Les noms indiens de mon pays/KABONGA-LILLOET

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Texte établi par Rayonnement (1p. 51-69).

KABONGA — CABONGA

Est le nom abrégé d’un lac et d’un barrage qui réunit trois lacs : Rapides, Barrière et Kakibongang. (Voyez KAKIBONGA).

KA ICPABISKAK
Ka icpabiskak (rocher haut, élevé) Cris.
Racines : icpaw : haut ; abisk : pierre, rocher.

C’est le nom d’une rivière remarquable par les rochers élevés qui l’encerclent. Elle se déverse dans la Miskiskan ; elle est sinueuse et presque sans rapides, ce qui est rare chez les rivières de la province de Québec. À l’embouchure de cette rivière, j’arrivai un soir vers minuit. Il pleuvait, mais nous sommes parvenus à faire du feu et nous avons mangé. Certains incidents de notre vie ne s’oublient pas.

KAKABEKA (FALLS)
Kakabeka pour Kakabika (rocher à pic coupé à angle droit) Algonquin, otcipwe.
Racines : kakakisi : être carré ; abik : roc, pierre. Kakabikedjiwan : cascades.

Kakabeka est le nom d’un village sur le bord de la rivière Kaministiquia, à 16 milles de Fort William. Près du village, desservi par le Canadien National, se trouvent les chutes qui ont donné leur nom à l’endroit. Elles sont hautes de 130 pieds.

Mgr BARAGA, A Dictionary of the Otchipwe Language.
J.-A. Cuoq, P.S.S., Lexique de la langue algonquine.

KAKAWIS

Kakawis (place où il y a beaucoup de baies, champs de bleuets, de fraises, etc.)

Kakawis, au diocèse de Victoria en Colombie, est une résidence des pères Oblats qui desservent en outre les missions de Ucluclet, Barnsfield, Clo-oose, Ahousat et six autres postes.

KAKGAMA
Kakgama pour Kakwagama ou Kakogama (le lac porc-épic) Algonquin, Cris, tête-de-boule.
Racines : Kak : porc-épic ; gama : lac, étendue d’eau.

Plusieurs lacs portent ce nom. Le porc-épic est un mammifère rongeur dont le corps est armé de piquants et dont la chair est comestible. Il se tient dans les fentes des rochers, il grimpe dans les bouleaux, les merisiers, les pins et les épinettes rouges, pour en manger l’écorce. Son poil long de trois pouces est dangereux ; il entre dans les chairs, s’y enfonce et passe à travers, s’il n’est pas arrêté par les os.

Un Indien me disait : « Le poil de cet animal a une force de pénétration qui le fait entrer toujours plus profondément dans les chairs, même le poil tombé depuis plusieurs jours reste dangereux, car il est vivant. » Autrefois, les Indiens avaient l’habitude, quand ils avaient un mal d’yeux, de se piquer un poil de porc-épic au bas de l’oreille.

Les indiennes teignent les poils du porc-épic et en font des fleurs et autres dessins sur les souliers, mitaines et gilets.

KAKIBONGA
Kakibonga pour kakibanka (bouché par le sable) Algonquin.
Racines : kaki : bouché, fermé ; anga : sable ; en composition avec un mot, suffixe.

Les vagues du lac Kakibonga ont élevé, à l’embouchure de la rivière qui s’y déverse, une batture de sable ; c’est pourquoi l’on donne le nom de Kakibonka à ce lac et à la rivière qui l’alimente. Les eaux du lac Kakibonga sont retenues par un barrage appelé « Cabonga ». L’étendue du réservoir d’environ 100 milles carrés forme un bassin de drainage de 1050 milles carrés, ce qui le rend au moins une fois plus considérable que celui d’Assuan sur le Nil, en Égypte. Avant la construction de ce barrage, terminé en 1929, il en existait un en bois, construit vers 1870 par les Gouin des Trois-Rivières et qui portait leur nom. Cette masse d’eau se déverse dans le lac Baskatong qui lui-même est fermé sur la rivière Gatineau par le barrage « Mercier », terminé en 1927. Le barrage Cabonga a réuni les eaux des lacs : Rapides, Fox, Stony et Kakibonga. Sur le bord de ce dernier s’élevaient autrefois la chapelle catholique de la mission algonquine et un magasin de la Compagnie de la Baie d’Hudson, tous deux abandonnés et transportés à 25 milles plus au sud.

Anastase ROY, La vallée de la Gatineau, p. 65.

KAKINAKAGAMI (RIVER)
Kakinakagami pour ka pinakagami (eau claire) Algonquin.
Racines : Pin : propre, pur, clair ; gami : breuvage, eau.

Kakinakagami ou (pinagami) est une rivière de l’Ontario-Nord dans le district de Cochrane et un affluent de la rivière Kénogami tributaire du fleuve Albany.

KAKWA (RIVER)
Kakwa, River (la rivière des porcs-épics) Cris, anglais.
Racines : Kak : porc-épic ; kakwok : pluriel.

Cette rivière de l’Alberta prend sa source dans la Colombie canadienne ; elle est un affluent de la Smoky river, laquelle déverse ses eaux dans la rivière La Paix.

