Les Renaissances/Lemerre, 1870/La mort revêt d’éclat

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Les Renaissances Voir et modifier les données sur WikidataAlphonse Lemerre, éditeur (p. 29-30).

II


La Mort revêt d’éclat la Nature éternelle
Et c’est elle qui fait la gloire du Printemps !
Aux germes sous la pierre endormis et latents
Elle garde l’honneur d’une forme nouvelle.

C’est la Vestale assise au temple de Cybèle
Qui veille sans relâche aux feux toujours vivants ;
C’est la grande Nourrice, et ses derniers enfants
Un jour boiront notre âme au bout de sa mamelle.


Oh ! la nouvelle vie et le grand renouveau !
— C’est le monde des fleurs qui jaillit du tombeau ;
— C’est la rose de mai saignant sur la bruyère ;

— C’est l’or que le vent roule aux cimes des moissons ;
— C’est l’odeur des jasmins naissant sous les gazons ;
— C’est la splendeur des lis qui monte de la terre !