Lord Jim/Chapitre XXIII

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Traduction par Philippe Neel.
Édition de la nouvelle revue française (p. 203-211).


XXIII


– « Il ne revint que le lendemain matin ; Stein l’avait retenu à dîner et à coucher. Il n’avait jamais vu homme plus merveilleux que M. Stein. Il serrait dans sa poche une lettre pour Cornélius (l’individu qu’il allait falloir renvoyer, m’expliqua-t-il, avec une chute momentanée de son exaltation), et il me montra avec allégresse un anneau d’argent, semblable à ceux que portent les indigènes, un anneau usé jusqu’à une extrême minceur, et portant encore des vestiges de gravure.

« Cet anneau devait lui servir d’introduction auprès d’un vieux bonhomme appelé Doramin, un notable, un gros légume de là-bas, qui avait été l’ami de M. Stein, dans le pays où il avait connu tant d’aventures. M. Stein le traitait de « compagnon de guerre ». Compagnon de guerre, c’était bien, n’est-ce pas ? Comme M. Stein parlait merveilleusement l’anglais ! Il disait l’avoir appris aux Célèbes… Drôle d’endroit pour apprendre l’anglais ! N’était-ce pas à se tordre ? Il parlait avec un accent,… une sorte de nasillement, si j’avais remarqué… C’est ce Doramin qui lui avait donné l’anneau. Ils avaient échangé des présents, lors de leur dernière séparation. Une sorte de promesse d’amitié éternelle. C’était beau, n’est-ce pas ? Ils avaient dû filer au plus vite, pour sauver leur peau, et quitter le pays, quand ce Mohammed… Mohammed comment ? avait été tué… Je connaissais l’histoire, bien sûr ? Une vraie honte, n’est-ce pas ?

« Il bavardait sans trêve devant son assiette, tenant à la main couteau et fourchette (il m’avait trouvé à table), un peu rouge et les yeux plus foncés, ce qui était chez lui signe d’exaltation. L’anneau était une sorte de talisman (comme dans les contes de fées, me déclara-t-il avec enthousiasme), et Doramin devait faire son possible en sa faveur. M. Stein avait eu la chance de sauver la vie de cet homme-là, dans une circonstance quelconque ; à l’en croire, c’était tout à fait par hasard, mais lui, Jim, avait son opinion à ce sujet M. Stein était bien homme à faire naître de tels hasards. Peu importait, au surplus : hasard ou non, l’incident allait lui rendre un immense service. Plût au Ciel seulement que le bon vieux bonhomme n’eût pas cassé sa pipe depuis ce temps-là ! M. Stein n’avait rien pu lui affirmer : il n’avait plus reçu de nouvelles de là-bas depuis plus d’un an ; ces gens-là ne cessaient pas de faire, entre eux, de vilaine besogne, et la rivière était fermée. C’était même une question un peu gênante, mais baste ! Il saurait trouver une fissure pour passer !

