Livre de raison de la famille Fontainemarie/A2

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II.

ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE DES LIVRES DE RAISON.


Dans une note de l’Avertissement, j’ai dit combien M. Charles de Ribbe m’avait aidé à préparer cet Essai. Depuis le jour où j’écrivis cette note, divers autres confrères m’ont honoré de leurs gracieuses communications, parmi lesquels je nommerai M. Léon de Berlue Perussis, ancien président de l’Académie d’Aix-en Provence ; M. Arthur de Boislisle, membre de l’Institut, secrétaire de la Société de l’Histoire de France ; M. Brun-Durand, ancien magistrat, correspondant du ministère de l’instruction publique a Crest (Drôme) ; M. Louis Guibert, correspondant du Ministère à Limoges, vice-président de la Société archéologique et historique du Limousin, un des érudits qui ont le plus et le mieux travaillé sur les livres de raison ; M. A. Vernière, le fervent bibliophile de Broude, le consciencieux éditeur du Journal de Dom Boyer ; M. Henri Wilhelm, juge de paix à Chartres, le grand admirateur et ami des Bénédictins, Benedlctinus ipse. Mais, dans cette énumération reconnaissante, une mention toute particulière est due à un jeune bibliographe qui a déjà donné la mesure de tout ce que l’on peut attendre de son zèle et de son savoir ; M. Henri Stein, archiviste aux Archives Nationales, que j’ai eu la bonne fortune d’avoir pour hôte, l’hiver dernier, et qui a trop généreusement payé son écot en recherchant pour moi avec la plus féconde activité un grand nombre d’indications qui avaient échappé à mes premières poursuites. En remerciant du fond du cœur tous ces chers auxiliaires, je fais appel de nouveau à leur secourable érudition, ainsi qu’à celle de tous les chercheurs sous les yeux desquels ces pages tomberont, pour que les textes ici oubliés me soient signalés le plus exactement possible. J’ai l’intention de compléter, à la suite d’un document inédit que je publierai, l’an prochain (Le livre de raison de la famille Boisvert). L’Essai que l’on va lire. Espérons que de très abondantes communications, venues d’amis connus ou inconnus, me permettront de réparer presque tous les péchés d’omission que j’aurai commis[1], et d’apprécier une fois de plus les bienfaits de la fraternelle association formée de tous ceux qui portent le noble nom de travailleurs.


PREMIÈRE PARTIE.


Liste, par ordre chronologique, des publications relatives aux livres de raison.


1867


Une famille au XVIe siècle, par Charles de Ribbe. Paris, Albanel, 1807, in-18[2]. On sait qu’il s’agit là de la famille du Laurens. M. de Ribbe, en tête de son introduction, a pu dire avec raison : « Le manuscrit que nous publions est peut-être un des plus précieux témoignages fournis par le passé, sur ce qu’il y a de moins profondément étudié et de moins exactement connu dans l’ancien régime : Les mœurs domestiques » La Généalogie de messieurs du Laurens, par Jeanne du Laurens (leur sœur), a obtenu le plus brillant succès. On l’a déjà réimprimé deux fois[3] et on le réimprimera souvent encore.


1868.


Rapport de M. Focillon, professeur au lycée Louis-le-Grand, sur la Monographie d’une famille au XVIe siècle, publiée par M. Ch. de Ribbe. (Société internationale des études pratiques d’économie sociale. Bulletin de mai, 5me n° de la 4me année, p. 482-501. À la suite du rapport de M. Focillon on trouve des additions à ce rapport faites par M. Cochin, président de la société, (p. 501-503) et par M. de Ribbe (p. 501-515).


1869.


Un livre de famille au XVIIe siècle, par M. de La Prairie. Fragments du livre domestique de maistre Claude du Tour, advocat au Parlement et depuis conseiller du roi et son advocat au bailliage et siège présidial de Soissons, et de J. D. du Tour, son fils, aussi advocat au Présidial, ancien premier assesseur de la maréchaussée dudict Soissons. (Bulletin de la Société archéologique de Soissons, mai 1879). Tirage à part, brochure de 27 pages in-8o, imprimée à Saint-Quentin.


1870.


Un père de famille au XVIIe siècle, d’après un document original et inédit, par Jules de Terris (Extrait du 5me volume des Annales de la Société littéraire, scientifique et artistique d’Apt). Apt, in-8o, de 18 pages. Analyse du livre de raison d’un des aïeux de M. de Terris, Gaspard de Mongé du Caire, seigneur du Caire et en partie de Puimichel, secrétaire du roi en la chancellerie près la cour du Parlement de province, mort le 25 octobre 1726[4]


1873.


Les savants Godefroy. Mémoires d’une famille pendant les XVI, et XVII et XVIIIe siècle, par le marquis de Godefroy-Ménilglaise. (Paris, Didier, in-8o de 420 et IX pages"[5].

Récit d’un grand père. Livre de famille, par M. E. L. Valenciennes, Giard, in-12[6].


1875


Livres de raison de Claude, Jacques et N. Dusson, tisserand, au hameau de Chalencey, paroisse de Couches (Saône-et-Loire), publiés par M. Harold de Fontenay dans les Mémoires de la Société Eduenne[7].


1877.


La Société d’Autun au XVIIIe siècle, d’après les mémoires de J. M. Crommelin, par M. Harold de Fontenay (Autun, 1877, in-8o.

Le manuscrit de ma mère, publié par Alphonse de Lamartine, avec commentaires, prologue et épilogue. Paris, Hachette, in-8o.

Il faut rapprocher du beau récit de Mme de Lamartine, si admirablement commenté par son fils, le Manuscrit d’une grand’mère. Avertissement à mon fils, écrit par Grazia Maria Riola Mancini. Préface et traduction de A. J. Boyer d’Agen, in 17 de XXI-87 pages. Alph. Lemerre, 1886.


1878.


La Vie domestique, ses modèles et ses règles, d’après des documents originaux, par Charles de Ribbe. Paris, Baltenweck. Troisième édition. 2 vol. in-18 jésus de XV-370 et 414 pages. Le tome II est presque en entier occupé par l’important livre de raison de la famille de Courtois-Durefort (commencé en 1812 par Antoine de Courtois, p. 107-253)[8].

Les livres de raison et leur rétablissement dans la coutume des familles comme moyen de réforme, par le même. Compte-rendu de la discussion ouverte sur ce sujet dans la séance de la Société des études pratiques d’économie sociale, en date du 19 mai 1878. Paris, au siège de la Société. Grand n-8° de 36 p.

Les livres de raison des familles florentines, par le même (Annuaire de l’économie sociale, 1877-78, tome III, Tours, Alfred Marne).

Les Archives domestiques et les livres de famille, par Adrien Arcelin, secrétaire perpétuel de l’Académie de Mâcon. Paris, Adrien Larcher, brochure grand in 8° de 46 pages.


1879.


Les familles et la Société en France avant la Révolution, d’après des documents originaux, par Ch. de Ribbe. 4me édition refondue et considérablement augmentée. Tours, Alfred Marne, deux volumes, in-18 jesus de XX-338 et 376 pages.

Le livre de famille, par le même. Tours, Alfred Marne, in-18. C’est la reproduction d’une conférence faite à l’Assemblée des Catholiques le 12 juin 1878. La même année, seconde édition à la même librairie, in-8o de 24 pages. Le livre de famille est précédé d’une lettre chaleureusement approbative de S. Em. le cardinal Donnet, écrite de Bordeaux le 25 février 1879.

Le livre de raison des Malmazet, de Vals (XVIIe et XVIIIe siècle), par M. Henri Vaschalde. (Dans le Patriote de l’Ardèche du 23 mars 1879).


1880.


Journal manuscrit d’un sire de Gouberville et du Mesnil au Val, gentilhomme campagnard, au Cotentin (1553-1562), fragments publiés par l’abbé Tollemer. Rennes, in-12. M. Henri Baudrillart, de l’Institut, qui avait eu connaissance des documents quelque temps avant la publication de l’abbé Tollemer en a tiré un article plein d’intérêt qui, sous le titre de Un châtelain de Normandie au XVIe siècle, a été inséré dans la Revue des Deux-Mondes, en 1878.

Un livre de raison Laonnois, par M. A. Combler, président du Tribunal Civil de Laon. Amiens, Delattre et Lenoel, brochure in-8o de 12 pages.

Le livre de raison des Daurée, d’Agen ( 1491-1671). Texte précédé d’une étude sur quelques livres de raison des anciennes familles de l’Agenais, par M. G. Tholin, archiviste du département de Lot-et-Garonne. (Ve Lamy. in-32 de 204 p.)[9].

Livre de raison de Gabriel du Puy, seigneur de la Roquette, en Languedoc, publié par M. Barry.


1881.


Les foyers d’autrefois, d’après une publicttion récente et un document inédit, par M. Ch. de Ribbe, dans la Réforme sociale, bulletin des unions de la paix sociale, livraisons du 15 avril et du 1er mai[10].

Livre de raison des Maillard, de Brive, 1507-1662, publié avec notes par M Fernand de Malliard ( Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze (Brive, in-8o)[11].

Mémoires ou livre de raison d’un bourgeois de Marseille[12] publiés avec une préface et des notes, par J.-F. Thénard, professeur, membre de la Société pour l’étude des langues romanes. (Paris, Maisonneuve, grand in-8, de XI-190 pages). Ce bourgeois, dont les récits s’étendent de 1674 à 1726, était un bonnetier, né en 1654, et qui intitule ainsi son recueil « Livre de mémoires par moi Jean Louis G., fils de Thomas G. et de Catherine de Thomas de cette ville de Marseille, commencé ce jourdhuy, 2 janvier 1674. »

Le livre de comptes d’un marchand Montalbanais au XIVe siècle, par M. Edouard Forestié (Montauban, brochure in 8° de 24 pages). Les extraits du registre des frères Bonis, communiqués au Comité des travaux historiques et scientifiques, à diverses reprises, ont été trouvés très curieux, et la publication intégrale du livre de comptes de la famille Bonis a paru très désirable. On assure qu’une de nos plus jeunes et plus vaillantes Sociétés savantes, la Société des Archives historiques de la Gascogne, est décidée à mettre en lumière ces importants documents, et tous applaudiront à une aussi intelligente décision[13]

1882.


Ue famille rurale auXVIIe siècle, par Ch. de Ribbe. Paris, librairie de la Société bibliographique. in-8o de 64 pages.

Livre de raison de la famille Moissonnier de St-Bonnet-le-Château (XIe et XVIIe siècle), publié dans l’Ancien Forez-, Revue mensuelle, historique et archéologique, Montbrison.

Conférence, par M. Thellier de Poncheville sur les livres de famille et la Société domestique dans l’ancienne France, d’après les ouvrages de M. Charles de Ribbe (Douai, 13 mars 1882).

Livre de raison d’un bourgeois de Lyon au XIVe siècle, en langue vulgaire, publié par M. Guigne (Lyon, in-4o).

Le Livre de raison d’Étienne Benoist (1426-1454). écrit en idiome limousin, dans une famille ou l’usage de tenir ces mémoriaux remontait déjà à plusieurs générations, publié par M. L. Guibert (Limoges, Ve Ducourtieux, grand in-8o de 98 pages[14]

Chronique d’Isaac de Pérès (1554 1611), publiée par M. A. Le Sueur de Pérès, conseiller honoraire de la Cour d’appel d’Agen, avec le concours de MM. Tamizey de Larroque, Faugere-Dubourg, J. de Laffore, et Ad. Magen (Agen, Ve Lamy, grand in 8° de 268 pages. — Dans cette chronique sont relatés les événements de famille à côté des événements locaux[15].

1883.


Journal de Noë Lacroix, Chalonnais (1610-1631), publié d’après le manuscrit original, par M. Anatole de Charmasse, annoté par M. Marcel de Chizy et M. A. de Charmasse. (Chalon-sur-Saône, L. Marceau, in-4o de 72 pages[16].

Une famille bourguignonne pendant la Révolution, d’après un livre de raison, par M. Henri Beaune, ancien procureur général à la Cour de Lyon (dans la Réforme sociale du 1er et du 15 décembre).

Mœurs et coutumes des familles bretonnes avant 1789, par M. E. Frain. Le tome III de cette publication contient le Journal de maistre Jehan François Deziel, advocat en parlement de Bretagne, (1690). Rennes, Plihon, in-8o[17]

Livres de raison de Jehan de Pyochet, seigneur de Sallin, (né le 1er mars 1532 et mort nonagénaire), cités par M. l’abbé Morand dans La Savoie et les Savoyards au XVIe siècle (Chambéry. brochure in-8o).

Livre-Journal de P. H. de Ghaisne de Classé, conseiller au siège présidial du Mans (1708-1733), publié par l’abbé G. Esnault. — Le Mans, Pellechat, grand in-8o de 31 p. Extrait de la Revue historique et archéologique du Maine). M. l’abbé Sirault cite (p. 7), parmi les livres de famille de la province du Maine, les documents suivants dont il possède les originaux ou la copie et qu’il se propose de publier : « d’abord, le livre de la vieille famille des Le Roy, qui nous donne tous les actes concernant une branche importante de cette dynastie, 1487 à 1598 ; celui de la grande famille des Le Pelétier, originaires du Maine, qui vinrent s’établir à Paris et s’élevèrent jusqu’aux plus hautes charges de magistrature (1499-1556) ; le livre des vieux de Courbefosse embrassant tout le XVIe siècle, et présentant d’un côté, les contrats d’acquit, de mariage, etc., de l’autre, des notes et souvenirs historiques entremêlés de poésies relatives aux affaires du temps ; le livre des Bodreau, commencé au milieu du XVIe siècle, continué jusqu’à la fin du siècle suivant, et nous permettant de recueillir les souvenirs intimes d’une famille pendant quatre générations celui des Drouet du Valenlin, qui part du XVIe siècle et s’arrête seulement aux premières années du XIXe siècle, commencé d’abord par les Coignart et transmis aux Drouet par alliance ; celui de leurs parents de la branche aînée de cette famille, les Drouet d’Aubigny celui des de Lélée, dont on a pu seulement conserver quatre feuillets, arrachés à la destruction ; celui des Bouteiller de Châteaufort, qui révèle l’intérieur d’une famille au XVIIe siècle ; celui des Duchemin, la plus vieille et nombreuse race lavalloise, dont j’ai copié le texte sur l’original conservé a la bibliothèque nationale à Paris ; celui de Julien Denisot, procureur du Roi au siège de l’élection du Mans au XVIIIe siècle ; le livre de François Le Boucher, avocat au siège royal de Fresnay-le-Vicomte, de 1663 à 1693 ; celui des Dagues, la plus ancienne famille patricienne du Mans dont M. le vicomte de Bastard possède le manuscrit dans sa précieuse collection d’archives du château de Dobert, etc. »

Un livre de raison. Journal de Samuel Robert, lieutenant particulier en l’élection de Saintes (1639-1668), publié par M. Gaston Fortat (dans le tome XI des Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis. Saintes, grand in-8o, p. 323-406)[18].

La famille de Rome d’Ardène, d’après quelques livres de raison et des débris de correspondance. (Marseille, Marius Olive, 1883, brochure in-18 de 42 pages.


1881.


Journal de Guillaume Langelier, sieur de la Martinais, écrit à Fougères (1642-1650), publié par M. Ed. Frain, Rennes, Plihon, brochure de 57 pages.


1886.


Livre de raison de Me Nicolas Verseris, avocat au Paris, 1519-1530, publié par M. Gustave Fagniez, d’après un manuscrit conservé à la bibliothèque du Vatican, dans le tome XII (p. 99-222) des Mémoires de la Société de l’histoire de la ville de Paris et de l’ile de France, lequel tome XII appartient à l’exercice 1885 et porte le millésime de 1886[19].

Étude sur les Mémoires domestiques d’Oudard Coquault, marchand de Reims sous Louis XIV, à l’appendice du livre de M. Albert Babeau, le peintre si fidèle et si attrayant de la vieille France ( Paris, F. Didot, in-8o)

Livre de raison de Pierre Doumait, notaire royal à Gros-Chastang. Extraits publiés par M. Louis Guibert dans un article de la Réforme sociale du 15 octobre sur les collégiens d’autrefois.

