Les Hautes Montagnes/7

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(p. 17-18).

7. Catastrophe dans les biscuits de Foudoulis.

Sur sa mule, Foudoulis avance comme un fardeau, pas comme un cavalier. De plus il est très songeur. Personne ne parle de manger, alors qu’à plusieurs reprises, l’appétit de Foudoulis a sonné midi.

Il a enfoncé la main dans sa sacoche et y a trouvé quelque chose. Il n’a ressenti une sensation si agréable qu’une seule fois où il avait trouvé des œufs dans un nid.

C’étaient les biscuits que lui avait préparés sa mère, avec la recommandation d’être raisonnable, c’est-à-dire de n’en manger que deux chaque matin.


Dès qu’il a mis la main dessus, Foudoulis a compris que leur existance serait brève.

Deux, il en a mangés. « Autant en manger deux autres ! se dit-il. Le vent est rudement frais ! » Et de quatre. Peu après, six. Maintenant, il enfoui la main dans la sacoche et caresse ceux qui restent.

« C’est quand qu’on mange ? » demanda-t-il au muletier.


M. Stéphane l’entendit, et se tournant demanda aux enfants :

« Qui est donc celui qui a faim plus que les autres et ne peut point attendre ? »

Toute la compagnie se tourna pour regarder Foudoulis ; Lui fit mine de regarder en bas en s’émerveillant de toute cette eau. Et dans un mouvement de honte, il retira sa main des biscuits. Toutefois ses pensées sont restées dans la sacoche.