CHAPITRE II.
INTÉGRATION PAR LES SÉRIES.
Définitions et lemmes divers.
20.La méthode de Cauchy, pour démontrer l’existence de l’intégrale
des équations différentielles, a été appliquée par d’autres géomètres
à la démonstration d’un grand nombre de théorèmes. Comme
cette méthode et ces théorèmes nous seront utiles dans la suite, je
suis forcé d’y consacrer un Chapitre préliminaire. Pour cette exposition,
je ferai usage d’une notation que j’ai déjà introduite
dans un autre Mémoire et qui m’évitera des longueurs et des redites.
Soient
et
deux séries développées suivant les
puissances croissantes de
et de
supposons que chacun des coefficients
de la série
soit réel et positif et plus grand en valeur absolue
que le coefficient correspondant de la série
: nous écrirons
alors

ou, s’il est nécessaire de mettre en évidence les variables par rapport
auxquelles se fait le développement,

On voit sans peine que, si
est une série qui converge
pour certaines valeurs de
et de
(représentant, par conséquent,
une fonction de
et de
holomorphe pour
), on pourra
toujours trouver deux nombres réels et positifs
et
tels que

Dans le cas où la fonction
s’annule pour
on peut écrire
![{\displaystyle {\begin{aligned}\varphi &\ll {\frac {\mathrm {M} \alpha (x+y)}{1-\alpha (x+y)}}\\[0.5ex]&\ll {\frac {\mathrm {M} \alpha (x+y)[1+\alpha (x+y)]}{1-\alpha (x+y)}}\\\end{aligned}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/30bb72d59dba88a1233dc7c000c4fab8942b4bb4)
Supposons que
outre les arguments
et
par rapport auxquels
on la suppose développée, dépende en outre d’une autre variable
les nombres
et
seront des fonctions généralement
continues de
si ces deux nombres ne s’annulent pour aucune des
valeurs de
envisagées, on pourra leur assigner une limite inférieure ;
on pourra donc donner à
et
des valeurs constantes assez
grandes pour que les inégalités précédentes subsistent.
21.Le calcul des inégalités définies dans le numéro précédent
repose sur les principes suivants, que je me borne à énoncer sans
démonstration, à cause de leur évidence :
io Si la série
converge, il en sera de même de la série
toutes
les fois qu’on aura

2o On peut additionner un nombre quelconque d’inégalités de même sens

3o Si l’on a un nombre infini d’inégalités de même sens,

on pourra écrire, en introduisant un argument nouveau,

4o On peut multiplier deux inégalités de même sens.
5o Si l’on a

et, d’autre part,

on pourra, dans l’inégalité (1), à la place de
substituer
dans le premier membre
et dans le second
membre
On pourra donc écrire
![{\displaystyle {\begin{array}{c}\varphi [f_{1}(x,y),\,f_{2}(x,y),\dots ,f_{n}(x,y)]\ll \psi [\theta _{1}(x,y),\,\theta _{2}(x,y),\dots ,\theta _{n}(x,y)]\\(\mathrm {arg.} \;x,y).\\\end{array}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/a4f494b2da9f9349c472233fae4db833d583a6bf)
6o Il est permis de différentier l’inégalité
(1)
|
|
|
par rapport à l’un des deux arguments
et 
7o Il est permis d’intégrer une inégalité ; mais cela peut s’entendre
de deux manières ; on peut d’abord intégrer l’inégalité (1)
par rapport à l’un des deux arguments
et
en prenant 0 comme limite inférieure d’intégration.
On trouve alors

Il va sans dire que, dans le calcul des intégrales,
doit momentanément
être regardée comme une constante.
8o Mais il peut arriver également que les fonctions
et
dépendent
non seulement des deux arguments
et
mais d’une autre
variable
sans qu’on la regarde comme développée suivant les
puissances de cette variable.
Supposons que l’inégalité (1) soit vraie pour toutes les valeurs
de
comprises entre
et
on pourra intégrer cette inégalité par
rapport à
en regardant
et
comme des constantes, et écrire

pourvu, bien entendu, que les limites d’intégration soient comprises
entre
et 
22.Considérons une fonction

développée suivant les puissances de
et de
Il arrivera souvent
que
et
dépendront d’un certain paramètre
et qu’on pourra les développer suivant les puissances de ce paramètre. Écrivons donc
(1)
|
|
|
Supposons que, dans la fonction
on substitue à la place de
et de
leurs développements (1) ; alors
deviendra une fonction
de
de
ad inf. ;
et de
ad
inf. ; de plus elle pourra être développée suivant les puissances de
de sorte qu’on aura

On voit aisément que
ne dépend que de
et
de
et
et, en général,
de
Supposons maintenant que l’on ait

