Mémoire sur quelques affaires de l’Empire Mogol (A. Martineau)/Routes

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Édouard CHAMPION - Émile LAROSE (p. 479-540).

ROUTES DIVERSES

faites par le détachement français sorti de Cassembazard le 15 avril 1757, avec quelques remarques sur la carte de Mr Banville dressée pour la Compagnie des Indes en 1752.

De Cassembazard à Patna par terre.

Cassembazard est un pargana (élection) dans une presqu’isle formée par le grand Gange, le petit Gange ou bras qui passe à Morshoudabad, capitale du Bengale, et par celui de Gelinguy[1] [Jalangi], que les gens du pays nomment la rivière de Kœria [Kharia] ; elle a la figure d’un triangle, dont le sommet seroit à Noudia où se joignent les deux rivières. La langue de terre qui joint la presqu’isle est ce qu’on nomme la barre de Souty à 17 cosses environ au dessus de Morshoudabad. Cette barre est un banc de sable qui est à sec pendant huit mois de l’année, et qui rompt le cours des eaux du Gange. Dans les premiers jours de juillet (presque toujours du 1er au 6), la barre s’ouvre par l’effort des eaux du Gange, nouvelle qui, annonçant l’abondance, fait donner deux cent roupies à celui qui le premier l’apporte au nabab. Alors, on voit arriver une prodigieuse quantité de batteaux de diverses grandeurs chargés de provisions, qui attendoient l’ouverture du passage. On voit par là que Morshoudabad, Cassembazard, etc., sont dans une isle au tems des débordemens, c’est à dire en juillet, août, septembre et octobre ; partie de Morshoudabad est de l’autre côté de la rivière. Nous avons toujours donné le nom de Cassembazard aux trois loges européennes qui sont dans cette presqu’isle ; mais c’est improprement. Ce nom n’appartient qu’au terrein où est la loge angloise : celui où est la loge hollandaise se nomme Calcapour, et celui où est la loge françoise se nomme Seydabad [Saidabad].

Selon la carte de M. Danville, il paroitroit que le Gange se sépare à Rajemolle [Rajmahal] pour former le bras qui passe à Morshoudabad, Cassembazard, Ougly [Hugli], etc.

Selon ce que j’ai pu observer en 1754, lorsque je suis descendu par eau de Patna à Chandernagor, il m’a paru que le Gange ne se sépare pour former la rivière de Morshoudabad qu’à Bago Angola [Bhagwangola] assez près du banc de Souty qui est à plus de 12 cosses plus bas que Rajemolle, ce qui est vérifié d’ailleurs par la route que nous avons faite en montant.

De Bago Angola, le grand Gange ou Padda [Padna], comme disent les gens du Pays, continuant son cours dans l’est, passe par Morchia [Murcha], petit village à trois cosses de Bago Angola sur la droite, et à six ou sept cosses plus bas se sépare encore pour former la rivière de Gelinguy, autrement dite Keria qui, tombant à Noudia, se joint à celle de Morshoudabad. Ces deux rivières forment ensemble le bras du Gange qui passe par Ougly, Chinchurat [Chinsurah], Chandernagor, Serampor, Frédéricknagor et Calcutta.

Gelinguy n’est pas sur la carte de M. Danville ; c’est un petit village où il y a une douanne qui est sur la gauche de la rivière Kœria à 4 ou 5 cosses du grand Gange.

Il paroit sur la carte de M. Danville que cette rivière de Gelinguy est bien moins considérable que celle qui passe par Morshoudabad. Cependant, s’il y a quelque différence, elle devroit être, selon moi, à l’avantage de la rivière de Gelinguy qui, depuis que la barre a été coupée, il y a peut être 40 ans, conserve toujours sa communication avec le grand Gange, de sorte qu’en tous tems les petits batteaux peuvent passer. J’y ai passé en may 1754, venant de Patna ; le courant étoit imperceptible, il est vrai, mais j’ai trouvé au moins deux pieds d’eau sur la barre. Peut-être est-elle tout à fait à sec dans les années de grande sécheresse, ce qui est bien rare. Du reste, le lit de cette rivière est large et beaucoup plus encaissé que celui de la rivière de Morshoudabad. Si dans le tems des débordemens, celle ci paroit plus grande, c’est que les eaux ont plus de liberté de s’étendre, comme en effet vis à vis de la loge françoise de Cassembazard ; on diroit une mer en certains tems.

1757

15 Avril. — La rivière de Morshoudabad est dans les tems secs guéable à trois ou quatre portées de fusil plus bas que la loge françoise. C’est là que le 15 avril passèrent nos équipages. Sur le soir nous passâmes la rivière en batteaux vis à vis la loge, et campâmes dans un endroit un peu élevé sur l’autre bord.

16. — Après deux petites cosses nous passâmes encore la rivière, mais à gué vis à vis Morshoudabad. Nous traversâmes la ville qui peut avoir deux cosses de long, et fumes camper dans un endroit fermé, ou jardin abandonné, qu’on nomme Baguemoulla, à deux cosses au dessus. On y trouve des puits, quelques arbres ;

distance de la loge françoise de Cassembazard (cosses) 
6  
17-18. — Séjour
19. — Nous nous rendîmes à Divenseray [Diwanserai], bel endroit où il y a des bouquets d’arbres, ou ce que nous nommons dans l’Inde topes. Les arbres qui forment le plus souvent les topes sont des manguiers qui donnent beaucoup d’ombre. La plus belle tope est celle de Palassy : on y comptait autrefois cent mille pieds de manguiers. On trouve le nécessaire à Divanseray, bonne eau et en abondance, beau chemin 
3 ½
20. — Séjour
21. — Chemin assez beau, fumes camper à Camra, village à 2 cosses du Gange, bel endroit, tope, bonne eau 
7

22. — Après cinq cosses nous arrivâmes à Souty [Sûti], petit village où nous passâmes à sec la rivière de Morshoudabad. C’est là où est le banc qui sépare pendant huit mois de l’année le grand Gange du bras qui passe à Morshoudabad. C’est aussi sur ce banc que Souradjotdola fit faire la seconde digue, s’imaginant que les Anglois voyant le passage fermé à Palassy par la première digue auroient fait monter leurs vaisseaux, soit par le grand Gange, soit par la rivière de la Gelinguy, de là pour tomber à Morshoudabad. Après avoir passé la rivière, nous fîmes encore deux cosses, le long du Gange, beau chemin, belle plaine, où se donna la fameuse bataille entre le nabab Safras Kan et Alaverdi kan son vassal, qui fit tomber la Soubabie entre les mains du dernier. Nous fumes camper à très peu de distance du Gange dans un endroit couvert d’arbres qu’on nomme Aurangabad 
7
23. — Séjour.
24. — Nous nous rendimes à Danapour, village sur le Gange, chemin assez beau 
4 ½
26. — Beau chemin, campé à Bragahelbague, aidée considérable à une cosse au dessus d’Odouanala, petit fort bâti par Souradjotdola dans le tems des troubles occasionnés par le nabab de Pournia. Ce fort, quoique neuf, paroit en mauvais état. Il a 4 tours ou bastions en terre et briques. Il est près du Gange, et comme entouré d’un Nalas qui lui sert de fossé. Nous campâmes sous une belle tope 
7

27. — Le matin, fait une cosse ½ ; passé Rajemolle, ce qui fait une cosse à peu près, et campé une demi-cosse au dessus dans un endroit où il y a quelques arbres, presque vis à vis une assez jolie maison qui apartient aux Chets. Rajemolle est une ville à peu près comme Ougly. Je l’estime un peu plus grande et plus peuplée. Il y a un fort en très mauvais état sur le bord du Gange. On y voit de vieux portiques à moitié tombés, des palais ruinés. Il y réside un fodjedar qui a toujours avec lui 2 ou 300 cavaliers et beaucoup de fusiliers. L’après midi nous fîmes 7 cosses en nous éloignant un peu du Gange. À la sortie de Rajemolle, on aperçoit les montagnes qui ne sont pas bien hautes. À 4 cosses on trouve un petit village nommé Garinpour, où à peine trouve-t-on de quoi nourrir les animaux. Nous marchâmes jusqu’à une demi-cosse de Sacregaly [Sikrigali], ou trouvant un puits d’assez bonne eau, nous y passâmes la nuit ; beau chemin 
10

28. — Le chemin qui prend par Sacregaly même, étant fort mauvais, nous primes un peu dans l’ouest pour faire le tour, laissant Sacregaly à droite. Sacregaly est un petit endroit de rien, ayant un fort très mal construit. Le chemin le plus fréquenté est celui qui passe par ce village, au bout duquel on trouve une barrière. On force même ordinairement les voyageurs de prendre cette route, et ce ne fut que par grâce qu’on me permit de prendre l’autre ; du moins, le commandant eut grand soin de me le faire comprendre. En conséquence je m’attendois à trouver l’autre chemin fermé, ou défendu par quelque ouvrage. Cependant, nous le trouvâmes partout libre, ouvert ; nous ne vimes qu’un vieux mur de terre tombé, qui avoit servi autrefois à boucher une partie du passage. Le chemin est un peu rude par les hauts et bas qu’on rencontre. Du reste, il n’y a que les gros équipages qui en souffrent un peu. En se jettant dans les broussailles sur la gauche, une armée peut passer facilement. Les montagnes restent sur la gauche à plus d’une cosse de distance. Tournant ensuite sur la droite, et nous raprochant du Gange, nous arrivâmes à Gangaporchat [Gangaparsad] à 4 cosses au dessus de Sacregaly, où nous campâmes. L’endoit est peu de chose sur le bord du Gange ; il y a de belles topes. Il y a sur les montagnes trois ou 4 rajas indépendants. Les peuples sont sauvages ; ils mangent de tout ; ils ont une religion qui leur est particulière ; leur arme ordinaire est la hache et la flèche : on trouve de ces côtés là des poules sauvages, beaucoup de buffles, tigres, paons. Il y a une espèce de prunes, on y trouve aussi des vignes sauvages 
5
Il ne faut pas confondre Ganga Porchat avec Gingiporchat, village qui est bien marqué sur la carte de M. Danville au dessus de Teriagaly [Teliagarhi].

29. — Nous passâmes le défilé de Teriagaly qui a la largeur de cinq hommes de front. À gauche sont les montagnes très escarpées, sur l’une desquelles est un vieux bâtiment qui pourrait servir de redoute en cas de besoin. À droite est le Gange qui paroit profond. Le défilé peut avoir près d’une cosse de longueur, et se trouve fermé par un fort auquel Souradjotdola faisoit travailler. Devant le fort est une jettée de grosses pierres pour rompre le courant du fleuve qui est très violent dans le tems des débordemens. La jettée a aussi cette utilité qu’elle oblige tous les batteaux, telle grandeur que ce soit, de passer à une certaine distance nécessaire pour le feu du canon du fort. Le Gange, dans cet endroit, n’a pas beaucoup de largeur. Le passage du défilé n’est pas praticable dans le tems des débordemens, mais il y en a un autre entre les montagnes qui est plus facile et qui aboutit aussi au fort de Teriagaly par où il faut nécessairement passer, à moins que de prendre une route détournée qui prendrait beaucoup de tems. Le pays vis à vis de l’autre côté du Gange est plat et entrecoupé de ruisseaux. Il dépend de Pournia. Passé Teriagaly, nous nous rendimes à Shahabad, endroit considérable, un peu au dessus de Gingyporchat [Ganparsad], marqué sur la carte, et plus éloigné du Gange. On y trouve des puits et des vivres abondamment. Il y a des caravanseras 
5
30. — Nous fumes camper à Caliga [Colgong], petit endroit où il y a beaucoup de roches qui traversent le Gange, et paroissent au dessus de l’eau en plusieurs endroits 
7
1er Mai. — Séjour.
2. — Nous arrivâmes à Baguelpour, ville et petit fort sur le bord du Gange ; il y réside un fodjedar 
8
3. — Nous passâmes Champanagor, petite aldée où il y a beaucoup de tisserans. On y fabrique des guingams de toutes espèces. Nous campâmes près du Gange sous une petite tope 
1
4. — Séjour.
5. — Séjour : j’envoye M. Sinfray à Cassembazard.

