malek.


De la science qui a pour objet le partage des successions (eïlm el-feraid
 21
But et caractère de cette science.


Des bases de la jurisprudence et de ce qui s’y rattache, c’est-à-dire la science des matières controversées et la dialectique 
 25
Importance de cette science. — Ses bases. — Le Coran. — La Sonna. — L’accord général des premiers docteurs. — La déduction analogique (kias). — Vérification du texte de la Sonna. — Règles à suivre dans l’examen des textes sacrés. — Origine de la jurisprudence. — Docteurs qui s’y sont distingués.


Les matières controversées 
 35
Ouvrages composés sur ce sujet.


La dialectique (djedl
 38
Les deux méthodes de la dialectique.


La théologie scolastique (eilm el-kelam
 47
Preuve rationnelle de l’unité divine. — Dieu est la cause des causes. — Nulle intelligence ne peut comprendre la succession des causes. — L’investigation des causes

a été défendue par le législateur inspiré. — Le dogme de l’unité. — Les diverses stations qu’on atteint dans la connaissance de l’unité divine. — La foi est une faculté acquise. — Les divers degrés de la foi. — Ce que le législateur nous a prescrit de croire. Vérité de ces dogmes de foi. — Certains textes de la loi divine ont conduit à l’anthropomorphisme, parce qu’ils ont été mal entendus. — L’exemption. — L’assimilation des attributs. — Les attributs essentiels. — Ce fut une doctrine bien pernicieuse que celle de la création du Coran. — La doctrine d’El-Achari. — La science de la parole. — La doctrine d’Abou Bekr el-Bakillani. — Introduction de l’art de la logique chez les musulmans. — Les scolastiques n’envisagent pas le corps sous le même point de vue que les philosophes. — La connaissance de la scolastique n’est plus nécessaire.


Éclaircissements au sujet des motachabeh (passages et termes de signification obscure) qui se trouvent dans le Coran et la Sonna, et indication de l’influence qu’ils ont eue sur les croyances des diverses sectes, tant sonnites qu’hétérodoxes 
 64
Comment les savants d’entre les premiers musulmans entendaient les versets motachabek. — La manière d’expliquer ces versets est inconnue aux mortels. — Opinion des Motazelites au sujet des attributs divins. — Ce furent eux qui inventèrent le système de doctrine appelé science de la parole. — La doctrine d’El-Achari. — L’opinion d’Ahmed Ibn Hanbel et la doctrine de ses disciples au sujet des attributs. — Les corporatistes. — Les assimilateurs. — Diverses phases de la nature humaine, et perceptions qu’elle éprouve dans chacune de ces phases. — Opinion d’Avicenne au sujet du prophélisme. — Résumé.


Du soufisme 
 85
Le soufisme est une science islamique. — Dérivation du mot soufi. — La règle des Soufis. — Progrès de l’aspirant dans la voie spirituelle. — Principe qui sert de base au système de pratiques adopté par les Soufis. — Premiers traités du soufisme. — Le combat spirituel et le dégagement de l’âme. — Dieu est-il séparé de ses créatures? — Examen de cette question et des significations que le terme séparation peut prendre. — La doctrine de l’unification ou panthéisme. — La théorie des apparences. — La doctrine de l’identité absolue. — Opinion de certains Soufis sur le dégagement. — Leur doctrine au sujet du cotb et des nakibs. — La doctrine de l’externe et de l’interne fut empruntée aux Ismaéliens par quelques Soufis. — Justification d’El-Heroui, qui avait énoncé une opinion malsonnante au sujet de l’unité divine. — Examen des quatre points qui attirent surtout l’attention des Soufis. — Justification des Soufis.


La science de l’interprétation des songes 
 114
La nature et la cause des songes. — Les songes confus et les songes vrais. — Principes de la science de l’interprétation des songes. — Auteurs qui ont traité ce sujet.