Dans
substituons, à la place de
et de
leurs développements
(1), de sorte que l’on ait

On voit aisément qu’il vient

On s’en rend compte en appliquant le cinquième principe du
numéro précédent, ce qui montre que

Nous conviendrons d’écrire, pour abréger,
au lieu de
Théorème de Cauchy.
23.Le théorème de Cauchy se trouve aujourd’hui dans tous les
Traités classiques ; aussi me bornerais-je à l’énoncer sans démonstration si je ne me proposais de le compléter en quelques points.
Considérons les équations différentielles
(1)
|
|
|
Je suppose que les fonctions
et
sont développées suivant les
puissances croissantes de la variable indépendante
des deux
fonctions inconnues
et
et d’un paramètre arbitraire
En supposant que la variable indépendante
n’entre pas dans
les seconds membres des équations (1), je ne diminue pas la généralité,
car un système d’ordre
où la variable indépendante entre
explicitement, peut toujours être remplacé par un système d’ordre
où cette variable indépendante n’entre pas.
Soient, en effet, par exemple,
![{\displaystyle {\begin{aligned}{\frac {dx}{dt}}&=\varphi (x,y,t),\\[0.5ex]{\frac {dy}{dt}}&=\psi (x,y,t)\,:\end{aligned}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/80c9182ee7f5fe20127a26005f0e6962253d4584)
il est manifeste que ces deux équations peuvent être remplacées
par les trois suivantes
![{\displaystyle {\begin{aligned}{\frac {dx}{dt}}&=\varphi (x,y,z),\\[0.5ex]{\frac {dy}{dt}}&=\psi (x,y,z),\\[0.5ex]{\frac {dz}{dt}}&=1.\end{aligned}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/b068d9cd68693bfd413d8da31c62640fe3912cfb)
Je me propose de démontrer qu’il existe trois séries convergentes
développées suivant les puissances de
de
de
qui satisfont
aux équations (1), quand on les y substitue à la place de
de
et de
et qui se réduisent respectivement à
à
et à
pour
Ainsi, au lieu de développer seulement, comme le faisait Cauchy,
par rapport à la variable indépendante
je développe en outre par
rapport au paramètre
et par rapport aux valeurs initiales
Mais je dois auparavant démontrer deux nouveaux lemmes.
24.Soient
(1)
|
|
|
deux équations différentielles, où
et
sont des séries ordonnées,
suivant les puissances des fonctions inconnues
et
de la variable
et d’un paramètre arbitraire 
Il est aisé de vérifier qu’il existe deux séries
(2)
|
|
|
ordonnées selon les puissances de
et de
s’annulant avec
et
qui, substituées dans les équations (1) à la place de
et de
d’après les règles ordinaires du calcul, satisfont formellement à
ces équations.
En cherchant à déterminer les coefficients de ces séries
et
par la méthode des coefficients indéterminés, on trouve qu’un coefficient
quelconque de
(ou de
) est un polynôme entier à coefficients
positifs par rapport aux divers coefficients de
et de
Considérons donc d’autres équations de même forme que (1)
(1 bis)
|
|
|
et qui soient telles que

si les séries
(2 bis)
|
|
|
sont ordonnées suivant les puissances de
et de
s’annulent
avec
et satisfont formellement aux équations (1 bis) quand on les
substitue à la place de
et de
il est permis de conclure que

25.Reprenons les équations (1) du numéro précédent ; supposons
que
et
soient développables suivant les puissances de
et
pour toutes les valeurs de
comprises entre 0 et
)
[nous conviendrons de ne considérer que les valeurs de
comprises
entre ces deux limites]. Je ne suppose pas d’ailleurs que
et
soient développables suivant les puissances de
Il existera alors des séries

qui seront ordonnées suivant les puissances de
(le coefficient
d’une puissance quelconque de
étant une fonction de
qui peut
ne pas être développable suivant les puissances de
) qui s’annuleront
et qui satisferont formellement aux équations (1).
Comment peut-on déterminer les coefficients des deux séries
et
?
Soient
le coefficient de
dans
et
celui de
dans
On trouve alors, pour déterminer
et
les équations suivantes
![{\displaystyle {\begin{aligned}{\frac {dx_{0}}{dt}}&=\varphi (x_{0},y_{0},t_{0},0),&{\frac {dy_{0}}{dt}}&=\psi (x_{0},y_{0},t,0),\\[0.5ex]{\frac {dx_{1}}{dt}}&={\frac {d\varphi }{dx_{0}}}x_{1}+{\frac {d\varphi }{dy_{0}}}y_{1}+\mathrm {X} _{1},&{\frac {dy_{1}}{dt}}&={\frac {d\psi }{dx_{0}}}x_{1}+{\frac {d\psi }{dy_{0}}}y_{1}+\mathrm {Y} _{1},\\[0.5ex].\dots &\dots \dots \dots \dots \dots \dots \dots \dots ,&.\dots &\dots \dots \dots \dots \dots \dots \dots \dots ,\\{\frac {dx_{m}}{dt}}&={\frac {d\varphi }{dx_{0}}}x_{m}+{\frac {d\varphi }{dy_{0}}}y_{m}+\mathrm {X} _{m}\,;&{\frac {dy_{m}}{dt}}&={\frac {d\psi }{dx_{0}}}x_{m}+{\frac {d\psi }{dy_{0}}}y_{m}+\mathrm {Y} _{m}.\end{aligned}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/42cd9334a8bddbfd8fe62ee1266a3e3227a9bf1e)
et
étant développées suivant les puissances de