Livre de raison de Jean-Francois de Curières, ancien mousquetaire, puis major de cavalerie(XVIIe et XVIIIe siècle. Fragments reproduits dans Une famille du Rouergue avant 1789 par M, Teissier (La Réforme sociale du 15 décembre).

Livre de raison de Peyre de Serras, épicier à Avignon et propriétaire à Maillane (1354-1356). Analyse et extraits donnés par M. Paul Meyer, dans son Mémoire sur quelques manuscrits de la collection Libri à Florence, (Romania, t. XIVe siècle, p. 536-544).

Le livre de raison de Jacques-Charles Dutilleu publié et annoté par F. Breghot du Lut (Lyon, Mougin-Rusaud, in-4o de VI-90 pages.

Les livres de raison en Allemagne et le Tagebuch d’Albrecht Durer, par Ch. de Ribbe (Paris, Levé, brochure in 8° de 32 pages)[20].

Extraits d’un Livre de raison de François-Ambroise Tamisier, commerçant retiré des affaires et bourgeois de Marseille (1711-1781), par M. Octave Teissier dans La maison d’un bourgeois au XVIIIe siècle (Paris, Hachette, in-12)

Fragments des livres de raison de Guillaume de Bagnols et d’Antoine de Bagnols (XVe siècle), dans un Rapport de M. A. de Boislisle (Bulletin du Comité, p. 209-227). Le rapport du savant académicien renferme toute sorte de précieuses indications. On y trouve notamment l’éloge des livres de raison[21], l’éloge des travaux de M. de Ribbe, l’éloge des travaux de la plupart de ceux qui ont marché dans la voie ouverte par lui, une notice parfaite sur la famille de Bagnols et sur les textes intimes qui nous ont été laissés par cette famille[22].

1887.


Journal de Sémillard, publié par le possesseur, M. L. Royer, de Troyes, dans la Revue de Champagne et de Brie (tomes XXII, XXIII et XXIV)[23].

Livre de raison de la famille de Froissard-Broissia (1532-1701), publié dans les Mémoires de la Société d’émulation du Jura (4me série, tome II).

Un livre de raison, par Antoine Gaspard Bellin, docteur en droit, ancien magistrat. (Lyon, imprimerie Mougin-Rusand, grand in-8o de 11 pages). Analyse et extraits du de raison de la famille Fornet, du Dauphiné[24].

Article de M. G. Charvet sur le Livre de raison d’Henri Dumas, bourgeois d’Alais, dans la Revue du Midi de septembre.

Extrait d’un Livre de raison de la famille Contard dit Burgaud, donné par M. Du Mas de Rauly, archiviste du département de Tarn-et-Garonne, dans le Bulletin de la Société archéologique de ce département (second trimestre).

Registre domestique de la famille Verdusan (1359-1478). Article du très savant et très regretté M. Paul La Plagne Barris dans la Revue de Gascogne, livraison de décembre.

Livre de raison et de conscience, recueil de divers documents nobiliaires, lettres patentes, dont les textes originaux sont conservés dans les archives (dauphinoises) de la famille de la Baume-Pluvinel. Lille, Société Saint-Augustin, in-4o de 75 pages.

Journal d’un professeur à l’Université de Dijon (1742-1774). Mercure Dijonnais (1748-1789). C’est l’œuvre de deux frères : le Journal est de Jean-Baptiste Micault et le Mercure est de l’avocat Claude Micault. Les deux récits ont été publiés par M. G. Dumay dans le tome IX de la 3me série des Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon (p. I-377)[25]


1888.


Un livre de raison en Artois (XVIIIe siècle) par M. de Gorguette d’Argœuves (Saint-Omer), in-8o de 61 pages).

Livre de raison de la famille Legendre (une des plus anciennes du Mans), publié par M. Moutard dans la Revue historique et archéologique du Maine (tome XXIIIe siècle, 1re livraison).

Analyse du livre de raison de Daniel Lecomte dans une des séances de la conférence d’études historiques présidée par M. Claudio Jannet (Bulletin de la Sociélé bibliographique, juillet, p. 193)[26]

Les livres de raison et journaux historiques du Poitou. Lecture faite à la Sorbonne en 1887, au Congrès des Sociétés savantes, par M. Bélisaire Ledain. Ce mémoire (je souhaiterais le pareil à chacune de nos provinces) a été inséré dans la livraison 47 de la Revue Poitevine et Saintongeaise (Melle, librairie Lacave). J’emprunte à ce document les renseignements suivants : « Les livres de raison ou journaux historiques éclos et publiés jusqu’ici dans la province du Poitou sont au nombre de treize : le journal des Le Riche, de SaintMaixent[27] ; la chronique des Langon, par les Bernard, notaires[28] ; la chronique de Brison, de Fontenay ; celle de la guerre des trois Henri, en bas Poitou ; le journal de Généroux, notaire de Parthenay[29], le journal de Jean de Brilhac, lieutenant criminel à Poitiers ; celui de René de Brilhac, conseiller au présidiat[30] ; enfin le livre de comptes de Grignon de la Pellissonnières[31], appartiennent au XVIe siècle. Le journal de Paul de Vendée, du Bas-Poitou[32] ; ceux d’Anloine Denesde, marchand et juge consul à Poitiers[33] de Maillasson de Montmorillon[34] ; de Chaboceau, de Parthenay[35] des Bastard, de Niort[36], sont du XVIIe siècle. Le journal de Charmeteau, maître peruquier à Poitiers, est du XVIIIe siècle. »

Journal d’Eusèbe Renaudot (1616-1680) dans le Bulletin de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Ile de France, de mai-juin. M. Henri Omont a fait précéder sa petite publication (4 pages) des lignes que voici « Eusèbe Renaudot, fils de Tliéophraste Renaudot, le fondateur de la Gazette, nous a laissé un journal, sorte de livre de raison, qui contient de nombreux détails sur son fils, Eusébe Renaudot, détails qui ne semblent avoir été utilisés par aucun des biographes du célèbre orientaliste, Gros de Boze, Niceron, etc. Les extraits suivants donneront un aperçu de l’intérêt de ce journal, qui forme aujourd’hui le ms. français 14348 de la bibliothèque nationale[37]. »

Le livre de raison des Baluze, registre domestique et Chronique Tulloise 1566-1611, publié par M. Louis Guibert et suivi d’un Tableau généalogique de la famille Baluze ( XVIe et XVIIe siècle). (Tulle, imprimerie Crauffon, grand in-8o de 91 pages (extrait du Bulletin de la Société des Lettres, Sciences et Arts de la Corrèze).

Livres de raison, registres de famille et journaux individuels Limousins et Marchois, publiés par M. Louis Guibert avec le concours de MM. Alfred Leroux, Pierre et Jean de Cessac et l’abbé A. Lecler. (Limoges, Ve Ducourtieux ; Paris, Alph. Picard, grand in-8o de 484 pages. Extrait du Bulletin de la Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze, tomes VII, VIII et IX). Ce riche recueil ne renferme pas moins de vingt livres de raison :

I. — Registre des comptes de cheptels, contrats et notes diverses des Massiot, de Saint-Léonard, 1431-1496.

II. – Cahier Mémento de Psaumet Peconnet, de Limoges, 1487-1502.

III. — Registre de famille des Maurat, du Dorat, 1556-1798.

IV. — Livre de famille des Lemaisrre-Bastide, de Limoges, 1558-1748.

V. — Livre de famille des Lamy de la Chapelle, de Limoges, 1571 à nos jours.

VI. — Livre de famille de Jeanne Boyal, comtesse de Villelume, 1587-1594.

VII. — Livre de famille des sieurs de la Brunge, de Rochechouart, 1599-1788.

VIII. — Registre de famille des familles Plaze et Deyma, d’Argentat, 1605-1601.

IX. — Livre de raison d’Antoine d’Areith, de Beaulieu, 1611-1637.

X. — Journal du sieur Gondinet de St-Yrieix, 1614-1621.

XI. — Livre de raison du sieur Jarrige, de St-Yrieix, 1614-1621.

XII. — Livre de raison de Jean et Jérôme Texeudier, de Limoges, 1636-1662.

XIII. — Journal de Jean Péconnet, de Limoges, 1644-1678.

XIV. — Registre de famille d’Isaac, Alexis Ier et Alexis II Chorllon, de Guéret, 1628-1709.

XV. — Second livre de raison de Jean Texendier, de Limoges, continué par Jean-Baptiste, son petit fils, 1662-1703.

XVI. — Livre de raison de Joseph Péconnet, de Limoges, 1679-1716.

XVII. — Livre domestique des Leynia de Chassagne, de Freignac, 1724-1804.

XVIII. — Livre de famille d’Etienne Retouret, de Limoges, 1746-1763.

XIX. — Livre de raison du sieur Lamy-Deluret, curé de La Roche-l’Abeille, 1779-1738.

XX. — Registre de redevances de J. D. Marchandon du Puimirat, chanoine de Limoges, 1789-1791.

Dans le Bulletin historique et philologique du Comité des travaux historiques et scientifiques (numeros 3 et 4 de 1888 distribués en 1889), M. Louis Guibert a analysé le Registre domestique de Vieilbans, consul de Brives en 1584 et 1585. M. Léopold Delisle, président de la section d’histoire et de philologie, se faisant l’interprête de tous les érudils présents et absents, a remercié le Secrétaire général de la Société archéologique et historique du Limousin, de son intéressante communication, le félicitant de l’ardeur avec laquelle il s’est voué à la recherche des anciens livres de raison, déclarant que grâce à lui on commence à pouvoir en ajouter une cinquantaine à ceux que l’on connaissait déjà.

Dans la même séance (22 mai 1888), M. Rochetin, de l’Académie de Vaucluse, a communique la préface du Livre de raison d’un bourgeois d’Uzès au XVIIe siècle, Pierre Bafin. Ce manuscrit, dit le rédacteur officiel du Bulletin, « comprend une période de 42 années, de 1614 à 1686, nous faisant assister aux désordres qui ont agité la ville d’Uzès. On comprend ainsi le peu de sympathie de Racine pour la ville du chanoine Sconin. »

La vie de nos ancêtres d’après leurs livres de raison ou les Nimois dans la seconde moitié du XVIIe siècle d’après des documents inédits par le docteur Albert Puech, médecin en chef de l’Hôtel-Dieu de Nimes, lauréat de l’Académie de Médecine de Paris. (Nimes, Grimaud, Gervais-Bedot, Catelan. Grand in-8o de 457 pages). Le très important recueil de M. le docteur Puech a pour pièce principale Le livre de raison du notaire Borrelly allant de 1651 à 1717 (p. 135-315). Autour de ce document le savant écrivain a publié bon nombre d’observations et de textes inédits qui sont aussi utiles à consulter pour l’histoire même de la ville de Nimes que pour l’histoire de la vieille Société française[38]. Dans l’introduction sont tour à tour étudiés le livre de raison d’un pauvre et modeste gantier — livre de raison type, car il y est surtout question d’actes de commerce[39]le Libvre journalier des affaires de moy Jacques Laurens Andreas fait à Sainte-Gilles delpuis mon séjour (commencé en 1622, continué jusqu’au 3 décembre 1654[40], le registre d’Isaac Boisson (du 19 décembre 1656 au 17 décembre 1701), mis à la disposition de M. le docteur Puech par M. le comte de Balincourt, le livre de famille de l’avocat Annibal François Puech, mort en 1723, régistre abondant en singulières recettes de médecine domestique).


1889.


Extraits du Registre de famille du pasteur Daniel Toussain (1565-1587), dans le Bulletin de la Société du protestantisme français, livraison du 15 avril, p. 185-183, extraits empruntés à une publication allemande du docteur Albert Müller (Flensburg, 1883, in-4o).

Livre de raison de Madame de Simiane. Analyse et extraits donnés par M. le marquis de Saporta (la famille de Madame de Sévigné en Provence, d’après des documents inédits, Paris, Plon, grand in-8o, p. 399-402[41]. « C’est au dernier moment et l’impression du livre déjà terminée, dit-il, qu’il nous a été donné de prendre connaissance du Livre de Raison de la Marquise de Simiane, recueilli fort heureusement par le vicomte Ludovic d’Estienne de Saint-Jean, qui se trouva, il y a quelques années, égaré chez un bouquiniste, et eut le mérite d’en apprécier la valeur. Ce livre de raison est un registre du format petit in-f°, fermant comme un portefeuille, relié en maroquin rouge, aux coins ornés sur les plats de la fleur de lis héraldique des Simiane. »

Au dernier Congrès des Sociétés savantes, M. Louis Guibert a analysé, d’après le récit des journaux, « un livre de raison, tenu à la fin du XIVe siècle par un juge de Saint-Jamien. C’est le plus ancien document de ce genre signalé dans le Limousin »[42].

La famille d’autrefois en Alsace, par l’abbé H. Cettv (Rixheim, imprimerie de A. Sutta. in-18 de IV-390 p.) M. l’abbé Cetty, préparé à bien traiter ce sujet par ses travaux sur la famille ouvrière en Alsace, sur le paysan alsacien sur le Mariage dans les classes ouvrières, nous a donné un des meilleurs recueils inspirés pur M. de Ribbe. L’énumération seule du titre des chapitres fera comprendre toute la valeur de ce recueil : Les livres de famille en Alsace[43] la Famille et le respect de Dieu, la Famille et le Mariage, la Famille et le foyer domestique, la Famille et les traditions, la Famille et l’éducation, la Famille et l’école, la Famille et les Pauvres, la Famille et les fêtes, la Famille et la Mort, la Famille et l’esprit public, la Famille et la Corporation. Il faut remercier M. l’abbé Cetty de nous avoir par son beau livre, momentanément rendu cette province « que le poète, dit-il, (p. 1), appelait avec amour la douce Alsace, » et qu’a notre tour nous appellerons, le cœur plein de regrets, plein aussi d’espérances, l’inoubliable Alsace.

Livre de raison d’un magistrat Picard (1601-1602), par Alcius Ledieu, conservateur de la Bibliothèque d’Abbeville. Abbeville, imp. Paillart, 1889. In-8° de 51 pp. ( Extr. du Bulletin de la Soc. d’Emulation d’Abbeville, 1889, n° 3).

Il s’agit de Philippe de Lavernot-Paschal, président de la sénéchaussée de Ponthieu de 1507 à 1649, dont le portrait lithographié est joint à la publication. L’original du manuscrit est à la bibliothèque d’Abbeville.

Souvenirs d’Alsace. Correspondance des demoiselles de Berckheim et de leurs amis, précédée d’un extrait de journal de Mlle Octavie de Berckheim, et d’une préface de M. Ph. Godet. Neuchatel (Suisse), Delachaux et Niestlé, 1889, 2 vol. in-8o de XlX-325 et 347 pp., avec gravures. Le Journal de Mlle O. de Berckheim va de 1789 à 1816. Au sujet de cet ouvrage, M. J. Liblin a tout récemment publié, dans la Revue d’Alsace (Paris, Fischbalcher, nouvelle série, tome III, p. 180-203), un article (à suivre), intitulé Livres de raison et souvenirs de famille.

M. de Ribbe voulait bien m’ecrire, en janvier dernier « M. l’abbé Cetty vient de faire revivre la Famille d’autrefois dans un délicieux ouvrage[44] que je vous recommande tout particulièrement. Le mot délicieux s’applique non moins justement à son tout récent volume intitulé : Une grande dame dans son ménage au temps de Louis XIV d’après le Journal de la Comtesse de Rochefort (Paris, librairie Victor Palmé, in-12 de 38.1 pages). La nouvelle héroïne de M. de Ribbe, Madeleine des Porcellets, femme d’André de Brancas, baron de Rochefort, est un type admirable de vertu agissante et de dévouement réorganisateur. Rarement modèle plus distingué et plus attachant s’est offert à un habile peintre ; rarement peintre habitué au succès a mieux réussi que ne l’a fait M. de Ribbe dans son portrait de la noble femme qui résumait en elle ce qu’il y avait de meilleur, au XVIIe siècle, dans le monde de l’association provinciale. Je suis heureux de finir cette première partie de mon petit Essai comme elle avait été commencée, par la mention d’un délicat et sympathique chef-d’œuvre[45].