6. — Ayant reçu l’ordre du nabab de ne pas descendre, nous arrivâmes à Jacquira [Jahangira] petit village sur le Gange ; il y a un hermitage ; c’est une roche fort haute qui s’élève à une portée de fusil de terre, au haut de laquelle est une cellule de faquir. Cette roche commande les environs, et paroit assez grande pour y construire un petit fort, mais le Gange est large en cet endroit 
8
7. — Nous fimes neuf cosses qui en valoient bien dix par le tour que nous fumes obligés de prendre à cause des montagnes. Prenant sur la gauche, nous nous élevâmes au dessus de Mongheres ; de là, coupant net au Gange, nous fumes camper sous une grande tope qui est à trois portées de fusils de la forteresse.
Mongheres est une grande forteresse très irrégulière, bâtie sur roc par Aurangzeib ; elle tombe en ruine. J’y ai remarqué en 1751 des restes de beaux bâtimens qu’on a achevé de démolir pour transporter les pierres à Morshoudabad. On y voit un souterrein bien voûté qui communique au Gange, de sorte que dans le tems des débordemens, quelques bazaras ou batteaux peuvent entrer et se mettre à couvert dans la forteresse. Le dedans n’est presque point habité. Il y a beaucoup d’endroits abandonnés et couverts de bois où l’on trouve du cerf, du tigre.

Dans les terres, à la distance de deux lieues de Mongheres est un endroit nommé Atacogues, où l’on voit, aux pieds des montagnes, un petit étang quarré d’eau minérale. Y ayant été en avril 1754, j’avois trouvé l’eau d’une chaleur que la main ne pouvoit pas suporter longtems. On dit que cette eau bouille à gros bouillons en décembre et janvier, le fort de l’hyver, et qu’elle n’est que tiède en juin et juillet. À quatre ou cinq pas autour de cette eau chaude sont quatre étangs ou réservoirs plus petits, dont l’eau est froide comme celle des étangs ordinaires. Cette eau froide sans doute prend sa source bien plus loin, on la fait venir par des canaux souterrains pour exciter la surprise des allans et venans, qui ne manquent pas de donner quelque chose aux faquirs et brames qui y sont établis, et qui, malgré cela, n’ont pas soin de tenir ce lieu aussi propre qu’il devroit l’être. Il y a deux ou trois mauvais bains. Je me souviens d’avoir pris 4 bouteilles de cette eau minérale pour porter avec moi à Chandernagor. Cinq ou six jours après, ayant voulu la goûter, je la trouvai puante, tout à fait corrompue ; mais elle se refait. Elle a un petit goût de soufre. Prise sur les lieux, elle est très bonne, dit-on, contre les douleurs d’estomach, de nerfs. J’en bus à Chandernagor, mais je me portois trop bien aparamment pour en appercevoir les effets.
À Chatigan [Satgâon], il y a, dit-on, une source d’eau minérale beaucoup plus curieuse. Cette source creusée forme un petit bassin ou réservoir, autour duquel on a élevé un dôme qui le couvre. On y entre par une petite porte. L’eau est froide, mais du centre de l’eau s’élève à quelques pieds une flâme bleuâtre qui a les propriétés du feu. Un chef anglois, voulant examiner ce phénomène, qu’il soupçonnoit n’exister que par quelques fourberies des brames, fit abattre le dôme. La flâme devint invisible, mais n’en existoit pas moins. Le dôme fut rétabli, et la flamme reparut telle qu’elle étoit auparavant 
10

8. — Séjour jusqu’au 26.
26. — Nous fumes à Souradjogera [Surajgarha], aldée près du Gange. On y fabrique de grosses toiles, quelques toques, soucys 
9
27. — Campé à Baray [Burhia], petite aldée 
8
28. — Campé à Deriapour, grand village 
3
29. — Campé en plaine au dessus de Ponarek, petite aldée près du Gange 
8
30. — Nous fumes camper à Mensourgonge [Musramganj], près du Gange 
3
31. — Nous campanes à Champapour, aldée près de Bahar, village très grand où réside un fodjedar. Tout le pays depuis Monghere est le plus beau qu’on puisse voir, surtout les environs de Mensourgonge et de Champapour 
6
1er Juin. — Nous passâmes Bokoutpour [Backanthpur], où il y a une fameuse pagode, ensuite Fatoua [Fatwa], village où les Hollandois ont une loge près de la petite rivière Ponneponna qu’on passe sur un pont. Nous fumes plus loin camper au jardin de Jafferkam [Jafar Khan], sur le Gange, à une petite cosse de Patna 
12
2. — Séjour
3. — Nous primes par les dehors de Patna, et fumes camper à Banguipour [Bankipur] à une cosse au dessus 
3
                         Cosses 
141  

Banquipour est une petite aldée près du Gange, où les Anglois ont un jardin assez spacieux qui n’est fermé que d’une haye vive. Les Hollandois en avoient un aussi fermé d’un bon mur. Il appartient aujourd’hui au nommé Morlidor Areara (ou chef des espions). Dans le jardin appartenant aux Anglois, il y a une petite enceinte, fermée d’une haie vive, où l’on voit une petite pagode qui fut, dit-on, construite par un chef anglois de Patna, pour avoir le plaisir, certain jour de la semaine (je crois que c’est le vendredi), de voir de la fenêtre de sa chambre les jeunes filles de Patna venir faire leurs offrandes à la pagode. L’amour est de toutes les religions.

Nous fimes séjour à Banguipour jusqu’au 24 Juin que nous en partimes de grand matin par eau. Je descendis le Gange jusqu’au dessous de Teriagaly, où (1er Juillet) je m’arrêtai, faisant continuer la route jusqu’à Rajemolle à l’avant garde commandée par M. Jobard et deux autres officiers. Là, ayant apris la révolution qui venoit d’arriver par la mort de Souradjotdola, nous remontâmes le Gange.

Route de Patna à Eleabad.

15 Juillet. — Nous passâmes dans Patna et fumes à Danapour [Dinapur], petit village à 5 cosses du même côté. Les principaux endroits sur la route depuis Rajemolle, étant bien marqués sur la carte de M. Danville, je me contenterai d’observer qu’il y a sur cette carte vis à vis Mongheres sur la gauche du Gange une rivière nommée Kandoe. J’ai bien remarqué au dessus de Mongheres, une rivière, mais elle a, je crois, un autre nom. Je soupçonne que ce Kandœ est mal placé, devant être la rivière Gandak qui sort des confins du Thibet, passe par Bettia, Singuia [Singhiya], et vient tomber dans le Gange, non vis à vis Mongheres, mais à Agipour [Hajipur] presque vis à vis Patna. Cette rivière n’est pas marquée sur la carte de M. Danville, non plus qu’Agipour qui est un village assez grand à l’embouchure sur la gauche du Gandak. Il y réside un fodjedar. Cette rivière est très dangereuse à cause de ses sables mouvants ; elle travaille beaucoup, en mêlant ses eaux à celles du Gange, surtout dans le commencement des débordemens, et fait autant de bruit que la barre très agitée devant Pondichéry. Je reprends depuis Patna.

En montant, on trouve Danapour sur la droite du Gange, distant de Patna, cosses communes 
5
Ensuite Cherpour [Sherpur], grand village 
3
Ensuite Mener, [Muner], village 
3
Tout auprès est l’embouchure du Saone, rivière où commence le pays de Bojepour [Bojipur], dépendant de Patna, et dont les habitans sont aussi hardis voleurs que les kalers dans le sud de la presqu’isle.
Un peu au dessus du Saone près du Gange, on trouve Nampour, village, ensuite Kotona, Bichoupour [Bishanpur], Sceandespour, villages.
Sur la rive gauche du Gange, plus haut que Mener, qui est sur la droite, on trouve Tongri, Tchiron, Dayon, petites aldées, et ensuite Chapra qu’on compte à 16 cosses de Patna 
5

Chopra est un fort grand bourg où il y a un fodejadar. Les François, Anglois et Hollandois y ont des loges pour la cuisson du salpêtre. La carte de M. Danville met Chopra à la droite du Gange au dessous du Saone. Cet endroit est à la gauche, bien au dessus de l’embouchure de la dite rivière. Un peu au dessus de Chopra, du même côté, est l’embouchure d’une grande rivière qu’on nomme Cagra ou Choreyour [Gogra ou Sarayâ], qui prend sa source dans les montagnes du Thibet, passe à Aoud [Oudh], capitale de la soubabie de ce nom, de la passe assez près de Gorekpour [Gorakpur], ville, et se rend dans le Gange au dessus de Chopra. Le confluent forme un banc de sable qu’on nomme Dadery, à la pointe duquel les Gentils vont se baigner par dévotion, comme ils font au confluent du Gandak et à celui du Gemna. Cette rivière de Cagra sert de bornes aux dépendances de Patna de ce côté là.
Un peu au dessus de l’embouchure du Cagra, du même côté, on trouve Teilpa [Telpahi], village
De l’autre côté du Gange, c’est à dire à la droite on trouve Kailon, Aragan [Kœlwar Said Khan, Arrah], villages, le dernier distant de Chopra 
12
Ramsagor, autre village, distant du dernier 
7
Tout auprès, un peu dans les terres, on voit Doungra [Domraon], où se tient ordinairement le raja Chaterdary, qui est le vrai raja de Bojepour
Ensuite, toujours du même côté droit du Gange, on trouve la ville de Bojipour [Bhojpur], peu éloignée de ce fleuve ; distante de Pamsagor 
5
Plus haut, du même côté Bakser [Buxar], village 
7
Plus haut, du même côté Tchaousa [Chausa], village 
3
Plus haut, du même côté est l’embouchure du Dergooty [Darguti], petite rivière qui se jette dans le Gange 
1

À 4 cosses de là est l’embouchure du Caramnassa [Karamnâsâ], autre petite rivière assez profonde. Cette rivière sert de bornes à la province de Bojepour et aux dépendances de Patna de ce côté là. Passé le Carumnassa, le pays dépend du soubah d’Aoud 
4
Sur la gauche du Gange, à 4 cosses environ plus haut que l’embouchure du Carumnassa, qui est à droite, est Gadjipour [Ghazipur], premier endroit considérable de la soubabie d’Aoud ; il y a une petite forteresse 
4
Plus haut du même côté est Saodjepour [Saidpur], village ou aldée 
12
Trois cosses plus haut du même côté est un petit fort de terre nommé Kaety [Kytee], qui défend l’entrée de Gomty [Gumti], rivière qui prend sa source d’un étang qu’on nomme Poulot talab, à 75 cosses de Laknaor, dans le N. N. O. Elle passe à Laknaor et se jette dans le Gange 70 cosses plus bas auprès du petit fort dont j’ai parlé 
3
2 Août. — Plus haut du même côté est la ville de Bénarès à huit cosses de l’embouchure de Gomty[2] 
8
Bénarès est gouverné par un raja nommé Bolouandsingue, dépendant de Soudjaotdola, soubahdar de Laknaor, Aoud, etc. Celui-ci y entretient un fodjedar particulier. Bénarès est censé de la province d’Aoud (Mémoire page 291 ; voyez aussi le mot Bénarès au cahier d’explications)

