Les Protocoles des Sages de Sion/Boutmi/Texte/24

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, Gueorgui Boutmi
Protocols des Sages de Sion
Texte établi par Ernest Jouin, Revue internationale des sociétés secrètes (p. 118-127).
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Vingt-quatrième séance


01 Je vais traiter aujourd’hui du programme financier, que j’ai gardé pour la fin de mon rapport, parce qu’il en est le point le plus difficile, point capital, concluant et décisif de nos plans. Abordant cette question, je vous rappellerai ce que je vous ai déjà dit, à savoir : que le résultat final de notre activité se résoudra par la question des chiffres.

Quand nous arriverons au pouvoir, notre gouvernement autocratique évitera, pour sa propre sauvegarde, de surcharger le peuple de nouveaux impôts ; il n’oubliera pas un instant qu’il doit jouer le rôle de père protecteur, de Patriarche d’Israël.

Mais comme l’organisation gouvernementale est très coûteuse, il faudra bien trouver les fonds nécessaires à son existence, c’est pourquoi il faudra étudier avec soin la question d’équilibre en cette matière.

Dans notre gouvernement, le Souverain étant également propriétaire de tous les biens de son État (chose aisée à réaliser en pratique), tout prélèvement de capitaux pourra servir à régulariser la circulation de l’argent dans le pays.


Pour que les contribuables ne se plaignent pas trop des nouveaux impôts qui les frappent, on leur présentera les comptes détaillés de leur attribution, sauf pour les fonds secrets qui seront employés en bloc pour les besoins de la couronne et de l’administration. Le Souverain n’aura pas de propriété personnelle, étant donné que tous les biens de l’État lui appartiendront ; autrement ces deux conceptions se contrediraient : avoir une fortune personnelle détruirait son droit de tout posséder.

02 La banque d’État devra garder un fonds de réserve d’un chiffre déterminé et, au cas où le produit des impôts excéderait cette somme fixe, le surplus devra obligatoirement être remis en circulation et sera employé pour les travaux publics. Le fait que l’initiativede ces travaux revient au gouvernement attachera solidement la classe ouvrière aux intérêts de l’État et à la personne du Souverain qui les incarne. Une partie de ces sommes devra être affectée aux prix à donner aux inventeurs et aux producteurs, parce que, sauf la somme déterminée (largement calculée), il ne faudra laisser dormir dans les caisses de l’État aucun fonds même minime : l’argent est fait pour circuler, et toute stagnation est nuisible au bon fonctionnement du mécanisme gouvernemental, auquel il sert de lubrifiant ; si l’huile fait défaut, la marche régulière de la machine peut en souffrir. Pour avoir substitué des obligations à une partie de l’argent en circulation, on a déjà produit cet arrêt dont les conséquences ne laissent pas d’être sensibles dès à présent.

03 Nous instituerons une Cour des comptes dans laquelle le Souverain pourra trouver à tout instant le compte rendu complet des revenus de l’État, sauf celui du mois courant et du mois précédent qui n’auront pas encore été présentés. La seule personne qui n’aurait aucun intérêt à voler le Trésor public, c’est celle qui en est le propriétaire, c’est-à-dire le Souverain ; c’est pourquoi il n’y a que son contrôle qui pourra empêcher les pertes et le gaspillage.

04 Nous supprimerons les réceptions protocolaires et autres exigences de l’étiquette qui occupent inutilement le temps précieux du Souverain, afin de lui laisser du temps libre pour des affaires plus sérieuses. Il est bien entendu que notre Souverain ne pourra être distrait une seule minute de son administration et de ses obligations. Ce travail lui serait impossible avec les soucis de l’étiquette et des réceptions qui transforment les souverains en véritables mannequins. Notre Souverain ne gaspillera pas sa force au profit des courtisans qui ne pensent qu’à leur propres intérêts et non aux intérêts généraux de l’État

05 Il nous a suffi de retirer l’argent de la circulation pour provoquer des crises économiques chez les goyim. D’énormes capitaux ont été accumulés grâce au procédé qui consiste à les soustraire aux États, qui ont dû alors contracter des emprunts chez nous. Le paiement des intérêts de ces emprunts a obéré les finances publiques, et les États ont été réduits en esclavage par nos capitaux. La concentration de l’industrie dans les mains des capitalistes, qui ont tué la petite industrie, a sucé toutes les forces du peuple d’abord, puis celles des États.