KAMICHIGAMAW
Kamichigamaw (grand lac) Cris.
Racines : Michi : grand, gros ; kamaw : lac, étendue d’eau.

Ce lac, long de sept milles et large de deux milles, est une des sources de la rivière Ottawa. Ses eaux passent par la rivière Kamishigamaw et le lac Bouchette. Une seule île brise ses vagues et met à l’abri ses clubistes. Les eaux sont surtout peuplées par les dorés et les maskinongés.

Un chemin de chantier partant de Clova, à 41 milles à l’ouest de Parent sur le Transcontinental, s’approche chaque année de ce beau lac.

KA MINISTIQUIA
Ka ministiquia (la rivière de l’île ou des îles) Cris, algonquin.
Racines : Ministik : île ; weyaw : rivière.

Cette rivière se décharge dans le lac Supérieur, en Ontario. L’histoire parle souvent de Ka ministiquia. Les découvreurs et les premiers missionnaires de l’Ouest suivirent cette rivière. En 1717, Zacharie Robutel de la Noue, Canadien-français qui s’était, en 1680, battu contre les Anglais de la Baie d’Hudson, bâtit à Ka ministiquia, sur la rive occidentale du lac Supérieur, un poste qui devait être l’embryon du fameux Fort William des années subséquentes.

KAMLOOPS
Kamloops (champs des loups).

D’aucuns prétendent que ce mot signifie « Le Point de réunion des eaux de deux rivières. » (Les branches sud et nord de la rivière Thompson). Les autorités locales ont accepté cette version. J’ai consulté deux spécialistes en langue indienne et chacun apporte une opinion différente.

Le Père LeJeune, o.m.i. (déjà cité au mot DENE) soutient que le mot Kamloops n’a aucun rapport avec la langue indienne. De son côté le père Sutherland o.m.i. autrefois en charge de cette mission, se rallie à la première traduction. Il écrit « C’est probablement un mot indien de la langue Okanogan.  » Il reste sûr que le premier arrivant, un Canadien français au service de la Hudson Bay, a décrit Kamloops comme une région infestée de loups. (Champ des loups).

Kamloops, ville de 9,000 habitants, au centre des Montagnes Rocheuses, en Colombie.

KAMOURASKA
Kamouraska (étendue de foin, joncs) Micmac.
Racines : Kamou : étendue ; askaw : foin, joncs.

Kamouraska est le nom d’un comté et d’une paroisse du diocèse de Ste-Anne de la Pocatière, sur la rive sud du St-Laurent.

Joseph Norbert Provencher, né à Nicolet, était curé de Kamouraska quand Mgr Plessis lui confia la direction de la lointaine mission de la rivière Rouge (Manitoba). C’était, dans les circonstances, une offre peu alléchante, car partout au Canada on parlait des atrocités commises dans ces régions. L’abbé Provencher ignorait les langues indiennes et, de plus, une infirmité lui rendait le voyage difficile. Il écrivit à Mgr Plessis : « En réfléchissant sur la grandeur de l’ouvrage proposé dans cette pénible mission, il m’a semblé que je n’étais pas l’homme qu’il fallait, je ne me défie pourtant pas de la Providence, mais je crains qu’en acceptant cette mission j’empêche le progrès par mon incapacité. Si cette mission était retardée ou éprouvait quelque contretemps par ma faute, je craindrais les reproches des hommes et de Dieu. » Le pauvre prêtre se mit quand même en route le 19 mai 1818, avec l’Abbé Sévère Dumoulin, ayant pouvoirs et facultés d’un Vicaire Général. Destiné au premier siège épiscopal de l’Ouest canadien, il en était digne et le prouva par le bien immense qu’il accomplit.

A.-G. MORICE, O.M.I. Hist. de l’Église catholique dans l’Ouest Canadien, V. I, p. 121.

KANIAPISKAU
Kaniapiskau pour Ka néapiskak (pointe de roc) Cris, montagnais, tête-de-Boule.
Racines : Né : cap, pointe ; abisk : pierre, fer.

C’est le nom d’un lac et d’une rivière qui se déversent dans la baie d’Ungava, près de Chimo (voir ce nom). Les rives de la Kaniapiskau sont riches en dépôts de fer. La Compagnie Hollenger les exploite et a construit un chemin de fer pour les atteindre.

KAPICKAU
Kapickau pour Kipockaw (La rivière bouchée, c’est bouché). Les indiens ont tiré de ce mot le terme de mépris kipotch « bouché, insensé ».

Les cartographes ont fait erreur en donnant à la rivière Kipockaw le nom de Kapiskau. Cette rivière appelée Kipockaw par les indiens, m’est bien connue. Elle débouche dans la baie James, versant ouest. Son entrée est difficile d’accès à cause des bancs de boue qui l’encombrent, et ce n’est qu’à marée haute qu’on peut y pénétrer.