À 4 cosses de là est l’embouchure du Caramnassa [Karamnâsâ], autre petite rivière plus haut est Ramnagor, fort bâti nouvellement, où se tient ordinairement le raja 
½
Un peu plus haut est le petit Mirsapour [Mirzapur], village 
½
19. — À dix cosses de là, les montagnes viennent se joindre au Gange. Là est la forteresse Tchenargor [Chunargarh] à triple enceinte et en forme d’amphithéâtre. Cette place est très forte par sa situation et défend bien le passage du Gange qui est étroit vis à vis. Du reste, les murailles et tours ne m’ont pas paru en bon état, quoiqu’il y ait beaucoup de djaguirs annexés pour l’entretien de cette place. La cour de Dehly y place un gouverneur qui devroit être indépendant du soubahdar de la province, mais comme l’autorité des empereurs est tout à fait tombée, ce gouverneur est obligé d’en passer par tout ce que le soubahdar veut 
10
Dans le tems de pluies, il y a un grand torrent qui passe à l’est de la forteresse, et se jette dans le Gange.
Cette place n’est pas marquée dans la carte de Mr Danville ; elle doit être posée à peu près vis à vis le village Babu ki serai [Bâbû ki Saraï], qui est marqué de l’autre côté du Gange.
12 cosses plus haut, du même côté, est le grand Mirsapour [Mirzapur], grand bourg appartenant au raja Biguermagid [Bikramajit], dépendant d’Elléabad. Ce raja en a été chassé 
12

Même côté plus haut est Bendaboson [Kantit Bindachun ? ], village 
2
19 Août. — Ankoury [Akauri], village 
2
Ramnagor [Ramnagar], village 
10
L’embouchure de la rivière Taonse [Tonos] ou Tangousa 
1
3 Septembre. — Aurel [Arail], petit village 
10
Tout auprès est l’embouchure du Gemna, et la ville d’Eleabad de l’autre côté du Gemna sur la pointe que forme le confluent
                         Distance de Patna. Cosses 
130

Sur la carte de M. Danville, à quelques cosses dans le sud-est d’Eleabad, est portée une ville nommée Kennaudje auprès de laquelle se jette dans le Gange une rivière qui est nommée le Shind. Je n’ai remarqué dans cet endroit ni ville ni rivière qui m’ait paru en mériter la peine. Peut-être cette rivière est celle de Taonse, dont l’embouchure est à peu près dans l’endroit où est marqué le Shind. Le Taonse est très encaissé et bourbeux. Pour Kennaudje, c’est une ville très fameuse autrefois, puisqu’elle était la capitale de l’Indoustan, immense par sa grandeur. J’y ai passé en allant à Dehly, mais elle est à plus d’une cosse du Gange, bien au dessus d’Eleabad, comme on verra ci-après.

On compte deux villes dans Eléabad, la vieille et la neuve, ce qui ne laisse pas que de faire une grande étendue. Du reste, je n’y ai rien vu de remarquable si ce n’est quelques bâtimens qui servent de tombeaux, et qui m’ont paru assez bien construits. Leur architecture aproche plus de la moderne que de la gotique. La forteresse est aussi à remarquer. Elle est précisément à la pointe du confluent, grande, ayant des tours et remparts fort élevés et revêtus partout de grandes pierres de taille mises debout, ce qui, à une certaine distance présente un très beau coup d’œil, surtout dans le tems des débordements ; ces pierres n’ont pas grande épaisseur. En général on peut dire que la forteresse n’est qu’en pierre, soit en pilliers, soit en tables ; on n’y voit presque point de bois. Eléabad est la capitale du soubah de ce nom, ou viceroyauté, qui dépend du soubah d’Aoud, Laknaor, etc. Ce soubah étoit autrefois d’une bien plus grande étendue, mais depuis huit à neuf ans, la plus belle partie a été cédée aux Marates. Il y a à Eléabad des ouvriers qui brodent en soye. Nous arrivâmes à Eléabad le 3 septembre 1757. Quelques jours après, j’en partis avec quelques sipayes seulement pour me rendre à Laknaor, où étoit le soubahdar Soudjaotdola.

Route d’Eléabad à Laknaor.

La route fut presque toujours dans le nord. Après avoir passé le Gange devant Eléabad, on arrive à un petit village nommé Banguela [Bangala], assez près du Gange,

distance d’Eléabad (cosses) 
3
Ensuite Nababgonge [Nawabganj], aldée ou village 
3
Corra Manikpour, grand bourg 
12
Mostafabad, ville assez peuplée mais qui n’a rien de remarquable 
5
Djogatpour [Jagatpur], Tangone [Tangan], ville 
5
Barely, ville murée où il y a un fort. Cet endroit paroit avoir été considérable ; aujourd’hui c’est peu de chose ; il y réside un fodjedar. Il y a beaucoup de voleurs aussi adroits que les kallers de la côte 
5
Toulendy [Tilendu], petite ville 
8
Soudartgid [Soudarti
4

Sobendy [Solendi], village 
5
Bidjenar [Bijnor] où il y a deux forts abandonnés 
4
Laknaor 
4
58

Je n’ai point remarqué sur la route la petite rivière nommée Persilis sur la carte de M. Danville.

Septembre. — Laknaor est une grande ville qui n’est pas fermée, capitale du soubah du même nom, et située sur le Gomty, petite rivière qui la traverse. Je n’y ai rien vu de remarquable, si ce n’est la misère épouvantable des habitans ; les plus belles maisons sont assez mal bâties. Le nabab demeure dans la forteresse qui est petite et en très mauvais état. On compte 58 à 60 cosses d’Eléabad à Laknaor presque dans le N. 1/4 N. O. On ne compte que 22 cosses de Laknaor au Gange.

À 40 cosses de Laknaor prenant dans l’est, est Faizabab ou Bangala, maison de plaisance du Nabab sur le Kagra [Gogra]. Assez près de là, sur la même rivière est Aoud grande ville, capitale du soubah du même nom, dépendante aussi du nabab de Laknaor, et qui n’a rien de remarquable que son ancienneté, car on prétend que c’est la première ville fondée dans l’Indoustan par les princes gentils. On compte 60 cosses d’Eléabad à Aoud ; par là on peut voir où cette ville peut être posée sur la carte.

Octobre. — Je pris le même chemin pour retourner à Eléabad, où j’arrivai le 18 octobre.

Les provinces dépendantes de Soudjaotdola forment un très beau pays, en état de produire tout ce qui est nécessaire à la vie, mais pour l’activité du commerce quelle prodigieuse différence de ce pays au Bengale et dépendances ! Le Gange, depuis son embouchure jusqu’à Patna, est pour ainsi dire couvert de bâtimens de toutes grandeurs qui ne sont propres que pour le fleuve, lesquels vont et viennent continuellement. Passé le Carumnassa, on ne voit plus que quelques batteaux de pêcheurs ; s’il y a quelque commerce, il ne se fait que par terre.

Les Hollandois se voyant gênés dans leur commerce à Patna, ont depuis peu, fait passer des Gomashtas dans les provinces de Soudjaotdola pour en tirer du salpêtre qui y abonde. Leur grand magazin est à Laknaor, d’où les batteaux descendent par le Gomty ; mais les Anglois ne les y auront pas laissés tranquiles.

Route d’Eléabad à Dehly.
1758

20 Février. — Ayant traversé la ville neuve d’Eléabad, nous fumes camper près d’un étang qu’on nomme Montiram vis à vis un jardin abandonné qui paroit avoir été assez beau ;

cosses d’Jouby ou mesurées 
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21. — Campé à Alunchond [Alamchand], village 
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22. — Traversé Chazadpour [Shâhzâdpur] petite ville mais peuplée. Il y a un caravansera. Chazadpour est le premier endroit tant soit peu considérable appartenant aux Marates, que l’on trouve en sortant d’Eléabad 
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23. — Séjour.
24. — Séjour.

25. — Nous passâmes par Cheripabad [Sharipâbâd ou Sultanpur], petit endroit à cinq cosses de Chazadpour. Nous laissâmes sur la droite une petite ville qu’on nomme Karher [Kurrah]. De là nous nous rendîmes à Shobeserai qui n’est qu’un gonge [ganj] ou marché pour la graine, chemin beau 
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26. — Campé à un petit village nommé Attegan [Hatgaon
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27. — Campé à Belinda. Les chemins sont assez beaux, excepté dans quelques endroits où il y a plusieurs canaux ou saignées par lesquels on fait couler l’eau d’un grand étang qu’on trouve à main droite. Belinda a été autrefois une assez jolie ville. On y voit des restes de beaux bâtimens ; elle étoit très peuplée ; aujourd’hui elle est déserte et tombe en ruine. En général tous les endroits depuis Chazadpour sont abandonnés depuis que les Marates en ont possession ; on ne voit que jongols [jungles] et très peu de terres cultivées 
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28. — Le manque de vivre nous fit faire trois cosses pour nous rendre au delà de Fatépour [Fatehpur], où l’on trouve des vivres en abondance. Abounagor [Abûnagar], autre petit endroit, est joint à Fatépour ; le tout fait une assez grande ville. Il y a des Patanes qui commandent, ainsi que des Marates, ou plutôt Abounagor est aux Patanes, et Fatépour aux Marates 
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1er Mars. — Séjour.

2. — Campé à Cajoua [Kajwa], Entre Fatépour et Cajoua il y a beaucoup de villages et caravanseras. On trouve à Cajoua des vivres abondamment. L’endroit n’est pas grand. On y voit un très beau jardin et un caravansera construit par l’empereur Aurengzeib. Du jardin la rue s’étend dans le tems des pluyes sur une nape d’eau très étendue. On voit aussi à une cosse de là, une grande plaine où se donna une fameuse bataille entre les fils d’Aurengzeib 
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3. — Le grand chemin de Dehly conduit à Corredjahanabad [Korah Jahânâbâd], Agra, etc., mais comme j’avois des raisons pour éviter tout le pays des Djates qui prend depuis Etaya [Etawa] jusqu’à Dehly, nous primes sur la droite à une cosse 1/2 de Cajoua, par la route qui va à Ferokabad [Farukâbâd], ville qui dépend d’Amotkam [Ahmad Khân]-Korassy, alors bockchi ou généralissime des troupes de l’empereur. Cette route va dans le nord, en s’aprochant du Gange, mais elle serpente beaucoup. Nous fîmes onze cosses chemin assez beau, et fumes camper à un village nommé Naudjawan [Naugawan], appartenant, ainsi que plusieurs autres, au raja Gansiram [Ghâsi Râm] dépendant des Marates. À peine trouve-t-on dans ce village de quoi nourrir les animaux. Nous fumes obligés de tirer des vivres de Ramaipour, village au dessus ; topes, étangs 
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4. — Séjour.

