Les Protocoles des Sages de Sion/Boutmi/Texte/10

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, Gueorgui Boutmi
Protocols des Sages de Sion
Texte établi par Ernest Jouin, Revue internationale des sociétés secrètes (p. 66-71).
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Dixième séance


01 Quel genre de gouvernement peut-on donner aux sociétés pénétrées de toutes parts par la corruption, au milieu desquelles les richesses ne s’acquièrent que par les surprises que provoquent des tricheries astucieuses, où règne la licence des mœurs, où la moralité est maintenue par des châtiments et non par des principes acquis, où les sentiments patriotiques et religieux sont remplacés par des idées cosmopolites ? Quelle autre forme de gouvernement peut-on donner à de telles sociétés, si ce n’est la forme despotique que je vais vous décrire.

Il faut que nous créions une centralisation très ferme du gouvernement, de façon à tenir entre nos mains toutes les forces sociales. Ensuite nous réglerons automatiquement, par de nouvelles lois, toutes les fonctions de la vie politique de nos sujets. Ces lois aboliront les uns après les autres tous les privilèges et toutes les franchises, et notre règne sera marqué par un despotisme si majestueux qu’il sera en état d’écraser, en tout temps et en tout lieu, les récalcitrants et les mécontents.

J’affirme que le despotisme dont je parle ne s’accorde pas avec le progrès moderne, mais je vais prouver le contraire.

02 Au temps où les peuples considéraient leurs souverains comme une pure manifestation de la volonté divine, ils se soumettaient sans murmurer à l’autorité des monarques, mais du jour où nous leur avons suggéré la notion de leurs propres droits, ils commencèrent à considérer leurs souverains comme de simples mortels, l’onction sacrée cessa d’être regardée comme divine par le peuple auquel nous avons enlevé sa foi ; dès que nous eûmes ébranlé la croyance en Dieu, le pouvoir fut jeté au ruisseau, il devint la propriété publique dont nous nous emparâmes. De plus, l’art de gouverner les masses et les individus au moyen de théories, de grandes phrases, de soi-disant préceptes de vie sociale, d’étiquettes et de toutes sortes d’artifices dont les goyim ne peuvent saisir ni comprendre le but, cet art est une des particularités de notre génie administratif nourri d’analyse, d’observation et de telles subtilités de raisonnement que, dans ce domaine, nous ne pouvons avoir de rivaux, non plus que dans celui de l’élaboration des plans d’activité politique et de solidarité.

03 Une coalition universelle des goyim aurait pu, à un moment donné, avoir raison de nous, mais nous sommes désormais protégés de ce côté par des dissensions si profondément enracinées chez eux, qu’on ne peut plus les extirper. Nous avons mis en conflit leurs intérêts personnels et nationaux et aussi leurs haines de religion et de race, tous sentiments entretenus par nous dans leurs cœurs depuis de longs siècles. Grâce à cela, aucun État n’obtiendra nulle part de secours pour nous combattre, parce que chaque État croira qu’une coalition contre nous lui sera personnellement désavantageuse. Nous sommes trop puissants, il faut compter avec nous. Les puissances ne peuvent conclure le moindre traité sans que nous n’y participions secrètement.

04 Le Seigneur a dit : « Par moi règnent les rois ». Nos prophètes nous ont dit que nous avons été choisis par Dieu Lui-même pour régner sur toute la terre. C’est pourquoi Dieu nous a doués de génie ; il faut que nous puissions mener à bonne fin notre tâche qui est la conquête du monde par des moyens pacifiques.

05 Actuellement, tous les rouages des mécanismes gouvernementaux sont mis en mouvement par un moteur qui est entre nos mains ; ce moteur, c’est l’or. La science et l’économie politique inventée par nos Sages rend depuis longtemps hommage au prestige royal du capital.

06 Le capital, pour avoir sa liberté d’action, doit créer la liberté d’un monopole industriel dont on se servira pour assujettir le peuple. De nos jours, il importe, plus de désarmer complètement les peuples que de les mener à la guerre, d’utiliser à notre profit les passions qui s’éveillent que de les éteindre, de saisir et d’interpréter les idées des autres dans le sens voulu par nous plutôt que de les supprimer.

07 Le problème essentiel et secret de notre gouvernement est d’affaiblir l’esprit public par la critique, de lui faire perdre l’habitude de la réflexion qui détermine une opposition à surmonter, d’orienter ses forces vers la vaine éloquence.

08 De tout temps, les peuples, comme les individus, ont pris les paroles pour des actes. Ils se contentent des apparences et font rarement attention si les promesses touchant la vie sociale ont été tenues. C’est pourquoi nous avons organisé des institutions présentant une belle façade, c’est-à-dire des loges maçonniques qui démontreront éloquemment leur contribution au progrès.

Nous nous sommes approprié la physionomie de tous les partis à tendances libérales et nous leur avons fourni des orateurs qui ont tant parlé qu’ils ont fatigué leurs auditeurs et les ont dégoûtés d’eux.

09 Afin de prendre en main l’opinion publique, il faut la rendre perplexe et exprimer de toutes parts tant d’opinions contradictoires que les goyim non initiés soient perdus dans leur labyrinthe et finissent par conclure qu’il vaut mieux ne pas avoir d’opinion politique, que les questions politiques ne doivent pas être connues du public sous leur vrai jour, que cela appartient à celui-là seul qui dirige. Le second moyen de réussir à gouverner est de multiplier les coutumes, habitudes, passions, conventions populaires, de telle façon que personne ne puisse plus rien démêler dans ce chaos et que, par suite, les hommes, voyant tout sous un aspect différent et donnant à toute chose une interprétation personnelle, cessent de se comprendre les uns les autres.

Sur un tel terrain, l’inimitié des goyim les amènera à se trahir entre eux à notre profit. La différence des points de vue est la meilleure créatrice des malentendus et des haines. Par ce moyen, nous sèmerons les dissensions dans tous les partis ; nous désagrégerons toutes les forces collectives qui refusent de nous obéir et de se soumettre à nous, et nous découragerons toute initiative personnelle, susceptible d’entraver notre Œuvre.

10 Il n’y a rien de plus dangereux que l’initiative personnelle ; si elle est géniale en quoi que ce soit, elle peut avoir plus d’action que n’en auraient des millions d’individus parmi lesquels nous avons jeté la dissension. Nous devons éduquer les goyim de telle façon que, devant toute tâche qui exigerait une initiative personnelle, les bras leur tombent de découragement.

La liberté d’action, que nous avons inculquée aux goyim, affaiblit les forces quand elle se heurte à la liberté d’autrui ; il en résulte des échecs, des déceptions et des secousses morales.

11 Tout cela, à la fin des fins, nous servira à lasser les goyim à ce point que nous les obligerons à nous offrir le pouvoir international, pouvoir qui, par ses tendances et sa préparation, est susceptible d’englober sans heurts toutes les forces gouvernementales du monde et de former un Super gouvernement.

Alors, à la place des souverains régnants, nous mettrons un monstre que tous considéreront comme l’Administration super gouvernementale : ses mains s’étendront dans toutes les directions, comme des tenailles, et son organisation sera si colossale qu’elle ne pourra manquer de dominer les peuples.