Les filles de Loth et autres poèmes érotiques/17

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Un Remède
Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Texte établi par Bernard, Edmond Dardenne, Imprimerie de la Genèse (Sodome) (p. 85-87).
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Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Bandeau de début de chapitre
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UN REMÈDE


Pour femme, qu’un amant est une douce chose !
Surtout quand cet amant remplace un médecin,
Connaît d’un bon remède et la force et la dose,
En fait l’application, et sait guérir enfin.
Pour preuve de ce fait, écoutez une histoire :
Sur un lit de douleur Lise attendait la mort
Pendant que Jean pleurait plus qu’on ne saurait croire
Regrettant le passé et maudissant son sort ;
La raison, du chagrin, cependant prend la place,
Et le malheureux Jean court chercher le docteur
Pour renvoyer bien loin le malheur qui menace,
Et ramener chez lui la joie et le bonheur ;

L’homme de l’art arrive ; au premier examen
Il voit que s’en est fait, qu’on n’a plus de ressource ;
Il dit à notre amant : — « Attendez à demain,
Mais en médicaments, n’usez plus votre bourse. »
L’arrêt est prononcé : « Avant de nous quitter,
Prouve-moi ton amour, ô ma chère maîtresse. »
Lise entr’ouvrit les yeux désirant accepter,
Et cela voulait dire hâte-toi, le temps presse ;
De suite à son côté Jean s’étend sur le lit,
Sa vigueur grandit en ce moment suprême,
Et pour ce résultat un seul instant suffit ;
Ça n’est pas étonnant après un long carême.
Il enlace le corps, naguère si charmant,
Et l’embrasse partout, lui fait mille caresses
Et de son doigt actif il branle doucement,
Et puis avec son dard il chatouille les fesses ;
Ah ! quel enchantement, c’est bien ce qu’elle veut,
Il l’enfile à la fin. Lise en paraît saisie.
Jean la sent tressaillir à l’approche du nœud.
— « Merci, merci, mon Dieu, c’est un signe de vie. »
Ce remède nouveau fut si bien appliqué
Que, la nature aidant, il sauva la malade,
Ce fait parut à tous, étrange, inexpliqué ;
Un des voisins de Jean, un ancien camarade,
Se promit bien un jour d’en avoir le fin mot,
En homme très adroit, d’abord il interroge
Son ami guérisseur sur la chère santé
De cette aimable Lise, et il en fait l’éloge :
— « C’est un ange, dit-il, mais un ange alité. »
— « Oh ! que non, lui fit Jean, ma maîtresse est guérie,
Elle a quitté le lit depuis deux ou trois jours. »
— « Mais comment as-tu fait ? réponds-moi, je t’en prie.

— « Tu me promets, bien vrai, le secret pour toujours ?
— « Oui, je te le promets, mon ami, mais dis vite. »
— « Eh bien ! voyant ma Lise aux portes du tombeau,
Dans son endroit secret, je lui fourrai ma bite,
Tu comprends, n’est-ce pas ? je baisse le rideau. »
— « Que n’ai-je su plus tôt, oh ! Jean, mon aimé frère,
Ce moyen de guérir, je l’aurais employé,
Il ne serait pas mort, mon pauvre vieux grand-père
Et j’aurais dû beaucoup à ta bonne amitié. »


Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Vignette de fin de chapitre
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