5. — Nous passâmes Ramaipour à 1 cosse de Naudjawan. C’est où réside le raja Gansiram qui m’étoit venu voir la veille et que je trouvai encore au passage. Il paroit faire un très honnête homme. Nous nous rendimes à Cachendy [Shashendi], petite ville, 6 cosses plus haut que la dépendance des Marates, où réside un fodjedar ; chemin assez beau, topes, eau en abondance
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6. — Nous fimes 8 cosses qui n’en valent que 6 en droiture ; chemin assez beau. Nous arrivâmes à Nediasouly, petite ville abandonnée ; on y trouve cependant des fourages, vivres ; mauvais campement 
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7. — Campé à Nœdia [NUwada], village, bonne eau 
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8. — Nous aurions pu prendre la route qui conduit à Billors [Billur], ville marate près du Gange, à 7 cosses de Nœdia ; mais nous préférâmes celle qui passe par Mokantpur, sur ce qu’on nous dit que les chemins étoient plus beaux. Nous les trouvâmes, cependant, assez difficiles à cause des nalas (torrents). Nous passâmes Mokontpur, et tout auprès une petite rivière qu’on nomme Iseny [Isan], qui se jette dans le Gange. Nous campâmes un peu au delà sous une tope 
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Mokontpour [Makanpur] est une petite ville qui paroit avoir été jolie. Les environs sont charmans, bien boisés. Aujourd’hui elle tombe en ruines. Il y a dans cet endroit un des principaux dergas mahométans où est enterré un de leurs Pyrs, nommé Chamadar [Shah Madâr] (Mémoire page 352). Il n’y a que deux dergas aussi renommés que celui ci ; l’un est à Dehly, l’autre à Adjenneor [Ajmer].
9. — Campé dans une grande et belle tope à Kennaudje [Kanauj], dernière ville de la dépendance des Marates de ces côtés là, chemin assez beau 
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Kennaudje paroit bien avoir fait autrefois une ville immense. Elle étoit la capitale de l’Inde, d’autres disent simplement du pays qu’on nomme Antrebed qui est compris entre le Gemna et le Gange depuis Agra. Aujourdhui cette ville n’est rien ; ses bâtimens tombent en ruines. Elle est à plus d’une cosse du Gange, mais je crois qu’anciennement elle alloit jusqu’à ses bords. On y fait des chites ; il y a beaucoup d’indigo dans cet espace qu’on nomme Antrebed, et beaucoup de mines de sel qui a un goût âpre
10. — Séjour.
11. — Chemins assez beaux. Campé sous une belle tope à droite d’un village qu’on nomme Ibrahimabadseray [Ibrahimâbâd Sarai], qui est ruiné ; on y trouve du fourrage, c’est tout 
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12. — Fait 4 cosses, chemins assez beaux, au bout desquelles nous passâmes en batteaux une rivière assez profonde mais étroite, nommée Kaly [Kali], ou Kalinas. Elle sépare dans cet endroit les terres des Marates de celles d’Amotkam, généralissime du Mogol. C’est la rivière marquée Kaliny sur la carte de M. Danville. Nous la passâmes à cinq cosses à peu près de son embouchure, où est une petite ville qu’on nomme Samden. C’est apparamment ce qui est marqué Sambal sur la carte. Nous campâmes sous une assez belle tope à Kodagonge [Khodaganj] près de la petite rivière 
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13. — Trois cosses au dessus de la rivière Kaliny, nous passâmes un nalas où il y avoit peu d’eau. Six cosses plus haut, chemin assez beau, nous arrivâmes à Ferokabad, capitale du pays d’Amotkam, Patane, et campâmes au delà sous une tope. Il y a à peu près 45 ans que Ferokabad est bâtie ; il y en a 5 ou 6 qu’elle a été pillée par les Marates. Les rues sont larges, bien alignées, mais il n’y a jamais eu de belles maisons ; il y en a peu même qui soyent en pierres ou briques. Cette ville est à deux petites cosses du Gange 
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14. — Séjour.
15. — Nous fumes camper sous une petite tope à Ataypour, petite aldée, où à peine trouve-t-on du fourage 
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16. — Fait 8 cosses, beau chemin, campé sous une belle tope à Alygonge [Aliganj], grande aldée aux Patanes où l’on trouve de tout abondamment 
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17. — Fait 8 cosses, beau chemin, arrivé à Patary [Patiali] ville aux Patanes. Campé dans un assez mauvais endroit, où il y a quelques arbres ; il y a de ces côtés là beaucoup de voleurs 
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18. — Séjour.
19. — Arrivé à Sawaar [Sahawar], petit endroit aux Patanes. Campé sous un tope 
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20. — Fait huit cosses, beau chemin, sur pays marate. Arrivé à Cassegonge [Khâsganj] dont on nous ferme les portes. À la fin cependant, on nous laisse passer. Le fodjedar du lieu eut même la politesse de nous donner un guide pour traverser le pays des Djates 
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21. — Fait dix cosses, chemin assez beau, excepté quelques nalas qu’il a fallu passer. Arrivé à Dhensary [Dhansarai], petit endroit appartenant aux Djates à deux portées de fusil du village. Il y a un grand fort en terre assez bien entretenu, où réside le fodjedar Raedaudjonsingue, [Raidaudjansingh], parent de Sourdjemolle [Sûrajmal], chef de tous les Djates. Nous campâmes sous une belle tope vis à vis la porte du fort. On n’y trouve presque point de vivres ; le pays est cependant bien cultivé. Il est défendu de tuer soit bœuf, vache, pigeon ou moineau 
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22. — Séjour.
23. — Fait sept cosses, chemin assez beau. Passé la ville d’Atteroly [Datouli ? ] aux Djates. Elle tombe en ruines ; elle étoit autrefois de quelque importance. On voit encore les débris de beaucoup de maisons qui prouvent son ancienne grandeur. Nous fimes encore une cosse et passâmes une seconde fois, mais à gué, la rivière Kaliny. Campé en plaine à portée du mousquet de la rivière 
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24. — Depuis 3 heures du matin jusqu’à 5 heures du soir, nous fîmes environ 15 cosses qui en valoient bien 20 par les tours et détours que nous fumes obligés de prendre le long de la petite rivière Kaliny, que nous eûmes soin de conserver à cause des Djates qui nous attaquèrent et poursuivirent pendant presque toute la route. À trois cosses environ du dernier campement est un petit fort en terre, d’où on commence à tirer sur nous. Nous fumes obligés de quitter la grande route, et de prendre à droite à travers les champs pour éviter de passer par de petites aldées, d’où on auroit pu nous incommoder beaucoup. Les Djates s’étant retirés sur les cinq heures du soir, nous fîmes encore environ deux cosses, et campâmes en plaine au dessous d’Atemabad [Hatimabad
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25. — Nous gagnâmes Atemabad, petit endroit aux Marates 
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26. — Fait huit cosses, beau chemin. Campé à Sicandra [Sikandrabad], petite ville assez jolie, appartenant au vizir, mais gouvernée par les Marates 
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On compte 18 cosses de Sicandra à Dehly.
Quoique la route que nous avons faite depuis Cajoua ne soit pas marquée sur la carte de M. Danville, je me suis trouvé assez juste, tant par raport aux distances qu’à l’égard du cours de la rivière Kaliny. En suivant les cosses que j’ai indiquées, mesure de Dehly, on peut facilement pointer cette route, et poser les principaux endroits par où nous avons passés. S’il y a quelque différence, elle ne vient que des tours et détours que nous avons été obligés de faire. Lorsque nous passâmes la rivière Kaliny la première fois, nous nous faisions à cinq cosses de son embouchure. En pointant la route que nous avons faitte depuis sur la carte de Mr Danville, il faut que nous ayons repassé cette rivière à peu près dans l’endroit qui, sur cette carte, est à 30 cosses de Dehly en droiture.

C’est à Sicandra que nous joignimes le chazada Aligohor, fils aîné de l’empereur mogol, reconnu pour son héritier présomptif malgré le vizir Gazioudinkham. 
Route faite avec le Chazada aux environs de Dehly.
31. — Fait deux cosses avec l’armée du prince, à peu près dans le sud est, et campé en plaine à Seraigasi [Sarai Ghazi ? ], petit endroit 
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1er, 2 et 3 Avril. — Séjour
4. — Fait cinq cosses à peu près dans le sud est. Campé sous une tope à Ountecha, petit village situé sur une hauteur que les Marates pillèrent. Au pied de cette aldée passe une petite rivière qu’on nomme Hinden, qui se jette dans le Gemna, et qui vient des montagnes au nord de Dehly 
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5. — Séjour
6. — Séjour
7. — Fait 7 cosses et campé à Sicandra, d’où nous étions partis le 31 mars 
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8. — Fait neuf cosses en nous aprochant de Dehly, et campé en plaine auprès d’un petit endroit qu’on nomme Koly Seray [Kûl Sarai]. La rivière Hinden qui serpente beaucoup y passe. L’armée du prince resta derrière 
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9. — Séjour

10. — Ayant apris que le chazada étoit campé à trois cosses de nous sur le bord de la rivière Hinden, nous fumes le joindre, et camper dans la plaine de Banguel où la chaleur nous fit souffrir beaucoup. Je fus sur le point d’y laisser mes os 
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À cinq cosses de là dans le sud-est, est le petit fort de Gouzerte que nous primes. M. Canyon, chargé en chef s’y distingua particulièrement, ainsi que M. Jobard et tous les officiers et soldats. Nous restâmes jusqu’au 22 dans cette plaine, envoyant des détachemens de côtés et d’autres.
22. — Nous passâmes la petite rivière Hinden et campâmes sur l’autre bord. Nous nous faisions à 2 cosses du Gemna et à huit de Dehly.
23. — Fait deux cosses. Campé sur les bords du Gemna, dont la proximité nous aide à suporter les chaleurs excessives 
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24. — Passé le Gemna à gué. C’étoit le commencement des débordemens ; nos soldats et sipayes avoient de l’eau jusqu’aux oreilles. Campé sur l’autre bord dans un endroit très élevé, après avoir fait en tout la valeur de trois cosses. Nous nous faisions à 5 cosses de Dehly 
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25. — Séjour
26. — Nous nous éloignâmes de Gemna, comme pour gagner le grand chemin, fait environ 1 cosse, et campé en plaine dans un endroit où il y a une petite maison de douanne ou choqui 
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Presque tout le long du Gemna à droite et à gauche, on ne voit dans l’espace d’une cosse que terres incultes ; ces lisières ne sont remplies que de salines.

27. — Fait environ 4 cosses en traversant un pays aride, plein de hauts et de bas. Nous traversâmes Kotobderga, et fumes camper au delà. Nous nous faisions à trois cosses de Dehly 
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                         Cosses 
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L’endroit qu’on nomme Kotobderga [Kûtub Dergâh] est celui où étoit le premier Dehly[3] du tems que le pays étoit gouverné par des rajas. Il y avoit une célèbre pagode de laquelle on ne voit d’autre monument qu’un cylindre de bronze qui peut avoir douze pieds de haut. C’étoit la principale pièce de la pagode ; c’est ce que les Gentils nomment Mader [’Madâr].

Un premier patane de la famille des Gaures fit faire dans cet endroit une très belle mosquée, et aux environs des bâtimens superbes, dont on ne voit aujourd’hui que les ruines, qui cependant prouvent une grande magnificence. On voit encore sur pied des arcades fort élevées et hardies, toutes en pierres de taille, sur lesquelles on a taillé en relief des passages de l’alcoran en caractères arabes ; tout en est couvert. Il faut que ces bâtimens ayent coûté un tems infini et des sommes immenses. On voit aussi l’obélisque que fit faire Sultan Gaure, d’où l’on découvre tout le pays qui ne paroit pas beau. À une certaine distance de cet obélisque est le commencement d’un autre que vouloit faire son successeur. Il devoit être construit de manière à pouvoir y monter, soit à cheval, soit en carosse.

La ville de Kotobderga n’existe plus depuis cinq ans qu’elle a été détruite par les Marates. On ne voit que monceaux de ruines, sur lesquelles nous fumes obligés de passer au risque de nous casser le col. Le seul endroit habité est le derga, lieu respectable pour les Mahométans, où est enterré un de leurs Pyrs. Tout auprès, on voit le tombeau de marbre que fit faire Aurengzeib pour sa famille, et où il comptoit lui-même être enterré. C’est Bahadour scha son fils qui y repose.

Ce Kotobderga, selon mon compte, devroit être sur la carte de M. Danville dans l’endroit où est Djasingpoura.

Ce Djasingpoura est le nom d’un des quartiers de Dehly. Cette ville immense, formée, dit-on de trois villes, réunies par la suite des tems, n’est rien aujourd’hui auprès de ce qu’elle étoit autrefois. Les guerres de Nadercha [Nâdir Shâh] de Mensour Alikam [Mansur Ali khân], les Marates et ensuite les Patanes d’Abdaly l’ont mise dans un état pitoyable. Il y a encore beaucoup de monde, mais la ville est si grande qu’elle paroit déserte.

Il y a une belle et grande forteresse bien entretenue. C’est où se tient la famille royale comme prisonnière. L’empereur même n’en peut sortir sans la permission du vizir.

On voit aux environs de Dehly quantité de tombeaux. À l’entrée hors de la porte qui conduit à Feridabad, on voit le Mausolée d’Oumayon [Humayun], fils de Baber et père d’Akbar, qui est très beau. C’est un octogone surmonté d’un dôme. En dedans précisément au milieu est une salle quarrée où est le tombeau du prince. Autour de cette salle, dans les angles de l’octogone, sont d’autres tombeaux où reposent plusieurs personnes de la famille royale. Tout le dedans est en marbre blanc bien travaillé. Il y a des galeries qui règnent autour, et le dehors est orné en mosaïque.

