Les Souspirs amoureux de François Beroalde de Verville/L’impatient espoir qui guide mon navire

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XVI.



L’impatient espoir qui guide mon navire,
Sous la sainte clarté d’un astre bien-heureux
De cet astre besson, dont les feux amoureux
Tirent de mes poulmons le vent pour me conduire.

L’escueil qui se presente à tous coups pour destruire
L’attente du bon-heur, dont je vis langoureux,
Sont joints incessamment sous le sort rigoureux
Qui fait qu’en mon mal-heur, mon malheur je desire.

Je me veux retirer de ce cruel Neptune,
Je cognoy bien la fin de ma triste fortune,
Et toutesfois forcé j’acours pour y perir.

Helas ! la cause en est si plaisante & aymable,
Que je souhaite encor estre plus miserable,
Et pouvoir adorer l’œil qui me fait mourir.