SECONDE PARTIE.


Liste, par ordre alpharbéthique, des auteurs de livres de raison inédits.


Livre de raison de Joseph-Louis Abel, négociant à Aix, cité seulement en une simple ligne par M. de Ribbe (Les Familles, tome I, p. 60). Extrait du livre de raison d’Ursule d’Agoult d’Ollières, veuve du Puget. (Cahier du XVIIIe siècle, aux Archives communales de Bras (Var).

Le livre de raison de Jean d’Antonnelle de Monlmeillan. M. le comte de Dienne, dont la Société nationale d’Agriculture vient de couronner un grand travail manuscrit sur le défrichement des marais de l’ancienne France, m’a fait l’honneur de me fournir la note que voici « C’est en recherchant des documents relatifs à ce personnage [le célèbre ingénieur d’Amsterdam, Van Ens, conseiller du roi Louis XIII, contrôleur de l’Argenterie et menus plaisirs de Sa Majesté, marie avec l’Arlésienne Marguerite d’Antonelle de Monlmeillan] que je découvris, parmi les manuscrits de la bibliothèque d’Arles[46], le livre de raison de Jean d’Antonelle [beau-frère de Van Ens]. Sur la couverture de ce volume, malheureusement incomplet et dont les notes ne remontent qu’à 1670, se lit ce quatrain :


Mors tua, mors Christi,
Fraus mundi, gloria Cœli,
Et dolor inferni
Sunt meditanda tibi.


En voici quelques extraits : 1670. L’on a remarqué, cette année, et les vieils gens ont asseuré qu’on n’avoit jamais veu une plus mauvaise année, d’autant que le bétail mesme n’a pas réussi, qu’on a presque perdu tous les agneaux de Crau, du moins les deux tiers : on a mal vendu la laine ; les moutons de Crau ne se sont pas peu vendre la plus part, ni mesme engraisser, et il n’y a presque point de foin ni de paille. — 1673. Rupture du Rosne. Memoire que ceste présente année, le Rosne a rompeu les digues du Baron et est veneu dans les mares de Couronneau et a inonde tous nos marés et tous nos clos généralement, tant celui de Montilles que les autres deux, venant les eaux jusques dans la cabane ; la première fois qui feusse le mois de mars dernier. Le Rosne rompit ladicte digue du Baron le premier jour du mois de mars et le trou ne feust fermé que le 25 ou le 26 et comme les eaux commençoient d’estre fort basses, elles étoient pourtant encore au clos dit Maset et au segond clos. Aprez on r’habilla les chaussées et les digues de Montlong rompirent par la faute de Bohareau le terraillon et de MM. les Intendants qui, au lieu d’aller, lundi matin, aux chaussées, tinrent une assemblée chez Monsieur d’Augières, advocat du Corps, pour d’autres affaires[47] et on nous dit que s’il y avoit eu deux hommes seullement, ils auroient empesché le trou de s’agrandir.

Le Rosne demeura toujours assez plein, depuis le mois de mars jusqu’au mitan de juin, et après les eaux augmentèrent et le trou du Baron se rouvrit le 28 de juin et inonda encores nos marés plus que jamès et l’eau vint encores dans la cabane et beaucoup plus grosse qu’au mois de mars, de manière qu’il fallust otter tous nos bœufs et les envoyer à vingt sols la pièce, à mon logis ; s’il meurt des bestes, les peaux se partageront et la cher sera salée au despens du rentier et la cher m’appartiendra.

1674. — Le 16 novembre, il y a eu une grande inondation de la rivière du Rosne, au quartier du Frébon, qui est survenue de deux ou trois ruptures faites, l’une à la Roque de Curier, l’autre proche Tarascon, l’autre à Lansac qui nous ont inondé tout le territoire du Trébon. Outre ces ruptures, les eaux de la Durance et du Vigueyrat[48] s’estant jointes ensemble avec celles du Rosne sont survenues avec une si grande rapidité Ie 17 novembre et 18, qu’elles ont esté à tous les marès du plan du Bourg et à l’estang de Meyrane et ont inondé toutes nos terres labourives depuis le commencement de nos terres de Trébon que, le dimanche matin, 18 du courant, il y a eu plus de dix ou douze mas dont il y a eu les murailles abattues et des mas entiers par comme celuy de M. de Molèges, à cause du grand vent qu’il fist le samedi 17 du courant qui foita si fort les murailles et les sapa si fort qu’elles se renversèrent et les eaux du Vigueyrat et du terrain venant de la hauteur d’un homme, elles renversèrent cent cannes de chaussées de M. de Moullèges, et de Mme de Barras, dans la rivière de Rosne. Mme de Barras perdit mille setiers de bled dans un grenier bas ; M. Bouret, un peu au-dessus, environ sept à huit cents qui feust vendu tout mouillé, esté porté cinq à six jours après avec des bateaux en cette ville [d’Arles] à 15 ou 20 sols le setier. M. Vacher, au mas de Galignon en perdit aussi 10.000 setiers et toutes les récoltes du plan du Bourg et la plus grande partie de celles du Trébon ont esté noyées. Tarascon. Avignon, Beaucaire ont eu les eaux et souffert dommages extraordinaires dans leurs greniers bas et caves ; les tonneaux d’huile et de vin ont été renversés sens dessus dessous ; enfin depuis cent ans, l’on n’avoit pas souffert un si grand dommage et les eaux passèrent douze pans sur le pont de Crau ; l’eau fut sur l’hôtel des pauvres de Saint-Lazare, et, en Avignon, on fut contrainct d’oster à minuit le Saint-Sacrement en certaines églises, comme au Refuge et autres monastères. Le Rosne fut dans mon verger d’oliviers et assez avant emporta mon palier. Ceste année 74 a esté extraordinaire. »

Livre de raison de G.-C. Consolin Baculard, commencé à Mollans (Dauphiné) en 1778, indiqué par M. de Ribbe, Les Familles, tome I, page 9.

Livre de raison de la famille Bailly, datant de 1743, chez M. Fernand Bailly, notaire a Voiron.

Livre de raison de Charles Barcilon, de Carpentras, commencé le 1er juillet 1700. Indiqué par M. de Ribbe, Les Familles, tome I, page 9.

Livre de raison de Jean Bayle de la Charbonnière, XVIIe siècle, rempli de détails sur les phases de l’histoire du protestantisme en Périgord. Voir France protestante, seconde édition, tome VI, additions, col, 1881.

Livre de raison de la famille de Belorce, famille protestante du pays de Montbéliard (1781-1812). Un curieux fragment sur l’arrivée des Français à Montbéliard en 1793 a été publié dans l’Annuaire du Doubs pour 1889 (76e année. Besançon, Jacquin, p 60-61).

Livre de raison de F. E. de Berlier-Tourtour, fils et petit-fils de conseillers à la sénéchaussée de Draguignan, cité par de Ribbe, les Familles, tome II, p. 162.

Livre de raison de Jean, Pierre de Berluc, premier consul de Forcalquier en 1733, 1724, 1758 et 1768. et de Marie de Berluc, sa sœur, conservés dans les archives de M. Léon de Berluc Perussis, auquel je dois communication des extraits suivants :

1725. — « Par acte du 13 mai 1725, notaire Bandoly, j’ay acheté une vigne, terre et hermas, au cartier de la citadelle… Je l’ai fait mettre sur la cote de la charité, qui en jouit, et c’est pour cet hôpital que je l’ai achetée. Ainsi je veux que cette propriété lui appartienne.

1727. — « Le 17 mai 1727, Me Jean, notaire de la ville d’Aix, par le conseil de M. Fabry, notre curé, je refis mon testament, dans la chambre du P. Roux de l’oratoire, par lequel je lègue a ma mère 8, 000 fr. avec l’usufruit de tous mes biens, et après quelques autres légats à l’hôpital, à la miséricorde et à ma sœur, institue les pauvres de la Charité mes héritiers.

1728. — « Le 5 octobre 1728, j’ay fait mon testament solennel, par lequel je fais ma mère héritière pure et simple, sur la parfaite connoissance que j’ay de sa charité envers les pauvres, et de son discernement à choisir les bons, sans abandonner tout à fait les mauvais.

» Environ dans le même temps que dessus, j’ay fait une exacte recherche des livres de raison de mes devanciers, tous gens de bien, pour sçavoir si, dans leur simplicité, ils n’auroient pas exigé des intérêts sans titre[49] ce qu’ils n’auroient pu faire dans un temps où l’on ne préchoit point que l’usure fut deffendue, dans une espèce de bonne foy qui, à mon avis, n’excuseroit pas tout à fait devant Dieu, parce que l’ignorance du droit naturel n’excuse personne.

1729. — A des conditions onéreuses pour lui, il prête à Michel Eyriès une somme qui doit lui faciliter un séjour aux eaux de Digne.

1729. — Il écrit à son procureur fondé d’Aix, chargé de retirer annuellement 60 fr. pour lui, d’en verser le quart entre les mains d’une parente pauvre.

1730. — Il ne paraît pas que les 150 livres qui restaient dues aux hoirs de la demoiselle de Saint-Marc (pour prix d’une maison) ayent jamais été payées, quoique nobles Paul et Etienne de Saint-Marc en ayent fait demande en l’année 1675. C’est pourquoi bien que j’aye lieu de croire que mes autheurs, qui étoient gens de probité, pourroient les avoir acquittées, je prétends, pour plus grande seurté les acquitter moy-même, avec tous les interests qui étoient deus lors de la demande, qui montent 217 ; au tout ; je payerai 367 livres.

En marge : « Demoiselle Claire de Saint Marc est restée seule de cette famille ; elle demeure à Aix rue des Trois-Ormeaux.

» Le 30 déc. 1731, j’ay compté 210 livres à Mlle Trotier, veuve du S. Dautane, de Villeneuve, pour remettre à lad. demoiselle de Saint-Marc.

» Le 22 oct 1733, j’ay adressé a M. Alpheran, d’Aix, pour faire rendre sous main a lad. demoiselle de Saint-Marc, 177 livres sçavoir 157 pour reste de la somme que j’avois projeté de lui payer, et le surplus pour les interest du principal depuis le jour que j’ai été assuré que j’en étois débiteur.

1745. — » Le 29 mars 1745 ma chère mère s’est endormie dans le Seigneur, dans le sein duquel la multitude des honnêtes gens, qui la connoissoient quelque inconnue qu’elle voulut être, ne doute pas qu’elle n’ait été reçue au moment de sa mort.

» Sainte-Mère, priez pour vos enfants.

» Elle est enterrée aux Cordeliers, quoique par son testament du 5 janvier 1726, notaire Armand, elle eut élu sa sépulture a la paroisse ; la paroisse ayant, en quelque manière renoncé à son droit dont un voile épais lui a caché la valeur, par le refus que le chapitre a fait d’assister a ses funérailles, à cause qu’on l’a supposée opposée à la constitution Unigenitus, ce qu’on n’a pu connaître que par l’odeur de sa bonne vie, car elle n’a ni écrit ni parlé, et M. le curé, appelé pour l’administrer, n’a pas daigné l’interroger.

1756. — Pour faire cesser un procès entre la ville et les optionnaires des fours, qui melloit toute la population en émoi, il offre de renoncer, au profit de la ville, à un capital de 4.197 livres qui lui étoit dû comme optionnaire, sous la seule réserve des intérêts, durant sa vie et celle de sa sœur.

1758. — Ayant revendu avec un bénéfice de 200 fr., un immeuble qu’il avait acheté à fonds perdu, il applique cette différence à payer la nourrice d’un enfant nommé Eymon, abandonné de ses père et mère.

Même année. — Il renonce à un legs de 3, 000 fr. à lui fait par Madame de Mathieu du Révest, afin que les créanciers de M. de Mathieu, fils de la défunte, soient satisfaits.

1772. — Il pratique dans une maison qui lui appartient, « un petit appartement pour y loger Mlle Marie-Anne Vallandan, ma parente ma volonté étant qu’elle y reste toute sa vie. »

L’auteur de ce livre de raison ayant été par lettre de cachet, éloigné de 30 lieues de Forcalquier, en octobre 1736. pour cause de jansénisne, le conseil de ville, réuni et renforcé le 22 février 1739, au nombre de 21 chefs de famille, prit à l’unanimité la délibération la plus honorable pour lui.

Le premier consul expose que cet exil a fait perdre à la communauté de Forcalquier un de ses principaux taillables, de ses plus dignes consulaires et de ses plus charitables citoyens. Rien ne seroit plus conforme aux vœux du public, à l’intérêt des pauvres et à l’avantage de la vefve et de l’orphelin, que de tenter les voyes convenables pour obtenir son rappel ; n’ouvrant cette proposition à la veille de notre sortie, que pour avoir la satisfaction de donner un dernier témoignage de notre attachement et de notre attention aux véritables intérêts de la ville… On ne s’aperçoit que trop du dérangement que, malgré le court espace de temps, cette affaire cause aux affaires des hôpitaux, et particulièrement à celui de la Charité, dont on annonce la décadence prochaine, si Sa Majesté, par un effet de son amour pour les pauvres, n’a la bonté de rendre incessamment à ceux de cette maison affligée, un recteur qu’ils étoient en possession, depuis si longtemps, de regarder comme leur Père. On n’a jamais mieux reconnu que depuis son départ à combien juste titre il méritoit ce nom de leur part, puisque l’on a la douleur de voir que les ressources qu’avoit cette pauvre maison pour subsister, tant qu’elle a été sous sa conduite, ont tari des trois quarts depuis qu’il a été obligé de l’abandonner ; jusques là que les matériaux qui étoient là sur les lieux, destinés à la continuation d’un bâtiment qui augmentoit, chaque année, à proportion non des revenus de la maison, qui ne sont presque rien, mais de ses propres facultés, ne sont plus maintenant qu’un vain amas de pierres, qui ne sert qu’à faire connaître la faute que fait à cette maison cellui qui étoit à la veille de les mettre en œuvre, à ses propres frais et dépens, pour le logement des pauvres, lorsque la lettre de cachet lui fut signifiée. »

Sur quoi, il est délibéré d’envoyer 4 députés à l’évêque de Sisteron, savoir, les deux consuls, M. André de Castellane Adhémar[50] et M. Jouval, un des recteurs des hôpitaux, pour prier le prélat de se joindre au conseil et aux pauvres de toute la ville, de porter lui-même leurs avis aux pieds du trosne, et de réclamer du roy et du cardinal de Fleury que l’on rende à la communauté un de ses membres les plus prétieux et les plus utilles. (Arch. de Forcalquier. B B. 43, 22°, pp. 365 et suiv.)

Malgré cette significative démarche, l’exil dura près de six ans, et ce n’est qu’en 1742 que la lettre de cachet fut révoquée. — J.-P. de Berlue mourut en 1772, de la suette, qu’il avait contractée en soignant les pauvres de la Charité, visités par cette épidémie. — Parmi les dons pieux dûs à sa générosité, il faut citer celui de quatre magnifiques chandeliers d’argent ciselés par Simon[51] qu’il offrit en 1755 à la confrérie de Saint-Mary, établie en la concathédrale de Forcalquier, et qui, malheureusement, furent confisquées et fondues en 1700. »


EXTRAIT DU LIVRE DE RAISON DE MARIE DE BERLUC


(sœur du précèdent). — 1731 :


« Je prie le Seigneur qu’il ne permette pas que les affaires temporelles auxquelles je pense estre engagée par son ordre, me fassent perdre de veue les éternelles, qui seules ont droit d’occuper un cœur chrétien. »

Suit l’émunération des affaires qu’elle se propose de consigner dans son livre, et parmi lesquelles,

«…3° Les acquisitions que je pourrois faire à mon propre, ce que je n’ai le dessein de faire, par la grâce de Dieu, qu’au cas qu’il me soit fait quelque remboursement de fonds, ou bien quelque cas où la charité m’obligeroit de le faire. » (Ce qui signifie que, trésorière des pauvres, elle ne capitalisera jamais son revenu).