et dépendant, d’autre part, de
et de 
D’ailleurs, dans
et
doivent être remplacés
par
et 0.
Soient maintenant des équations
(1 bis)
|
|
|
telles que

mais non

Soient

les séries ordonnées suivant les puissances de
et s’annulant avec
qui satisfont formellement aux équations (1 bis).
Il viendra

À l’origine des temps, on aura

et d’ailleurs
(2)
|
|
|
d’où
(3)
|
|
|
et
pour les petites valeurs positives de
sont donc positifs
et plus grands en valeur absolue que
et 
J’écris donc
(4)
|
|
|
Les inégalités (4) ne pourraient cesser d’être satisfaites sans que
les inégalités (3) cessassent les premières de l’être. Mais il ne pourra
en être ainsi ; car les inégalités (4), jointes aux inégalités (2), entraînent
les inégalités (3) comme conséquences. Donc les inégalités
(4) subsisteront toutes les fois que

Je suppose qu’on ait démontré de même que
(5)
|
|
|
et je me propose de démontrer que

En effet, on conclut des inégalités (5) que
![{\displaystyle {\begin{aligned}\left|{\frac {d\varphi }{dx_{0}}}\right|&<{\frac {d\varphi '}{dx'_{0}}},&\left|{\frac {d\varphi }{dy_{0}}}\right|&<{\frac {d\varphi '}{dy'_{0}}},&\left|{\frac {d\psi }{dy_{0}}}\right|&<{\frac {d\psi '}{dy'_{0}}},&\left|{\frac {d\psi }{dx_{0}}}\right|&<{\frac {d\psi '}{dx'_{0}}},\\[0.75ex]&&\left|\mathrm {X} _{m}\right|&<\mathrm {X} '_{m},&\left|\mathrm {Y} _{m}\right|&<\mathrm {Y} '_{m}.&\end{aligned}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/1303594481a74858ba254467422bf349f421556f)
Nous devons donc conclure que les inégalités

entraînent les suivantes :

Un raisonnement tout semblable à celui qui précède montrerait
ensuite que l’on a

Ces inégalités peuvent d’ailleurs s’écrire

mais non

26.Reprenons les équations (1) du no 23.
(1)
|
|
|
Ces équations sont satisfaites formellement par certaines séries
(3)
|
|
|
développées suivant les puissances croissantes de
et se réduisant respectivement à
et
pour 
Pour démontrer la convergence de ces séries, comparons-les
aux séries obtenues en partant d’équations différentes.
On peut toujours trouver trois nombres réels positifs
et
tels qu’en posant
(1)
|
|
|
on ait

Envisageons les équations
(2 bis)
|
|
|
qui peuvent aussi s’écrire
(3 bis)
|
|
|
On peut satisfaire à ces équations par des séries analogues aux
séries (3), ordonnées comme elles suivant les puissances de
et
et se réduisant comme elles à
pour
Les principes du no 24 montrent que les séries (3) convergeront
toutes les fois que les séries (3 bis) convergeront elles-mêmes.
Or les équations (2 bis) s’intègrent aisément, et l’on trouve que
les équations (3 bis), qui en sont les intégrales, peuvent s’écrire

où nous avons posé, pour abréger,

Ces séries, développées suivant les puissances de
convergent pourvu que

soient assez petits.
Il en sera donc de même des séries (3).
C.Q.F.D.
Extension du théorème de Cauchy.
27.Les considérations développées au no 26 montrent la possibilité
de développer les solutions d’une équation différentielle,
suivant les puissances d’un paramètre arbitraire
mais seulement
pour les valeurs de la variable indépendante
dont le module
est assez petit. Nous allons chercher maintenant à nous affranchir
de cette restriction.
Considérons les équations suivantes
(1)
|
|
|
Je suppose donc de nouveau que la variable
entre explicitement dans les équations.
Soient

celle des solutions des équations (1) qui est telle que les valeurs
initiales de
et de
pour
soient nulles.
Je suppose que, pour toutes les valeurs de
comprises entre 0
et
les deux fonctions
et
puissent se développer suivant les
puissances de