De chaque côté de la Kipockaw, s’étendent d’immenses battures marécageuses où séjournent plus d’un mois les oies blanches qui ont couvé sur les rives et dans les îles de la Baie d’Hudson. Par milliers et centaines de milliers, ces oiseaux couvrent le sol comme des linges blancs posés sur l’herbe. Les chasseurs, cachés dans les branches, en abattent à remplir les canots. La nuit, ces volailles font un tintamarre si ahurissant qu’on n’en peut fermer l’œil.

Quelquefois il y a panique au milieu de la bande. Les cris s’accentuent et vous fendent l’oreille comme un coup de tonnerre. Au même moment s’élève du sol une sorte de cyclone vivant qui monte en trombe vers le ciel, qui obscurcit un instant le soleil et qui retombe aussitôt avec tapage et fracas. Une fois engraissées dans les marais de la baie James, les oies blanches émigrent en bandes, traçant des V dans le ciel. Leur départ annonce le gel des lacs et des rivières.

En 1921, à quelques milles de Kipockaw, vivait la pieuse famille de John Ispénish. À la mi-février, une de leurs petites-filles, Bernadette, âgée de douze ans, minée par la consomption pulmonaire, était à la dernière extrémité. Un soir, les voisins sympathiques entouraient la malade en récitant des prières. Le bébé Daniel, âgé de 2½ ans, réussit à sortir sans être remarqué. Cet enfant n’avait jamais parlé ; on le savait muet. Or, voici que soudain sa langue se délie, et on l’entend crier du dehors : « Ashaié ni mis ni wabamaw ichpimik » (Je vois ma sœur aînée en haut), et son petit doigt montrait le firmament.

Ce fut un cri d’étonnement dans le wigwam en pleurs, car Bernadette venait tout juste de rendre le dernier soupir.

KAPUSKASING
Kapuskasing pour Kipockaching (là où c’est fermé) Cris, algonquin.
Racines : Kip : fermé, bouché ; ing : le locatif.

La rivière Kapuskasing est remarquable par son rapide croche. Qu’on remonte le courant ou qu’on le descende, la rivière semble bouchée.

Près de ce rapide anguleux est située la ville de Kapuskasing. bâtie en demi-cercle, avec son aéroport, son moulin à papier et sa ferme expérimentale.

Pendant la guerre de 1914, Kapuskasing eut un camp d’internement pour les prisonniers. 1880 Allemands habitèrent les baraques. Une cinquantaine y moururent de la grippe espagnole. Un jour, une sentinelle en faction s’aperçoit qu’un piquet de la clôture barbelée branlait comme s’il eût reçu des coups. Le soldat donne l’alerte et l’on découvre que des prisonniers y creusent un tunnel afin de s’évader. Il était temps ; encore quelques heures de travail, et ces malheureux auraient atteint la poudrière et toutes les baraques auraient sauté dans une explosion.

KAWAGAMA
Kawagama pour Kawigama (le lac buché) Cris, algonquin.
Racines : Waw : jeter par terre, abattre des arbres, à bas, gama : lac, étendue d’eau.

Kawagama est le nom d’un lac du comté Haliberton, en Ontario.

KA WASHIAMIKA
Ka washiamika (il y a des cabanes de castors) Algonquin.
Racines : Wach : « cabane » ; amik : castor ; ka : beaucoup, abondance.

C’est le nom d’un lac dans la vallée de la Gatineau supérieure.

KAWENE
Kawene pour Kawiné (être battu par la maladie).
Racines : Kaw : à bas, abattre ; né : par le mal, la maladie, la mort.

Kawene en Ontario, est une desserte de la paroisse d’Atikokan. Le Département des Terres et Forêts y maintient un poste assez important.

Quelqu’un a traduit Kawene par « non ». Cette traduction serait acceptable à condition que ce mot dérive du sauteux, ou kawin signifié « non ».

KAZABAZUA
Kazabazua pour kachibadjiwan (courant caché, souterrain) Algonquin.
Racines : Kach : caché ; djiwan : courant.

La rivière Kazabazua, dans le comté Gatineau, Québec, coule dans une plaine sablonneuse. À un certain endroit elle disparaît sous terre et revient plus loin à la surface.

Kazabazua est le nom d’une gare du Canadien Pacifique et d’un village à 47 milles d’Ottawa.

Vers 1880, Vital Potvin, dit Émard, citoyen de Maniwaki, était renommé par sa force herculéenne. Un jour d’hiver, il descendait à Ottawa avec un enfant d’une douzaine d’années ; son cheval maigre tirait sa traîne à bâton. Vital était pauvre ; pour tout manteau il portait sur ses épaules une couverture de laine. Sur la route, à Kazabazua, il rencontre une file de voitures chargées de foin, montant vers les chantiers, et conduites par des charretiers orangistes. Reconnaissant le pauvre bûcheron pour un Canadien-français catholique, ils l’injurient et le somment de livrer passage. Potvin s’irrite et décide de ne pas broncher. Quand les chevaux furent nez à nez, ça devient une pluie de menaces, d’insultes et de blasphèmes. Potvin passe les guides à l’adolescent, descend de sa traîne et se met à culbuter hors du chemin chevaux, traîneaux et charretiers. Pris de peur, les orangistes changent de langage : « attendez, attendez, Monsieur, nous allons vous céder le chemin. » Et, de leurs bottes, ils commencent à se fouler un passage dans la neige épaisse qui bordait la route. Vital ne frappait jamais du poing mais du côté de la main ; cela suffisait pour casser des os ou assommer. De 1830 à 1850, il fut, avec son ami Jos Montferrant, la terreur des « Shiners » sur le pont des Chaudières à Bytown.