Vis à vis du tombeau d’Oumayon, on voit celui de son barbier qui se fait remarquer, étant construit sur le même dessein, mais rien qu’en pierres communes.

Route de Dehly à Gualeor.

30 Avril. — C’est de Kotobderga que nous quittâmes le chazada dans le dessein de nous rendre dans le Dékan, et de là à Pondichery. Ayant pris un détachement de 200 Marates pour traverser plus sûrement le pays des Djates, nous fîmes deux cosses en nous aprochant de Dehly, après quoi tournant sur la droite, nous nous rendimes dans l’endroit où nous étions campés le 26,

distance de Dehly (Cosses) 
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1er Mai. — Fait sept cosses, chemin assez beau. Campé à Feridabad, petit[e] ville où l’on trouve le nécessaire. Cet endroit appartient aux Djates. Nous passâmes sur un pont un grand nalas sec que je supose être la rivière Hekkar sur la carte de Mr Danville 
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2. — Fait 12 cosses, chemins assez beaux ; Campé à Paroual [Palwal], aldée aux Djates 
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3. — Campé à Urel [Hodul ?], ville aux Djates. En dehors il y a un très bel étang et un grand bâtiment qu’on nomme Chaady 
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4. — Fait neuf cosses par des chemins assez mauvais, quoique ce soit la grande route. Campé à Chals- [Chatuh ?] Kiserai, petit endroit aux Djates. Je me souviens d’avoir lu quelques relations où l’on vante beaucoup les chemins de Lahors à Dehly, et de Dehly à Agra. On parle aussi d’allées d’arbres plantés à droite et à gauche. Je ne sais comment sont les chemins au dessus de Dehly, mais de Dehly à Agra, il est sur qu’ils sont plus mauvais que bons. Je crois même que dans les tems des pluyes, les voitures ont de la peine à y passer. Je n’ai point vu ces allées d’arbres, ni aucune marque qu’il y en ait eus ; j’ai remarqué seulement des colonnes élevées de deux cosses en deux cosses jusqu’à Agra 
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5. — Nous traversâmes Matura et fumes camper au dessous sur les bords du Gemna. Matura est une grande et belle ville appartenant aux Djates, et consacrée à Vishnou, qui y a une pagode très célèbre. On y voit le long du Gemna un très beau quay en pierres de taille. On voit aussi dans la ville une belle mosquée ornée en mosaique. Cette ville étoit remplie de marchands, et surtout de saokars qui regardoient l’endroit comme un azile sacré, mais Abdaly, chef des Patanes ne l’a point respectée ; la ville fut pillée en 1757, lorsque cet Abdaly vint mettre le feu devant Dehly et de là à Agra ; il paroit que toutes les villes de ces côtés ci se ressentiront longtems de cette incursion 
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À trois cosses environ de Matura, du côté de Dehly, est Bindrabonne, où est l’étang sur le bord duquel est le fameux arbre, sur lequel Vishnou, à ce que disent les Gentils, transporta les vêtemens de plusieurs femmes qui se baignoient et qu’il ne rendit qu’après que hors de l’eau, elles eurent fait le salut auquel on doit l’institution de celui qu’on fait aux Brames. Cet endroit est aussi respectable pour les Gentils que la Mecque pour les Mahométans

6. — Séjour
7. — Après avoir passé quelques nalas nous fumes camper à Gangat, petit endroit sur le Gemna 
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8. — Nous entrâmes dans la ville d’Agra, ou Akbarabad. Le commandant ayant refusé d’ouvrir la porte par laquelle il falloit sortir, nous fumes obligés de rebrousser chemin, et de passer dans les fossés. Campé de l’autre côté dans un endroit autrefois fermé où il y a un tombeau 
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Sur la gauche du chemin de Gangat à Agra, à deux petites cosses du fort, on voit Sicandra, lieu renommé par le magnifique mausolée que fit faire Akbar, morceau d’architecture qui doit avoir coûté des sommes immenses, et qui, je crois, feroit honneur au plus habile Européen. À une cosse d’Agra vers l’est dans un endroit qu’on nomme Tadjegonge [Taj Ganj] est le mauzolée de l’Impératrice Tadjemolle [Taj Mahal], femme de Schawgehan [Shah Jahân], qui est un bâtiment couronné de cinq dômes, tout en marbre, tant en dehors qu’en dedans, orné en mosaïque. Ce morceau passe pour être plus parfait que le tombeau d’Akbar.

Agra étoit une grande et belle ville bâtie, ou du moins augmentée et embellie par l’empereur Akbar. En comprenant les fauxbourgs qui s’étendent jusqu’à Sicandra, elle doit avoir au moins 3 cosses de long. Sa forteresse est à double enceinte, fort élevée et beaucoup mieux construite que celle de Dehly. Le commandant dépend directement du vizir, mais la ville est gouvernée par les Djates. Agra m’a paru bien peuplé et devoit l’être bien plus avant l’incursion d’Abdaly dont il a beaucoup souffert. Il y a à Agra des marchands de toute espèce. On y fabrique de plusieurs sortes d’étoffes, et même de velours ; les Hollandois y avoient autrefois une loge
9-10. — Séjour
11. — Nous partîmes d’Agra et fumes camper dans un petit endroit nommé Djadjou [Jajau] aux Djates 
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12. — Passé Dolpoura [Dholpur], et à gué la rivière Chambel. Campé sur l’autre bord, mauvais chemin. Doulpoura est un petit endroit aux Djates ; il est sur la gauche de la rivière 
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13. — Fait quatorze cosses. Arrivé à Nourabad, petit endroit aux Marates de Gualeor. Avant d’y arriver, nous avions passé, sur un pont assez bien construit, la petite rivière Kary qui se joint au Chambel. Toute la route depuis Agra jusqu’à Gualeor, est généralement mauvaise, entrecoupée de lits de torrents 
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14. — Arrivée à Gualeor, grande forteresse, qui n’a qu’une enceinte, située sur une montagne escarpée de tous côtés, excepté dans un endroit qui paroit étroit. Cette forteresse doit être imprenable par les gens du pays ; il n’y a que la faim qui puisse la réduire 
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Route de Gualeor à Choterpour.

Je trouvai à Gualeor des ordres de me soutenir le mieux que je pourrois du côté d’Eléabad, sur quoi je pris le parti de me rendre à Choterpur [Chhatarpur].

22. — Fait trois cosses. Campé à Baragaon, aidée aux Marates de Gualeor (Cosses) 
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23. — Campé à Thealy [Tiholi ?] aux Marates 
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24. — Nous fumes camper à Boete [Behut], petit endroit du Bondelkante appartenant au Raja Sawant Singue 
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25. — Séjour
26. — Campé à Ratoua [Ratwa], petit village au raja ci-dessus 
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27. — Campé à Bircha, au raja ci dessus. 
5
28. — Campé à Daboya ou Dabary, aldée au raja Indoupot 
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29. — Campé à Kontche [Kunch], aldée à Indoupot et cédée aux Marates 
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30-31. — Séjour
1er Juin. — À trois cosses de Kontche, nous passâmes auprès de Kolera, petite ville à Indoupot, dont on nous ferme les portes. Nous tournâmes sur la gauche et fîmes environ 3 cosses. Nous fumes camper sur la rivière Betonauty [Betwa] qui est, je crois, celle de Narwar, marquée sur la carte. Nous étions auprès d’un village nommé Sikery [Sikri
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2. — Nous passâmes deux fois le Betonauty, et fumes camper dans un petit endroit nommé Djigny [Jigni], où il y a un célèbre faquir
4

3. — Campé à Gonor, aldée d’Indoupot 
4
4. — Campé à Ekoua [Akhtawa], aldée d’Indoupot 
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5. — Nous fumes à Karera, aldée qui appartient à Paharsingue, parent d’Indoupot. Entre Karera et Ekoua nous passâmes une rivière nommée Berouin qui se jette dans le Gemna 
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6. — Campé à Sirinagor [Srinagar], ville d’Indoupot, cédée aux Marates, il y a une petite forteresse 
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7-8. — Séjour
9. — À deux portées de fusil de Sirinagor, nous passâmes à gué la petite rivière Ourmel [Urmel Nadi] qui se rend sous le Keene [Kari], et de là dans le Gemna. Nous fumes camper à Garimabara [Bari ? ] où il y a deux villages et un grand étang 
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10. — Nous passâmes une très petite rivière qu’on nomme Singary, ce n’est qu’un ruisseau, et nous arrivâmes à Choterpour 
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74

La route que nous primes de Gualeor à Choterpour est très mauvaise. Il y a des endroit très pierreux, beaucoup de nalas. Il y a une autre route meilleure et plus courte. Nous préférâmes la première pour éviter la rencontre de plusieurs rajas et chefs marates qui étoient sur l’autre.

Depuis Boete, où commence le Bondelkante [Bundelkhand] et dans tout ce pays les cosses sont très longues. Nous en avons fait qui, assurément, valent bien notre lieue de 3.000 pas. On peut dire, au reste, qu’il n’y a point de mesure fixe pour les cosses dans ces pays de rajas. Demandez aux mieux instruits des habitans, la distance d’un endroit à l’autre, l’un vous dit cinq cosses, l’autre six, un troisième vous dira sept. Sans me mêler des grandes cosses, j’ai tout réduit en cosses communes suivant les distances que j’ai jugé d’un campement à l’autre.

Le Bondelkante prend du Gemna, et va jusqu’au Berar, mais très irrégulièrement. Autrefois, il étoit entièrement dans la dépendance d’un seul raja, de qui descend le raja Sawantsingue qui demeure à Ourtcha [Orchha], ou à Dettia, à qui, en effet, tout le pays devroit appartenir.

Il y a environ 80 ans que Chotersal [Chhatarsal], petit zemindar demeurant à Mau, 4 cosses de Choterpour, sans service, et comme indépendant du raja d’Ourtcha, trouva moyen, en débauchant les officiers du raja, de se faire un parti, avec lequel il fit la guerre si heureusement, qu’en peu de tems, il s’empara des deux tiers du pays, qu’il conserva, en obtenant les titres de raja pour quelques services qu’il avoit rendus à l’empereur. À sa mort, le pays fut partagé entre ses fils Hidersa [Hirde Sàh] et Djotrage [Jagat Râj], de façon que le premier eut à peu près les trois quarts du partage.

Hydersa soutint la guerre aussi heureusement. Il eut pour fils Subasingue, père d’Hamansingue et d’Indoupot. Il y a huit ans que Subasingue mourut laissant tout le pays à Hamansingue, excepté quelques zemindareries qu’il donna à Indoupot. Hamansingue prit à son service un certain patane nommé Kehimkam, marchand de chevaux, qui malgré les bienfaits reçus d’Hamansingue, quitta bientôt son service, et se retira auprès d’Indoupot. Par les intrigues de cet homme, Indoupot fit la guerre à son frère, le tua et s’empara de tout le pays, il y a environ 4 ans. C’est lui qui gouverne à présent en payant le Tchote ou le quart des revenus aux Marates qui, sous ce prétexte, se sont appropriés une partie du pays en nantissement. Il y a environ dix ans que le Bondelkante faisoit partie des dépendances du soubah d’Eléabad.

Une partie de la succession de Chotersal est encore entre les mains des fils et petit fils de Djogotradge [Jagat Raj] qui est mort l’année dernière, 1757. Le reste du Bondelkante est possédé par le raja Sawantsingue qui a eu beaucoup de peine à le conserver, et par deux ou trois petits zemindars qui se sont rendus indépendants.