(les coefficients des développements étant des fonctions d’ailleurs
quelconques de
).
Cette condition peut s’énoncer d’une autre manière : lorsque
pour un certain système de valeurs de
et
l’une des fonctions
et
cesse d’être holomorphe, on dit que ce système de
valeurs correspond à un point singulier des équations (1). Par conséquent,
nous pouvons énoncer la condition qui précède en disant, dans un langage assez incorrect, mais commode, que la solution
particulière

ne va passer par aucun point singulier.
Je dis que, si cette condition est remplie,
pourront,
pour toutes les valeurs de
comprises entre 0 et
être
développées suivant des puissances de
(je dis de
et non pas de
et de
), pourvu que
soit assez petit.
J’observe d’abord que l’on peut, sans restreindre la généralité,
supposer que les fonctions
et
s’annulent identiquement quand
on y fait

ou, ce qui revient au même, que l’on a identiquement

Si, en effet, cela n’était pas, on changerait de variables en
posant

et l’on serait ramené au cas que nous venons d’énoncer ; car les
équations transformées admettraient comme solution, pour 

Faisons donc cette hypothèse ; les fonctions
et
seront développables
suivant les puissances de
et
mais je ne les suppose
pas développées suivant les puissances de
Nous pourrons trouver des séries (3) développées suivant les
puissances de
et qui, substituées à la place de
et de
satisferont
formellement aux équations (1). De plus, ces séries s’annuleront pour

Pour démontrer la convergence de ces séries, formons des équations
analogues aux équations (2 bis) du no 26.
Les fonctions
et
sont développables suivant les puissances
de
et
pourvu que

Quand
variera de 0 à
les rayons de convergence de ces
développements varieront également ; mais on pourra leur assigner
une limite inférieure. On pourra donc, d’après le no 20, trouver
deux nombres positifs
et
tels que, pour toutes les valeurs de
comprises entre 0 et
on ait

en posant
![{\displaystyle \varphi '=\psi '={\frac {\mathrm {M} (x+y+\mu )[1+\alpha (x+y+\mu )]}{1-\alpha (x+y+\mu )}}\cdot }](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/9c2c3f9bdf2da86861c55ccfa02919a77d6ea9f7)
Formons alors les équations
(2 bis)
|
|
|
Nous pouvons satisfaire à ces équations par des séries (3 bis)
de même forme que les séries (3), et qui satisfont formellement à
ces équations.
D’après le no 25, les séries (3) convergeront pourvu que les
séries (3 bis) convergent.
Or, si nous posons

nos équations donnent

et

ou

d’où, puisque
pour 

On vérifiera sans peine que
et, par conséquent,
et
peuvent
se développer suivant les puissances de
et que le développement
converge pour toutes les valeurs de
pourvu que
soit suffisamment petit ; on peut en conclure que les séries (3 bis) et les séries
(3) convergent.
C.Q.F.D.
Applications au Problème des trois Corps.
28.Les résultats du numéro précédent subsistent évidemment
quand, au lieu d’un seul paramètre arbitraire
on en a plusieurs.
Voici l’usage que nous allons faire de ce résultat : nous n’avons,
dans le no 27, envisagé que la solution particulière pour laquelle
les valeurs initiales de
et de
sont nulles.
Supposons que nous considérions la solution particulière pour
laquelle ces valeurs initiales sont
et
et que nous nous proposions
de développer cette solution suivant les puissances de
et
Mais nous pouvons encore aller plus loin : reprenons les
équations (1) du numéro précédent, et envisageons la solution
particulière telle que

pour
cherchons ensuite à développer les valeurs de
et de
pour
suivant les puissances de
et 
Posons ensuite

les équations (1) deviendront
![{\displaystyle {\begin{aligned}{\frac {dx'}{dt'}}&={\frac {t_{0}}{t_{0}+\tau }}\varphi \left(x'+x_{0},\,y'+y_{0},\,t'{\frac {t_{0}+\tau }{t_{0}}},\,\mu \right),\\[0.5ex]{\frac {dy'}{dt'}}&={\frac {t_{0}}{t_{0}+\tau }}\psi \left(x'+x_{0},\,y'+y_{0},\,t'{\frac {t_{0}+\tau }{t_{0}}},\,\mu \right)\end{aligned}}}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/447c2dcdf27ec71a1e635cce3082f71b192ded0b)
Nous pourrons y regarder
et
comme les variables et
comme quatre paramètres arbitraires.
La solution particulière que nous envisageons est telle que,
pour
on a

