Mémoires de Miss Coote/04

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Traduction par Louis Perceau.
Bibliothèque des deux hémisphères (Jean Fort) Collection Cressida (p. 52-70).

LETTRE IV

Ma chère Nelly,

Je vous ai promis, dans ma dernière lettre, de vous relater quelques-unes de mes expériences scolaires et je viens tenir ma promesse.

La pension où je fus mise était située à Edmonton. C’était une maison spacieuse qui avait été la propriété d’un gentilhomme et était enclavée dans ses terres. Ce que nous appelions les jardins privés, près de la maison était entouré de hautes murailles pour empêcher toute possibilité d’évasion.

Derrière ces jardins, et limités par un fossé, étaient plusieurs pâturages où l’on mettait les vaches de Miss Flaybum et les chevaux, les jours où ils ne travaillaient pas, c’est-à-dire toute la semaine, car nous ne prenions guère les voitures que le dimanche pour nous rendre le matin et l’après-midi à l’église du village, distante d’environ un mille et demi. Il nous était interdit d’y aller à pied, même par le plus beau soleil. Nous n’occupions pas moins de trois voitures, car la pension comptait à peu près trois douzaines d’élèves et nous formions une vraie procession quand nous franchissions le portail de l’église ; il y avait généralement une certaine affluence pour nous voir arriver et partir. Les plus grandes d’entre nous assuraient que c’était pour voir nos jambes lorsque nous descendions de voiture. Nous ne portions que des bas de soie et de très élégantes bottines pour bien faire valoir nos mollets et, par les temps de pluie, quand nous étions obligées de nous retrousser un peu plus, je perçus plus d’une fois un murmure d’admiration parmi nos spectateurs. Chose qui nous surprenait, ceux-ci étaient surtout des messieurs âgés évidemment désireux de tenir leurs fils hors de la vue de nos charmes, selon le désir, sans doute, de Miss Flaybum.

Il nous était strictement défendu de nous promener sur les routes du village, mais les jours de congés ou de fêtes, ou à certaines occasions, lorsque le temps était beau, nos gouvernantes nous escortaient dans les pâturages ou dans un petit bois de trois ou quatre acres, enfermé dans la propriété. Là, à l’abri de tous regards, nous nous amusions à toutes sortes de jeux.

L’école était très select. On n’y admettait que les filles de l’aristocratie, d’officiers des armées de terre ou de mer. Miss Flaybum était une vieille fille entre deux âges et un martinet réputé. Avant mon entrée dans ce pensionnat, je m’étais imaginé que les mœurs étaient très rigides dans les établissements de ce genre ; mais je vis bientôt que ce n’était vrai qu’en façade, et qu’à l’intérieur, il s’y passait des choses peu rassurantes pour la future moralité des élèves. S’il en était de même dans les autres écoles aristocratiques, je m’explique la décadence de la vertu dans le grand monde à l’époque de ma jeunesse.

La première nuit que je passai dans cette maison (nous couchions par groupe de six dans une belle et large pièce), il n’y avait pas une heure que j’étais au lit avec ma compagne que notre dortoir fut envahi par une douzaine d’élèves qui me tirèrent du lit sous prétexte de me familiariser avec l’établissement.

Elles me jetèrent en travers d’un des lits, me bâillonnèrent avec un mouchoir pour m’empêcher de crier, et chacune m’administra à tour de rôle trois claques sur les fesses nues ; quelques-unes me cinglèrent si bien qu’il me sembla que j’avais reçu la verge.

Laura Sandon, ma compagne de lit, jeune fille de seize ans, très douce et très jolie, me consola et m’assura que toutes les élèves subissaient la même épreuve en entrant. Je lui demandai si la verge était en usage dans l’établissement.

— Ah ! je vous crois, répliqua-t-elle, vous êtes mignonne comme un amour et je serais bien fâchée de vous la voir donner. Elle m’embrassa et me caressa le derrière qui me cuisait quelque peu : « Comme il est chaud, tirez les draps pour le rafraîchir », ajouta-t-elle.

— Voyons-le ce pauvre cucul, dit miss Louise Van Tromp, une plantureuse allemande. Si nous jouions au fouet, avant que Mlle Fosse (l’institutrice française), vienne se coucher.