« Son bavardage joyeux m’émouvait et me causait une sorte d’effroi. Il avait la volubilité d’un enfant à la veille d’un grand voyage, devant la perspective d’aventures merveilleuses, et un tel état d’esprit chez un homme fait et dans de pareilles conditions avait quelque chose de prodigieux et d’un peu fou, de dangereux, de redoutable. J’allais le supplier de prendre les choses sérieusement, lorsqu’il lâcha couteau et fourchette (il s’était résigné à manger, ou plutôt à avaler machinalement le contenu de son assiette), et se mit à fureter tout autour de lui. L’anneau, l’anneau !… Où diable… ? Ah ! il le tenait !… Il referma dessus sa grande main et le fourra successivement dans chacune de ses poches. Par Jupiter ! Il ne fallait pas perdre l’objet !… Il méditait gravement sur son poing fermé. Ah ! il avait trouvé ; il allait se pendre le sacré anneau au cou ! Et il le fit sur-le-champ, sortant d’une poche, à cet effet, un bout de ficelle qui ressemblait à un lacet de soulier en coton. Là ! Voilà qui ferait l’affaire ! Ce serait bien le diable si… ! Il parut, pour la première fois, apercevoir mon visage, et en fut un peu calmé. Je ne réalisais sans doute pas, m’expliqua-t-il avec une gravité naïve, toute l’importance qu’il attachait à ce petit objet. C’était une promesse d’amitié, et c’est chose précieuse que d’avoir un ami ! Il était payé pour le savoir ! Il fit un signe expressif de mon côté, mais devant mon geste d’excuse, appuya son front sur sa main et resta un instant silencieux, jouant d’un air rêveur avec les miettes de pain, sur la nappe… – « Claquer la porte ! C’était joliment bien dit ! » s’écria-t-il, en bondissant sur ses pieds pour arpenter la pièce ; la carrure de ses épaules, le port de sa tête, sa démarche raide et saccadée me rappelaient la nuit où je l’avais vu déjà se promener de la sorte, où j’avais écouté sa confession, ses explications, comme vous voudrez, mais où je l’avais, en définitive, senti vivre, vivre devant mes yeux, sous son pauvre petit nuage, avec toute son inconsciente subtilité, qui savait tirer une consolation de la source même de ses peines. C’était le même esprit qui l’animait maintenant, un esprit identique et différent pourtant, comme un compagnon infidèle qui, vous guidant aujourd’hui sur le droit chemin, va demain, avec les mêmes yeux, les mêmes pas, les mêmes gestes, vous égarer irrémédiablement. Sa démarche était assurée ; ses yeux assombris et fureteurs semblaient chercher quelque chose dans la pièce. Un de ses pas tombait avec plus de bruit que l’autre, du fait de ses souliers, sans doute, et donnait une curieuse impression d’imperceptible boiterie. Une main profondément enfoncée dans la poche de son pantalon, il agita soudain l’autre au-dessus de sa tête… – « Claquer la porte ! » cria-t-il, « voilà ce qu’il me fallait !… Je saurai montrer ce que je… Je… Je suis prêt à toutes les aventures… C’est ce dont je rêvais… Sortir de tout ceci, par Jupiter !… Ah ! Voilà enfin une chance !… Attendez un peu et vous verrez… ! »

« Il redressait la tête d’un air vainqueur, et pour la première et la dernière fois, j’avoue que je me sentis brusquement excédé de lui. À quoi bon de telles fanfaronnades ? Il marchait à travers la pièce, avec des gestes absurdes, et cherchait de temps en temps à tâtons, à travers ses vêtements, l’anneau serré contre sa poitrine. Y avait-il de quoi s’exalter si fort, dans la perspective d’une place d’employé de commerce, envoyé dans un endroit où il n’y avait pas de commerce ? Pourquoi lancer ainsi un défi à l’univers ? Ce n’était pas l’état d’esprit nécessaire pour affronter une entreprise et je ne parlais pas seulement pour lui, mais pour n’importe qui. Il m’écouta un instant sans bouger. – « Vraiment ? » fit-il, sans se laisser le moins du monde abattre, et avec un sourire où il me sembla, tout à coup, démêler quelque chose d’insolent. Seulement, j’ai vingt ans de plus que lui ! La jeunesse est bien insolente, en effet ; c’est son droit, et même son essence ; il faut qu’elle s’affirme, et dans ce monde de doutes, toute affirmation est un défi et une insolence. Il se retira dans un coin éloigné, puis se retournant tout à coup, il se mit à m’attaquer furieusement, si je puis dire… Je disais cela, parce que moi-même, moi qui avais fait montre, à son endroit, d’une bonté sans limite, je gardais un souvenir… un souvenir… de ce qui était arrivé…, et cela m’indisposait contre lui… Que diraient les autres, alors… le monde en général ? Était-il donc surprenant qu’il souhaitât,… qu’il voulût en sortir,… qu’il désirât, pour toujours, rester à l’écart ?… Et c’est moi qui venais parler de l’état d’esprit nécessaire !…

– « Ce n’est pas moi, ce n’est pas le monde, qui nous souvenons ! » protestai-je. « C’est vous, vous seul qui vous souvenez ! »

« Il s’entêta, poursuivant avec chaleur : – « Oublier tout, tout… et tout le monde !… » Sa voix tomba un peu : « … sauf vous !… » corrigea-t-il.