et, par conséquent,

Nous avons, d’ailleurs, à calculer les valeurs de
et de
pour
c’est-à-dire pour 
Nous retombons donc sur le cas étudié au numéro précédent, et
nous voyons que
et
sont développables suivant les puissances
de
et
pourvu que les modules de ces quantités soient
assez petits. Il y a à cela une seule condition, c’est que la solution
particulière, pour laquelle les valeurs initiales de
et de
sont
nulles, et dans laquelle on suppose de plus
ne passe par
aucun point singulier.
Appliquons cela aux équations du no 13

où

et où
ne dépend pas des 
sera une fonction des
et des
qui ne cessera d’être holomorphe
qu’en certains points singuliers. Il pourra se faire que, si
l’on donne aux
les valeurs suivantes

la fonction
reste holomorphe pour toutes les valeurs des 
Imaginons alors que l’on se propose le problème suivant :
Envisageant la solution particulière, telle que, pour
on ait

et considérant en particulier les valeurs des variables pour

développer ces valeurs suivant les puissances de
de
des
et
des 
Ce développement sera possible ; en effet, si l’on fait à la fois

la solution particulière envisagée se réduit à

(où
est la valeur de
pour
), et, d’après ce que
nous venons de supposer, cette solution ne passe par aucun point singulier.
Voyons ce qui arrive dans le cas particulier du Problème des
trois Corps. La fonction
ne peut cesser d’être holomorphe que si
deux des trois corps viennent à se choquer. La solution particulière
que nous considérons représente, dans le cas de
l’ensemble
de deux ellipses képlériennes décrites par les deux petites
masses sous l’attraction d’une masse égale à 1 placée à l’origine.
Pour qu’un choc puisse se produire, il faudrait que ces deux
ellipses se coupassent ; or c’est ce qui n’arrive jamais dans les applications
astronomiques.
Nous arrivons donc à cette conclusion :
Dans le Problème des trois Corps, nous définirons la situation
du système par les douze variables définies au no 11.
On se donne les valeurs
de ces variables pour
et l’on demande quelles seront les valeurs de ces mêmes
variables à l’époque
Nous venons de voir que ces valeurs sont développables suivant
les puissances des masses, des
des
et de
Il n’y a qu’un cas d’exception, qui est le suivant : supposons que,
pour
les valeurs initiales des variables soient
et
et
que, les masses étant supposées nulles, le mouvement se continue
ensuite d’après les lois de Képler, si, dans ces conditions, un
choc se produisait avant l’époque
ce que nous venons de dire
ne serait plus vrai.
On pourrait calculer de la sorte une limite inférieure du temps
pendant lequel il est permis de développer les coordonnées des
planètes suivant les puissances des masses ; mais la limite ainsi
obtenue serait beaucoup trop éloignée de la limite précise pour
que ce calcul présentât de l’intérêt.
Emploi des séries trigonométriques.
29.Les séries de puissances ne sont pas les seules qui puissent
servir à l’intégration des équations différentielles ; on se sert
également des séries trigonométriques. Je veux en dire ici quelques mots avant d’aborder les équations aux dérivées partielles.
On sait qu’une fonction de
périodique et de période 2π peut
se développer en une série de la forme suivante

J’ai montré dans le Bulletin astronomique (novembre 1886)
que, si la fonction
est finie et continue, ainsi que ses
premières dérivées, et si sa
ième dérivée est finie, mais peut
devenir discontinue en un nombre limité de points, on peut
trouver un nombre positif
tel que l’on ait, quelque grand que
soit

Si
est une fonction analytique, elle sera finie et continue
ainsi que toutes ses dérivées. On pourra donc trouver un nombre
tel que

Il résulte de là que la série

converge et, par conséquent, que la série (1) est absolument et
uniformément convergente.
Cela posé, considérons un système d’équations différentielles
linéaires
(2)
|
|
|
Les
coefficients
sont des fonctions de
périodiques et de
période 2π.
Les équations (2) ne changent donc pas quand on change
en
Cela posé, soient
(3)
|
|
|
solutions, linéairement indépendantes, des équations (2).
Les équations ne changent pas quand on change
en
et les
solutions deviendront

Elles devront donc être des combinaisons linéaires des
solutions
(3), de sorte qu’on aura
(4)
|
|
|
les
étant des coefficients constants.
On aura d’ailleurs de même (avec les mêmes coefficients)

Cela posé, formons l’équation en
(5)
|
|
|
Soit
l’une des racines de cette équation. D’après la théorie
des substitutions linéaires, il existera toujours
coefficients constants

tels que si l’on pose

et de même

on ait

et de même

Posons

il viendra

Cette équation exprime que

est une fonction périodique que nous pourrons développer en une
série trigonométrique

