Les moteurs à gaz/Moteur Bénier

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L. Boulanger (Le livre pour tous no 95p. 31).

MOTEUR BÉNIER

Le moteur Bénier, dont on parle beaucoup depuis quelque temps, a presque toutes les qualités du précédent sans en avoir les inconvénients : poids relativement considérable pour un moteur domestique, et nécessité de chauffer avant la mise en marche.

Il consomme aussi peu de gaz. Ce qui est une considération.

Sa forme est à peu près celle d’une boîte sur laquelle le tiroir et le piston forment de légères saillies. Le volant, le petit balancier, les tiges et la manivelle sont placés sur le couvercle de cette boîte.

Quant au principe c’est toujours le même : le mouvement du piston déterminé par l’explosion du gaz. Seulement l’application diffère. Ainsi la course du piston est très réduite, ce qui permet de brûler moins de gaz et échauffe moins les pièces. Il n’est donc pas nécessaire d’établir de conduite d’eau pour le refroidissement du cylindre. Quelques litres d’eau versés dans la boîte qui entoure le tiroir et le piston sont très suffisants pour plusieurs jours.

Cette machine, pourtant toute moderne, a adopté le balancier des anciens constructeurs, mais elle a si peu de développement que cela n’a pas d’inconvénients. On en jugera par ces chiffres. Un moteur d’un kilogrammètre, suffisant pour actionner une machine à coudre, pèse 25 kilogrammes, un modèle de la force d’un cheval pèse 400 kilogrammes.

Ce n’est guère qu’à cette dimension que l’économie de gaz devient sensible ; car la machine ne consomme que 1 200 litres à l’heure, moins que le moteur Bisschop, à qui il en faut 1 850 litres mais plus que le moteur Otto qui n’en brûle que 1 000 litres.

Pour cette force, du reste, le moteur Otto conserve la supériorité, et les machines de M. Bénier ne sont appelées à réussir que pour les forces minimes. C’est là que le champ est le plus vaste, du reste, et quelque succès qu’elles obtiennent il restera encore de la place pour les machines rivales.