Ce pays est semé de montagnes entrecoupées de ruisseaux. Il y a aussi quelques rivières assez grandes, comme le Keene [Kan]. Il y a de très belles plaines qui produisent du blé et autres grains ; on y voit peu de ris. Le pays produit beaucoup de cotton. Il y a des endroits, entr’autres Tchandely [Chanderi] à 25 cosses dans l’ouest de Chaterpour, où l’on fabrique des toiles grosses et fines, des mamoudys, qui m’ont paru beaux, et que l’on fait broder. C’est dans ce pays qu’on donne aux grosses toiles la teinture qu’on nomme Karoua, qui est un rouge foncé. Cette couleur vient d’un petit arbrisseau qu’on nomme hal, abondant dans le pays et qu’on tire aussi des environs de Sironge [Sironj]. On fait aussi dans le pays de grosses chites ; on y trouve des mines de diamans ; on fait du salpêtre. La mine de diamants est entre les mains de quelques marchands qui font les avances nécessaires pour l’exploitation, à condition que tous les diamants au dessous du prix de 500 roupies seront pour eux. Ceux au dessus sont remis à Indoupot qui les fait vendre, et cède le quart de leur valeur aux marchands. Ces diamants sont d’une très belle eau. On les transporte à Surate, à Madras, et depuis peu dans le Bengale, où les Anglois les achètent.

Les revenus du pays d’Indoupot et des descendants de Djogotradje peuvent aller à un kourour par an, sur lequel les Marates tirent le quart.

Choterpour est à peu près par les 25° 15’ Nord, et pour les 76° 40’ de longitude. C’est une assez jolie petite ville qui sert d’entrepôt. On y voit venir de tous côtés quantité de marchands, tant du Bengale que du haut pays, surtout dans les mois d’octobre, novembre et décembre, pendant lesquels il s’y tient une foire. Le gouvernement est entre les mains des 4 principaux notables. Il y a, outre cela, un Cotoual [kotwal] pour la justice ; les Marates y ont un résident.

À 18 cosses dans l’est de Choterpour est Patna [Panna] où est la mine de diamants. On y trouve aussi de petites pierres noires qu’on taille, et qu’on vend très bien ; il y a une mine de fer.

À 19 cosses dans le nord est Adjegor [Ajaigarh], forteresse appartenant à Paharsingue, fils de Djogotraje.

À 32 cosses dans le nord est, est Kalinger, forteresse d’Indoupot.

À 14 cosses dans le nord, est Dianpour, fort à Paharsingue.

À 27 cosses dans le s. s. e. est Ata [Hutta], ville aux Marates.

À 28 cosses dans le N. O. est Djansy [Jhansi], ville aux Marates.

À 38 cosses N. E. on trouve près du Gemna, Calpy, forteresse qui étoit autrefois au Mogol, et qui aujourd’hui est aux Marates.

À 12 cosses de Calpy, sur le chemin d’Agra, est Djalone [Jalaun], ville aux Marates.

À 10 cosses de là est Djogon mohonpour [Jagamanpur], au raja Somorcha.

À 13 cosses de Bindes [Bhind], sur le chemin d’Agra, est Bah, grande ville au raja Badoria.

À 12 cosses de Bah est Fateabad [Fatehbad], ville aux Marates.

À 10 cosses de Fateabad est Agra.

Ourtcha, ville au raja Sawantsingue, est à 25 cosses dans le N. O. de Choterpour, éloignée de 4 cosses de Djansy.

À 7 cosses à l’ouest de Djansy est Dettia [Datia], grande forteresse au raja Sawantsingue.

À 3 cosses de Choterpour est Soura [Sohra], village où l’on fabrique des fusils.

Première Route de Choterpour à Patna.
1759
5 Février. — Nous partîmes de Choterpour et fumes camper à Hama, petit village à 2 cosses, beau chemin, point de vivres, petite tope (cosses) 
2
6. — Séjour
Campé à Garimabara [Bari ?], où il y a deux villages séparés par un étang ; on y trouve le nécessaire pour les animaux, beau chemin 
3
8. — Passé plusieurs petites aldées, et quelques nalas, traversé Serinagor, et campé au delà dans un mauvais endroit 
6
Laissé Sedjary, Basyte [Sijari, Busora], petits villages ; arrivé à Mohoba, ville d’Indoupot, et cédée aux Marates ; campé sous des arbres. On trouve ici des vivres, fourage en abondance, de beaux étangs 
5
10, 11, 12. — Séjour
13. — Fait beaucoup de tours et détours, laissé Bidjenagor [Bijanagar], village ; pris la route de Siounra, peu frayée par les voitures, traversé beaucoup de nalas et campé à Ratoly, où l’on trouve du fourage 
5

14. — Passé plusieurs petits villages, beaucoup de nalas secs, et campé à Kaddy [Kaddi], où l’on trouve du fourage ; étang 
7
15. — Mauvais chemins, beaucoup de nalas. Campé à Seiounra [Seondah], grand bourg où l’on trouve le nécessaire ; étangs, puits 
5
Une cosse avant Seiounra nous passâmes à gué la rivière Keene qui se jette dans le Gemna. Cette rivière est large dans le tems des débordemens, et fait un passage très difficile dans les tems secs à cause des rochers
16. — Séjour
17. — Beau chemin ; laissé cinq ou six petits villages. Arrivé à Attara, grande aldée dépendante de Comarsingue, parent d’Indoupot. Campé près d’un étang ; puits, topes 
8
18. — Passé Torra, Badoza [Tûra, Bhadosa], petits villages ; auprès du dernier est la rivière Baga [Baghin Nadi], où il y a peu d’eau ; la descente est rude. Passé ensuite Calianpour [Kalianpur], village et arrivé à Gonra [Gonda], aldée où l’on trouve le nécessaire pour les animaux, chemin très beau jusqu’à Badoza, ensuite très mauvais, beaucoup de nalas ; campé sous une tope, puits. Cet endroit appartient à Rehim Kham, Patane au service d’Indoupot 
6
19. — Passé Baherseope, Tchaterconte, villages, chemin très mauvais, beaucoup de nalas secs, passé à gué la rivière Paesonny [Pysunni Nadi] qui est auprès de Terban [Tirhauan], grand bourg à Rehim Kham, Patane. Campé entre la rivière et le bourg 
6
20. — Séjour

21. — Passé Kola. Koa, Bahoury, Bagrury [Bhauri, Bhagrui], villages, chemin très mauvais, beaucoup de nalas. Passé auprès de Bagrery une petite rivière où il y a peu d’eau, mais dont les bords sont escarpés. Campé tout auprès dans un endroit où il y a quelques arbres 
6
22. — Séjour.
23. — À la sortie du camp on passe par un endroit élevé et très pierreux ; passé Orpourra, Bandy, Pahary, Ramnagor, villages. Arrivé à Attona, aldée ; campé tout auprès, chemin très mauvais 
7
24. — Passé un grand nalas ; laissé Surahonde, Ahery [Akroura], villages ; arrivé à Mahou [Mohewa ? ] grand village sur le Gemna dépendant d’Indoupot, chemins assez beaux 
4
25 et 26. — Employés à passer le Gemna en batteaux. Cette rivière est large et pleine de roches en cet endroit. Il y a aussi beaucoup de sables sur les bords. Nous campâmes sous une tope près d’un village nommé Maysa.
27. — Traversé beaucoup de jongols ou terres incultes ; laissé Canaille, village aux Marates ; passé une petite rivière desséchée ; laissé Campa Tchittepour [Chitarpur], Akelkiseray [Suraje-Akil], Baouguera, Bagranpour, villages dépendant d’Eléabad ; arrivé à Amelia, village ; campé sous une tope près d’un petit étang 
9

28. — Laissé Ketia, Chobada, Rajeora, Raimabad [Rahimabad] ; passé une petite rivière desséchée qu’on nomme Sasourkadry ; traversé la ville neuve d’Eléabad et campé au delà sous une belle tope à gauche, à 1 cosse du Gange, et 1/2 cosse du Gemna auprès de l’étang Nealray 
10
Mars. — Les 1er, 2, 3, 4 furent employés à passer le Gange qui, dans cet endroit est très large, très sabloneux
5. — Nous fîmes une cosse et campâmes au dessous de Djousy [Jhusi], village 
1
6. — Fait 7 cosses, chemins très beaux, laissé Anakt kiserai, Datkiserai [Dhanki Sarai ? ], passé Seydabad [Saidâbâd], grand village, et campé au delà sous une tope près d’un étang 
7
Passé Biramolkiserai, Heuria [Baramal ki Sarai, Handia], aldées, Miagonge, Barade [Baraut], Djagdikiserai [Sarai Jagdis] et Gopigonge [Gopiganj], aldées, chemins assez beaux ; campé au delà du dernier endroit sous une petite tope. Cet endroit dépend de Bénarès 
10
Passé Lalkinkiserai, Aoumotkiserai [Ahumal ki Sarai], Saedkinskiserai, Tioury, Baboukiserai [Tiouri, Sarai Bâbû], aldées ; arrivé à Tamachabad, petit village ; campé auprès d’un bel étang, sous une tope 
9
9. — Passé par Mizra Morad kiserai, Sahahabad [Shahabad], Mirouady [Marûa Dih], villages ; passé par le dehors de Benarès et campé au delà le long du Gange ; beau chemin 
11
10, 11, 12. — Employés à passer le Gange.
13. — Passé le village Baterpour [Bahadarpur] et campé sous une tope le long du Gange 
1

Séjour forcé jusqu’au 24.
24. — Passé Deleypour, Mogolkiserai [Mogui Sarai], Djagdis, Tchandel [Chandauli], petits villages, et arrivé à Seydraya [Surinha], grand bourg. Campé sous une tope près d’un étang 
9
25. — Passé Marinagor [Mandrajpur ? ], ensuite la rivière Carumnassa ; passé Cajoura [Khajura], aldée ; beaucoup de landes ; passé la petite rivière Dergaoty [Dugainti], et arrivé à Saonte [Sawant], petite aldée, chemins mauvais 
7
Le Carumnassa sépare les terres de Bénarès des dépendances de Patna, c’est à dire de Bojepour, pays qui paroit mauvais du côté où nous sommes vers les montagnes, mais en aprochant du Gange, il devient beau et très fertile ; il produit toutes sortes de grains. Le Bodjepour appartient au raja Tchaterdary dépendant de celui de Patna. Sous lui sont plusieurs zemindars, entr’autres Palouandsingue qui prend la qualité de raja, et qui paroit avoir le plus de pouvoir. Les montagnes nous restent à 4 cosses sur la droite.
26. — Laissé Mountha, Mohony, Phakerabad, aldées. Campé près d’Arbertha [Umirtha ? ], petit village sous une tope assez près de Dergaoty que nous avons prolongé ; les montagnes restent à 3 cosses 
9
27, 28. — Séjour forcé pour les équipages.

29. — Passé par Djehanabad [Jahânâbâd], ville ruinée, Sankary, Badshanagor, Oursirgondje, petites aldées ; laissé à gauche l’aldée Kourmotte ; passé une petite rivière qu’on nomme Gouderorson, où il n’y a presque point d’eau. Laissé Bambaor [Bamhûr] ; passé par Polouangonge, Kampour, Fatekiserai, et arrivé à Sasteran [Sasaram], petite ville qui ne paroit pas peuplée. Il y a deux étangs, au milieu de l’un desquels est le tombeau de Cher Shah [Sher Shah], empereur mogol. Cette ville est presque au pied des montagnes qui, à deux cosses de là, s’éloignent dans le bord ; campé sous une tope 
9
30. — Passé plusieurs petits villages. Arrivé à Ambraor, village sur le bord du Saone. Campé sous une tope, chemin assez beau dans l’est 
10
31. — Passé le Saone à gué. Cette rivière a dans cet endroit près d’une cosse de largeur ; elle est très difficile pour les voitures à cause des sables. À peu de distance de son embouchure, elle n’est pas si large à beaucoup près. Passé Daoudnagor et campé à Samsernagor [Shamshernagor] sous une tope. Cet endroit est un des parganas dépendants de Patna, et qui appartient à un nommé Amotkham [Ahmad khân] Patane. Daoudnagor est un endroit considérable pour le commerce. Presque tous les marchands qui partent de Bengale pour le haut pays passent par là 
5
1er Avril. — Séjour.