Anastase ROY, Maniwaki et la Vallée de la Gatineau, p. 196.

KEESEEKONS
Keeseekons pour kijihons (petit jour ou firmament) Sauteux.
Keeseekons est un groupement indien en Saskatchewan.
KEEWATIN
Keewatin pour kiwétin (le nord, le vent du nord). Algonquin, cris, tête-de-boule.

Keewatin est le nom d’un village de la province d’Ontario, situé sur les bords du lac des Bois ; c’est aussi un territoire nordique qui s’étend du Manitoba à l’océan arctique, bordant la côte ouest de la Baie d’Hudson. Le Keewatin appartint à la H.B.C. jusqu’en 1870, année où le Gouvernement Canadien l’acheta.

Kiwetin ! Keewatin, ce joli mot indien m’a toujours ému et bouleversé. Au début de ma vie missionnaire, mon âme battait des ailes. Kiwetin ; « le nord », qui m’appelait, le pôle vers lequel se tourne l’aiguille aimantée, où la piété de Pie XI a fait jeter une croix du haut des airs ! Kiwetin ; le froid, les glaces, les poudreries ; où le soleil disparaît des mois entiers, où dansent les plus belles aurores boréales, où la lune tourne sur elle-même et semble perdue au firmament. Kiwetin : « le vent du nord », le plus pesant de tous les vents ! Il bouscule les banquises, bouleverse les Océans et déclenche les plus terribles tempêtes, il brûle comme le feu et fait mettre les deux mains au visage de l’homme grelottant.

KEGASHKA
Kégashka (rocher perpendiculaire falaise) Montagnais.

Kégashka est le nom d’un lac entre les rivières Natashquan et Musquaro, dans le comté Saguenay, Québec.

KEKEK
Kekek (Épervier) Algonquin, cris, tête-de-boule, otchipwe.

C’est le nom d’une rivière et d’un lac de la province de Québec.

L’épervier est un oiseau de proie du genre faucon. On l’employait autrefois pour la chasse.

Je me souviens d’un épervier. J’avais peut-être cinq ou six ans, je tenais une fourche et j’essayais de faner le foin. Une hirondelle, les plumes en désordre, vint se jeter tout près de moi, et pour ainsi dire à mes pieds. Comme je la considérais, un épervier survint, l’empoigna dans ses serres et s’enfuit. Cette scène me navra au point que je n’ai jamais pu l’oublier. Le pauvre volatile blessé cherchait auprès de moi asile et protection contre son ennemi ; mais l’ennemi fut plus vif et plus rusé que moi. Que d’éperviers d’un autre genre, dans ce monde !

KENNEBEC
Kennebec pour kinebik (couleuvre, serpent) Abénaquis.

Nom d’une rivière qui prend sa source dans le lac Mégantic et traverse l’État du Maine. C’est sur ses bords que fut tué le Père Rasle, s.j. (voir Abénaquis).

En 1775, le général Benedict Arnold envahit le Canada par le Maine et la rivière Kennebec, avec un millier de soldats ; il tenta vainement de s’emparer de Québec de concert avec le général Montgomery qui fut tué dès le début de l’assaut. Arnold tomba plus loin, dangereusement blessé.

SYLVA CLAPIN, Histoire des États-Unis, p. 77.

KENNEBECASIS
Kennebecasis pour kénébikochich (le petit kennebec ou petit serpent).
Racines : Kinebik : serpent-couleuvre ; chich : le diminutif.

Kennebecasis est le nom d’un cours d’eau du Nouveau-Brunswick qui se jette dans la rivière Saint-Jean.

KENOGAMI
Kénogami pour kinokami (le lac long) Cris, montagnais.
Racines : Kino : long ; kami : étendue d’eau, lac.

Plusieurs lacs portent ce nom. Ici je parle de celui du comté de Chicoutimi. Le relèvement de son niveau, pour fins industrielles en 1924, amena la disparition de la paroisse de St-Cyriac et le déplacement de la route Chicoutimi-Lac-St-Jean ; ce qui eut pour effet de jeter le lac Kénogami dans l’isolement, en marge de la circulation. On trouve dans ce lac des éperlans, prisonniers des terres, qui passent leur vie en eau douce. Leur chair serait plus délicate encore que celle de leurs congénères marins.

Histoire du Saguenay, p. 7 et 249.
Claude Melançon : L’Action Catholique, 23 février 1947.
KESAGAMI
Késagami pour Kijagami (le lac chaud) Cris, algonquin.
Racines : Kij : renferme l’idée de chaleur, gami : lac, étendue d’eau.

C’est le nom d’un lac de la province d’Ontario.