— Oui, venez, Rosa, ma chérie, vous aimerez bien cela et cela vous fera oublier votre petite fessée ; levez-vous, Cécile et Clara, on va s’amuser, fit Laure en s’adressant à l’honorable miss Cécile Deben et à lady Clara Wawering, qui avec l’institutrice française, complétaient les six occupantes de notre dortoir. « Vous savez, mademoiselle ne dira rien si elle nous surprend ».

Nous fûmes bientôt debout, nos chemises de nuit volèrent en l’air, et je pus examiner mes compagnes dans la plus absolue nudité, Laura était mince, gracieuse, avec de grands yeux bleus, indices d’un tempérament aimant. Cécile, qui paraissait avoir quinze ans, était une petite bonne femme dodue aux cheveux châtain et aux yeux bleus. Lady Clara avait dix-huit ans ; elle était brune, d’une taille au-dessus de la moyenne, bien proportionnée, avec de grands yeux languissants, tandis que Louise Van Tromp était une belle allemande de dix-sept ans, aux yeux gris et aux formes opulentes.

C’était un ravissant ensemble, car toutes étaient jolies et aucune ne manifestait la moindre honte, étant évidemment bien accoutumées à ce jeu ; elles m’avaient entourée, pelotaient mon derrière et l’embrassaient. Cécile me dit : « Rosa, je suis bien contente que vous n’ayez pas encore de poils à votre petit bijou ; c’est bien plus gentil. Laura, vous avez maintenant une belle fourrure », ajouta-t-elle en fourrageant avec ses doigts la petite toison de miss Sandon.

Laura. — Petite effrontée, ne me chatouillez pas ainsi ; vous serez assez fière quand vous en aurez autant.

Lady Clara. — Cécile, ma chérie, vous n’avez qu’à frotter votre ventre au mien un peu plus souvent que vous ne le faites ; c’est ainsi que Laura a fait pousser ses poils.

Louise. — Rosa, si vous voulez, c’est sur le mien que vous frotterez votre ventre. Clara est trop amoureuse de Cécile ; c’est moi qui veut faire pousser votre poil. En disant cela, elle embrassait et caressait ma petite fente de la façon la plus exquise.

Laura. — Écoutez-moi cette grosse gourmande, on dirait à l’entendre qu’aucune de nous ne s’est amusée avec elle. C’est à moi que vous appartenez, Rosa.

Nous commençâmes alors le jeu des claques qui n’était qu’une variété du jeu de « chat perché » si en faveur chez les enfants. Notre dortoir était très large ; les trois lits, les tables, les toilettes, les chaises, etc., rangés contre le mur laissaient un grand espace libre au milieu.

« C’est moi qui commence », fit lady Clara en se plaçant au milieu de la pièce.

Chaque demoiselle s’installa alors, touchant d’une main un lit ou tout autre meuble et comme Clara tournait le dos, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, celles qui étaient placées favorablement s’approchaient avec précaution d’elle et lui donnaient une bonne claque sur les fesses, s’empressant aussitôt de regagner leurs postes. À ce jeu, le derrière de Clara prit bien vite une jolie teinte rose. Si elle réussissait à rendre la claque à celle qui lui avait donnée avant que celle-ci eut remis la main sur son meuble, c’est cette dernière qui prenait à son tour la place de la fouettée.

Nous nous en donnâmes à cœur joie, le bruit des claques dominait nos joyeuses exclamations ; on s’élançait, on s’échappait ; on glissait quelquefois, et, alors, pour varier le divertissement, la maladroite recevait de toutes les joueuses une fessée générale, jusqu’à ce qu’elle se fut relevée. On pourra s’étonner que de tels jeux ne fussent pas interdits par la maîtresse, mais il était de règle de laisser les élèves s’amuser comme elles l’entendaient dans leur dortoir. Au plus fort de nos ébats, la porte s’ouvrit soudain et Mlle Fosse entra en s’écriant : « Ah ! les polissonnes, je vous y prends, hors du lit, la lampe allumée, en train de vous fouetter réciproquement et nues comme des vers encore ! Miss Flaybum tolère cela, je n’ai rien à dire, mais vous méritez une bonne fessée ; voyons, mademoiselle Coote, que diriez-vous d’une correction avec ceci ? Et elle me montra une jolie petite verge faite de longues et fines brindilles, réunies par un ruban bleu. « Cela vous cinglera sans doute plus qu’une fessée à la main ?