Des sciences intellectuelles (ou philosophiques) et de leurs diverses classes 
 121
Les quatre sciences philosophiques. — Les sciences qui servent de base à la philosophie. — Indication des peuples qui, avant l’islamisme, cultivaient les sciences. — Omar ordonne la destruction des livres et recueils scientifiques que son général, Ibn Abi Ouekkas, avait trouvés chez les Perses. — Les philosophes grecs, piliers de la sagesse. — Le khalife El-Mansour fait traduire les Eléments d’Euclide et autres traités. — Les philosophes musulmans. — La philosophie en Espagne, en Mauritanie et en Perse. — Les écrits de Teftazani. — « Je viens d’apprendre,» dit l’auteur, « que la culture des sciences philosophiques est très-prospère chez les Francs.»


Les sciences relatives aux nombres 
 129
L’arithmétique. — Les nombres ordonnés suivant une progression arithmétique ou géométrique. — Avicenne a traité ce sujet, l’ayant regardé comme formant une partie intégrante de la science mathématique. — L’ouvrage d’Ibn el-Benna.


L’art du calcul (l’arithmétique pratique) 
 132
La composition et la décomposition des nombres. — Les fractions. — Les nombres sourds. — Cet art utile est d’une origine comparativement moderne. — On l’a vulgarisé dans les grandes villes. — Ouvrages d’arithmétique dont on se sert dans le Maghreb. — Les théorèmes du calcul peuvent se désigner au moyen de signes.


L’algèbre 
 135
Les équations du premier et du second degré. — El-Kharizmi fut le premier qui écrivit sur cette branche de science. — L’auteur dit avoir appris qu’un des premiers mathématiciens de l’Orient venait de donner une grande extension à la solution des équations.


Les transactions (commerciales et autres) 
 137
Auteurs espagnols qui ont écrit sur ce sujet.


Le partage des successions (feraid
 138
Auteurs qui ont écrit sur cette branche de science.


Les sciences géométriques 
 140
Objet de la géométrie. — Les Eléments d’Euclide. — De quoi cet ouvrage se compose. — L’étude de la géométrie donne l’habitude de penser avec justesse.


La géométrie spéciale des figures sphériques et des ligures coniques 
 142
Les traités de Théodose et de Ménélaus. — La théorie des sections coniques. — L’ouvrage des Béni Mouça.


La géométrie pratique (mesaha
 143
L’optique 
 144
L’astronomie 
 145
But de cette science. — La sphère armillaire. — L’Almageste.


Les tables astronomiques 
 148
Utilité de ces tables. — Auteurs qui ont travaillé sur les tables astronomiques.
La logique 
 149
Comment on parvient à reconnaître les universaux. — Les connaissances consistent en concepts et en affirmations. — Ce fut Aristote qui régularisa les procédés de la logique et en forma un corps de doctrine. — Pourquoi on la nomma la science première. Le Kitab al-Fass. — Le traité d’Aristote renferme huit livres. — Titres de ces livres. Les cinq universaux et le traité de Porphyre. — Le traité sur les définitions et les descriptions. — Modifications que les savants d’une époque plus moderne firent éprouver à l’Organon. — Plus tard, les docteurs traitaient la logique comme une science sui generis. — L’étude de la logique fut condamnée par les anciens musulmans. — Ce furent El-Ghazzali et Er-Razi qui, les premiers, se relâchèrent de cette rigueur. — Système de raisdnnement employé d’abord par les théologiens musulmans pour défendre les dogmes de la religion. — Principes qu’ils adoptèrent. — Ce que les Acharites entendaient par états. — Ces doctrines renversaient toutes les colonnes de la logique. — El-Ghazzali y renonça et suivit une nouvelle doctrine qui s’est toujours maintenue depuis.


La physique 
 161
L’objet de cette science. — Livres qu’on a composés sur cette matière.