06 L’émission monétaire actuelle ne correspond pas au chiffre de la consommation par tête et ne peut, par conséquent, satisfaire les besoins des travailleurs. Avec nous, cette émission sera en rapport avec l’accroissement de la population et, dès sa naissance, l’enfant sera considéré comme une unité de plus à satisfaire, au même titre que les grandes personnes ; mais, par contre, chaque décès entraînera une réduction du total égale à la consommation personnelle accordée au défunt d’après le cours du jour et ses besoins individuels. Une telle révision de la création monétaire est une question capitale pour l’humanité tout entière.

07 Vous savez que l’étalon or a été funeste aux États qui l’ont adopté, notamment parce qu’il a réduit la quantité d’argent en circulation et parce que la frappe de l’or nous a donné la possibilité d’accaparer tout l’or et de diminuer davantage encore la circulation monétaire.

08 Nous aurons un système tout différent : nous introduirons une monnaie basée sur la valeur travail, peu importe qu’elle soit en papier ou en bois, car la monnaie, en tant que jeton d’échange, ne doit pas avoir de valeur intrinsèque, mais simplement servir à indiquer les prix des objets devant être employés pour les besoins normaux des hommes et non pour leurs fantaisies.

L’argent ayant unevaleur intrinsèque, les hommes s’exténuent à des travaux peu productifs pour acquérir cette valeur qu’un petit nombre de capitalistes ont accaparée pour dominer et asservir les autres hommes.

09 Mais quand nous serons ouvertement en possession du pouvoir, nous déguiserons la réforme des bases financières des goyim que nous projetons sous un aspect qui n’éveillera les soupçons de personne. Nous démontrerons la nécessité de ces réformes en divulguant l’état chaotique des finances chez les goyim. Nous indiquerons que leur désordre financier les a menés à n’avoir même plus de budget fixe. Ils établissent un budget ordinaire qui croît d’année en année pour les raisons suivantes : ce budget, voyez-vous, suffit à peine pour un semestre ; on vote un budget supplémentaire qui se trouve absorbé au bout de trois mois et on boucle le tout par un budget complémentaire ou de liquidation. Comme le budget d’une année est évalué d’après celui de l’année précédente, l’augmentation atteint 30 % par an, et le budget annuel est donc triplé tous les dix ans. C’est par de tels procédés découlant de l’insouciance des gouvernements goyim que leurs caisses furent vidées. La période des emprunts qui vint ensuite mangea les restes, et la banqueroute s’ensuivit dans tous ces États.

Vous comprenez bien qu’un tel système de gestion financière, inspiré par nous aux goyim ne saurait nous convenir.

10 Tout emprunt prouve bien la faiblesse du gouvernement et l’incapacité des souverains de comprendre leurs droits. Ils ne savent répondre aux besoins financiers qu’en tendant la main, pour demander l’aumône à nos banquiers. Les emprunts étrangers sont des sangsues qui ne se détacheront de l’organisme de l’État que lorsque l’État lui-même s’en débarrassera. Cependant les États ne les secouent pas, au contraire, il les attirent toujours en augmentant la contribution payée à nos banquiers ; c’est pour cela qu’ils périront immanquablement de la saignée qui s’impose.

Examinons donc ce que c’est qu’un emprunt, et, particulièrement un emprunt étranger.

C’est une émission de lettres de change du gouvernement, l’obligation de payer des intérêts déterminés pour le capital qui lui est confié. Si l’emprunt est à 5 %, au bout de vingt ans, l’État aura déboursé en pure perte des intérêts égaux à l’emprunt lui-même ; en quarante ans, la somme déboursée sera double ; au bout de soixante ans, elle sera triple, la dette restant ce qu’elle était au début. D’après ce calcul, il est évident qu’avec le système de l’impôt universel, le gouvernement soutire aux malheureux contribuables jusqu’à leurs derniers sous pour payer des intérêts aux capitalistes étrangers, auxquels il a emprunté de l’argent, au lieu de prélever dans le pays ces sommes dont il avait besoin, sans payer des intérêts qui sont comme un tribut à perpétuité.

Tant que les emprunts étaient nationaux, les goyim ne faisaient que déplacer l’argent de la poche de leurs sujets pauvres dans celle des riches. Mais à partir du moment où nous eûmes acheté les hommes nécessaires pour qu’on ait recours aux emprunts étrangers, toutes les richesses des États affluèrent dans nos caisses, et tous les goyim nous payèrent un tribut sans s’en douter.