— Ah mademoiselle, j’en ai tâté d’autres que celle-ci, trois fois plus fortes, au moins ; mon pauvre grand-père était un rude fouetteur, répliquai-je.

Mademoiselle. — Je croyais que les filles n’étaient fouettées qu’à l’école ; vous me raconterez cela tout au long, n’est-ce pas, miss Rosa.

— Bien volontiers, répondis-je, je ne crois pas qu’aucune de vous ait été témoin de pareilles corrections, répondis-je.

Pendant que nous parlions, la belle française s’était rapidement déshabillée ; elle était très brune, avait des cheveux d’ébène, le front assez bas, de grands yeux étincelants, magnifiquement ombragés d’épais sourcils ; sa physionomie avait une expression délicieuse ; elle délaça son corset, exposant dans sa plénitude sa poitrine de neige ; ses deux globes fermes avec leur petite pointe brune. Quoique très blanche, sa peau contrastait avec notre carnation rose.

Mademoiselle. — Où est ma robe de chambre ? Voyons, Van Tromp, vous avez dû la cacher.

Louise. — Oh ! je vous en prie, déshabillez-vous et jouez avec nous. Vous n’aurez pas tout de suite votre robe de chambre.

Mademoiselle. — Si vous me faites jouer avec vous, tant pis pour vos fesses.

Nous l’entourâmes toutes, et bien qu’elle nous opposât un semblant de résistance, elle fut bientôt dépouillée de tous ses vêtements. Nous lui tirâmes même ses bottines et ses bas. Elle était admirablement faite ; âgée d’environ vingt-six ans, potelée à souhait, elle possédait une merveilleuse chevelure qui, flottant maintenant en liberté, tombait en une épaisse cascade plus bas que le dos, lui couvrant complètement le derrière, si bien qu’elle eût pu s’asseoir dessus. Et quant à celle qui ornait son ventre, il est impossible de l’appeler autrement qu’une « forêt noire ». Ce noir buisson frisé s’étendait sur tout son monticule, jusqu’au nombril et pendait de plusieurs pouces entre ses cuisses.

— Eh bien, mademoiselle Rosa, s’écria-telle, en s’asseyant sur le bord de son lit, avez-vous jamais vu une dame plus poilue que moi ? Vous savez, mon trésor, c’est le signe d’une nature passionnée.

Elle m’avait attirée sur elle, et, m’étreignant par les fesses, m’embrassait en plaquant ma nudité contre la sienne. « J’adore caresser les petits oiseaux sans plumes comme vous ; vous coucherez quelquefois avec moi ; Van Tromp sera heureuse de m’échanger pour Laura », ajouta-t-elle.

— Nous ne pouvons tolérer cela, crièrent deux ou trois des autres, en nous étreignant et en nous embrassant. Allons, mademoiselle, prenez votre verge et mettez-vous au milieu.

— Très bien, dit l’aimable française, mais il en cuira à celle que j’attraperai.

Nous recommençâmes alors notre jeu et, toutes les fois qu’elle réussissait une prise, elle nous cinglait vertement, dessinant sur nos derrières de longues marques rouges. Sous nos claques multiples, son propre derrière devait joliment lui cuire, mais le jeu semblait tant lui plaire et l’exciter qu’elle s’écria soudain : « Oh ! je veux avoir la verge, maintenant, qui va être la maîtresse d’école ?

Laura. — Ce sera Rosa ! Elle vous chapitrera comme si vous étiez coupable et nous donnera une idée d’une punition dans les règles. Voulez-vous Rosa ? Cela nous amusera tant ! Essayez et obligez mademoiselle à vous demander pardon de toutes les libertés qu’elle a prises sur vous. Faites, vous serez bien gentille !!

— Oui ! Oui ! Ce sera très drôle ! s’écrièrent les autres, spécialement lady Clara qui s’était déjà assise sur le lit avec Cécile comme partenaire.

Louise. — Mademoiselle veut Rosa pour compagne de lit, cette nuit ; pour la punir, elle va tâter de la verge. Ne l’épargnez pas, Rosa, elle a la peau dure ; venez, Laura, nous passerons la nuit ensemble.