1741


« P. Laugier vint à la maison pour me payer, le 27 aoust, et il ne me trouva point parce que j’etois à Lurs. Comme il n’est pas juste qu’il souffre de mon absence, il ne faut lui compter les intérêts que jusques au 27 aoust.


1751


« Lesdits paysans ayant, par erreur, rompu (défriché), dans le mien, je les ai laissés jouir, pour éviter contestation. La chose étoit faite, et j’aime encore moins faire de bruit et des procès, qui intéressent toujours et blessent la charité, qui est un bien plus précieux que tout ce qu’il y a dans le monde. »


1771


« Au moys de novembre 1771, Michel Rayne a marié sa fille avec un homme de Ganagobie, et comme étant pauvre il ne pouvoit lui doner ce que ce parti méritoit, et que cette fille nommée Catherine étoit sage et de mon goût, je fis procuration à Gabriel Mailhori de luy donner en mon nom 125 livres sur la dette que son père me devoit.[52] »

Nous croyons devoir faire suivre ces extraits, du testament de François-Delphine Pin (consul d’Apt en 1770 et 1780-1781), un des aïeux de M. L. de Berluc (branche maternelle).

« L’an 1785 et le 15 janvier après midi, par devant nous, notaire royal à Apt et les témoins cy après nommés, est comparu Sr Fronçois-Dauphine Pin… lequel nous a remis la présente feuille de papier timbré, qu’il a dit servir d’enveloppe et couverture à son testament mistique solennel, qu’il a dit avoir fait et écrit de sa propre main… et qu’il a ensuite clos et fermé… avec de la cire d’Espagne rouge, à l’empreinte de son cachet ordinaire à ses armes…

Signé : Mezard, notaire, et les témoins,


Suit la teneur du testament :


« … Premièrement, comme chrétien catholique apostolique et romain, j’ai fait le signe de la sainte croix, invoqué le saint nom de Dieu, et suplié sa divine bonté de me faire miséricorde, et de recevoir mon âme dans le séjour des bienheureux, lorsqu’il lui plaira de la séparer de mon corps mortel.

« Je prie ma chère et bien aimée épouse, mon héritière universelle, ci-après nommée, de faire célébrer pour le repos de mon âme cent messes basses de requiem, de me faire ensevelir de la façon la plus simple : les frères pénitents noirs[53] porteront mon corps à la sépulture. »

Apres divers legs aux Pénitents noirs, aux hôpitaux Sainl-Castor et de la Charité, le testateur lègue à chacun de ses sept enfants la somme de trois mille livres payable à leur mariage du consentement de leur mère, entrée en religion ou majorité, et, de plus, une pension viagère à chacune de ses deux filles, tant qu’elles resteront filles ; donnant à la veuve le pouvoir d’augmenter les legs ci-dessus « en faveur de celuy ou de ceux qu’elle trouvera à propos, et croira le mériter. »

« J’institue Catherine-Lucrèce Tassis, madite chère épouse, mon héritière universelle fiduciaire, en gardant viduité, me confiant entièrement à elle pour l’éducation de mes enfants et l’administration de mon héritage, que je la charge de rendre à celuy ou à ceux de mes enfants mâles qu’elle en trouvera le plus digne, et qu’elle jugera à propos, à sa volonté, et par portions égales ou inégales à son choix, soit à son décés, ou à leur mariage, ou plutôt si bon lui semble. Je la nomme tutrice de ceux de mes enfants qui seront encore pupiles à mon décès. Je la dispense de prêter serment, de faire inventaire et de donner caution. Je la dispense même de faire inventaire dans le cas où il seroit demandé sous prétexte de légitime ou suplément, ou de la substitution fiduciaire cy-dessus ; et si elle pouvoit y être forcée en justice, je réduis le legs de celuy ou ceux de mes enfants qui l’auroient demandé ou qui pourroyent l’inquiéter par quelque prétention quelconque, à leur légitime, et cinq sols en sus que je leur lègue seulement, et rien de plus…

« Je recommande, au surplus, à mon épouse d’aimer également mes enfants, de leur donner une éducation convenable selon Dieu et selon leur état, et à mes enfants d’aimer leur mère et de luy être obéissans, de s’aimer et servir réciproquement toute leur vie, et de prévenir toute discorde. L’union est l’âme des familles. Telles sont mes dernieres volontés, auxquelles je persiste. A Apt le quinze janvier mil sept cent quatre vingt cinq.

Signé : F. Pin[54].


Livres de raison de la famille de Belrieu dans les archives de cette famille périgourdine. Voir la France protestante, seconde édition, tome VI, additions, colonne 881.

Livre de raison de la famille Boisvert, de Marmande (XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle). Archives de M. Maurice Boisvert.

Livre de raison d’Antoine Bougerel, procureur en la cour de parlement de Provence, commencé en 1607, et continué par Antoine Bougerel, fils du précédent, lequel commença son journal le 14 décembre 1648 « auquel mon bon père décéda. » Indiqué par M. Ch. de Ribbe, les familles, tome I, p. 10.

Livre de raison de la famille Bouhier, cité par feu Benjamin Fillon dans le Recueil de notes sur les origines de L’Église réformée de Fonlenay-le-Comte. Niort, Clouzot, in-4o, p. 42 ; communiqué à B. Fillon par M. Armand Merlan, de Napoléon-Vendée.

Livre de raison de la famille Boyer, cité dans l’Histoire de Saint-Bonnet-le-Château, par M. l’abbé Condamin, professeur à l’Institut catholique de Lyon, tome II, 1887, grand in-18° pp. 157, 162, 163, etc.

Livre ou registre domestique du vicomte de Brie (1729-1779). Registre de 207 feuillets in-folio conservé aux Archives d’Angouléme sous la cote II, 9

Livre de raison de Pierre César de Cadenet de Charleval, commencé en 1728 et continué en 1763 par François de Cadenet de Charleval, fils de ce dernier. Indiqué par Ch. de Ribbe, Vie domestique, tome II, p. 226 ; les familles, tome II, p. 204.

Livre de raison de Joseph Caire, avocat au parlement d’Aix, indiqué par le même auteur. Les familles, tome I, page 293.

Livre de raison de la famille Caucabanes. à Nérac, XVIe et XVIIe siècle, cité par les annotateurs de la Chronique d’Isaac de Pérès (1882). Voir pp. 51, 106. Voir encore la Biographie de l’arrondissement de Nérac, par M. Samazeuilh, p. 206-208. Le livre de raison, malheureusement incomplet, avait été communiqué a M. Samazeuilh par M. Lespiault, propriétaire du château de Saint-Martin, lequel château appartenait jadis aux Caucabanes.

Livre de raison d’André Clappiers, médecin à Moustiers (Basses-Alpes), 1740. Indiqué par M. Ch. de Ribbe, les familles, tome II, p. 94

Livre de mémoires de la maison de noble et puissant seigneur Mermet Claret, seigneur de Treschenu, de l’an 1459. Fait partie des archives de Simiane-Esparron. Entièrement écrit en dialecte du bas Dauphiné, ce registre va jusqu’à l’année 1461 et fournit une grande quantité de renseignements précieux sur l’agriculture, le prix des denrées, l’administration foncière, etc. ̃

Livre de raison de Trophime Tronc de Codolet, commencé à Saton le 2 janvier 1736, et continué par ses descendants jusqu’au 30 septembre 1825, avec cet en-tête : Ad majorent dei gloriam. Indiqué par M Ch. de Ribbe, les familles, tome I, p. 58.

Livre de raison de la famille Coignart, qui remonte à Jean Coignard, originaire du pays de Doufront, et a été continué soigneusement par ses enfants (XVe-XVIe siècle). En la possession de M. l’abbé G. Esnault, au Mans.

Journal de Jehan Colleau, procureur au Châtelet de Melun sous le règne de Henri IV. Archives municipales de Melun, fonds Gauthier. Le manuscrit n’a que deux feuillets in-folio, mais il est intéressant pour la Ligue.

Livre de raison de Pierre-Joseph de Colonia, avocat général au parlement de Provence, puis intendant des finances sous Louis XVI. Trois fois cité par M. de Ribbe, dans une famille au XVIe siècle, p. 51. dans la Vie domestique, tome I, p. 147, dans les Familles, tome I, p 16.

Registre de la famille Cornet, en la possession de M. Poujol de Fréchencourt, lequel en a extrait les trois notices suivantes, insérées dans les Mémoires de la société des antiquaires de Picardie et tirées à part : la prise d’Amiens par les Espagnols en 1597 (Amiens, impr. Douillet, 1884, in-8o de 15 p ; le mariage de Jean Cornet en 1517 (ibid 1881, in-8o de 11 p, ; les bourgeois d’Amiens, ibid, 1885, in 8° de 16 p.)

On conserve dans les archives de la famille Daurée de Prades, à Agen, un livre de raison (in-4° de 140 feuillets, 1639-1604). de Jean-Jacques de Cortète, frère de l’auteur de Ramounet et de la Miramondo, François de Cortète, seigneur de Prades.

Papiers domestiques des Deydier, d’Ollioules, près Toulon, papiers où l’histoire de la famille est retracée depuis l’année 1250 jusqu’à nos jours. Les familles, tome I, p. 40-42 et p. 214-216.

Livre de raison [un court fragment seulement] du docte Bosius, dans la brochure de son digne descendant, M. Émile Du Boys : Un magistrat érudit du XVIe siècle. Siméon Du Boys (1536-1581. Lettres inédites (Chartres, Durand, 1888, in-8o de 40 pages).

Livre de raison de la famille Dudrot de Cap-de-Bosc, commencé en 1530, à Condom, cité par M. l’abbé Ferrand, dans son petit livre sur la Dévote chapelle de Notre-Dame de Piétat (1888, in 18, p. 31).

Livre de raison (liber rationum) de Marc Antoine Durand d’Escalis, seigneur de Saint-Louis et de Saint-Antonin, commencé en 1660. Les Familles, tome I, page 7.

Journal ou livre de raison de Guillaume d’Ercuis (XIIIe siècle), dont la publication a été proposée à la société de l’histoire de France par M. Kohler et adoptée par le conseil de cette société le 3 mars 1885.

Livre de raison de Charles Fabry, viguier d’Hyères, frère du sieur de Callas. Un extrait de ce livre relatif à l’entrée du roi Charles IX à Hyères, 28 octobre 1564, est conservé à la bibliothèque d’Inguimbert, à Carpenlras, collection Peiresc, registre LXV, n° 2[55].

Livre de raison de Henry de Forbin, baron d’Oppède, premier président du parlement de Provence (1655-1671). Les Familles, tome I, p. 190.

Livre de raison de Gaspard de Foresta, fils de Jean-Augustin de Foresta, premier président au parlement de Provence. 1601. Les familles, tome I, p. 57.

Quinziesme cahier de mes Mémoyres 1588-1595. Seiziesme cahier de mes Mémoyres 1591-1595, par Fornier, procureur du roi à Hyères. Ce magistrat notait, jour par jour, les affaires dont il était chargé, les actes de sa vie privée, et tout ce qui se passait de remarquable dans la ville d’Hyères. Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de Carpentras, tome II, pp. 417 et 422.

Livre de raison d’Antoine de Fresse de Monval, écuyer, de la ville de Valensoles, commencé en 1701. Une famille au XVIe siècle, p. 156.

Livre de raison d’Honoré d’Estienne de Saint-Jean, conseiller au parlement de Provence, (XVIIIe siècle). Les Familles, tome II, p. 160

Livre de raison d’Antoine Galle, de Voiron (1661-1697). Manuscrit de la Bibliothèque municipale de Grenoble, n° 2015, in-8o de 191 feuillets.

Livre de raison d’Achille Camon (XVIe siècle), cité par M. Brun-Durand dans son Introduction aux Mémoires dont il a été le si excellent éditeur (1888, grand in-8o).

Livre de raison de J. Joseph de Garidel (né en 1584), et de F. Joseph de Garidel, petit-fils du précédent (1684-1727) et de Jean-Baptiste de Garidel, de la femme de ce dernier et de leur fils, Bruno Pierre de Garidel, conseiller au parlement de Provence en 1777. Les Familles, tome I, p. 248-255.

Mémoire de moy Jean Etienne Gautier, de Cavaillon (Vaucluse) 1674-1704. C’était un chanoine et vicaire général de l’évêque de Cavaillon. Les Familles, tome I, p.11.

Livre de raison de Toussaint Germain, avocat au Conseil du Roi (né à Magny, Seine-et-Oise, le 27 décembre 1700. XVIIIe siècle) In-8° sur papier de 371 pages. Bibliothèque de l’Arsenal, n° 3891.

Livre de raison de Balthazar Jean-Pierre Gérard de la Breilly, secrétaire en chef des États de Bourgogne, commencé le 1er juin 1757. Les Familles tome II, p. 281.

Livre de raison d’Isabeau de Giraud, tenu depuis la mort de mon bon mari, et commencé le mois d’avril 1671, continué après la mort d’Isabeau (24 juin 1672) par son fils aîné, Balthazar de Fresse-Montval. Les Familles, tome II. p. 138-139.

Livre de raison d’Honoré Jean-Joseph de Gras de Prégentit, conseiller au parlement de province, 1758. Les Familles, tome II, p. 160.

Livre-Journal sur les ans qui s’en suivent, par M. de La Mothe-Bessot (Bibliothèque nationale, fonds français, n° 14429, in 4. de 62 pages). C’est à la fois un livre de famille et une sorte de chronique périgourdine qui s’étend de 1609 jusque la période des troubles de La Fronde inclusivement[56].

Livre de raison de Martin La Plante, notaire et procureur à Étoile (Drôme) 1671-1715 in-4o de 245 feuillets, aux Archives départementales de la Drome, série E, n° 1472.

Livre de raison de Léonard-Auguste de Larouverade, conseiller la Cour de Bordeaux, mort à Tulle en 1868. auteur des Études historiques sur le Bas-Limousin (1860-1864). Ce livre de raison (240 pages in-quarto) est conservé par son fils, conseiller à la Cour de Cassation. Voir la notice de M. René Fage intitulée : A. de Larouverade (Limoges, 1889, grand in-8o, p. 4),

Livre de raison de J.-B. Laugier, bourgeois de Toulon, commencé en 1743, et contenant celui de J. Claude Laugier. Vie domestique, tome II, p. 162 ; Les Familles, tome II, p. 145-147.

Livre de souvenirs, contenant des documents historiques ou intimes sur la famille Lespaignol, de Reims en Champagne, manuscrit du XVIIe siècle, in-4o de 64 pages. La rédaction de ce livre de raison, commencée par Lancelot Lespaignol, né à Reims, échevin de cette ville à la fin du XVIe siècle, a été continuée par son fils François (dont on voit la signature sur ce registre), et par ses petits-fils. Une note sur cette famille, à l’occasion ce la mise en vente du livre de raison. (Librairie Voisin, Paris, 1887), a paru dans la Revue de Champagne et de Brie, tome XXII, Arcis-sur-Aube, 1887, pages 319-320.

Le Livre de raison de Jean de Lorman, rédigé au Mas-d’Agenais entre les années 1615 et 1641 (in-4° de 736 pages), est entre les mains de M. Adolplie Magen, qui, réalisant le vœu général déjà exprimé en 1880 par M. G. Tholin ( le Livre de raison des Daurée, d’Agen, p. 69). vœu plus ardent que jamais, se décidera bientôt à le publier, espérons-le. Espérons-le d’autant plus qu’il l’annoterait certainement avec l’irréprochable soin et l’abondance savoureuse qui recommandent son édition des Faits d’armes de Geoffroy de Vivant (Agen, Michel et Médan, 1887, in-8o).