KIAMIKA
Kiamika, pour kickiamika (abrupt, coupé jusqu’au dessous de l’eau) Algonquin.
Racines : Kicki : coupé, abrupt ; amik : au dessous de l’eau.

C’est le nom d’un lac, dans le comté de Labelle, Québec. On y remarque une longue pointe de terre se terminant par une pente abrupte allant jusqu’au fond de l’onde. Ce phénomène explique son nom.

Une paroisse du diocèse de Mont-Laurier s’appelle Kiamika.

KICHIWAPISTOKAN
Kichiwapistokan pour Kitchiwabistakam (Le gros rocher blanc au bord de l’eau) Cris, tête-de-boule.
Racines : Kitchi : grand gros ; wab : blanc ; abisk : pierre ; akam : rivage, bord de l’eau.

C’est le nom indien du Cap Blanc, à Québec. Ce cap est près de l’Anse au Foulon, où le général anglais Wolfe, conduit par le traître Denis de Vitré, commandant de la frégate française, débarqua ses troupes dans la nuit du 12 au 13 septembre 1759.

Arnold, général américain, suivit le même chemin en 1775 quand il tenta de s’emparer de Québec.

KIJEATAWENINI
Kijeatawenini (le vieux marchand) Algonquin.
Racines : Kije : vieux ; atawe : faire la traite, commercer ; inini, homme.

Le vieux marchand, c’est ainsi que les Indiens appellent la Compagnie de la Baie d’Hudson. Le nom lui convient à cause de son ancienneté. Fondée en 1670, elle doit son existence à Pierre-Esprit Radisson et Médard Chouart des Groseilliers, deux Français mécontents, et pour cause.

Le gouverneur d’Avaugour leur avait confisqué une cargaison de 600,000 livres de castor, puis les avait jetés en prison. En 1665, le commissaire royal Georges Carterett, se trouvant à Boston, embarqua Radisson et de Groseilliers pour les amener à Londres. Le roi Charles II, impressionné par le récit des deux aventuriers, surtout par le nombre incroyable de fourrures, leur octroya dans une chartre du 2 mai 1670, des territoires qui n’avaient jamais appartenu à l’Angleterre. Il mettait la main sur un millier de milles carrés, au profit de gens de qualité, en tête desquels paradait le Prince Rupert, premier gouverneur de la Compagnie. Radisson et de Groseilliers n’eurent rien à faire dans l’organisation de la Compagnie. De plus, ils ne reçurent rien du tout ; ni titre de faveur, ni poste de direction, ni même un navire qui portât leur nom. On pensa sans doute leur faire beaucoup d’honneur en leur permettant de prendre part à l’expédition, « à titre de conseillers techniques. » La Compagnie de la Baie d’Hudson subit de grosses pertes et affronta de grandes rivalités. Dès les première années elle fut chassée de la Baie d’Hudson trois ou quatre fois par les Français. En 1782, La Pérouse détruisit le fort York à l’embouchure de la rivière Nelson et le fort Prince of Wales sur le fleuve Churchill ; la construction de ce fort avait coûté quatre millions. Puis, elle eut à lutter 38 ans, de 1783 à 1821, contre la Compagnie du Nord-Ouest qui lui fit une opposition sans merci dans tous ses postes. Tant et si bien, que la Compagnie de la Baie d’Hudson, rendue à l’agonie, s’allia avec sa rivale en 1822. Dès lors, ce fut la prospérité et ses comptoirs couvrirent les provinces de l’Ouest et du Nord canadien. En 1869, elle céda ses droits territoriaux au gouvernement fédéral pour la somme de 300,000 livres Sterling, se réservant 2,700,000 acres de terre, ses postes et ses droits de trafic. Dans son volume Vingt années de Mission (p. 28) Mgr A. Taché écrit : « En général, les membres de l’Honorable Compagnie de la Baie d’Hudson, non seulement nous ont rendu service, mais même dans bien des circonstances, se sont montrés des amis sincères et dévoués. Les tableaux les plus brillants ne sont point sans ombre, les règles les plus générales sans exception ; mais il n’est pas moins vrai que, les choses prises dans leur ensemble, les officiers de l’Honorable Compagnie ont des titres certains à notre reconnaissance et à notre estime, et, que pour une raison ou pour une autre, nous leur devons une partie du succès de nos missions. »

L. Le Jeune, O.M.I., Dict. général de biographie.
Chan. ALPHONSE FORTIN ; Les Grands Noms oubliés, p. 155.
KIMIWAN (LAKE)
Kimiwan lake (le lac de la pluie) mot à mot : le lac il pleut) Cris, anglais.

Ce lac de l’Alberta est au nord du Winagami. La ville de Mc Lennan est bâtie sur sa rive sud.

KINISTINO

Kinistino est le nom que les sauteux donnent aux Cris.

C’est aussi le nom d’une paroisse près de Duck Lake dans la Saskatchewan.

KINOGAMA
Kinogama (lac long) Cris, algonquin, tête-de-boule.
Racines : Kino : long ; gama : lac, étendue d’eau.