– « Oh ! moi aussi, si cela peut vous aider », fis-je d’un ton contenu. Sur quoi nous restâmes un instant silencieux et mornes, comme des gens épuisés. Il reprit alors posément le fil de son récit et me dit que Stein lui avait conseillé d’attendre un mois environ et de voir s’il lui serait possible de rester dans le pays avant de commencer à bâtir une maison neuve à son usage, pour éviter « une vaine dépense ». Il avait de drôles d’expressions, ce Stein ! « Vaine dépense ! » était bon… Rester là-bas !… Comment donc !… Il saurait bien s’y implanter !… Qu’il pût seulement entrer et cela suffirait ! Il répondait bien de rester ensuite,… et de n’en jamais sortir ! Ce n’était pas bien difficile, de rester !…

– « Pas d’inutiles témérités », conseillai-je, inquiet de son accent de menace ; « si vous vivez assez longtemps, vous serez bien content de revenir un jour ! »

– « De revenir vers quoi ? » demanda-t-il, distraitement, les yeux fixés sur le cadran d’une pendule accrochée au mur.

« Je restai un instant silencieux. – « Alors, jamais ? » demandai-je. – « Jamais ! » répondit-il, d’un ton rêveur et sans me regarder ; puis brusquement rappelé à son activité : « Deux heures, par Jupiter ! Et je dois partir à quatre ! »

« C’était exact. Un brigantin de Stein, qui mettait, cet après-midi-là, à la voile pour l’ouest, devait prendre Jim pour la traversée ; seulement on n’avait pas donné d’ordres pour reculer l’heure du départ ; Stein avait dû oublier. Jim bondit chez lui pour préparer son bagage, tandis que je me rendais à bord de mon bateau, où il promit de venir me dire adieu, en allant rejoindre le brigantin, dans la rade extérieure. Je le vis bientôt arriver en grande hâte, une petite valise de cuir à la main. C’était insuffisant, et je lui fis prendre une vieille malle en fer à moi, qui était garantie contre l’humidité, sinon imperméable à l’eau. Il effectua le transfert en vidant le contenu de sa valise dans la malle, comme on viderait un sac de blé. J’aperçus trois livres, au milieu du fouillis : deux petits bouquins à couverture foncée et un gros volume à reliure vert et or, un Shakespeare complet, à une demi-couronne. – « Vous lisez cela ? » demandai-je. – « Oui ; rien de meilleur pour remonter le moral », répondit-il hâtivement. Je fus frappé de cette appréciation, mais ce n’était pas le moment d’entamer une discussion sur Shakespeare. Un gros revolver et deux petites boîtes de cartouches étaient posés sur la table de ma cabine. – « Prenez cela », dis-je ; « cela pourra vous aider à rester là-bas ! » À peine avais-je prononcé ces paroles que je m’aperçus de la signification sinistre qu’elles pouvaient comporter. « … Vous aider à entrer ! » corrigeai-je avec remords. Mais il ne se laissait pas troubler par d’obscures allusions ; il me remercia avec effusion et me quitta en vitesse, en me criant adieu par-dessus son épaule. Je l’entendis jeter aux bateliers l’ordre de souquer ferme, et regardant par le sabord d’arcasse, je vis son canot filer sous notre voûte d’arrière. Assis sur un banc et penché en avant, Jim excitait ses hommes de la voix et du geste ; il avait gardé à la main le revolver qu’il paraissait braquer sur eux, et je n’oublierai jamais les visages épouvantés des quatre Javanais, ni le rythme frénétique de leurs coups d’aviron, qui me firent bientôt perdre l’embarcation de vue. Je me détournai, et la première chose que j’aperçus, ce furent les deux boîtes de cartouches posées sur la table. Il les avait oubliées !

