Les Ruines/Lebigre, 1836/Chap22 11

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§. XI. Brahmisme, ou système indien.


« Tel encore fut le législateur indien, qui, sous le nom de Mènou, antérieur à Zoroastre et à Moïse, consacra, sur les bords du Gange, la doctrine des trois principes ou dieux que connut la Grèce, l’un desquels, nommé Brahuma ou loupiter, fut l’auteur de toute production ou création (le soleil du printemps) ; le second, nommé Chiven ou Pluton, fut le dieu de toute destruction (le soleil d’hiver) ; et le troisième, nommé Vichenou ou Neptune, fut le dieu conservateur de l’état stationnaire (le soleil solstitial, stator), tous trois distincts, et cependant tous trois ne formant qu’un seul dieu ou pouvoir, lequel, chanté dans les vedas comme dans les hymnes orphiques, n’est autre chose que le Youpiter aux trois yeux[1], ou soleil aux trois formes d’action, dans les trois ritous ou saisons : là vous avez la source de tout le système trinitaire subtilisé par Pythagore et Platon, totalement défiguré par leurs interprètes.



  1. Œil et soleil s’expriment par un même mot dans la plupart des anciennes langues d’Asie.