Le livre de raison de la famille Malebaysse, œuvre de plusieurs générations, 1618-1655, contient à la fois des actes de naissance, des notes de contrats, des documents historiques divers, une liste de consuls de la ville d’Agen, et surtout une chronique agenaise. Voir une lumineuse analyse de tout cela dans l’Étude de M. G. Tholin sur les livres de raison des anciennes familles de l’Agenais, p. 71-77[57].

Livre de comptes de Jacques et Pierre Marraud (1510-1777), en la possession de leur descendant. M. Georges Marraud, conseiller à la Cour d’Appel d’Agen. Voir l’Étude de M. Tholin qui vient d’être citée, p. 66-68.

Livre de raison de Jean de Massac, avocat au parlement de Bordeaux, juge royal de Gontaud, puis de Tonneins (XVIIe siècle), conservé dans les Archives de M. de Dordaygne, au château de Lalande, commune de Saint-Sylvestre (Lot-et-Garonne), signalé pour la première fois par M. le comte de Dienne dans son intéressante plaquette Un écolier de l’Université d’Orléans au XVIIe siècle. Lettres et rapports d’un correspondant (Auxerre, 1888, in-8o, pp. 5, 8, 12.)

« Livre de raison de Me Arnaud Bernard Massonneau, avocat à la Cour, commencé le 17 juillet 1737. où l’on trouvera tout ce qui peut m’être utile ou à ma famille » De ce livre de raison qui est en ma possession, et qui a été rédigé par le frère de ma bisayeule du côté paternel, j’extrais les passages principaux :

« In nomme patris et filii et sptritus sancti. Amen. — J’ay fiancé demoiselle Marie Arnaud, fille cadette de Monsieur Gaspard Arnaud, ancien commissaire de marine, demeurant rue du Crand Cancera, paroisse Saint-Siméon, à Bordeaux, et de demoiselle Jeanne Bonnet, le [mot effacé par une tache d’humidité] du mois de juin 1737, lesquels dits sieur Arnaud ont constitué en dot à leur fille douze mille livres tant du chef paternel que maternel, dont dix ont été délivrées comptant et retirées par mon père et moy conjoinctement dont il s’est rendu dépositaire, les deux mille livres restantes pour parfaire la constitution de 12, 000 livres m’ont été assurées après le décès dudit sieur Arnaud et celuy de son épouse du dernier vivant sans interest, sur laquelle somme je pris d’abord 3, 000 livres pour les dépenses indispensables quand on se marie, habits, assortiments, meubles necesaires au commencement d’un mariage dont je ne mets pas ici le détail.

« Le 13 aoust 1737, j’ay épousé ladite demoiselle Marie Arnaud, fille cadette de M. Gaspard Arnaud et demoiselle Bonnet. La bénédiction nuptiale nous fut impartie par M. Linards, curé de Saint-Siméon, à Bordeaux, à une heure après minuict.

« Suit la teneur de mon contrat de mariage retenu par Bolle, notaire royal de la ville de Borddaux, demeurant auprès du puits de la Samaritaine[58].

« Le 28 aoust 1737, j’ay payé aux dames religieuses du monastère de l’Annonciade de Marmande quinse cens dix livres neuf sols…

« Le 18 septembre 1737, j’ay achepté une métairie appellée aux Guerins appartenante à demoiselle Louise Menoire, veuve de sieur Jean Daniel Gamet, ladite métairie située dans les Juridictions de Fauillet, Gontaud et le Mas d’Agenois consistant en 17 journaux un tiers, terre labourable ou bois, etc., pour le prix et somme de 5.300 livres, pour les droits (lots et ventes, prélation) 600 livres, plus encore pour construction d’une grange, réparation aux bâtiments et autres frais divers, 1150 ; total 8050 livres.

« Le 18 aoust 1738, à deux heures après midy, ma femme s’est accouchée d’un garçon qui a été baptisé le 19 du même mois, par M. Charrié, vicaire de cette ville (c’est-à dire Marmande)[59], et a été appelé Pierre Massonneau. Son parrain est mon père, sa marraine demoiselle Françoise Jaulard de Massonneau, ma mère, qui l’a tenu au nom et place de demoiselle Jeanne Donnet d’Arnaud, ma belle-mère. Il est décédé chez sa nourrice le 15 février 1739, âgé de six mois et il est enterré dans l’église de Saint-Pardou, jurisdiction de Marmande.

« Le 6 may 1739, ma femme s’est blessée et accouchée d’un garçon qui n’était pas à temps, à Valence, dans le château de Gondourville. Enterré à Gondourville le 7 may 1739.

« Le 24 may 1740, ma femme s’est accouchée d’un garçon dans cette ville [Marmande], qui a été baptisé par M. Delbès, curé de cette ville et tenu sur les fonds baptismaux par M. Geoffre, avocat en parlement, au lieu et place de M, Baillet Verdole qui devoit tenir pour M. Arnaud, mon beau père. Il a été nommé Jean Joseph Pierre Gaspard. La marraine a été Françoise Jautard, ma mère.

« Le 8me du mois de juin 1741, mon beau-père, sieur Gaspard Arnaud, décédé depuis le 19 mars de la même année 1741, j’ay descendu à Bordeaux avec sieur Baillet, mon beau frère, et ayant vu ensemble le testament de mondit beau père qui faisait son fils ainé héritier, et donnait à ses filles, nos épouses et autres, la somme de quatre mille livres de plus que les 12, 000 qu’il leur avait donné par contrat de mariage faisant en tout la somme de seize mille livres, après avoir veu l’inventaire fait par mon beau frère, seul, sans y appeler personne, nous fiant à sa parole d’honneur, pour entretenir l’amitié des proches dans la famille, nous avons trouvé, ayant fait la supputation, que la légitime de nos femmes n’était point remplie. Des amis communs et avocats nous ont fait passer une transaction par laquelle mon beau-frère a donné à chaqnun de nous 17, 000 livres pour tous droits de légitime.

« Le 13 juillet 1741, ma femme s’est accouchée d’un garçon qui a été baptisé par M. Delbès, curé de Marmande, le 14 du même mois sous le nom de Pierre Marc Duchamp de Massonneau ; son parrain est le Révérend Père Marc Aruaud, gardien des RR. PP. Recollets de Bergerac, mon beau frère ; sa marraine fut Marie Duchamp de Massonneau, religieuse de l’Anonciade, ma sœur l’aînée, et a été tenu sur les fonds baptismaux en leur place et nom par sieur Pierre Bousquet, bourgeois de cette ville, et demoiselle Marianne de Massonneau, mon autre sœur cadette.

« Le 4 may 1742, ma belle mère, demoiselle Jeanne Bonnet d’Arnaud, est décédée à Bordeaux, après trois mois de maladie, agée d’environ soixante ans, et a fait par son testament son mary héritier.

« Le 22 juillet 1742, ma femme s’est accouchée d’un garçon qui a été baptisé le même jour par M. Delbès, curé de Marmande, et a été nommé Jean Xavier de Massonneau. Son parrain est le Révérend Père Jean Raymond de Massonneau, prêtre de la Compagnie de Jésus, mon frère ; sa marraine est Mademoiselle Magdeleine Arnaud de Verdolle, ma belle-sœur, et en leur absence mon métayer de Du Champ[60], Jean Ladonne, dit Visconte, et ma servante l’ont tenu sur les fonds baptismaux.

« Le 28 octobre 1748, sieur Pierre Massonneau, bourgeois et ancien maire de Gontaud, mon père, est décédé dans sa maison de La Carrère, à onze heures du soir, après dix-sept jours d’une maladie de dessenterie ou flux de sang, âgé de soixanle-dix-huit ans moins un mois, et m’a laissé son héritier par un testament clos qui a été ouvert trois jours après le décès. Requiescat in pace. Amen.

« Suit la teneur de son testament que j’ai copié sur l’original.

« Le 9 juillet 1743, ma femme s’est accouchée d’un garçon baptisé le 10 du même mois, par M. Robelin, curé de Bislauzac ; il est né à Duchamp. Son parrain a été sieur Pierre Arnaud, mon beaufrère l’aîné, et l’a tenu sur les fonds baptismaux sieur Jean Massonneau fils, et mon cousin de Gontaud, et sa marraine Marianne Massonneau, sa sœur. Il a été nommé Jean Pierre La Nougarède de Massonneau.

« Le 12 septembre 1747, ledit Jean Pierre La Nougarède, mon fils, est mort chés mon père à La Carrère ; il a été ensuite enseveli dans nos tombes dans l’église de Fauguerolles, par M. Matinés, curé de ladite paroisse.

« Le 22 juin 1744. ma femme s’est accouchée d’un garçon qui a été baptizé le même jour par M. Delbès, curé de cette ville, et il a été nommè Pierre Prelon de Massonneau. Son parrain est M. Pierre Portarieu l’aîné, mon voisin, et sa marraine demoiselle Françoise Jautard de Massonneau, ma mère.

« Le pauvre Melon a été tué d’un coup de fusil au travers du corps dans l’armée de M. le Maréchal de Broglie, régiment de La Tour du Pin, à la bataille de Clostercamps, le 16 octobre 1760, âgé de seize ans et quelques mois, comme appert par la lettre du major de son régiment.

« Le 16 septembre 1745, ma femme s’est accouchée vers minuit d’un garçon qui a été baptizé le 17, par M. Meydieu, vicaire de cette ville, et nommé Jean Baptiste Guérin de Massonneau. Son parrain a été mon fils l’aîné vivant Jean Joseph Pierre Gaspard de Massonneau sa marraine demoiselle Marie Arnaud, ma belle sœur, et à sa place Marie-Anne Massonneau, ma sœur.

« Ledit Jean Guérin est mort le 31 juillet 1747. Enterré à l’entrée du cloître de cette ville de Marmande.

« Le 22 novembre 1748, ma femme s’est accouchée à sept heures du soir d’un enfant mort et le lendemain 13 du courant, ma chère épouse est morte d’une maladie de poitrine d’accident qui luy a duré quatre ans. Elle a été enterrée le lendemain dans l’église de Marmande auprès du grand Christ qui est dans cette église. Elle n’a point fait que je sache de testament. Elle m’a laissé quatre enfants mâles qu’elle m’a recommandé, qui sont :

1° Jean Joseph Pierre Gaspard de Massonneau, mon aisné, âgé d’environ neuf ans ;

2° Pierre Marc Du Champ de Massonneau, âgé de huit ans ;

3° Jean Xavier de Massonneau, âgé de sept ans ;

4° Pierre Prelon de Massonneau, âgé de cinq ans bien prés.

Requiescat in pace. Amen.

Sa maladie m’a coûté plus de mille écus d’extraordinaire sans la pouvoir sauver.

Les frais funèbres m’ont coûté six cens livres.

« J’ay fait défricher, planter vignes et bâtir une maison à Mondésir ainsi nommée par moy dans la plaine de Gontaud à Fauillet, paroisse du dernier, limitrophe de Gontaud, le tout réparations et dépenses faites, me revient à deux mille livres jusques et compris l’année 1751. A la garde de Dieu. Je ne sçay si j’en retireray jamais mon déboursé.

« J’ay augmenté Mondésir de quatre journaux, quatre lattes, terres en friche, mesure et perche de Fauillet dont je dois payer la taille l’an 1765, si Dieu me fait la grâce de le voir, suivant l’accord que j’ay passé avec la commnnauté de Fauillet l’an 1759. — Plus augmenté d’un journal et demy terre auprès la Gontere que j’ay échangé avec Portarieu à Bistauzac, cette année 1759.

« Le 23 novembre 1750 ma sœur Marianne de Massonneau a épousé M. Me Larroque Tamizey, de Gontaud[61]. La bénédiction nuptiale leur a été impartie par M. de Martinès, curé de Faugrolles. Elle s’est constitué ses droits paternel montant et revenant à la somme de 6000 livres et beaucoup de meubles spécifiés dans le testament de feu mon père et ma mère lui a constitué sept cens pistoles, 1000 livres après sa mort jusques là sans intérêt, les 6000 livres restantes je me suis chargé de les payer en un ou plusieurs payements.

« J’ay mis mon fils l’ainé à Agen en quatrième au collège des Jésuites. Il est en pension chez M. Dupuy, répétiteur, près du collège. Je luy donne pour la pension de cet enfant tous les ans la somme de deux cens vingt livres qui a commencé le 21 novembre 1752. Ce n’est par quartier que cinquante cinq livres. Cependant je luy en donne soixante pour que les cinq livres restantes soient pour ses petits besoins et menus plaisirs,

« J’ay mis Xavier avec son frère au même prix l’année 1753, 1754.

« Je les ay remis tous les deux à Agen chez Me Audrieu, l’aîné l’année 1755. L’aîné finit la seconde cette année et Xavier sa troisième.

« J’ay mis Xavier pensionnaire au collège des R. Pères Jésuites à Bordeaux pour y faire sa rhétorique. Sa pension ou les dépenses nécessaires faites en conséquence me coûtent 600 livres. Sa pension a commencé le 1er novembre 1757.

« Le 23 avril 1755 j’ay été écrasé à Du Champ par la grêle qui à emporté toute ma récolte et m’a mis hors d’état de payer les pensions de mes enfants, ce qui m’a obligé de vendre un demy journal deux escats de pred à Liaubon, marchand à Goutaud, pour la somme de 408 livres[62].

« J’ay mis mes deux enfants sçavoir Massonneau l’aîné de tous et Prelan le plus jeune[63] dans le régiment de la Tour du Pin en qualité de soldats volontaires sous la protection de M. de Lantis de Rayne, major dudit régiment qui luy ont été recommandés par M. de Lucmajous. Ils sont partis le premier mars 1760. Je leur donne cinq sols par jour à chacun. J’ay donné à M Lantis 98 livres à leur départ.

« J’ay envoyé au même 150 livres par les mains de M. son frère pour l’aîné qui me reste le 15 janvier 1761. Le pauvre Prelan a esté tué le 16 octobre à Clostercamp d’un coup de fusil dans la poitrine[64].

« J’ay mis mes enfants Du Champ et Xavier à Bordeaux en chambre sous la tutelle da père Massonneau mon frère. Le premier commencera son pilotage le 11 novembre 1758. Xavier étudie en philosophie. J’ay donné a mon frère 240 livres à compte pour leur dépense. Dieu veuille qu’ils en profitent ! Je les ay habillés à crédit chez Lassuderie à Tonneins à qui je dois près de 300 livres. J’ay dépensé pour mes deux enfants cette année 1759 a Bordeaux 1000 livres. Du Champ est revenu avec son certificat de pilotage le mois de juin 1759[65].

« J’ay mis Xavier pour finir la philosophie en pension chez M. Gassies à Bordeaux (1759) à raison de 150 livres par an, laquelle année ne doit être comptée que de neuf mois, parce qu’il passe trois mois en vacances chez moy.

« Xavier, mon troisième fils, a pris l’habit clérical et soutane le mois d’octobre 1760. Il a commencé à étudier en théologie cette même année.

« Xavier est entre au séminaire le 1er novembre 1764[66]. »

Livre de raison de la famille Morras, de Périgueux (XIIe siècle), indiqué dans le Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord. tome XVI, janvier-février 1889, première livraison, p. 34. Ce manuscrit a été donné à la Bibliothèque de la Société par M. l’abbé Petit, ancien curé de Château-l’Évêque et de Tocane-St-Apre.

Livre de raison de Jean Pierre Olivier, conseiller au parlement d’Aix ( XVIIe siècle), Conservé à Bollène (Vaucluse), dans les archives de M. Paul de Foucher, lequel a l’intention de le publier, à la suite de la correspondance de ce magistrat avec son collègue et ami Fabri de Peiresc. J’ai publié un extrait du Journal de J. P. Olivier ou mieux Olivari (car tel est le nom réel) dans le tome I. des Lettres de Peiresc aux frères Dupuy. ( Paris, Imprimerie Nationale, in-4o, 1888. p. 78)[67].

Manuscrits de Pages, marchand d’Amiens 1684-1723), mis on ordre et publiés par M. Louis Doucliet, 1856-59. Six fascicules in-8o.