Si les fonctions périodiques
sont analytiques, il en sera
de même des solutions des équations différentielles (2) et de
La série
sera donc absolument et uniformément
convergente.
De même

sera une fonction périodique que l’on pourra représenter par une
série trigonométrique

Nous avons donc une solution particulière des équations (2)
qui s’écrit
(6)
|
|
|
À chaque racine de l’équation (5) correspond une solution de
la forme (6).
Si l’équation (5) a toutes ses racines distinctes, nous aurons
solutions de cette forme linéairement indépendantes, et la solution générale s’écrira
(7)
|
|
|
Les
sont des constantes d’intégration, les
sont des constantes
et les
sont des séries trigonométriques absolument et uniformément convergentes.
Voyons maintenant ce qui arrive quand l’équation (5) a une racine
double, par exemple quand
Reprenons la formule (7), faisons-y

et faisons-y tendre

vers

Il vient
![{\displaystyle x_{1}=e^{\alpha _{1}t}\left[\mathrm {C} _{1}\lambda _{1,1}(t)+\mathrm {C} _{2}e^{(\alpha _{2}-\alpha _{1})t}\lambda _{2,1}(t)\right]}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/272a22e89663cce9cf4dd52af3fb060a5d8a4f04)
ou, en posant

il viendra
![{\displaystyle x_{1}=e^{\alpha _{1}t}\left[\mathrm {C} '_{1}\lambda _{1,1}(t)+\mathrm {C} '_{2}{\frac {e^{(\alpha _{2}-\alpha _{1})t}\lambda _{2,1}(t)-\lambda _{1,1}(t)}{\alpha _{2}-\alpha _{1}}}\right]\cdot }](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/1ed1314592cc90f6a8de69dd19d835e3f93cdf24)
Il est clair que la différence

s’annulera pour
Nous pourrons donc poser

Il vient ainsi
![{\displaystyle x_{1}=e^{\alpha _{1}t}\left[\mathrm {C} '_{1}\lambda _{1,1}+\mathrm {C} '_{2}\lambda _{1,1}{\frac {e^{(\alpha _{2}-\alpha _{1})t}-1}{\alpha _{2}-\alpha _{1}}}+\mathrm {C} '_{2}\lambda '(t)e^{(\alpha _{2}-\alpha _{1})t}\right],}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/af6fea7ffd800a6518ed563e7332842749f7cbf2)
et à la limite (pour
),
![{\displaystyle x_{1}=\mathrm {C} _{1}e^{\alpha _{1}t}\lambda _{1,1}+\mathrm {C} '_{2}e^{\alpha _{1}t}\left[t\lambda _{1,1}+\lim \lambda '(t)\right].}](https://wikimedia.org/api/rest_v1/media/math/render/svg/0461342613e7a92ec8b54c8eff55ccfac0b50a88)
On verrait que la limite
pour
est encore une série
trigonométrique absolument et uniformément convergente.
Ainsi l’effet de la présence d’une racine double dans l’équation
(5) a été d’introduire dans la solution des termes de la forme suivante
étant une série trigonométrique.
On verrait sans peine qu’une racine triple introduirait des
termes de la forme

et ainsi de suite.
Je n’insiste pas sur tous ces points de détail. Ces résultats sont
bien connus par les travaux de MM. Floquet, Callandreau, Bruns,
Slieltjes, et, si j’ai donné ici la démonstration in extenso pour le
cas général, c’est que son extrême simplicité me permettait de le
faire en quelques mots.
Fonctions implicites.
30.Si l’on a
quantités
entre lesquelles ont lieu
relations
(7)
|
|
|
si les
sont développables suivant les puissances des
et des
et
s’annulent avec ces
variables ;
Si enfin le déterminant fonctionnel des
par rapport aux
n’est
pas nul quand les
et les
s’annulent à la fois ;
On pourra tirer des équations (7) les
inconnues
sous la forme
des séries développées suivant les puissances de
Considérons, en effet,
comme la seule variable indépendante,
comme des paramètres arbitraires : nous pourrons
remplacer les équations (7) par les
équations différentielles

Nous sommes ainsi ramenés au cas dont nous venons de nous
occuper.
En particulier, si
est une fonction développable
suivant les puissances de
et des
si pour

on a

et si

est défini par l’égalité

sera développable suivant les puissances des 
31.Ce résultat peut s’énoncer d’une autre manière ; considérons
en effet une équation algébrique quelconque