La médecine 
 163
L’objet et le but de la médecine. — Traités de médecine. — La médecine chez les peuples nomades. — Les prescriptions médicales attribuées au Prophète ne font nullement partie de la révélation divine.


L’agriculture 
 165
L’agriculture chez les anciens. — L’agriculture nabatéenne. — On a composé beaucoup d’ouvrages sur l’agriculture.


La métaphysique (El-ilahiya
 166
Les personnes qui cultivent cette science disent qu’elle procure la connaissance de l’être tel qu’il est, et qu’en cela consiste la félicité suprême. — Dérivation du mot métaphysique. — Les théologiens des derniers siècles ont eu tort de fondre ensemble la scolastique et la métaphysique. — On ne doit pas chercher à démontrer par le raisonnement les dogmes de la loi révélée. — Il ne faut pas confondre dans une même science la théologie et la métaphysique.


La magie et la science des talismans 
 171
Les Assyriens, les Chaldéens et les Coptes possédaient des ouvrages sur ces matières. — L’agriculture nabatéenne. — Les ouvrages de Tomtom, de Djaber et de Maslema. — La véritable nature de la magie. — Comment les âmes peuvent se dégager de l’inlluence des sens afin d’acquérir des notions du monde spirituel. — Il y a trois espèces de magie, dont deux ont une existence réelle. — Pratiquer la magie est un acte d’infidélité. — La réalité de la magie est prouvée par ce que Dieu en a dit dans le Coran. — L’ensorcellement. — Singuliers effets de la magie. — L’art talismanique a fait connaître les vertus merveilleuses des nombres aimables ou sympathiques. — Le sceau du lion. — l’amulette sextuple. — L’ouvrage de Maslema sur la magie. — Les gens qui font crever les bestiaux. — Comment les philosophes (libres penseurs) distinguent entre la magie et l’art des talismans. — Comment on peut distinguer entre un magicien et un prophète. — Prodiges opérés par des Soufis. — Le Djirefch kavian. — L’amulette centuple formée de nombres. — La loi condamne la magie et l’art des talismans. — Selon les théologiens scolastiques, c’est par le tahaddi qu’on peut distinguer entre l’acte d’un prophète et celui d’un magicien. — Les effets du mauvais œil.


Les propriétés occultes des lettres de l’alphabet 
 188
La simia. — Ouvrages sur ce sujet. — Selon certains Soufis, il y a quatre éléments. — Selon d’autres, c’est à leur valeur numérique que les lettres doivent leur influence. — Influence des lettres et des mots. — En quoi la vertu secrète des talismans diffère de celle des mots. — A l’influence des noms se mêle quelquefois celle des astres. — Les invocations. — Ouvrage de Maslema sur la magie. — La simia est réellement une branche de ta magie. — Miracle opéré en faveur d’Abou Yézid el-Bestami. — Manière d’obtenir, au moyen de la combinaison des lettres, la réponse à une question.


Observations du traducteur sur la zaîrdja d’Es-Sibti 
 200
L’alchimie 
 207
Théorie de cet art. — L’élixir. — La science de Djaber (Geber). — Le Retbat al-Hakim, traité d’alchimie composé par Maslema. — Traité d’alchimie attribué à Khaled Ibn Yezîd. — Texte d’une épître composée sur l’alchimie par Ibn Bechroun. — Théorie de l’œuvre ou pierre philosophale. — Conversation d’Ibn Bechroun avec Maslema au sujet de l’œuf. — Prétendue démonstration de cette question au moyen de la géométrie. — Explication de quelques termes. — Selon Ibn Khaldoun, l’alchimie doit être regardée comme une espèce de magie.


La philosophie est une science vaine en elle-même et nuisible dans son application. 
 227
La doctrine des philosophes. — Ils prétendent démontrer les dogmes de la foi au moyen de la raison. — Les premiers intelligibles. — Les seconds intelligibles. — Selon les philosophes, la perception de l’être forme le bonheur suprême. — Aristote, le premier précepteur, réduisit en système les règles de la logique. — Toute la doctrine des philosophes est fausse. — Démonstration de cette assertion. — Avertissement aux personnes qui étudient la philosophie.