« Je fis immédiatement armer ma yole, mais sous l’impression que leur vie tiendrait à un fil, tant qu’ils auraient ce fou dans leur barque, les rameurs de Jim avaient fait un temps si excellent, qu’avant d’avoir franchi la moitié de la distance entre nos deux navires, je voyais le jeune homme escalader la lisse, pendant que les matelots hissaient sa malle à bord. Toutes voiles larguées et la grande voile bordée, le guindeau commençait à cliqueter sur le brigantin, lorsque j’abordai à mon tour le pont ; le patron, un petit métis frétillant, d’une quarantaine d’années, en complet de flanelle bleue, vint à ma rencontre tout épanoui de sourires. Il avait des yeux vifs dans un visage rond couleur de citron, et une petite moustache noire et maigriote qui tombait de chaque côté de ses grosses lèvres brunes. Son extérieur jovial et satisfait ne l’empêchait pourtant pas d’être de tempérament chagrin. En réponse à une remarque de ma part (pendant que Jim était un instant descendu), il fit : – « Oh, oui ! Le Patusan ! » Il allait conduire le gentleman à l’embouchure de la rivière, mais il « ne remonterait jamais ! » Son anglais fluide semblait emprunté à un dictionnaire compilé par un fou. – « Si M. Stein lui avait demandé de « remonter », il aurait « révérencieusement » (je suppose qu’il voulait dire respectueusement, mais le diable seul le sait !) révérencieusement fait des observations pour la sécurité de sa cargaison. Et si on ne l’eût pas écouté, il aurait offert la « résignation de ses fonctions). Douze mois auparavant, il avait effectué là-bas son dernier voyage, et bien que M. Cornélius eût fait « des offrandes propitiatoires » à M. le Rajah Allang, et aux « principales populations », dans des conditions qui faisaient du commerce « un véritable traquenard et lui donnaient un goût de cendre », son bateau avait été en butte, tout le long de la rivière, à une fusillade sortie des fourrés, et tirée par des « partis irresponsables ». L’équipage avait dû se dissimuler en silence dans des cachettes, et le brigantin avait failli échouer sur les bancs de sable de la barre, où « il eût été voué à la destructibilité en dehors de toute puissance humaine ». Le dégoût courroucé d’un tel souvenir et l’orgueil d’une volubilité à laquelle il prêtait une oreille complaisante, se lisaient tour à tour sur son large visage ingénu. Il grondait et s’épanouissait à la fois, et contemplait avec satisfaction l’indéniable effet de sa phraséologie. De sombres frissons couraient sur la mer placide, et avec son petit hunier masqué et ses guis au milieu, le brigantin paraissait désorienté sous les sollicitations de la brise. Le métis continuait ses explications ; il me racontait, avec un grincement de dents, que le Rajah était « une hyène risible » (je ne sais où il prenait les hyènes), et qu’un autre individu était dix fois plus faux que « des armes de crocodile »… Un œil à la manœuvre, il donnait libre cours à sa volubilité et comparait le Patusan « à une cage de bêtes rendues féroces par une longue impénitence ». Je suppose qu’il voulait dire impunité. Il n’avait pas envie, disait-il, de s’exhiber là-bas et de se « laisser entraîner à la filouterie ». Les ahanements profonds qui rythmaient l’effort des hommes pour caponner l’ancre cessèrent et il baissa la voix : « J’en ai trop vu, du Patusan ! »