Livre de raison de Bernardin Pellicot, un des 16 enfants de François Pellicot, écuyer de Marseille, cité par M. de Ribe, les familles, tome II, p. 259.

Livre de raison des familles Pérard et Sézille. Entre les mains de M. Jules Dumesnil, maire de Puiseaux (Loiret), ancien sénateur. Registre de 350 feuilles (1527-1739)[68] ».

Livre de raison de Guillaume Plieux, procureur du roi au siège présidial et sénéchaussée de Condom (1500-1650). Cité par un descendant du magistrat, magistrat lui-même, M. Amable Plieux, dans son étude sur l’Instruction publique à Lecloure (Revue de Gascogne, livraison de mars 1889).

Livre de raison de Pierre Préverauld de la Boissière, juge au présidial d’Angoulême, (1735-1768, conservé aux Archives départementales de la Charente (E. 408). in-8o de 94 pages.

Livre de raison de la famille Quinhart, cité dans les Annales du Midi fondées et dirigées par M. A. Thomas, professeur à la Faculté des lettres de Paris (Toulouse, seconde livraison, avril 1889, page 84.)

Livres de raison de la famille de Raymond, (1606-1789). Voir sur ces onze registres qui des archives de Madame la comtesse Marie de Raymond ont passé dans les archives de son cousin Monsieur le Baron de Montesquieu, au château de la Brède, les intéressants détails fournis par M. Tholin (le livre de raison des Daurée d’Agen, page. 32 61). J’ai eu longtemps entre les mains les mémoriaux des aïeux de mon amie Madame de Raymond, et je puis attester de visu combien sont exacts et complets les renseignements analytiques groupés dans l’étude de l’habile éditeur.

Livre de raison de la famille Reneurel, des environs de Valence, 1591-1624. Aux Archives départementales de la Drôme, série E. n° 2108. M. Brun-Durand a bien voulu me communiquer deux passages extraits par lui de cette chronique intime dont le second renferme un récit bien dramatique et sa naïve simplicité. « Le 15 décembre 1591, Isabeau Perrier, ma femme s’est accouchée d’un fils. Je prie Dieu qu’il soit homme de bien… Le 21 avril 1595, Isabeau Perrier, ma femme, venant de Montvendre avec moi, au-dessus de la cote de Faventines, a fait un fils dont m’a fallu servir de levandière et de là l’enfant étant au monde, fut porté par sa mère dans une petite grange où n’habitoit personne et où nous trouvasmes un fagot de sarment et de la paille, et avec le rouet de mon arquebuse fut fait du feu pour chauffer la mère et l’enfant. »

Livre de raison de Madame de Ribbe, grand-mère de M. Charles de Ribbe (XVIIe siècle), cité par l’auteur des Familles et de la Société en France, tome II, p. 138.

Livre de raison de Vincent Ricard, docteur en droit à l’université d’Aix et lieutenant au siège de l’amirauté de Toulon. (XVIIe siècle), cité dans l’ouvrage susdit, tome I, p. 8 ; tome II, p. 175.

Livre de raison de Jacques de la Roque, consul d’Aix en Provence (1528-1538). Conservé dans les Archives de l’hospice d’Aix. Cité dans le même ouvrage, tome I, p. 146[69].

Livre de raison de M, de Roumoulles de Linceau. Peiresc, dans une lettre encore inédite adressée son intime ami et futur biographe Pierre Gassendi, le 4 février 1633[70] nous fait ainsi connaître un document qui semble aujourd’hui perdu et qui était certainement un des plus curieux livres de raison qui aient jamais existe « Bien ay-je veu un autre muet nommé M. de Roumoulles de Linceaux, qui estoit nostre parent, lequel avoit fait un libvre de raison qui estoit tout en peinture, et avoit fait son testament en peinture aussy. »

Livre de raison de Pierre de Saloulin, écuyer de la ville de Marseille, major général du bataillon des milices gardes-côtes 1734. Les familles, tome I, p. 59.

Livre de raison d’un sieur de Sahuguet cité par M. G. Clément-Simon, ancien procureur général près la cour d’Aix, au sujet de l’entrée de Louis XIII à Brive (5 novembre 1632), dans la très intéressante monographie intitulée : Le père Martial de Brive. La muse séraphique au XVIIIe siècle (Paris, H. Champion, 1888, in-8o p. 5, note 1).

Livre de raison de J.-D. de Sudre, d’Avignon (XVIIIe siècle). La Vie domestique, tome 22, p. 205 la famille, tome I, p. 255 271[71].

Livre de raison de Tiolier conservé en la bibliothèque de la ville de Clermont-Simon. M. A. Vernière, en me signalant l’intérêt de ce manuscrit, ajoute « Mon ami Paul le Blanc et moi nous possédons plusieurs livres de raison qui nous viennent de diverses branches de nos ascendants. Puissent les deux concitoyens et confrères — je, devrai dire frères, tant ils sont unis ! — publier les plus méritants de ces mémoriaux de famille ! À eux qui aiment tant leur province natale on peut dire avec un affectueux reproche que pas un seul livre de raison, proprement dit, n’a encore été mis au jour dans cette région[72] et c’est non sans grande confiance que, faisant appel au zèle des retardataires, je répéterai pour eux le mot du Chevalier d’Assas, ce mot qui retentira à jamais dans l’histoire : A moi, Auvergne[73] !

Livre de raison de M. Joseph Authelme Tricaud, conseiller du Roy, lieutenant général au bailliage dit Bugey (1689-1694). Manuscrit de la Bibliothèque municipale de Grenoble, n° 1880, registre in-5. de 33 feuillets.

Livre de raison de Pierre Uchard (1700-1723). Ce manuscrit est possédé par Mademoiselle Marie de Coquet, d’Agen. qui descend de cet avocat, fils du juge ordinaire de Madaillan ; le livre journal a été continué par Jean-François Uchard, petit-fils dudit juge. Voir l’Étude de M. Georges Tholin, si souvent citée, p. 77-85.

Livres de raison de Joseph Vernet, parmi les manuscrits de la bibliothèque publique d’Avignon, C’est par eux, dit M. de Ribbe (les familles, tome I, p. 14) « que M. Léon Lagrange[74] a pu reconstituer l’histoire de la très nombreuse famille des Vernet, retracer la vie si pittoresque de Joseph et les moindres détails de son existence domestique. Joseph tient note de tout, de ses comptes de ménage, des gages des serviteurs, de ce qu’il paye à ses modèles, il enregistre les achats de joujoux pour ses enfants, les frais de leur éducation. Il s’y montre comme ayant été la providence de tous les siens, de son père, de ses frères, de ses sœurs, de ses neveux. Cette autobiographie est surtout d’un très grand prix, au point de vue artistique, car elle renferme le répertoire à peu près complet des œuvres de Joseph Vernet pendant cinquante ans, de 1735 à 1788. »

Livre de raison de François de Villeneuve, seigneur de Cananilles, commencé le 13 mai 1670 (l’auteur mourut le 11 seplembre 1717). Les familles, tome I, p, 9.

Livre de raison de Honoré de Villepreux (archives de M. Maurice Boisvert). C’est surtout un registre de comptes. En voici le début : « Au nom de Dieu soit fait et tout pour sa plus grande gloire. Livre de raison pour moy Honoré de Villepreux, âgé de 41 ans nuf (sic) mois et 10 jours, né le 25 mars 1700 et baptisé le 27 dudit mois de mars 1700. Commencé ledit présent livre le 4 janvier 1742 pour tenir estat et mémoire tant de nos revenus que de toutes les affaires que je feré soit achapts, ventes, emprunts, prêts, payements et autres affaires d’employer ou de servir de l’argent à l’exception de la dépense journalière de la maison ny des comptes de métayers ny salaires des domestiques. Je tiens des estats particuliers pour cela. Vive Jésus. Marie et Joseph. « Les plus grands événements notés par le chroniqueur sont ceux-ci : « Acheté un brau à la foire de Sainte-Bazeille. Vendu une barrique de vin rouge[75]. Acheté a Mme la comtesse de Ribérac, propriétaire du château et de la forêt de Calonges, quatre chênes de ladite foret à 40 livres pièce ». Exception doit être faite cependant pour l’événement de famille que voici : « Mariage de mon frère. — Le 10 avril 1742 mon frère a quitté icy pour s’en aller rester à Marmande où il s’est marié et a épousé ledit jour (10 avril 1742) la fille aînée de M. Fontainemarie, conseiller et doyen de la cour des Aydes de Bordeaux. Ma sœur [Marie] et moy avons resté ensemble ici à Sénestis[76] ». » La dernière note écrite par le narrateur — ou plutôt le calculateur — car, encore une fois, ce ne sont là que des comptes — est du 30 avril 1771. Un neveu d’Honoré, continuant le journal, a ainsi enregistré le décès de celui dont il avait eu la plume en héritage : Mon oncle Villepreux mourut le 14 mai de l’année 1771 d’une maladie qui le conduisit au tombeau dans l’espace de 12 jours seulement. Il fut enterré dans l’église des Révérends pères Cordeliers du Mas. »


  1. Je dis presque, parce que, comme me fait l’honneur de me l’écrire aujourd’hui-méme, 21 juillet, M. Eugène de Rozière, membre de l’Institut et du Sénat, en m’offrant son excellente Bibliographie des œuvres de M. Edouard Laboulaye (Paris, Larose et Forcel, in-8º), « le mot complet, n’existe pas en bibliographie. »
  2. En inscrivant le titre de ce doux et excellent petit livre, qui acte le point de départ de l’œuvre si remarquable de M. de Ribbe, je tiens à rappeler l’hommage que j’ai rendu à l’éminent auteur dans deux publications où son nom se présentait à moi tout naturellement : le journal de la vie de Pierre Gassendi rédigé par son neveu (Documents inédits sur Gassendi ( Paris, 1877, in-8º, p. 41) et le compte-rendu de l’Histoire d’une famille provençale depuis le milieu du XIVe siècle jusqu’en 1873. Recherches et documents sur la famille Arnaud de Forcalquier publiés par Camille Arnaud (Forcalquier, 1885, plaquette in-8º p. 3).
  3. La seconde édition est de 1868. Voici le titre de l’édition suivante, que j’ai sous les yeux : Une famille au XVIe siècle d’après des documents originaux, précédée d’une lettre du R. P. Félix. 3me édition complètement refondue et très augmentée (Tours, Alfref Mame, 1879, in-18 de 220 pages. Les trois éditions sont ornées d’une lettre du R. P. Félix à M. Ch. de Ribbe, datée du 23 avril 1866, où l’éloquent religieux, louant à la fois le récit de Jeanne du Laurens et le travail de l’éditeur, célèbre « le charme d’une telle lecture et le profit d’un tel enseignement. »
  4. M. Jules de Terris a l’intention de publier en entier et prochainement les mémoires domestiques de M. de Mongé.
  5. J’ai rendu compte de cet ouvrage dans le Bulletin du Bouquiniste, du 1er avril 1873. Le marquis de Godefroy fit tirer à part ce compte-rendu à cent exernplaires, sans m’en avertir, et c’est ainsi que la plus mince de mes innombrables plaquettes (4 pages in-8o) ne figure pas dans la Bibliographie Tamizeyenne annexée à ma notice sur Le Père Cortade (Sauveterre de Guyenne, 1881, petit in-4o). Je puis ajouter queje n’ai appris l’existence du tirage à part de mon article que par la Bibliographie générale de l’Agenais (tome II, p. 319), ce qui me donne plus qu’à personne le droit de regarder comme aussi complet que possible le travail de M. Jules Andrieu.
  6. À rapprocher des mémoriaux de famille : Vieux papiers et vieux souvenirs. Lettres de mon grand-père (1789-1795). par M. Thellier de Poncheville (Valenciennes, Giard, 1877, in-18).
    À rapprocher encore : Instruction morale d’un père à son fils qui part pour un long voyage, par maistre Sylvestre du Four, bourgeois de Manosque, fixé à Lyon (Lyon, 1678). Réimprimé à Paris en 1686 et, plus tard, en diverses villes de France, de Suisse, de Hollande. Traduit en latin, en flamand, en allemand. Réédité sur l’édition d’Amsterdam (chez Abraham Volfgang, 1680), par M. de Richemond, archiviste de la Charente-Inférieure (Toulouse. 1876, in-18, de 108 pages). À rapprocher aussi : Le livre Caumont où sont contenus lesdits enseignements du seigneur de Caumont, composés pour ses enfant l’an mil quatre cent seize, d’après le manuscrit de la bibliothèque de Périgueux, par le docteur J. E. Galy (Paris, Techener, 1845, in-8o de 68 pages)
  7. Voir, pour d’autres comptes de familles d’ouvriers les Papiers curieux d’une famille de Dresse, par Philibert le Duc (I Nantua, 1882).
  8. Cet ouvrage, qui mérite le titre de classique, a été traduit en allemand (Colmar, Hoffmann, 1880). C’est l’occasion de citer ici diverses publications de M. de Ribbe, qui se rattachent plus ou moins directement à la série de ses travaux spéciaux sur les livres de raison :
    Deux chrétiennes pendant la peste de 1720. Paris, Baltenweck, 1874, seconde édition, vol. in-18. La famille d’après la Bible, Paris, librairie de la Société bibliographique, 1877, Seconde édition, 1 vol. in-32 de 128 pages.
  9. J’ai beaucoup loué, au moment même de sa publication, le travail de M. Tholin, dans un article du Polybiblion, recueil où je me suis aussi souvent occupé des travaux du même genre, dus à M. Ch. de Ribbe et autres spécialistes.
  10. Ce titre de Reforme sociale me rappelle que M. de Ribbe a consacré une sympathique étude à un homme qui, comme lui, mit au service d’une noble cause tout son cœur et tout son talent, l’éminent économiste Le Play son intime ami, digne de ce surnom qu’aimait le XVIe siècle : grand homme de bien. Voir : Le Play d’après sa correspondance (Paris, Firmin Didot, 1884, in-18).
  11. M. Tholin constate avec toute l’autorité d’un bon témoin (Le livre de raison de Daurée, p. 10), qu’une des communications les plus appréciées faites au Congrès des Sociétés savantes tenu à la Sorbonne, en 1879, avait pour objet ce livre de raison analysé par le représentant actuel du nom. Voir Revue des Sociétés savantes, 7e série, t. I, p. 166. Depuis cette époque, il ne s’est guère passé d’année où quelque livre de raison n’ait été présenté aux doctes auditeurs réunis dans la Sorbonne tantôt à Pâques, et tantôt à Pentecôte. Voir surtout le compte-rendu des Séances du Congrès de 1885 et de 1886. M. de Malliard mérite un très bon point pour sa féconde initiative. — Je regrette de ne pouvoir citer que par ouï-dire et très vaguement, moi qui aime tant à dire :
    « Je l’ai vu de mes yeux, ce qui s’appelle vu »,

    un travail de M. l’abbé Boutillier, sur les livres de famille du Nivernais publié en 1881. — Au moment où je donne le bon à tirer, M. Henri Stein me communique ledit travail intitulé : les livres de famille dans le Nivernais, par l’abbé Boutillier, curé de Coulanges-les-Nevers, vice-président de la Société Nivernaise des lettres, sciences et arts. (Extrait du Bulletin de cette Société. Nevers, in-8o de 20 p.) M. l’abbé Boutillier analyse le livre terrier de la famille de Corbigny (XVIe sièclee siècle).