C’est le nom d’une gare du Canadien Pacifique, en Ontario. Plusieurs lacs portent également ce nom.

KINOJEVIS
Kinojevis pour kinogewich (mauvais brochet) Algonquin.
Racines : Kinoge : brochet ; ich. mauvais, méprisable.

Kinojevis est le nom d’une rivière sinueuse, aux rives abruptes et au courant paresseux. C’est un affluent de la rivière Ottawa. Elle prend sa source dans le comté Abitibi, province de Québec.

Le brochet de ses eaux est d’un très mauvais goût, ce qui justifie pleinement cette appellation.

KINONGÉ
Kinongé pour kinoge (brochet) Algonquin.

Kinongé est le nom d’une rivière à Montébello, affluent de l’Ottawa, province de Québec.

KIPAWA
Kipawa (C’est fermé, bouché) Cris, algonquin.
Racines : Kip : fermé, bouché, enfermé.

Le lac Kipawa dans le comté de Pontiac, à cause de ses longues baies, ressemble du haut des airs à une araignée. On s’égare facilement sur ses eaux, on prend les baies pour des rivières, on s’y engage et la déception nous attend. « C’est fermé ! » Kipaw ! Le lac Kipawa déverse ses eaux dans le lac Témiscamingue et mesure en superficie 95 milles carrés. Ce lac est remarquable par la « slush ». Certains hivers on voyait, disséminés ici et là sur le Kipawa, des îlots de marchandises que les charroyeurs avaient dû forcément abandonner et qui souvent endommagées par l’humidité, finissaient par croupit au fond de l’eau.

EUGENE NADEAU, O.M.I., Un homme sortit pour semer, p. 49.

KISKABISKAW
Kiskabiskaw (rocher coupé perpendiculairement) Cris, algonquin.
Racines : Kisk : coupé ; abisk : rocher.

Plusieurs rochers portent ce nom. Celui dont je vais parler est en plein bois, à plusieurs milles du lac Wétetnagamin, région de la Baie James. Cc rocher que j’ai vu bien des fois, en voyageant d’Obétchiwan à Waswanipi, est célèbre chez les Têtes-de-boule et les Cris. Il dépasse de beaucoup la cime des arbres, il est coupé perpendiculairement de trois côtés ; le quatrième monte en pente. Un parti d’Iroquois, en quête de massacres, rôdait dans les parages. Il arriva que ces Iroquois tuèrent un ours. Or, pour le manger, ils montèrent sur le rocher ; ignorant qu’ils escaladaient une forteresse sans issue. Pendant que les viandes rôtissaient et que le jongleur interrogeait les dieux, les Cris, qui les épiaient depuis des heures, prirent position au pied du rocher, et du seul côté vulnérable. Ils lancent leur sinistre cri de guerre. Les Iroquois effrayés essaient de fuir et parcourent vainement le rocher en tout sens. Le jongleur, tatoué et ruisselant de sueur, sort de sa tente. Se voyant en danger d’être capturé vif, il hurle un cri de terreur et se précipite en bas du rocher. Toute sa troupe le suivit dans ce saut de la mort. Les Cris trouvèrent leurs ennemis brisés et écorchés sur les pierres. Ils assommèrent ceux qui respiraient encore, puis fièrement, ils remontèrent le rocher pour achever le festin préparé par leurs ennemis.

KISKISSING
Kiskissing (au petit cèdre) Montagnais.
Racines : Kisk : cèdre ; kiskich : petit cèdre ; ing : locatif.

Kiskissing est un lac et une gare de chemin de fer sur la voie Québec-Lac-St-Jean.

Le cèdre, conifère à branches touffues pousse surtout dans les endroits humides. Son bois mou et léger résiste longtemps à la pourriture.

Les Indiens s’en servent pour fabriquer la charpente de leurs canots et les flottants de leurs filets. Autrefois, la Compagnie de la Baie d’Hudson donnait comme argent aux Indiens de la Baie James des éclats de cèdre représentant chacun 73 centins (un otai). J’ai vu faire de mes yeux ce mode de paiement à Albany, en 1895.

Nos ancêtres se taillaient de longues allumettes de cèdre, pour allumer pipes et chandelles. On les allumait aux tisons du poêle et, pour les éteindre, on les piquait dans la cendre.

Ma mère, comme toutes les femmes d’alors, se confectionnait des balais de cèdre. Nous la regardions entasser dans sa main le bout des branches puis les attacher fortement d’une ficelle à plusieurs tours, pour y introduire à la fin un long bâton pointu qui raidissait branches et corde. Alors, tous voulaient balayer.

Ce balai rustique, doux et discret comme une vadrouille, ne soulevait pas la poussière, parfumait les planchers et tapis et ne coûtait pas plus cher qu’une goutte d’eau. Quand il avait vieilli, on le jetait au feu, où il expirait en remplissant la maison de ses joyeux crépitements et de ses meilleurs arômes.

KITCHIGAMI
Kitchigami (la mer, l’océan, mot à mot : la grande eau). Algonquin, cris.
Racines : Kitci : grand ; gami : étendue d’eau.