3. — Laissé Kainkiserai, Danapour ; passé par Seydabad, Norospour, petite aldée ; campé à Phoulwary [Pulwari], beau pays, mais ruiné 
14
4. — Arrivé sur les 9 heures du matin à Patna 
4
Distance de Choterpour à Patna par cette route (cosses) 
205

Patna, comme l’on sait est fameux par le salpêtre, l’ophium dont le pays abonde. On tire beaucoup de toiles et de grosses broderies, des chites, etc. ; on y fait beaucoup d’eau [de] rose, mais point d’attars. Dans les mois de mars et avril, on peut, comme un sibarite, coucher sur un lit de deux cent mille roses. Il faut 2.000 roses pour faire une bouteille de très bonne eau de rose ; les roses sont petites.

Retour de Patna à Choterpour
20. — Nous arrivâmes à Baterpour [Bahadarpur] vis à vis de Bénarès dans le même endroit d’où nous étions partis le 24 mars (Cosses) 
77
21. — Au lieu de passer le Gange, nous le prolongeâmes, laissant Ramnagar à droite, et fumes camper un peu au dessus de Mirzapour, le petit village ruiné sur le bord du Gange 
3
22. — Nous arrivâmes à Tchenargor [Chunargarh], ville sur le bord du Gange, où est la forteresse dont j’ai déjà parlé ; nous campâmes en deçà, après avoir passé un grand nalas sec 
8

Il y a dans cette ville un beau derga très bien entretenu. J’ai vu dans les cours de ce derga des tables de pierres grises d’une longueur et d’une largeur extraordinaires.
23. — Nous passâmes le défilé au bas de la forteresse, ensuite Barmnagondje, aldée, et fumes camper à Somotspour [Shamspur ?], petite aldée sur le Gange, où il y a beaucoup de voleurs 
2
24. — Séjour.
25. — Campé à Sindonia [Sindhaura], petite aldée 
2
26. — Passé par des chemins très mauvais ; campé à 1 cosse du grand Mirzapour 
6
27. — Arrivé au grand Mirzapour sur le bord du Gange, ville considérable par les convois de marchandises qui y passent 
1
28, 29,30 ; 1er, 2, 3, 4, 5 Mai. — Séjour.
6. — Après avoir expédié M. Dangereux, nous partimes de Mirzapour, en nous approchant des montagnes. Nous laissâmes sur la droite Bondebarsone [Kantit Bindachun ?], où il y a une maison du raja, Bikermadjitte [Bikramajit], et une pagode célèbre. Nous fumes camper à Sirpour, village ; chemins très mauvais 
3
Laissé plusieurs petites aldées et Bidjepour [Bijapur] sur la gauche, ville considérable où il y a un fort au raja ci-dessus nommé ; campé à Bassaura [Baisra], petit village ; beau chemin 
5

8. — Passé par Houssengonge [Hasanganj] ; laissé à gauche Boumnin [Buhmni], et campé à Ounchadé [Unchadi], grande aldée ; chemin assez beau 
7
9. — Séjour.
10. — Passé Lotia, Carragor, Batoly [Bahtoli], Mamoly, petites aldées ; passé le Taonse, rivière qui a peu d’eau et beaucoup de vases ; campé au delà près d’un village nommé Baequerour ; chemin assez mauvais 
5
11. — Passé Cacaroma, Mahy, Comoury, où il y a un petit fort de terre ; campé à Kaœty ; chemin assez beau 
6
12. — Passé Brakaran [Bahrawan], Kotia, Kanty [Kanti], Barha [Barak], Tekeria, petites aldées ; campé sur une tope à Gadjapour près d’un étang 
6
13. — Passé Sonaon, Oatinguy [Utanghi], aldées ; arrivé à Gorarepour [Seorajpur], grand bourg très peuplé. Le pays est extrêmement couvert ; beau chemin 
3
14. — Passé Baripour, aldée, campé à Ledowa [Ledur ? ], autre aldée dans les montagnes 
4
En sortant de Gorarepour, nous passâmes trois nalas, et le gate qui n’est pas haut, mais très pierreux. C’est le passage de la montagne qui est peu de chose ; lorsqu’on est en haut, on trouve le chemin assez beau, mais on a de la peine à trouver de l’eau. De Gorarepour, il y a un autre passage du côté de Partapour [Partabpur], fort sur le Gemna que nous jugeâmes à propos de laisser sur la droite ; ce pays est du Baguelkante.

15. — Passé par Morka [Murka], Gadawa, villages ; chemins difficiles à travers des roches, mais qui descend insensiblement jusqu’à Pataya, village du Bondelkonte sur le Gemna, où nous campâmes. Cet endroit est de la dépendance d’Indoupot 
4
16. — Séjour.
17. — Passé Betary [Bhitari], Barbouty ; arrivé à Attawa ; chemin assez beau 
5
De là suivant la route que nous avions déjà faite, nous nous sommes rendus le 28 mai à Choterpour 
66
Distance de Patna à Choterpour par cette route, cosses communes 
213
Seconde Route de Choterpour à Patna.
1760
28 Février. — Nous partîmes de Choterpour, faisant l’est sud-est, et fumes camper à Gatora [Gotewra], petite aldée (Cosses) 
1
Nous passâmes Bordjepour, Basary [Brijpur, Bassari], Kanouagonge [Kudowaganj ? ], aldées ; campé tout auprès ; chemins assez beaux, presque toujours à travers des bois taillis ; on trouve quelques nalas qui ne sont pas rudes 
6

1er Mars. — Passé Deogaon, Gauragaon, Kichourgonge [Kissoreganj] ; un peu après on voit la montagne où étoit la forteresse de Monniagar qui n’existe plus. Au pied de cette montagne, sur une élévation détachée, est Radjghir [Rajgarh], maison au raja Indoupot, au bas de laquelle est une aldée ; nous y campâmes sous quelques arbres 
5
2. — Nous fîmes 1 cosse dans l’est en prolongeant la montagne Monniagar, qu’on laisse à droite. Arrivé sur le bord de la rivière Keene qui se jette dans le Gemna, et qui, dans cet endroit, coule au nord-est à deux portées de fusil du passage sur la droite, est Raepoura [Raipora], ville dépendante d’Indoupot, aussi considérable que Choterpour. On passe la rivière à gué. Ce passage est très difficile, tant à cause de la largeur de la rivière, que par raport aux roches et pierres détachées dont ce lit est semé. Toutes ces pierres sont d’un marbre jaspé. Je suis bien tenté de croire que cette rivière Keene est la même que celle qui est nommée le Shind sur la carte de M. Danville, mais dont le cours seroit mal posé, car le Keene se jette dans le Gemna. Qui que ce soit ne m’a paru connoitre aucune rivière qui fut nommée Shind. Cette rivière passée, nous fîmes encore une cosse en la prolongeant dans le n.-e., et nous fumes camper près d’un étang au delà d’un petit village nommé Mandera [Murari ?]. On y trouve le nécessaire. Ce chemin conduit à la forteresse Kalindjer 
2
3. — Séjour.

4. — Après une petite cosse nous arrivâmes auprès des Gates, ou passages de montagnes. On pourroit dire que cet endroit est celui de la fable, où les Géans entassèrent montagnes sur montagnes ; ce pays n’est que roches. La nature y offre un spectacle qui mérite assurément l’attention d’un physicien. Tout excite la curiosité, mais le plaisir qu’on a n’est pas sans effroi. C’est dans un autre genre ce que sont les bois de sondries ? de Bengale. La première montagne n’est pas difficile ; elle peut avoir 360 pieds de haut ; après quoi on fait pour le moins 1 cosse sur des roches plates de sorte que le chemin est assez beau. D’entre les roches sortent quantité d’arbres ou bois taillis. On arrive après bien des détours au pied de la seconde montagne qui est escarpée, surtout vers le haut. Elle peut avoir 900 pieds perpendiculaires ; le passage est très rude. Lorsqu’on est en haut, on voit un pays plat, très beau, des plaines superbes et dans le lointain des montagnes qui sont surmontées de plusieurs autres, à ce qu’on prétend. Nous fimes encore 1 cosse assez forte, et fumes camper auprès d’un étang, où nous séjournâmes le 5 pour donner le tems aux équipages de joindre. Assez près de cet étang est un village nommé Manoarial [Manor
3

Depuis le pied des montagnes jusqu’aux sommets, on voit quantité de lits de torrents creusés dans les roches ; on voit aussi des précipices affreux où ces torrents se jettent dans le tems des pluyes. Il y en a de très larges, ce qui doit former des chûtes d’eau ou cataractes aussi belles qu’on puisse voir, surtout dans un endroit que j’ai remarqué, où le vent et l’eau ayant déraciné les arbres, et culbuté avec eux une partie des roches ont formé comme des degrés pour recevoir l’eau en tombant, ce qui continue pendant plus de 400 pieds de profondeur. Il y a, à ce qu’on m’assure sous ces cascades, de petites chambres taillées dans le roc, où le raja vient quelquefois prendre le frais. À l’estime, le terrein où nous étions campés est plus élevé que Radjeghir d’environ 1.200 pieds. La vue se répand sur un très beau pays, dont une partie est du Bondelkante, et l’autre de Baguelkante. Il renferme Panna, Rivan, Soaol, et plusieurs autres endroits considérables appartenant à divers rajas. Il est d’une grande étendue. Nous avons compté environ 70 cosses en le traversant, d’un gâte à l’autre, de l’ouest à l’est mais il s’étend beaucoup plus nord et sud.
Toutes ces montagnes et précipices dont j’ai parlé sont couverts d’arbres de diverses espèces qu’on ne trouve pas dans le bas pays, ce qui donne beaucoup de gomme odoriférante. Un botaniste trouveroit de quoi s’occuper par la diversité des plantes, dont ces endroits sont couverts.
5. — Séjour.
6. — Nous fumes camper à Panna, ville d’importance à Indoupot, où il y a beaucoup de marchands. Cet endroit est renommé par la mine de diamants qui commence à 1/2 cosse de la ville dans l’est, qui, depuis bien des années, fournit les diamants qu’on croit à la côte et dans le Bengale, venir de Golconde. Panna est au bas d’une petite montagne 
1
7. — Séjour.

8. — Après avoir passé Djanouara [Jamwar], petite aldée, beaucoup de nalas pierreux, nous arrivâmes à Kankarai, ville d’Indoupot, aussi grande et aussi marchande que Choterpour. Nous campâmes sous quelques arbres autour d’un étang 
4
9. — Passé une petite rivière tout auprès de Kankarai ; laissé Daouri, Honnata, Donooria [Daori, Henote, Dewra], Momeria, villages ; campé à Bilsaon, aldée 
4
10. — Laissé Ysaon, Oumery, Gangouria [Umeri, Gangwera] petits villages ; passé par Nagaond, aldée, au bord de laquelle est une petite rivière, difficile à cause des pierres. Elle est à 4 cosses de Bilsaon ; c’est où finit le Bondelkante et commence le Baguelkante. On trouve ensuite Jeonra, aldée dépendante des Marates et du raja Pertipal, plus loin Balia, Calpoura [Lalpur], après quoi nous arrivâmes à Soaol, ville qui paroit avoir été considérable, et qui appartient tant aux Marates qu’à Pertipal Raja. Tout auprès est la petite rivière Satinaye qui est profonde ; beau chemin 
9
11. — Séjour.
12. — Laissé Gagonra, aldée ; passé la rivière Taonse auprès de Sareya [Sarai ?], village ; campé à Rampoury, village dépendant d’Adjetsingue Raja 
9