  12. La bourgeoisie a fourni le plus grand nombre des livres de raison que nous connaissons. Nous allons trouver mention, pour 1882, d’un livre d’un bourgeois de Lyon et, pour 1886, d’un livre d’un épicier d’Avignon et d’un livre d’un marchand de Reims, Citons encore le Journal d’un bourgeois du Puy qui sera catalogué à la fin de cet essai, les journaux de Jehan Aubrion, bourgeois de Metz, d’un bourgeois de Caen, d’un bourgeois d’Evreux, d’un bourgeois de Nancy, d’un bourgeois de Rennes, d’un bourgeois de Fécamp, cités un peu plus loin, etc.
    Ai-je besoin de rappeler que l’on a de nombreux journaux tenus par des bourgeois de Paris, notamment le Journal d’un bourgeois de Paris, sous le règne de François 1er (1515-1536) publié d’apres un manuscrit de la Bibl. Nat., par M. Ludovic Lalanne (Paris, 1854) ; le Journal d’un bourgeois de Paris (1405-1419), publié d’après les manuscrits de Rome et de Paris, par M. Alex. Tuetey (Paris, 1881). Ajoutons que l’on annonce la prochaine publication du Livre de raison d’un bourgeois de Saint-Chamond de 1527 à 1682, d’après un manuscrit de la Bibliothèque de Lyon, par M. P. Donot, in-4o avec planches.
  13. De ce livre de comptes, on pourrait rapprocher de bien nombreux documents publiés en ces trente dernières années. Contentons-nous de citer l’étude de M. H. de La Ferrière-Perey sur le livre de dépenses de Marguerite d’Angoulème, sœur de François 1er, 1540-1549 (Paris, 1862, petit in-8o) ; Les comptes d’une dame parisienne sous Louis XI (1463-1467), publiés par M. A. de Boislisle dans le Bulletin de la Société de l’Histoire de France (1879) le livre de comptes de Guy de la Trémoille et Marie de Sully (1395-1406), publié d’après l’original par un généreux et illustre amateur, le duc Louis de La Trémoille (Nantes, Em. Grimaud, 1887, in-4o).
  14. Saluons en M. Guibert un des plus intrépides de tous les lieutenants de M. de Ribbe. Il semble s’être consacré particulièrement, depuis 1882, à l’étude des livres de raison de sa province natale, celle de toutes nos provinces qui a produit le plus de documents de ce genre. M. Guibert, dont nous allons retrouver plusieurs fois le nom dans la suite de cet essai, a publié, en 1883, un travail excellent : La famille Limousine d’autrefois d’après les testaments et la coutume (Limoges, in-12 de 64 pages).
  15. On ne trouvera guère, au contraire, que des événements locaux dans une chronique inédite que va publier prochainement un travailleur dont j’ai eu souvent l’occasion de vanter le zèle et la conscience, M. Louis Greil, bibliophile à Cahors, membre de la Société des Archives du Lot : S’ensuit la description et Chronique des choses advenues despuys l’an 1549 suyvant ce que ay trouvé rédigé et escript dans un livre de main de feu de bonne memoyre honorable homme maistre Jehan dit Pouget, licentié en toutz droictz et advocat au présidial de Caors et substitut du procureur du roy audit Caors quand vivoit mon ayeul et mon parrin et despuys ledict an 1549 augmenté et acreu par moy Jehan du Pouget, etc.
  16. En dehors des journaux qui figurent dans la première et la seconde partie de cet Essai, j’aurais pu mentionner diverses publications du même titre, en commençant par les Mémoires-Jounaux de Pierre de l’Estoile où le chroniqueur a mêlé au récit des événements historiques, le récit des incidents de son histoire domestique et la mention de ses achats de livres et estampes. Mais j’ai craint, d’une part, de trop prolonger mes énumérations, et, d’autre part, d’indiquer des Journaux où les choses générales tiennent presque toute la place réservée, dans les livres de raison proprement dits, aux choses particulières. Renonçant donc à tout indiquer, je me contenterai de noter un peu au hasard : le Journal de Charbonneau successivement publié par le marquis d’Aubais, par M. Gabriel Azaïs, par M. Germain (de l’Institut), le Journal historique tenu à Saint-Yrieix au XVIe siècle par Pierre et Pardouze de Jarrige, père et fils, et publié, en 1868, par M. de Montegut, le Journal de Jehan Aubrion, bourgeois de Metz, avec sa continuation par Pierre Aubrion (1465-1512) publié en entier pour la première fois par M. Lorédan Larchey (Metz, 1857), le Journal de Jean le Coullon 1537-1587, d’après le manuscrit original, publié pour la première fois et annoté par M. de Bouteiller (Paris, 1881), le Journal d’un bourgeois d’Evreux (1740-1830) publié par M. Th. Bonnin (Evreux), le Journal d’un bourgeois de Caen (1652-1733) publié avec notes par M. G. Mancel (Caen, 1848) le Journal historique de Barthélémy Philibert, receveur des deniers patrimoniaux et de l’octroi à Saint-Nicolas du Port (de 1709 à 1717) publié et annoté par M. F. des Robert, dans les Mémoires de la Société d’Archéologie Lorraine, 3me série, tome X (1882), le Journal d’un bourgeois de Fécamp au XVIIIe siècle, publié par Alphonse Martin (Fécamp, 1837, in-18 de 19 pages) ; le Journal de maître Jean de Solle, docteur en droit, et avocat de la ville d’Auch, 1605-1645, publié par M. l’abbé de Carsalade du Pont ( Auch, 1877, in-8o) ; Journal d’un bourgeois de Rennes, publié par l’abbé Guillotin de Courson dans les Mélanges d’histoire et d’Archéologie bretonne ; le Journal de B. L. Soumille prêtre-bénéficier de l’église collégiale de Villeneuve-sur-Avignon, publié par A. Coulondres (Alais, 1880, in-8o) ; le Journal de Nicolas Edouard Olier, conseiller au Parlement 1593-1603, publié par M. L. Sandret (Paris, 1876, in-8o) ; le Journal de François de Syrucilh, chanoine de Saint-André de Bordeaux, archidiacre de Blaye, publié par M. G. Clément-Simon, d’après le manuscrit original des Archives de la famille de Laverrie de Vivant, dans les Archives historiques du département de la Gironde, tome XIIIe siècle, 1871-72, p. 241-357 ; enfin, car il faut pourtant s’arrêter, le Journal autographe du ministre Antoine de Chandieu, 1563-1593, dont M. Auguste Bernus vient de se servir dans sa notice sur ce théologien (Paris, 1889, grand in-8o, et dont il nous promet la publication intégrale.
  17. M. Froin avait mentionné divers mémoriaux de famille inédits dans son ouvrage intitulé : Les familles de Vitré, de 1400 à 1789 (Rennes, Plihon 1877, p. 41 et suivantes).
  18. Voir dans le même Recueil : Journal de Jean Perry [né à Montault, en Agenais], directeur de la Chambre de Commerce de la Rochelle 1157-1793, publié par Louis de Richemont (t. III, p. 297-346, avec supplément dans le tome VIII (p. 227-337). Voir encore en ce même recueil : Diaire de Jacques Merlin, pasteur de La Rochelle, ou Recueil des choses les plus mémorables qui se sont passées en cette ville [de la Rochelle], de 1589 à 1620, publié par M. Charles Dangibeaud (tome V, p. 66-380). Après avoir dépouillé, au profit de note Essai, les Archive historiques fondées par M. Adiat, dépouilions leur grande sœur, les Archives historiques du département de la Gironde, fondées par M. Jules Delpit ; Mémorial de famille de Pierre de Brach, XVIe siècle, d’après l’original sur papier, écrit de la main du poète, conservé au château des Moulières (Deux-Sèvres) et communiqué par M. Gustave de Brach (tome I, 1859, p. 63-66) ; Extrait du livre de raison de M. de Lacolonie (1721-1772), d’après le manuscrit des Archives du vicomte Jules de Gères, au château de Mony (tome XIX, 1879, p. 305-307) ; Extrait du livre de raison de Françoise La Crompe, épouse de Claude Dordé, marchand, à Bordeaux, 1773. Archives de M. J. Dordé, ancien adjoint au maire de Bordeaux (tome XIX, p. 382).
  19. Voir dans le tome VIII des mêmes Mémoires (1882) un article de M. l’abbé Valontin Dufour sur l’abbé Claude Chastelain et son diaire ou journal (p. 311-320). Déjà, dans le tome IV desdits Mémoires (1818) avait paru le Journal parisien de Jean Maupoint, prieur de Sainte-Catherine de la Couture (1437-1469), publié par M. Gustave Fagniez.
  20. Les livres de raison existent en toute l’Europe et même en Amérique, au Canada. Pour ce qui regarde ce dernier pays, mentionnons : Dernières volontés de Pierre Boucher, seigneur de Boucherville (6 août 1683). Papiers de famille, etc. [Montréal, 1879). En Belgique, M. Ch. Dejace publié : Une famille rurale du XVIIIe siècle au pays de Liège (contenant des extraits de papiers domestiques, où s’est dépeinte elle-même une famille de paysans wallons (Liège 1881). Voir aussi Essai historique sur les conditions des classes rurales en Belgique jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, par Victor Brants, professeur à l’Université de Louvain (Paris, Champion, 1880, in-8o) il y a là un chapitre spécial sur les cochereaux, livres de comptes et livres de famille belges. Au dernier moment, M. Henri Stein, qui accomplit un fructueux voyage bibliographique dans les Pays-Bas, m’écrit que la bibliothèque de l’Université de Liège possède dans la collection U. Capitaine, ms n° 222, un petit livre de raison de la famille liégeoise Devivier, allant de 1651 à 1755. (in-12 de 22 feuillets).
  21. M. de Boislisle rappelle que le vrai sens primitif du latin ratio est compte et que nous devrions écrire livre de raisons, comme on écrit livre de comptes.
  22. Parmi les mémoires énumérés par M. de Boislisle, j’en citerai deux qui ont été publiés à une date indéterminée : Mémoire et journal de famille de Nicolas Dare, champenois (1483-1603), mis au jour par MM. de Barberey et de Saint-Mauris, et les Mémoires pour l’avenir, d’un auteur inconnu, donnés par M. le chanoine-archiviste Paul Guillaume dans le Bulletin de la Société d’Études des Hautes-Alpes.
  23. La bibliothèque de Troyes possède du même écrivain (n° 2317) un recueil manuscrit en sept volumes : Mémoires historiques sur la ville de Troyes, par Michel Sémillard, avocat à Troyes. Le journal, qui s’étend de 1762 à 1776, n’est pas seulement un journal historique, mais aussi un journal biographique et familial.
  24. Dans la Chronique dit Polybiblion de janvier 1888, j’ai appelé l’attention des curieux sur une révélation que nous devons à ce livre de raison au sujet de l’itinéraire de Louis XIII. On n’avait pas encore indiqué une des étapes du voyage de ce prince, à son retour de Languedoc : « Le 18 juillet 1629, le roy Louis 13 du nom, dit le chroniqueur, a passé par Estoille et a logé une nuict dans nostre maison dudict lieu. »
  25. Voici les premières lignes de l’introduction de M. Dumay : « En traçant, en 1880, le programme de la prochaine session du Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne, M. Goblet, ministre de l’Instruction publique, a recommandé particulièrement l’étude des livres de raison, de ces journaux relatant au jour le jour les faits de la vie courante… l’Académie de Dijon est heureuse de pouvoir répondre l’une des premières au vœu du ministre, en publiant non pas un, mais deux livres de raison qui contiennent la vie anecdotique de notre province pendant la plus grande partie du dernier siècle. » Les récits des frères Micault tiennent beaucoup plus de la chronique que du journal de raison.
  26. Le Directeur de la conférence d’études, M. Guilhiermoz, s’est occupé, dans une autre séance, du journal inédit que tint de 1503 à 1511 un conseiller au Parlement de Paris, Germain Chartelier.
  27. Journal de Guillaume et de Michel Le Riche, avocats du roi (1524-1547 et 1572-1586), publié par M. de la Fontenelle de Vaudoré, Saint-Maixent, 1840.
  28. Dans les Chroniques Fontenaisiennes, publiées par M. de la Fontenelle de Vaudoré. Fontenay, 1841. Le Langon est près de Fontenay le Comte. Antoine Bernard et André, son fils, furent successivement notaires à Langon.
  29. Le journal de Denis Généroux, publié par M. B. Ledain (1862), Niort, Clouzot, in-8o. s’étend de novembre 1567 à la fin de décembre 1575.
  30. Publication de M. B. Ledain dans le tome XV des Archives historiques du Poitou.
  31. Ce livre de raison a paru par les soins de M. Audé, en 1860, dans les’’Mémoires de la Société d’émulation de la Vendée.
  32. Publié par M. l’abbé Drochon dans les Mémoires de la Société de statistiques, sciences, lettres et arts des deux Sèvres 1879.
  33. Publié par M. Bricault de Verneuil dans le tome XV des Archives historiques du Poitou.
  34. Encore inédit.
  35. M. B. Ledain utilisé le journal de Chaboceau dans son ouvrage sur la Gâtine historique et monumentale.
  36. Le Papier Mémorial de la famille de Bastard, de Niort a été mis en lumière par M. Piet Lataudrie dans les Mémoires de la Société de statistiques des Deux-Sèvres, 1887. C’est un livre de raison proprement dit, comme celui de Grignon de la Pellissonniere.
  37. Conférez un article de l’abbé Ch. Trochon précédemment publié dans le même recueil ( tome IV, exercice 1877, p. 241-269) Journal d’Eusèbe Renaudot, régent en médecine à Paris, 1646-1679. L’abbé Trochon rappelle que le fils du journaliste Th. Renaudot eut quatorze enfants et que le celèbre érudit Eusèbe Renaudot fut l’aîné de tous.
  38. M. le docteur Puech s’était déjà avantageusement servi des livres de raison pour composer l’ouvrage intitulé Une ville au temps jadis ou Nimes à la fin du XVIe siècle (Nimes, 1884, in-8o de 508 p.) Mais, dans ce travail, les livres de raison ne forment que l’accessoire, tandis que, dans La vie de nos ancêtres, ils constituent l’essentiel.
  39. Registre in-folio qui a été découvert aux Archives de l’Hôtel-Dieu.
  40. L’auteur fut consul de Saint-Gilles en 1631.
  41. J’ai éprouvé grand plaisir à faire ressortir les qualités diverses de cet ouvrage dans une des récentes livraisons du Bullelin du Bibliophile.
  42. M. Guibert m’écrivait, le 15 janvier 1889 : « Il pleut des livres de raison. On m’en envoie de tous les côtés. Dans le nombre il y en a un qui remonte à 1384 : c’est, je crois, le doyen de tous les registres de famille de la région et je le dépouillerai avec toute l’attention respectueuse et toute la sollicitude qu’il mérite. » Dans une autre lettre, M. Guibert, signalant les trouvailles incessantes faites en son cher Limousin, cette terre classique des livres de raison, ajoutait avec un généreux enthousiasme « Nous épuiserons si possible la veine dans notre province. Nous y sommes bien décidés. »
  43. Là sont utilisés les livres de raison d’Albert Dürer, de Jean Stolz, de la famille Bildstein, de Jean Jonas et Ambroise Müller, de Sigismond Jalsch, de Dominique Schmutz, de Mathieu Mieg, de Pierre Bitsch, de J. B. Hun, d’Antoine Willig. M. l’abbé Cetty cite (p. 31) « les livres de raison de la famille Ingold de Cernay, religieusement tenus de père en fils. » Je prie ici mon cher et savant ami le P. Ingold (de l’Oratoire) de nous donner, un jour, les livres de raison de ses aïeux. Lui aussi est un de ces fils de l’Alsace qui ont encore plus aimé leur mère depuis qu’elle est si malheureuse : la publication des récits de ses aïeux serait, sinon une consolation, du moins un adoucissement pour sa patriotique douleur.
  44. Mgr l’Évêque de Strasbourg avait déjà jugé le livre de la même façon, dans sa lettre à l’auteur (du 31 octobre 1888) : « Vous n’avez pas tardé à répondre à mon vœu en nous donnant le charmant volume, la famille d’autrefois en Alsace, où, dans des pages d’un style toujours facile et agréable, l’on sent vibrer un cœur sacerdotal et ami de l’ouvrier. »
  45. Les Extraits du Journal de Madeleine des Porcellets vont du 17 mai 1689 au 31 décembre 1690 (p. 335-379). En ce même appendice, M. de Ribbe nous fait connaître trois autres livres de raison : Madame Calvet (Marguerite Mathilde de Cabassole) d’après son livre de raison (1718), et celui de son fils (1737 ( p. 241-251) ; Les Grimoard de Beauvoir ; d’après le livre de raison de Jacques de Beauvoir, 1638-1702 (p. 263-331). M. de Ribbe nous doit encore la publication de la correspondance d’un père avec son fils au siècle passé, en Provence, correspondance dont il m’a lu, chez lui, en 1880, des extraits qui m’ont ravi et qui ont encore ajouté quelque chose à l’exquise douceur de son hospitalité.
  46. On garde bien d’autres livres de raison dans la bibliothèque d’Arles, sans parler de la Chronique de Bertrand Boisset, si bien publiée par M. Victor Lieutaud, bibliophile parfaitement à sa place, soit quant au zèle, soit quant au savoir, quand il était le conservateur de la belle bibliothèque de Marseille. À côté de cette chronique, où figurent, comme dans l’Olla podrida de nos voisins, toutes sortes de choses, les baptêmes des onze enfants de l’auteur, les faits quotidiens de l’histoire d’Arles, les nouvelles du voisinage notamment de l’élection et de la mort des Papes d’Avignon, la plantation des vignes et la construction des caves, les grêles et les inondations, etc., divers mémoriaux de famille ont attiré l’attention d’un conseiller à la cour d’Aix, M. Fassin, dont les travaux enfouis dans un recueil arlésien, ne sont malheureusement connus de moi que par leur bonne renommée.
  47. Hé ! mon ami, tire-moi de danger,
    Tu feras après ta harangue.