La vanité de l’astrologie démontrée. — Cet art est fondé sur des principes dont la faiblesse est évidente. — Les conséquences en sont dangereuses 
 240
Démonstration détaillée de ces vérités. — Pièce de vers dirigée contre les astrologues.


La permutation des métaux est impossible. — La pierre philosophale ne saurait exister. — L’étude de l’alchimie est pernicieuse 
 249
Motifs qui portent quelques hommes à étudier l’alchimie. — Leurs opinions au sujet de la pierre très-noble. — Leurs opérations. — Quelques-uns parmi eux s’occupent uniquement à frauder le public. — Théories d’Avicenne et de Toghraï au sujet de l’alchimie. — Réfutation de ces théories.


Indication des sujets qu’il convient de traiter dans des ouvrages, et de ceux qu’il faut laisser de côté 
 264
Explication des termes exposition du premier degré, exposition du second degré. — Les diverses espèces d’écritures. — Les sujets qu’on peut traiter dans un ouvrage sont huit en nombre. — Le plagiat.


Trop d’ouvrages sur un même sujet nuisent à l’acquisition de la science dont ils traitent 
 271
Pour étudier à fond la doctrine d’une seule école de jurisprudence, il faudrait y passer sa vie. — Le Modaouena. — Le kitab de Sibaouaïb. — Le Moghni d’Ibn Hicham.


Le trop grand nombre d’abrégés scientifiques nuit aux progrès de l’instruction 
 274


De la direction qu’il faut imprimer à l’enseignement afin de le rendre vraiment utile 
 275
Mode d’enseignement recommandé par l’auteur. — Système défectueux que les professeurs suivaient de son temps. — Conseils aux étudiants. — Utilité de la logique.


En traitant des sciences qui servent uniquement à l’acquisition d’autres sciences, il ne faut pas pousser trop loin ses spéculations, ni suivre les questions de ces sciences auxiliaires jusque dans leurs dernières ramifications 
 283


Sur l’instruction primaire et sur les différences qui existent entre les systèmes d’enseignement suivis dans les divers pays musulmans 
 285
L’enseignement au Maghreb, en Espagne, en Ifrîkiya et en Orient. — Plan d’enseignement proposé par le cadi Abou Bekr Ibn el-Arbi.


Trop de sévérité dans l’enseignement des élèves leur est nuisible 
 290
Les enfants qu’on élève avec sévérité perdent l’élasticité de leur esprit et sont portés au mensonge et à la dissimulation. — Nombre de coups qu’on peut infliger à un enfant dans le but de le corriger. — Recommandations faites par le khalife Haroun er-Rachid au précepteur de son fils El-Amîn.


Les voyages entrepris dans le but d’augmenter ses connaissances et de travailler sous les professeurs d’autres pays servent à compléter l’éducation d’un étudiant. 
 293


De tous les hommes, les savants s’entendent le moins à l’administration politique et à ses procédés 
 294


La plupart des savants, chez les musulmans, ont été de naissance étrangère 
 296
Exposition de ce fait et indication des causes qui l’ont produit.
Si un individu a contracté, dans sa jeunesse, l’habitude de parler une langue non arabe, ce défaut rend l’acquisition des sciences (arabes) moins facile pour lui qu’elle ne l’est pour ceux dont l’arabe est la langue maternelle 
 302
Avantage de l’enseignement qui se donne de vive voix. — L’enseignement était gratuit chez les premiers musulmans.


Les sciences qui se rapportent à la langue arabe 
 307
La grammaire (nahou
 308
Signes particuliers à la langue arabe. — Origine et progrès de la science grammaticale. — Sa décadence semblait inévitable quand Ibn Hisham vint l’arrêter par la publication de son Moghni ’l-Lebib.