« Je sus plus tard que son indiscrétion lui avait valu d’être attaché par le cou, avec une corde de chanvre, à un poteau planté dans une fosse à fumier, devant la demeure du Rajah. Il avait passé, dans cette situation déplaisante, plus de la moitié du jour et toute une nuit, mais il y a lieu de supposer que cette épreuve était une façon de plaisanterie. Il parut réfléchir un instant d’un air sombre, ruminant cet affreux souvenir sans doute, puis il s’adressa d’un ton bourru à un homme qui venait à l’arrière, pour prendre la barre. Lorsqu’il se retourna vers moi, ce fut pour me parler raisonnablement et sans violence. Il conduirait le gentleman à Batu Kring, à l’embouchure de la rivière, dont la ville de Patusan était située « à trente milles internement ». Mais à ses yeux, poursuivait-il sur un ton las de conviction chagrine qui remplaçait sa loquacité primitive, le gentleman était déjà « à la similitude d’un cadavre ». – « Comment ? Que dites-vous ? » m’écriai-je. Il prit tout à coup une expression de férocité redoutable, et imita à la perfection le geste d’un homme qui allonge un coup de poignard, par derrière. – « Déjà comme un homme enterré », m’expliqua-t-il, avec l’air d’insupportable suffisance des hommes de sa race, après ce qu’ils tiennent pour un trait de génie. Derrière son dos, je vis Jim qui me souriait silencieusement, et dont la main levée contint l’exclamation prête à jaillir de mes lèvres.

« Alors, tandis que le métis, crevant d’importance, lançait des ordres, que les vergues craquaient en virant, et que la lourde chaîne sortait de l’eau, Jim et moi, seuls pour ainsi dire à côté de la grande voile, nous nous serrâmes la main, en échangeant à la hâte nos dernières paroles. Mon cœur était soulagé de cette morne lassitude qui avait un instant balancé l’intérêt que je portais au jeune homme. Mieux que les avertissements réitérés de Stein, les absurdes bavardages du métis avaient donné de la réalité aux redoutables périls semés sur son chemin. À ce moment, l’espèce de formalisme qui avait jusque-là présidé à nos rapports, disparut de notre langage ; je crois l’avoir appelé « cher ami », et il accompagna d’un « mon vieux », l’expression balbutiée de sa gratitude, comme si les risques qu’il allait affronter eussent compensé le nombre de mes années, en nous faisant plus proches d’âge et de sentiment. Nous connûmes un moment d’intimité réelle et profonde, inattendue aussi et éphémère comme la vision d’une vérité éternelle et rédemptrice. Il s’efforçait de se calmer, comme s’il eût été, de nous deux, le mieux assagi par l’âge. – « Entendu ! Entendu ! » fit-il vivement et avec émotion ; je vous promets de veiller sur ma peau. Je ne courrai aucun danger mutile. Non, pas le moindre risque, soyez tranquille. Je veux faire mon chemin. Ne vous tourmentez pas, par Jupiter ! Il me semble que rien ne peut me toucher !… Mais c’est une veine comme on n’en rencontre guère !… Je ne voudrais pas gâcher une chance pareille. Une chance magnifique !… » Magnifique, elle l’était, c’est vrai, mais les occasions sont ce que les hommes les font, et comment aurais-je pu deviner ? Comme il le disait, moi aussi je me rappelais son… son… malheur, à son détriment. C’est vrai. Et le mieux pour lui, c’était de partir.

« Ma yole restait dans le sillage du brigantin, et je voyais, à l’arrière, la silhouette de Jim se détacher sur le ciel où déclinait le soleil. Il leva sa casquette au-dessus de sa tête, et j’entendis un cri indistinct : – « On vous donnera de mes nouvelles », ou… « je vous donnerai… » je ne sais pas très bien. Je crois que c’était « on ». Mes yeux étaient trop éblouis par l’éclat de la mer pour le voir nettement ; je suis destiné, paraît-il, à ne jamais le voir nettement, mais je vous assure qu’il était difficile de paraître moins « à la similitude d’un cadavre », comme disait l’autre prophète de malheur. Je distinguai, sous le coude de Jim, la tête du petit métis, avec sa forme et sa couleur de citrouille mûre. Il leva aussi le bras, comme pour donner un coup dans le vide. Absit omen ! »