Si, pour une certaine valeur
de
s’annule sans que sa
dérivée s’annule, on dit que
est une racine simple de l’équation ;
c’est au contraire une racine multiple d’ordre
si
s’annule, ainsi
que ses
premières dérivées.
De même, si l’on a un système quelconque d’équations algébriques,
trois par exemple, à savoir

on dit que

est une solution simple de ce système si pour ces valeurs
s’annulent sans que leur jacobien ou déterminant fonctionnel s’annule.
On peut conserver la même dénomination quand
et
au
lieu d’être des polynômes entiers en
sont des fonctions
holomorphes en
Le résultat du numéro précédent peut alors s’énoncer comme il suit : si l’on a
équations (où les inconnues sont
)

dont les premiers membres sont holomorphes, si, pour

le système de valeurs

est une solution simple des équations, les
peuvent se développer
suivant les puissances croissantes des
Si donc on donne aux
des valeurs suffisamment petites, nos équations admettront
encore une solution réelle.
Points singuliers algébriques.
32.Considérons une équation
(1)
|
|
|
et supposons que, pour
s’annule ainsi que ses
premières dérivées par rapport à
Alors, pour
la valeur 0 de
est une solution d’ordre
de
l’équation.
On démontre qu’il existe
développements convergents de
suivant les puissances positives et fractionnaires de
s’annulant
avec
et satisfaisant à l’équation (voir les travaux classiques de
M. Puiseux sur les équations algébriques).
Mais ces
développements convergents se répartissent en
groupes de la manière suivante.
Soit
(2)
|
|
|
un de ces développements, et soit
une racine
ième de l’unité.
Le développement

satisfera également à l’équation (1). On pourra donc déduire du
développement (2)
autres développements qui formeront
avec lui un groupe ; je dirai que ce groupe est d’ordre 
La somme des ordres de tous les groupes est manifestement égale
à
Supposons qu’il y ait
groupes d’ordre
la somme de leurs
ordres sera
et l’on aura

Les coefficients des
développements appartenant à des
groupes d’ordre
seront donnés par des équations algébriques
d’ordre
Si
est impair, ces équations auront au moins une racine
réelle et un des développements au moins aura ses coefficients
réels ; comme de plus
est impair, si
est impair, la valeur
correspondante de
sera encore réelle.
Mais, si
est impair, l’une au moins des quantités
est impaire ;
l’une au moins des valeurs de
doit donc être réelle.
Si donc
est impair, l’équation (1) admettra encore au moins
une solution réelle pour les petites valeurs de
J’ajouterai que les nombres de solutions réelles pour les petites
valeurs négatives de
sont tous deux de même parité que
j’entends
parler des solutions réelles qui s’annulent avec
Élimination.
33.Considérons maintenant une équation
(1)
|
|
|
et imaginons que, quand
et les
s’annulent,
s’annule ainsi que
ses
premières dérivées par rapport à
sans que la dérivée
ième s’annule.
Au début de ma Thèse inaugurale sur les fonctions définies par
les équations aux dérivées partielles (Paris, Gauthier-Villars, 1879), j’ai démontré qu’une pareille équation peut être transformée en
une autre de la forme suivante

où
est un polynôme de degré
en
où le coefficient de
est égal à 1, et où les autres coefficients sont holomorphes par
rapport aux 
Si l’on suppose
cette équation
se réduit à

fonction holomorphe des

et l’on retombe sur le théorème du no 30.
J’ai démontré également dans cette même Thèse (lemme IV, p. 14) que :
Si
sont
fonctions holomorphes en
si ces fonctions s’annulent quand on annule
tous les
et tous les
si les équations

restent distinctes quand on annule tous les
si enfin on définit
les
en fonction des
par les équations
(2)
|
|
|
les
fonctions ainsi définies sont algébroïdes ; ce qui veut dire,
dans le langage de la Thèse citée, que les équations (2) peuvent être
remplacées par
autres équations

de même forme, mais dont les premiers membres sont des polynômes
entiers par rapport aux 
Cela posé, soient deux équations simultanées
(3)
|
|
|
définissant
et
en fonction de
je suppose que les premiers
membres soient holomorphes en
et
et s’annulent avec ces
trois variables.
De deux choses l’une, ou bien, quand on annulera
les deux équations resteront distinctes ; on pourra alors, d’après ce que nous
venons de voir, remplacer ces deux équations par deux autres
équivalentes

dont les premiers membres seront des polynômes entiers en
et
on peut alors, entre ces deux équations devenues algébriques,
par rapport aux deux inconnues
et
éliminer
par exemple, et
arriver à une équation unique