La lexicologie (logha
 313
Le Kitab el-Aïn d’EI-Kbalîl Ibn Abmcd. — Les abrégés de cet ouvrage. — Le Sahâh d’KI-Djeuhari. — Le Mohkam d’Ibn Cîda. — Le Djemhera d’Ibn Doreïd. — L’Asâs el-Belagha de Zamakhcheri. — L’Alfadh d’Ibn es-Sikkît. — L’emploi de l’induction, dans les questions philologiques, est-il permis ?


La science de l’exposition ou rhétorique 
 321
Indication de certaines finesses de la langue arabe. — Utilité de la science de l’exposition. — La science de la réalisation (art de bien s’exprimer). — La science des ornements. — Auteurs qui ont traité ces sujets. — Les Orientaux y sont plus habiles que les Occidentaux. — Cause de ce fait. — Cette science est très-utile, parce qu’elle nous met en mesure d’apprécier l’élégance inimitable du style du Coran. — Le commentaire de Zamakhcheri sur ce livre est très-beau, mais l’étudiant doit s’en méfier, à cause des doctrines peu orthodoxes qui s’y trouvent.


La littérature (adeb
 328
Comment on se forme le style. — Les quatre recueils qui servent de base à la littérature (ou beau style). — Le chant fut cultivé dans les premiers temps de l’islamisme. — Éloge du Kitab el-Aghani.


Le langage est une faculté qui s’acquiert comme celle des arts 
 331
Comment la langue arabe s’est altérée.


La langue actuelle des Arabes (Bédouins) est un idiome spécial, différent de ceux des descendants de Moder el des Himyarites 
 334
Indication de certaines finesses de la langue arabe. — La suppression des désinences grammaticales ne nuit aucunement à la clarté de cette langue. — L’idiome de Moder. — L’arabe actuel se prête à l’expression des idées tout aussi bien que l’arabe ancien, — Marque particulière par laquelle se distingue l’arabe moderne. — La prononciation du caf (ق).
La langue des Arabes domiciliés et des habitants des villes est une langue particulière et sui generis, différente de la langue de Moder 
 342
En Mauritanie, l’arabe s’est berbérisé ; en Espagne, il s’est altéré par le contact des musulmans avec les natifs de la Galice et les Francs.


Comment on peut apprendre la langue de Moder 
 343


La faculté de parler la langue de Moder ne doit pas être confondue avec (la connaissance de) la grammaire. On peut l’acquérir sans le secours de cet art 
 345
Différence entre la théorie et la pratique. — La grande utilité du kitah de Sîbaouaïh.


Les études grammaticales en Espagne 
 348


Sur la signification que le mot goût comporte dans le langage des rhétoriciens. La faculté désignée par ce terme ne se trouve presque jamais chez les étrangers qui se sont arabisés 
 349
Cette faculté est maintenant perdue pour les habitants des villes.


Les habitants des villes, en général, ne peuvent acquérir qu’imparfaitement cette faculté (de bien parler) qui s’établit dans l’organe de la langue et qui est le fruit de l’étude. Plus leur langage s’éloigne de celui des Arabes (purs), plus il leur est difficile d’acquérir cette faculté 
 354
Singulier exemple de l’arabe corrompu qui s’emploie dans la Mauritanie. — En Espagne, Ibn Haiyan, l’historien, tient un haut rang comme bon écrivain. — Déclin des études dans ce pays. — En Afrique, la langue arabe est submergée sous les flots de l’idiome berber. — En Orient, la faculté de bien parler farabe se conserva sous la dynastie omeïade et sous celle des Abbacides, puis elle s’altéra et se corrompit sous la dynastie des Deîlemites et celle des Seldjoukides.


Le discours peut se présenter sous deux formes : celle de la poésie et celle de la prose 
 360
Observations sur le style du Coran. — L’emploi de la prose rimée dans les pièces émanant du souverain est général chez les Orientaux, mais l’auteur ne l’approuve pas. — Raisons qu’il en donne.


