Lexique étymologique du breton moderne/U
Ufern, s. m., cheville du pied, cymr. uffarn, et tous deux pour *ufrann que supposent ir. odbrann et gael. aobrann id. : soit un composé od-brann, dont le 1er terme est *od- pour *pod- « pied » (cf. sk. pad, gr. πούς
(ποδ-ός), lat. pës (ped-is), got. fôt-u-s, ag. foot, al. fusa, etc.), et le 2e se rattache au radical qu’on verra sous bronn, soit donc quelque chose comme « gonflement, excroissance, mamelon du pied »[1].
Ugeṅt, vingt, corn. ugans et ugens, cymr. uceint > ugaint > ugain, vir. fiche, etc. : d’un celt. *wihji(- i à peu près identique à sk. viniçati, zd visaiti, gr. ϝίϰατι (dor.) et εἴϰοσι, lat. vïginti[2].
Uc’h, adj., haut, corn. et cymr. uch « au dessus » : abstrait de uchel = uc’hel, qui est la variante primitive et subsistante de huel. V. ce mot.
Ulmen, s. f., nœud d’arbre, rognure de bois. — Étym. inc.[3]
Ulven, s. f., duvet ou déchet de lin, de fil, etc. V. sous elfen, elven eteâfl.
Unan, un, corn. onan et onon, etc. : dér. de un-. V. sous eunn.
Unnék, onze : pour *un-dék. Cf. unan etdélc.
Unvan, adj., uni, semblable, cymr. un/an « le même endroit » et cf. cymr. man « place » : le br. est formé de même, du radical un- et du mot qui est devenu br. mân.
Urlou, s. m. pl., goutte (maladie), variante de hurlou.
Urs, s. f., ordre, arrangement, cymr. urdd. Empr. lat. ôrdô.
Us, haut, dans la locution adverbiale a us (aussi corn.), « en haut, au-dessus » : variante de uc’h en certaines positions syntactiques, puis généralisée. Pour la phonétique, cf. la note sous *eks-.
Usien, s. f., criblure, corn. et cymr. pl. usion, « baie, paille », et cf. cymr. us id., usyn, eisin, « son, baie », vbr. pl. eus-in-iou « criblures », sans équivalent retrouvé ailleurs. — Étym. inc. Cf. Loth, Voc. Vbr., s. v.
Usmol (T.), s. m., synonyme de usien, dont le premier terme est us- du mot précédent ; le second est celt. *muldo- « résidu de mouture », cf. cymr. mwl-wg « bale de blé », vir. moll « son », got. mulda et vhal. molt « poussière », dont on trouvera la rac. sous mala.
Uvel, adj., variante ancienne (la seule correcte) de vuel. V. ce mot.
Va, mon, ma : variante muée de ma. Cf. vâd.
- ↑ Séduisant, mais rien moins que sûr ; car l’u brittonique implique en tout état de cause une corruption (*oid- ou *oud-). La variante cymr. ucharn peut être altérée, et les variantes ffern et ffêr, aphérésées ; mais tout cela est bien compliqué.
- ↑ I.-e. *dwt d(e)knt-t « deux dizaines » > *dwt-tknti > *dwtknti > *wiknti.
- ↑ Variante possible de ulven (Loth).