13. — Après avoir passé quelques petites aldées, nous arrivâmes à Rivan, [Rewah] grande ville qui a été très peuplée ; aujourd’hui elle est ruinée. C’est où demeure le raja Adjetsingue. Auprès de cette ville est la rivière Gogra [Gogur], où il y a beaucoup de pierres ; un peu plus bas le passage est assez aisé 
8
14, 15. — Séjour.
16. — Passé quelques petites aldées et campé dans un endroit nommé Kara, où l’on trouve le nécessaire pour les animaux 
7
17. — Campé à Danmani, aldée dépendante d’Adjetsingue mais entre les mains d’un zémindar révolté 
8
Tout le pays appartenant au raja Adjetsingue paroit très fertile ; cependant ce raja m’a paru ruiné par la mauvaise conduite des personnes qui dépendent de lui.
18. — Nous trouvâmes tant sur la droite que sur la gauche, plusieurs villages, entr’autres Atoua, Pahary, où il y a un fort. Après quoi nous passâmes la petite rivière Betechiny, où il y a peu d’eau ; passé Mounderia, village, et arrivé à Maugondje [Mauganj], près d’un bois au milieu duquel est Maho [Mau], ville, où réside Bidjesingue, parent d’Adjetsingue 
4
19. — Passé à Sonderpoura, Pankapoura, Baouty Tchouana [Bouli Chauhanna], à Katkary, [Khatkari] village où l’on trouve des vivres et fourages en abondance ; campé près d’un étang, chemin très difficile à cause de nalas pierreux qu’il faut traverser 
5
20. — Passé Berhaha [Burhya], village, ensuite la rivière Tchamounna [Chani nulla ?], très difficile à cause des rochers. Campé à l’étang Bensery, chemin très difficile 
7

21. — Fait trois cosses en traversant un chemin plein de roches, et couvert de bois taillis ; arrivé au bord de la montagne ou haut du gate, d’où la vue s’étend très loin sur tout le plat pays. Ce passage qu’on nomme Bady Gaty peut avoir 1.200 pieds de haut. Il est beaucoup plus difficile et plus escarpé que celui qui est entre Chaterpour et Panna. Heureusement, nous n’avions qu’a descendre. Au bas de la montagne le pays dépend de Soudjaotdola 
3
22. — Séjour.
23. — Passé quelques nalas secs, ensuite une petite rivière qu’on nomme Bilome, très pierreuse. Campé sur l’autre bord à Gagondje, aldée 
4
24. — Passé Dalgonge [Lalganj ?], grande aldée, Bamby [Bami], village ; campé en plaine près d’un étang 
6
25. — Fait trois cosses ; passé le second gate, ou la seconde descente qui n’est presque rien ; passé une petite rivière pleine de roches ; fait ensuite trois cosses et campé au grand Mirzapour sur le bord du Gange 
6
7 Avril. — Du grand Mirzapour, prenant le chemin par Tchenargor, Baterpour, etc., nous sommes arrivés à Sasseram le 7 avril 
56
8. — Nous avons côtoyé la montagne pendant une cosse, après quoi, prenant dans le nord par des terres labourées, nous nous sommes rendus à Radjepour, [Rajipur] petit village où étoit Palouandsingue 
7
13. — Nous en sommes partis, passé Arrieregonge [Hariharganj], endroit assez peuplé sur les bords du Saone, passé le Saone, et campé à Daoudnagor 
4

De Daoudnagor [Daudnagar], en suivant la route que nous avions faite l'année dernière, nous sommes arrivés devant Patna le 18 avril 1760 
30
Distance de Choterpour à Patna par cette route (cosses) 
199
Route faite par M. Dangereux,
envoyé à Pondichery, parti du grand Mirzapour le 6 mai 1759[4].
1759
Dimanche 6 Mai. — Fait sept cosses zemindars (ces cosses zemindars sont au moins le double des cosses mesurées). Deux cosses après Mirzapour, mauvais chemin, montagnes pierreuses, une cosse de montagnes ; le reste du chemin passable ; trois nalas pierreux et difficiles (Cosses communes) 
14
7. — Séjour à Lallegonge [Lalganj].
8. — De Lallgonge à Katra sept cosses zemindars ; trois nalas ; un impraticable aux charettes, le reste du chemin passable 
14

9. — De Katra à Katkary sept cosses zemindars, une demi cosse après Katra une grande et haute montagne pierreuse, chemin impraticable pour les voitures et très difficile pour les animaux, le reste du chemin difficile. Il y a plusieurs nalas pierreux, le chemin dans un bois qui commence à Katra et se termine à Katkary ; demi cosse après Katra un choqui 
14
10. — À Laour fait sept cosses zemindars. Le chemin de Katkara à Laour n’est impraticable aux voitures que dans un nalas qui se se trouve 1 cosse après Kalkary, le reste du chemin passable, difficile cependant, n’étant pas fréquenté par les voitures ; huit nalas 
14
11. — À Raepoura [Raipur], huit cosses zemindars, plat pays, chemin passable, nalas sans pierres qu’on peut accommoder 
16
12. — À Reivan [Rewa], trois cosses zemindars, beau chemin. Reivan est une grande et riche ville appartenant à un raja sous la dépendance de Soudjaotdola 
6
13. — Séjour à Reivan.
14. — À Amorpatan [Amarpat], 8 cosses zemindars, plat pays ; 4 cosses après Reivan dans les bois. On trouve plusieurs nalas difficiles ; cependant on pourroit les passer par le moyen des beldars (terrassiers) 
16
15. — À Badinpour [Badanpour], six cosses zemindars. Trois cosses après Amorpatam, une montagne pierreuse qui ne finit qu’à Badinpour, chemin impraticable aux voitures, difficile pour les chameaux 
12
16. — À Bandjary [Brinjuri] 8 cosses zemindars, pays plat, plusieurs nalas 
16
17. — À Moronara [Murwara ?] sept cosses zemindars, presque tous bois, beaucoup de nalas, cinq très difficiles 
14

18. — À Belary [Bilheri] 3 cosses zemindars, pays plat, chemin rude, plusieurs nalas, trois très difficiles 
6
19. — À Kouan [Kuru] cinq cosses zemindars, chemin passable dans les bois ; 2 cosses après Belary une petite rivière, plusieurs nalas 
10
20. — À Gosselpour 5 cosses zemindars, pays plat, plusieurs nalas, une rivière 1 cosse 1/2 après Kouan appellée Arine [Hivan], où l’on trouve des melons excellents 
10
21. — À Girare [Gurha ?], grande ville aux Patanes, six cosses zemindars, pays plat, moitié bois, plusieurs nalas, 1 petite rivière 
12
22. — À Chirapauret 5 cosses zemindars ; une cosse après Girare le Naroada, chemin dans les montagnes pierreux, très mauvais, trois choquis 
10
23. — À Derima [Dhuma ?] 5 cosses zemindars, chemins dans les montagnes et bois pierreux fort mauvais, très peu d’eau ; un choqui à Derima 
10
24. — À Laknadone [Lakhnadon], ville patane, 4 cosses zemindars, chemin pierreux, en partie dans les montagnes, un choqui 
8
25. — À Tchapara [Chupara] 4 cosses zemindars, chemin pierreux dans les montagnes et bois, quelques nalas, une petite rivière à 1 cosse 1/2 de Laknadone 
8
26. — À Nazira [Nugjhir ?], 4 cosses zemindars, chemin moitié plat, quelques petites montagnes, plusieurs nalas 
8
27. — À Maregan [Mohghaon], cinq cosses zemindars, plat pays, plus de nalas 
10

28. — À Landaor 4 cosses zemindars, chemin dans les bois partie plat, quelques petites montagnes, un choqui 
8
29. — À Domgretal [Dongartal], 3 cosses zemindars, chemin dans les bois, partie plat, quelques petites montagnes, un choqui 
6
30. — À Kamtek [Kamptec] 4 cosses zemindars, chemin dans les bois, pays plat en partie, quelques petites montagnes, plusieurs nalas 
8
31. — À Naguepour [Nagpur], 9 cosses ordinaires, pays plat, beau chemin, trois cosses avant Naguepour une rivière nommée Naguenaue [Nag nadi]. Cette ville est une des plus belles de l’Indoustan et très riche. Elles est capitale des états de Djanoudjy, chef marate. Roupsader joulat, riche saokar, y réside 
9
1er Juin. — Séjour à Naguepour.
2. — Id.
3. — Id.
4. — À Béar [Bhawapur ?
10
5. — À Konaly 
10
6. — À Taligan 
10
7. — À Karindja 
8
8. — À Scondghan [Segaon ?] [5] 
11
9. — À Amraly 
9
10 — À Panegham, ville maure de la dépendance de Nizam Aly[6] 
10
11. — À Mery [Mardi], ville de Nizamaly 
7
12. — À Bareghan, ville marate de Djanoudjy[7] 
10

13. — À Mahor, ville maure de Nizam Aly ; Ramporchat [Râmpursâd], riche saokar y réside 
16
14. — Séjour à Mahor [Mahur].
15. — Id.
16. — Id.
17. — À Mamar (à) Salabetjingue[8] 
7
18. — À Langapour (à) Bazirao (Badgi rao)[9] 
12
19. — À Jokote (à) Salabetjingue 
8
20. — À Kalkally [Karkheli
10
21. — À Kondelvary, grande ville à Bazirao ; 2 cosses avant Kondelvary, une rivière nommée Gondaoly [Godavery
5
22. — À Dibloule (à) Bazirao 
12
23. — À Aingan (à) Bazirao 
10
Ce jour fait deux cosses de plus, égaré.
24. — À Balky [Bhalki], grande ville, au raja d’Emnabad [Humnabad
14
25. — À Emnabad, grande ville 
10
26. — Séjour.
27. — Achomorchery, au raja ci dessus 
10
28. — À Mirgonde, grande ville à Salabetdjingue, ruinée 
29. — Séjour.
30. — À Arky (à) Salabetjingue 
7
1er Juillet. — À Gourmotgalle [Gulbarga ?] (à) Nizamaly 
9
2. — Séjour. 
3. — À Ourgour [Utkur
8
4. — À Arnachita 
12

5. — À Pondour, passé le Krikna [Kistna
9
6. — À Kanoulle [Karnoul], grande ville où il y a des tombeaux superbes, passé une rivière 
16
7. — À Mirchour 
8
8. — À Soulmady 
8
9. — À Chiroual [Sirvel ?] ; deux cosses après Chiroual, l’Indéal, grande ville 
7
10. — À Changelmary [Chyagalamari
12
11. — À Cyipete 
12
12. — À Karpa [Cudappah ?] 5 cosses ; le même jour trois cosses de plus à Bragrapelle [Bankerapitta ?] province d’Arcate 
8
13. — À Rachouty [Rayachoti], ville marate, (à) Bazirao 
12
14. — Après 10 cosses Saronar Kaupette, une cosse et demie après Katkara 
11 ½
15. — À Wagrapel [Wadalwalapalli
10
16. — À Kotelpette [Putulapattu
10
17. — À Lallapette 
12
18. — À Arcate [Arcot
3
19. — À Chetoupot [Chitput
13
20. — À Gingy 
6
21. — Séjour.
22. — À Valdaour 
12
23. — À Pondichery 
3
673 ½

  1. Les noms de lieu, que Law cite en cette partie de son travail sont trop nombreux pour figurer dans la nomenclature spéciale des noms indiens, qui fait suite à l’introduction. Afin pourtant de les reconnaître, en les rapprochant des noms anglais qui sont plus connus, nous avons mis ces derniers entre crochets, en les empruntant presque tous à la grande carte du Bengale dressée par Rennell à la fin du XVIIIe siècle.
  2. Les distances marquées ici ne sont pas en droiture, mais selon le cours du Gange.
  3. C’est ce qu’on m’a dit dans le pays, mais je crois qu’on s’est trompé. Kotobderga est à plus d’une lieue de Dehly, qui, dit-on, renferme les trois Dehly des Gentils, des Patanes et des Mogols.
  4. L’identification des noms de lieux, indiqués en cet itinéraire, a été faite d’après la grande carte de l’lndia and adjacent coun tries, publié à Calcutta en 1908, sous la direction du colonel Burrard.
  5. Cette ville appartient à Ragouta, quoi qu’englobée dans le pays de Djanoudjy.
  6. Frère de Salabet jing, soubab du Décan.
  7. Raja des Marates de Nagpour.
  8. Soubab du Décan.
  9. Pechoua ou premier ministre des Marates de Pouna.