Il est rare de pouvoir composer également bien en prose et en vers 
 364


Sur l’art de la poésie et la manière de l’apprendre 
 365
Manière de composer un poème. — Les tournures ou idées propres à la poésie. — Exemples. — Description ou définition de la poésie. — Pourquoi quelques critiques ont exclu El-Motenebbi et Abou ’l-Alâ ’l-Maarri du nombre des poètes. — Indication des poètes dont on doit étudier les œuvre, si l’on désire acquérir la faculté de composer en vers. — Pourquoi les cantiques renfermant les louanges du Seigneur ou du Prophète sont parement bons. — Texte d’un poème didactique sur l’art poétique.
Dans l’art de composer (avec élégance) en vers et en prose, on ne s’occupe pas des pensées, mais des paroles 
 383


La faculté poétique s’acquiert à force d’apprendre par cœur beaucoup de vers, et sa bonté dépend de celle des morceaux dont on se sera orné la mémoire 
 385
Moyen de se former un bon style poétique. — Modèles à suivre. — Pourquoi les théologiens, les grammairiens, les légistes et les philosophes deviennent rarement bons poètes. — Entretien à ce sujet entre fauteur et le vizir Ibn el-Khatîb. — Les poètes musulmans surpassent, par le style et l’exposition, les poètes des temps anté-islamites. — Ce fut au Coran et à la Sonna qu’ils durent cette supériorité.


Sur le discours (ou style) naturel (simple) et le discours artificiel (orné). Indication de ce qui fait le mérite du discours artificiel et des cas dans lesquels il est en défaut 
 392
Théorie de la rhétorique. — Manière d’orner le discours. — Le style orné commença à prévaloir chez les poètes subséquemment à fisiamisme. — Exemples de la poésie simple ou naturelle. — Boutade d’un savant docteur contre les auteurs qui affectent d’écrire en style orné. — On doit faire un rare emploi d’ornements. — La prose avant et après l’islamisme.


Du dédain que les personnages haut placés montrent pour la culture de la poésie. 
 400


Sur la poésie contemporaine chez les Arabes (nomades) et les habitants des villes. 
 402
Les Perses et les Grecs eurent des poètes. — Aristote a fait l’éloge du poète grec Omîros (Homère). — Les Himyarites eurent aussi de grands poètes. — Le dialecte arabe de l’Orient diffère de celui de l’Occident, et surtout du dialecte parlé en Espagne. — La poésie existe chez tous les peuples. — Caractères de la poésie chez les Arabes modernes. — Les savants ont tort de dédaigner les poèmes en arabe vulgaire. — Nombreux échantillons de la poésie en style vulgaire, surtout celle des Arabes Maghrébins.


Sur les odes (mowascheha) et les chansons (ou ballades, zedjel), poëmes propres à l’Espagne 
 422
Origine des mowascheha. — Poëtes qui se sont distingués dans ce genre de composition. — Échantillons avec la transcription en caractères romains. — Ode composée en langue vulgaire par le vizir Ibn el-Khatîb. — Mowaschehas composées par des poètes de l’Orient. — Origine et histoire du genre de poésie appelé zedjel. — Un long poème de ce genre. — Ce qu’on appelle dans le Maghreb Oroud el-beled. — Pièce de vers dont les idées sont évidemment empruntées à la poésie persane. — Suite des mowaschehas. — Les mewalia. — Les Kan wa kan. — Les Haufi. — Les dou-beïtein. — Exemples de la mewalia. — Pour bien apprécier ces poèmes, il faut comprendre les dialectes dans lesquels ils sont composés. — Observations de l’auteur et fin de l’ouvrage.
  1. Après طرفة, ajoutez وساير وجوهه, leçon offerte par les manuscrits C et D et par l’édition de Boulac.