ou bien, quand on annulera
les deux équations (3) cesseront
d’être distinctes.
Mais alors deux cas pourront se présenter.
Ou bien on pourra trouver un nombre
tel que les équations
(3) restent distinctes quand on fera
Alors, si nous posons
les équations restent distinctes
pour
et l’on retombe sur le cas précédent ; on peut
éliminer
entre les deux équations (3) et les réduire à une équation
unique entre
et
ou, ce qui revient au même, entre
et
Ou bien on ne pourra pas trouver un pareil nombre
mais cela
ne peut arriver que si les équations (3) ne sont pas distinctes ;
sauf ce cas exceptionnel, l’élimination sera donc toujours possible.
Plus généralement, soient
(4)
|
|
|
équations dont les premiers membres soient holomorphes et qui
définissent les
en fonctions de
si ces équations sont distinctes,
on pourra toujours éliminer
entre ces
équations
et les ramener à une équation unique de même forme
(5)
|
|
|
Je suppose que les équations (4) soient encore distinctes pour
et, par conséquent, que
ne soit pas divisible par
Je suppose que
s’annulent avec les
et avec
de sorte que
(6)
|
|
|
est une solution du système (4) pour
et que
est une
solution de l’équation (5).
Si
est une solution d’ordre
de l’équation (5), je dirai
également que la solution (6) est une solution d’ordre
du système (4).
Si la solution est d’ordre impair, nous pourrons affirmer que l’équation
(5) et, par conséquent, le système (4) admettent encore des
solutions réelles pour les petites valeurs de
Théorème sur les maxima.
34.Soit
une fonction quelconque holomorphe
par rapport aux
on sait qu’on trouvera tous les maxima de cette
fonction en résolvant le système
(1)
|
|
|
mais on sait également que toutes les solutions de ce système ne
correspondent pas à des maxima.
Je dis qu’une condition nécessaire, mais non suffisante bien entendu,
pour qu’une solution puisse correspondre à un maximum
de
c’est que cette solution soit d’ordre impair.
La chose est évidente si l’on n’a qu’une seule variable
et une
seule équation

On sait, en effet, qu’il ne peut y avoir de maximum si la première
dérivée de
qui ne s’annule pas n’est pas d’ordre pair.
Étendons le même résultat au cas général et, pour fixer les idées,
considérons le cas de deux variables seulement
et
Regardons
et
comme les coordonnées d’un point dans un plan ; nous
pouvons toujours supposer que l’on ait pris pour origine le point qui correspond au maximum, de façon que ce maximum ait lieu pour

On pourra alors décrire autour de l’origine une courbe fermée
très petite, et telle qu’en tous ces points on ait

Mais il y a plus : nous pouvons supposer que cette courbe ait
pour équation

étant une constante très petite, et qu’à l’intérieur de cette courbe
fermée
on ait
par conséquent, quand on franchira la courbe
en allant de l’extérieur
à l’intérieur,
ira en augmentant.
Ce qu’il s’agit d’établir, c’est que

est une solution d’ordre impair du système

mais cela revient à dire ce qui suit : soit

une fonction de
et de
qui se réduise à
pour 
Le système
(1)
|
|
|
a, pour

une solution multiple qui est

mais on peut toujours choisir la fonction
[qui ne nous
est donnée que pour
et qui reste arbitraire pour les autres
valeurs de
], de telle façon que, pour les valeurs de
différentes de zéro, ce même système n’ait plus que des solutions simples. Eh
bien, ce qu’il s’agit d’établir, c’est que, si
est assez petit, il y a,
dans l’intérieur de la courbe
un nombre impair de ces solutions
simples.
Dans mon Mémoire Sur les courbes définies par les équations différentielles
[IVe Partie, Chap. XVIII (Journal de Liouville,
4e série, t. II, p. 177)], j’ai eu l’occasion d’étudier la distribution
de points singuliers d’un système d’équations différentielles
et de définir pour cela l’indice kroneckérien d’une courbe fermée
ou d’une surface fermée par rapport à ce système d’équations différentielles.
Le système que nous aurons à considérer ici est le suivant
(2)
|
|
|
et, plus généralement,

Les points singuliers du système (2) seront les solutions du système (1).
Nous aurons à calculer l’indice kroneckérien de la courbe fermée
par rapport au système (2). On peut vérifier qu’il est égal
à 1 pour
et l’on en conclura qu’il sera encore égal à 1 pour les
petites valeurs de
puisqu’il ne peut varier que si une des solutions
du système (1) vient à franchir cette courbe
Le nombre des points singuliers positifs du système (2), situés
à l’intérieur de
est donc égal au nombre des points singuliers
négatifs plus un.
Le nombre total des points singuliers, c’est-à-dire le nombre
total des solutions du système (1) supposées simples, situées à l’intérieur
de
est donc impair.
C.Q.F.D.
Ce raisonnement s’applique sans changement au cas où il y a
plus de deux variables.
Nouvelles définitions.
35.Je ne parlerai pas pour le moment, afin de pas trop allonger
ces préliminaires, de l’application des méthodes de Cauchy aux
équations aux dérivées partielles, bien que je me réserve de revenir
plus tard sur cette question.
Je terminerai ce Chapitre en donnant une nouvelle extension
à la notation
du no 20.
Soient 