C’est ainsi que les Cris et les Algonquins appellent la mer et les grands lacs. Ils aiment la mer et ses rivages parce qu’ils y trouvent poisson et gibier.

La mer couvre les trois quarts de la surface du globe terrestre. Elle est remarquable par sa profondeur, par ses marées, par ses eaux salées qui contiennent des traces de minéraux, par ses courants inexplicables qui traversent des océans entiers et qui réchauffent les continents lointains.

La mer est également admirable par ses îles géantes, ses récifs dangereux, ses coraux et coquillages, ses nombreux habitants de toutes forces, de toutes tailles et de tous poids. La résistance du thon et de la baleine est telle que l’homme avec ses balles et ses harpons prend des heures à leur ôter la vie. La mer, immensité qui projette dans notre âme l’idée de l’infini et de la majesté de Dieu.

KITCHISAGI
Kitchisagi (la grande embouchure) Algonquin.
Racines : Kitci : grand ; sagi : embouchure, sortie.

Kitchisagi est le nom d’une mission indienne, située à la sortie de la rivière Ottawa dans le lac Victoria. Cette mission appelée par les blancs « mission du Grand Lac Victoria », fut fondée en 1836 par M. Charles Bellefeuille, sulpicien. Le vieux Jean-Baptiste Pitchikwi parlait souvent de Kwenatc Nibis (M. Bellefeuille). Alors il regardait au loin, se rappelant sans doute l’endroit d’une rencontre où il avait été catéchisé et pardonné, par ce grand missionnaire. Depuis 1844, la mission Kischisagi est desservie par les Pères Oblats.

KITIGAN
Kitigan (fermé, terre cultivée) Algonquin.
Racines : Kitigé : cultiver ; gan : terminaison nominale.

Kitigan est situé sur le chemin du Canadien National, non loin de Kapuskasing, Ontario nord. Ce fut autrefois un terrain réservé : le gouvernement ontarien voulut y établir des vétérans de la guerre 1914-1918. Il leur bâtit des maisons et leur alloua des primes très élevées pour chaque acre de terre qu’ils mettraient en culture. Mais ces colons-soldats étaient des hommes pratiques. Ils firent défricher leurs terres pour un prix inférieur et vécurent du surplus de l’argent. Quand la dernière souche fut arrachée, ils quittèrent maisons et fermes et l’entreprise expira.

KITIGANISIPI
Kitiganisipi (la rivière de ferme) Algonquin.
Racines : Kitige : cultiver ; gan : terminaison nominale ; sipi : rivière.

Ancien nom de Maniwaki. Les blancs l’appelaient rivière Désert. La Rivière Désert est un affluent de la Gatineau. Autrefois, la Compagnie de la Baie d’Hudson y possédait un poste de traite. À un mille de l’embouchure de la Rivière Désert demeurait le chef Pakinawatik, un gentilhomme venu du lac des Deux-Montagnes. Ce fut lui qui demanda à Mgr Guiges qu’un prêtre demeurât au milieu des Indiens, appuyant sa requête d’une pétition signée de 41 noms. Telle fut l’origine de la venue des Pères Oblats à Maniwaki, en 1851. Pakinawatik, homme de foi, ne se laissa pas entraîner dans le trouble et l’apostasie des Indiens d’Oka. La réserve indienne de Maniwaki (six milles de largeur sur dix de longueur) fut concédée sous son règne. Pakinawatik mourut en 1874, le 25 février. Son nom signifie : « Arbre frappé du tonnerre ». Pour signaler les mérites de cet excellent chef, le département des affaires indiennes fit ériger sur sa tombe un superbe monument de marbre rose.

Archives des Pères Oblats, Maniwaki.

KIWANIS
Kiwanis (être dissipé, léger, dissolu, bruyant) Algonquin.
Racines : Kiwan, en étourdi, étourdiment. On traduit par kawanisiwin les débauches de l’Enfant Prodigue.

Kiwanis est le nom d’une société neutre. Il ne faut pas nécessairement conclure de là que les membres de ce club social soient des étourdis et des enfants prodigues dans le sens de la parabole de l’Évangile.

KOGALUK
Kogaluk (grande rivière) Esquimau.
Racines : Kog ou kurk : rivière ; aluk : grand, gros.

Un kogaluk est ordinairement une rivière importante mais moins importante qu’un koksoak (voir ce nom). Kokaluk est le nom d’une baie et d’une rivière de la province de Québec, se jetant dans la Baie d’Hudson.

KOKOMIS
Kokomis (ta grand’mère, ta grand’tante) Algonquin.

Le nom s’applique également à des rochers qui ont plus ou moins l’apparence de vieilles femmes. J’ai vu deux de ces kokomis, dont celle de la rivière Saint-Maurice, à qui la ville de Grand’Mère doit son nom. Quand on décida la construction du barrage de la rivière, on résolut de conserver « grand’mère » rocher, car elle avait des droits à cet honneur. Depuis des siècles, elle résistait aux fureurs des flots, et aux amoncellements des glaces. Avant d’inonder les lieux, on mina avec soin le vieux rocher et, par sections, on le transporta au centre de la ville, où il trône maintenant dans un parc public, parmi les célébrités du pays.