    (L’Enfant et le Maître d’École. Livre I, fable XIX).

  48. On appelle Vigueirat un grand canal creusé au XIVe siècle pour dessécher la Viguevie de Tarascon ; il a été conservé par Van Ens et forme, avec celui qui porte le nom de l’vidange, le principal écours des marais d’Arles.
  49. Le prêt à intérêt était assimilé à l’usure par les théologiens jansénistes, à moins qu’il ne revêtit la forme d’une constitution de rente.
  50. André de Castellane, installé comme premier consul le 24 février, fut l’oncle de Jean-Joseph-Victor de Castellane, évêque de Senez (1783-1788).
  51. Artiste des plus remarquables, qui travaillait à cette date chez Senez, orfèvre de Pertuis, et trois ans plus tard chez Moysset, à Toulouse.
  52. L’auteur de ce livre de raison mourut en 1781, laissant toute sa fortune (cent mille livres environ) à l’hôpital de la Charité, bâti par son frère. Malheureusement, des collatéraux firent casser son testament pour vice de forme, et s’emparèrent de l’héritage. Aucun de ces collatéraux je me hâte de le dire, ne portait son nom, ni ne descendait de sa famille paternelle.
  53. Un usage immémorial et qui subsiste encore à Apt, veut que chaque famille appartienne héréditairement à l’une des trois gazettes de Pénitents. Les Pin appartenaient aux noirs et le dernier d’entre eux, Elzéar Pin, sénateur, mort en 1883, a été porté à la sépulture par cette confrérie, comme son aïeul.
    Quand je dis le dernier d’entre eux, je veux parler de la branche d’Apt, car l’autre branche est actuellement représentée par le colonel Pin.
  54. L’auteur de ce testament mourut à Apt, le 11 juillet 1802, au moment même du rétablissement du culte, et les cloches de la cathédrale, muettes depuis si longtemps, sonnèrent pour la première fois à ses obsèques. Dieu devait bien cela à ce bon chrétien !
    Le testament de son fils Jules Pin, plus remarquable encore que le sien, a été publié dans la Vie domestique, par M. Charles de Ribbe, qui n’hésite pas à y voir une inspiration directe du testament de Tobie. M. de Ribbe a cité (Les familles, tome II, p. 274), le testament d’un autre des ascendants de M. Léon de Berluc Perissis, ajoutant que le testateur appartenait à une famille où si maintiennent les principes d’austérité ».
  55. On paraît avoir eu l’habitude, dans la famille de Peiresc, de tenir des mémoriaux de famille. Lambert (Catalogue descriptif et raisonné des manuscrits de la bibliothèque de Carpentras, tome II, 1862, p. 28) reproduit au sujet de Louise de Gaubert, trisaïeule paternelle du grand archéologue provençal, cette note inscrite à la fin d’un calendrier conservé dans le registre V de la collection Peiresc : « L’an 1494, et le seguon luns du mes de jun, qui estoit le X dudit mes, transpassa de ce monde ma bénigne et miséricordieuse mère de moy Guilhem Fabry, fils de noble homme feu Emilhon Fabry, de la ville d’Hyères… » Peiresc lui-même a mêlé tant de renseignements sur divers faits de sa laborieuse vie, aux indications relatives à sa correspondance, que j’ai pu présenter comme ses petits mémoires le journal où il notait l’envoi des lettres qu’il lançait sans cesse aux quatre coins du monde. (Anvers 1889, in-8o.)
  56. J’ai l’intention de faire une nouvelle infidélité à Peiresc et de lui dérober prochainement quelques journées pour m’occuper de la publication de ce fort intéressant manuscrit.
  57. Le recueil appartenait, en ces derniers temps, à M. Adrien Pozzy, bibliothécaire de la ville d’Agen, mort en 1885.
  58. Voici les premières lignes du contrat : « Par devant les notaires à Bordeaux soussignés furent présents sieur maître Arnaud Bernard Massonneau, avocat en parlement, fils naturel et légitime de sieur Pierre Massonneau, bourgeois et ancien jurat de la ville et jurisdiction de Gontaud en Agenois, et de demoiselle Françoise Jautard, habitants de la paroisse de Fauguerolles, susdite juridiction d’une part, et demoiselle Marie Arnaud, fille cadette de sieur Gaspard Arnaud, bourgeois de Bordeaux, et de demoiselle Jeanne Bonnet, etc. ; parmi les signataires de l’acte, se trouve un frère de l’époux, Jean Raymond Massonneau, prêtre de la Compagnie de Jésus. Un des fils issus de ce mariage devait épouser la sœur d’un bénédictin de La Réole, dom Boiras, et je me trouve ainsi parent par alliance de représentants des deux ordres religieux qui ont le mieux mérité de l’érudition.
  59. La famille Massonneau avait pignon sur rue à Marmande. La maison de campagne était La Carrère, dans la commune de Fauguerolles. Une autre branche de la famille de Massonneau était établie à Gontaud, et a fourni plusieurs magistrats municipaux à ma ville natale. J’ai sous les yeux un contrat qui intéresse cette branche et par lequel, le 25 février 1743, à Gontaud, Jean Etienne Massonneau, bourgeois de cette ville, épouse Madernoiselle Jeanne Labat, fille de défunt Henry Labat de Terreneuve et demoiselle Jeanne de Mellet, habitants de la paroisse Saint-Caprais, juridiction de La Gruère. La fiancée est assistée de « son oncle paternel et tuteur noble François de Melet, écuyer. »
  60. La métairie de Du Champ, située dans la commune de Nogaret, appartient à Mme la présidente Trepenat.
  61. Le contrat de mariage avait été signé vingt jours auparavant. J’en transcris la première page : « Aujourd’hui troisième du mois de novembre mille sept cens cinquante avant midy dans la paroisse de Fauguerolles, jurisdiction de Gontaud, lieu appelé à la Carrère, devant moy notaire royal sous signé et témoins bas nommés ont été présens M. Me Antoine Tamizey, sieur de Larroque, avocat en parlement, habitant de ladite ville de Gontaud, fils légitime de feu M. Me Jean Tamizey, conseiller du roy et lieutenant royal de la cour royale dudit Gontaud, et de feu demoiselle Suzanne Du Pouy de Bonnegarde (fille d’une Malvin de Montazet), procédant de l’avis et assistante Mrs Jean Tamizey, sieur de La Couronne, Antoine Tamizey sieur de Fortuné, Joseph Tamizey, sieur de Lamotte, demoiselle Marie Tamizey, ses frères et sœurs, demoiselle Thérèse Doumax, sa belle-sœur, noble Jean Pierre de Dariscon, écuyer, son beau-frère, sieur Pierre Seauvaud de Lormade et sieur Pierre Mérac Du Choissy, ses beaux-frères et outres ses parens et amis, d’une part, et demoiselle Marie Massonneau, habitante de la présente maison, et paroisse, fille légitime de sieur Pierre Massonneau, bourgeois, et de demoiselle Françoise Jautard, procédant de l’assistance, vouloir et consentement de ladite demoiselle Jautard, sa mère, et de l’avis de M. Me Bernard Massonneau, advocat en parlement, son frère et autres ses parents et amis d’autre part.. ; » Les témoins sont : « M. André Martinez, prêtre, docteur en théologie et curé de la présente paroisse, y habitant, et sieur Bathélémy Vidal, praticien, habitant de ladite ville de Gontaud. »
  62. L’infortuné propriétaire fut obligé de faire, à partir de ce moment, de nombreux emprunts : 150 livres à M. Fontainemarie, conseiller à la Cour des Aides. 304 livres à M. Souillagon de Bruet, lieutenant criminel de Marmande, 100 livres à Mr Bouic « fils aîné, près l’église » (de Marmande), 500 livres à Madame Baille, 100 pistoles « aux pauvres de Bittauzàc que j’ay emprunté de la succession de Mr Robelin, mort curé de Bistauzac, lesquels pauvres il avait fait héritiers, etc.
  63. Une note semble indiquer que Prelan n’avait pas été trop bon élève : « J’ay remis Prelan au collège à Marmande à vingt sols par mois. Il a commencé le 3 novembre 1758. »
  64. Nous avons déjà trouvé un peu plus haut mention de cet événement. Plus heureux que son frère, Pierre Joseph Gaspard, arriva jusqu’à un grade élevé et se retira en bonne santé à La Carrère. Une procuration notariée, du 24 mai 1780, nous l’y montre installé auprès de son père qui le charge de vendre deux journaux de terre. À cette occasion il reçoit le titre de « Capitaine aide-major des troupes de la marine. » Bernard Massonneau dut mourir peu de temps après, car des actes notariés des années suivantes ne mentionnent plus que son fils aîné, par exemple, divers actes de 1783. Voici le début d’un acte du 17 mai 1786 : « Dans la ville de Gontaud, en Agenois, pardevant nous notaire royal, fut présent noble (une complaisance du notaire !) Pierre-Joseph Gaspard de Massonneau, sieur de La Carrère, ancien officier major de la marine pensionné du roy… »
  65. Dans divers contrats, Marc Pierre prend le titre de sieur de Du Champ. Il n’a malheureusement pas continué le livre de raison de son père et s’est contenté d’y inscrire ses revenus et ses dépenses. Je n’en tirerai que cette seule note : « Compte et produit de la récolte de La Carrère en bled froment, seigle, chanvre et vin, par la vente faite de tout ce produit j’en ay retiré la somme de 1050 livres, de quoy il faut soustraire les impositions de la même année (1790) et qui s’élèvent à la somme de 116 livres 2 sols 4 deniers ». Aujourd’hui le domaine de La Carrère, de la même contenance à peu près qu’en 1790 (10 journaux de 45 ares), est affermé 2000 francs. C’est la plantation du tabac qui a si fort élevé le revenu d’un domaine devenu à la mort de Marc Pierre, la propriété de mon père, petit neveu du dernier des Massonneau de La Carrère
  66. Nous retrouvons le séminariste de 1764, curé de la paroisse de Celles, quelques années plus tard. Voici en quels termes ce vénérable ecclésiastique écrivit à mon grand-père qui lui avait annoncé son mariage avec Mademoiselle Germaine de Montardit : « A Monsieur Monsieur Tamizey de Larroque, gendarme du Roy, chès Madame sa mère à Gontaud. — Je suis enchanté, mon cher enfant, du choix que tu as fait. Des que tu pensais à me donner une cousine, tu ne pouvais à mon goût mieux rencontrer, et je t’en remercie en mon particulier. Il s’agit à présent de ne jamais perdre de vue le prix du bienfait que tu viens de recevoir, et d’y répondre par une conduite propre à resserrer de plus en plus les liens que tu es en même de former. Quoique je ne connoisse pas par moy-mesme tout le mérite de Mademoiselle de Montardit, la voix du peuple qui est la voix de Dieu, me pénètre par avance de respect et d’affection pour elle. Tu dois te féliciter d’une si heureuse retraite (l’oncle s’adresse à un ancien officier de cavalerie), et bénir tous les jours de la vie les personnes qui t’ont procuré un contentement si parfait. J’espère tout de ton caractère, de ta reconnaissance, et surtout des principes de religion qu’on a autrefois gravés dans ton cœur. Peut-être ont-ils été un peu obscurcis pendant ton séjour à Lunéville (le corps d’élite auquel appartenait mon grand-père portait les divers noms de gendarmes anglais, gendarmes rouges, gendarmes de Lunéville), mais j’aime à croire que tu travailleras à leur redonner tout leur lustre, et qu’il seront dans la suite le mobile de toutes tes actions. Ce n’est que sur eux, tu le sais, que tu peux fonder solidement ton bonheur et celuy de ta chère compagne. Mon amitié pour toi m’engage à te donner ces avis ; j’espère de celle que tu m’as toujours témoigné que tu en feras ton profit. »
  67. Voir sur les Olivari une note du Testament de Peiresc, dans : Un grand amateur français du XVIIe siècle, par M. Léopold Delisle (Toulouse, 1889, page 29). Conférez M. de Ribbe, Les familles, tome I, pag. 46.
  68. La publication de ce recueil serait bien désirable, car aux souvenirs de la famille se mêlent de nombreux renseignements historiques successivement relatés, pendant près de trois siècles, par ces bourgeois de Puiseaux.
  69. Voir Testament de Jacques de la Roque fondateur de l’hôpital Saint-Jacques d’Aix (1532). Texte latin avec traduction en regard, publié par M. Le docteur Félix Chavernac, ancien chirurgien chef interne des hôpitaux d’Aix.
  70. On trouvera les lettres de Peiresc à Gassendi et celles de Gassendi à Peiresc dans le premier des volumes qui suivra les trois volumes de la collection des documents inédits consacrés à la correspondance de Peiresc et des frères Dupuy.
  71. Joseph de Gindre, n’eut pas moins de dit-huit enfants de 1662 à 1688. Son journal est un des plus attachants de tous ceux que nous ont fait si bien connattre les pénétrantes analyses de M. de Ribbe.
  72. On ne peut citer que deux demi-livres de raison : journal de J. Beaudonin, publié par P. Le Blanc (Paris, 1870, in-8}, et journal d’un bourgeois du Puy au XVIIIe siècle (1722-1742), de l’avocat Rachetin, qui avait commencé à paraître dans les Tablettes historiques de la Haute-Loire (pp. 32, 126) et dont la publication a été continuée dans les Tablettes historiques du Velay (années 71-72, pp. 49, 123, 135, 161, 300) et années 77-78, p. 137. Il n’a pas été fait de tirage à part.
  73. L’un et l’autre, par leurs travaux, ont donné une certaine célébrité à la ville de Brioude. Leur patriotisme viendra faire plus encore pour l’honneur de leur berceau.
  74. Joseph Vernet el la peinture au XVIIe siècle (Paris, 1864, in-12). Dans un appendice, qui remplit les pages 375 à 450, l’auteur opérant au milieu des manuscrits d’Avignon un habile triage, a donné la quintessence des comptes et mémoires du grand artiste sous ce titre : Journal ou recueil factice de diverses notes, mentions et souvenirs épars dans les livres de raison de Joseph Vernet et de plusieurs membres de la famille.
  75. En janvier 1742, une barrique de ce vin — vin de pressoir — fut vendue 18 livres 10 sols.
  76. Le 25 mai suivant fut fait le partage des biens. Joseph de Villepreux, l’heureux époux de Mlle de Fontainemarie, eut pour son lot « la métairie de Rouchou qui est dans la jurisdiction de Marmande, paroisse de Beaupuy. » Honoré garda avec sa sœur une métairie auprès de Seyches, appelée Damoran et le domaine de Meynié, dans Sénestis.