Il est vrai que la légèreté des souverains goyim en ce qui concerne les affaires d’État, la vénalité de leurs ministres ou leur ignorance des questions financières nous ont asservi les peuples en leur faisant contracter envers nous des dettes dont ils ne pourront jamais s’acquitter, ce qui a placé toutes les questions financières sous notre direction censée scientifique, mais il faut savoir combien d’efforts, de temps et d’argent cela nous a coûté !

11 Lorsque notre heure sera venue, nous ne tolérerons pas d’entrave à la circulation monétaire ; il n’y aura par conséquent pas d’obligations d’État à intérêts dont le paiement absorbe toutes les ressources de l’État au profit des sangsues parasites. Seules les sociétés industrielles pouvant payer des intérêts sur leurs bénéfices auront le droit d’émettre des obligations, tandis que l’État qui n’emprunte de l’argent que pour ses dépenses et non pour faire des opérations, ne saurait toucher le moindre bénéfice.

12 Les valeurs industrielles seront achetées par notre gouvernement qui, de débiteur, deviendra créancier et recevra des intérêts pour son argent au lieu d’en payer. Cette mesure empêchera tout arrêt de la circulation monétaire et supprimera l’indolence et la paresse, qui nous étaient utiles sous le régime des goyim, mais qui ne doivent plus exister sous notre gouvernement.

13 Avec quelle évidence ressortent la vénalité, la bassesse et la stupidité du cerveau purement bestial des goyim quand on songe qu’ils n’ont même pas pensé que le monde les condamnera un jour d’avoir contracté chez nous des emprunts avec la charge de payer les intérêts et les courtages, sans paraître se douter que pour nous rembourser cet argent avec les intérêts en plus, il faudra bien qu’ils le tirent de leur poche. N’eût-il pas été plus simple de prélever cet argent sur leurs contribuables, au lieu de devenir nos tributaires pour des sommes qui s’augmentent chaque année du montant des intérêts à payer. Cependant nous avons su leur présenter la question des emprunts sous un tel jour qu’ils les ont crus tout à leur avantage ; voilà bien ce qui prouve une fois de plus la supériorité géniale de notre esprit.

Nos méthodes financières, présentées au moment opportun sous le grand jour des expériences séculaires dont les États goyim nous ont fourni la matière, se distingueront par leur netteté et leur précision et démontreront les avantages de notre nouveau système. Ce système supprimera tous les abus qui nous ont servi à perdre les goyim mais qui ne seront pas tolérés dans notre gouvernement. Nous l’établirons de telle façon que ni le Souverain ni le plus petit fonctionnaire ne pourront détourner la moindre somme de sa destination ou lui donner une orientation différente de celle qui aura été indiquée dans notre plan.

Il est impossible de gouverner sans un plan bien déterminé : les héros, les preux qui s’aventuraient dans des voies inconnues, sans réserves suffisantes, périssaient en cours de route.

Les souverains des goyim que nous cherchions jadis à distraire de leurs emplois publics et des intérêts de l’État au moyen de réceptions protocolaires et de divertissements, n’étaient que des paravents de notre Gouvernement. Et, en effet, les rapports et les comptes rendus de leur entourage de favoris étaient rédigés par nos agents et parvenaient chaque fois à satisfaire les esprits bornés, leurs promettant pour plus tard des économies et des améliorations. Ils auraient pu demander quelles économies ? Sera-ce sur les impôts ? Mais ils ne posaient aucune question semblable à la lecture de ces rapports ou de ces projets. Vous voyez jusqu’où a pu les conduire une pareille insouciance, à quelle désorganisation financière ils ont abouti, malgré la fiévreuse activité de leurs peuples.


Vingt-cinquième séance


01 Pour compléter mon exposé de la séance précédente, j’ajouterai encore quelques explications concernant les emprunts nationaux. Je ne dirai plus rien des emprunts extérieurs, parce qu’il n’y en aura pas dans notre État. Le temps ne sera plus où les emprunts faits par les gouvernements des goyim alimentaient nos caisses avec leur argent national.

Nous avons profité de l’indolence des souverains et de la corruption des administrateurs pour encaisser des sommes doubles, triples (et plus considérables encore) de celles que nous avions avancées aux goyim et dont, en réalité, ils