L’autre « kokomis » est dans les eaux de la rivière Abitibi à quelques milles du lac du même nom. Autrefois, les Indiens païens offraient à ce « Kokomis » du petun, de la viande fumée, la suppliant d’arrêter les vents sur le grand lac Abitibi.

KOKSOAK
Koksoak (très grande rivière, ou fleuve) Esquimau.
Racines : Kurk-kok : rivière, ça coule ; djuark ou soak : très grand.

Koksoak est un fleuve de la province de Québec qui se jette dans la baie d’Ungava. Ses bords sont dotés de très riches mines de fer. Les rivières Larch, Swampy Bay et Kaniapiskau constituent ses principaux affluents.

KONDIARONK

Kondiaronk, appelé le Rat, célèbre chef huron de Michillimakinac, après avoir causé beaucoup d’ennuis aux habitants de la colonie, se réconcilia avec les Français et contribua grandement au traité de 1701, lequel termina la guerre iroquoise. Brave, prudent, d’une éloquence irrésistible, il n’avait d’indien que le nom. Selon Charlevoix, personne peut-être n’eut plus d’esprit que lui. Il mourut à l’Hôtel-Dieu de Montréal, en 1701.

KONKWE
Konkwe (la femme jalouse) Algonquin.
Racines : Kon donne l’idée de jalousie ; kwe : suffixe, féminin.

Konkwe est le nom d’un chemin qui traverse la Réserve indienne de Maniwaki dans toute sa longueur et atteint la rivière de l’Aigle. Les jalouses ne sont pas toutes sur ce chemin, il est trop court pour leur nombre.

KOUCHIBOUGUAC
Kouchibouguac (Grande rivière en cette direction) Micmac.
Racines : Kouchi pour kitci : grand.

Kouchibouguac est une rivière du Nouveau-Brunswick et une mission desservie par la paroisse de Saint-Louis des Français.

Kouchibouguac s’écrit de différentes manières. On lit aux registres de la paroisse Saint-Louis que le missionnaire François Norbert Blanchette, plus tard évêque d’Orégon, a baptisé en 1824 des enfants dont les familles habitaient Pigibougouack.

Mgr Blanchette dessina une échelle chronologique pour l’instruction religieuse des pauvres Indiens de son diocèse. Un vieux païen redoutait tellement la prière qu’il n’osait regarder cette échelle. « Je crains, disait-il, la puissance magique de ce morceau de papier ». Un auteur protestant la décrit ainsi : « Une longue feuille sur laquelle sont marqués les principaux événements racontés dans l’Écriture depuis la création du monde jusqu’à la fondation de l’Église et le développement de l’Église de Rome jusqu’à nos jours. » L’avantage de ce système, c’est qu’il condense une foule de renseignements religieux dans les limites les plus restreintes.

Rapport de juillet 1845, p. 91.
A.-G. MORICE, Hist. l’Église cath. dans l’Ouest canadien. V. I, p. 261 ; V. III, p. 222.
KOUCHIBOUGUACIS

Kouchibouguacis (la petite Kouchibouguac) Micmac. Voir le mot précédent.

KOVIK ou KOKVIK
Kovik, ou kokvik (rivière qui coule) Esquimau.
Racines : vik ou kurk, l’endroit ou bien le récipient où ça coule.

Kokvik est le nom d’une courte rivière de la province de Québec, qui se jette dans la Baie d’Hudson.

KURDJUAK ou KOKSOAK
Kurdjuak (Grande-Rivière) Esquimau.
Racines : Kurk : rivière ; djuak : très grand.

Plusieurs rivières portent ce nom, en particulier les rivières Churchill, Chimo, Coppermine et Great Whale.

Kurdjuak ou Churchill, dans la province du Manitoba, est situé à l’embouchure de la rivière Churchill sur la côte ouest de la Baie d’Hudson. C’est le terminus du chemin de fer de Le Pas. À Churchill toute végétation disparaît. Dès qu’on quitte ce lieu, on entre dans la terre stérile ou « Barren Land ». On y voit encore les restes du vieux fort Prince of Wales, détruit par les Français en 1782. Des Esquimaux l’habitaient en permanence, ce qui entraîna les autorités religieuses à choisir Churchill, comme siège de l’évêché du Vicariat de la Baie d’Hudson. La petite ville se modernise ; elle possède même des élévateurs à grain, équipés à la moderne, mais peu utilisés. La population augmente surtout lorsque les troupes y font des expériences militaires.

Arthur THIBERT, O.M.I., Missionnaire chez les Esquimaux.

LILLOOET
Lillooet (oignon sauvage) Déné,

Lillooet est le nom d’une tribu indienne de la Colombie canadienne, d’une réserve, d’un village et d’une rivière qui se déverse dans le fleuve Fraser. De leur résidence de Lillooet, les Pères Oblats desservent Shalalth, High Bar, Fountain, Boothroyd.

Diamond JENNESS, Indians of Canada, p. 351.