Ainsi sollicitée, je pris la verge et la fit siffler dans l’air en m’écriant : « Je sais m’en servir de la bonne façon, spécialement sur les imprudents postérieurs qui osent me mettre au défi ; allons, mademoiselle, présentez vos fesses sur le bord du lit, écartez bien les cuisses… laissez vos pieds à terre… mais je ferai mieux de vous faire tenir par deux de ces demoiselles ; venez, Laura et Louise, prenez-lui chacune un bras et maintenez-la le nez sur le lit… là… comme ça, c’est parfait, tenez-la ferme, et surtout, ne la laissez pas se relever avant qu’elle ait été bien servie.

Rosa. — Mademoiselle Fosse, vous êtes une personne très dévergondée ; vous vous êtes conduite vis-à-vis de moi de façon cynique ; voulez-vous me demander pardon et me promettre de ne plus recommencer ? Tenez ! Que dites-vous de ceci… et de cela ? Et je lui appliquai deux bons coups au bas du dos.

Mademoiselle. — Oh ! Non ! Je ne demanderai pas pardon. J’aime bien trop les petits conins sans barbe comme le vôtre.

Rosa. — Qu’osez-vous dire ? Je vous apprendrai à être plus respectueuse envers votre maîtresse d’école ! Comme cela, est-ce assez fort ? Et cette fois-ci ? Deux coups vertement appliqués en pleines fesses marquèrent leur trace en rouge et lui arrachèrent une exclamation de souffrance.

Mademoiselle. — Ah ! Ah ! Ah ! trop fort ! Oh ! Oh ! Vous n’y allez pas de main morte, petit démon ! Loin de m’arrêter, je frappai de plus belle, si bien qu’elle gigotta et se débattit sous les touches sanglantes qui marquèrent sa chair en tous sens.

Rosa. — Petit démon ! Ah vraiment. Eh bien ! je crois que vous allez me demander aussi pardon pour cela ! Malhonnête ! Comment osez-vous traiter ainsi votre gouvernante ? Mais je vous rabattrai le caquet, quitte à vous mettre le derrière en charpie. Tenez ! Tenez ! Tenez ! Cette fois, ce fut sur la partie sensible des cuisses que je dirigeai mes coups. « Serez-vous encore malhonnête… dites… m’insulterez-vous encore ? Hein ? Hein ? Vous savez… si… si… si je vous cingle… trop fort… vous… vous pouvez me le dire… Ah ! Ah ! je vois par les contorsions de votre gros cul que cela n’est pas de votre goût.

Tout le temps que je parlais, la verge faisait son office et je la maniais avec discernement, cinglant à chaque fois un endroit différent à coups, tantôt espacés, tantôt précipités. À la fin son postérieur était devenu tout rouge et marbré de boursouflures. Elle faisait des efforts désespérés pour se dégager, mais lady Clara et Cécile vinrent à la rescousse pour la maintenir ; la vue du postérieur rouge et à vif les excitait prodigieusement et elles me criaient : « Bravo ! Bravo ! Rosa, elle ne pensait pas que vous lui en donneriez de cette façon ; comme c’est amusant de la voir gigotter et se débattre, de l’entendre crier, d’aider à la maintenir », etc., etc.

Enfin, la victime surprise se décida à implorer pardon et à supplier, les larmes dans les yeux, qu’on la lâchât.

Ce fut la fin de ce nocturne divertissement. Nous reprîmes toutes nos chemises de nuit et nous glissâmes dans nos lits, moi en compagnie de Mademoiselle.

— Ah ! ma chérie, murmura-t-elle, une fois la lampe éteinte, quand je me trouvai blottie peau à peau contre elle, vous avez rudement réchauffé mon pauvre cul ; avez-vous réellement vu pire que cela, Rosa ?

— Oh ! bien, bien pire ! Mademoiselle, j’ai vu le sang ruisseler des fesses à vif.

Tout en parlant, je lui rendais ses caresses, ma main errait dans son buisson touffu, pendant qu’elle chatouillait ma petite fente : « Là, là, bégaya-t-elle, secouez, pincez ce petit morceau de chair », tandis que ma main errait entre les lèvres du réduit moussu, « chatouillez-moi comme je vous chatouille ». Ses attouchements me causaient une sensation que je n’avais jamais éprouvée jusque-là, excepté, peut-être, à la fin de ma dernière fessée.

Ce petit tripotage se prolongea pendant plusieurs minutes et je montrai bien vite une véritable adresse dans ces lascifs amusements, enhardie par ses manières et excitée par mon désir d’explorer avec mes doigts l’intérieur de ce paradis frisotté. Pendant ce temps, elle chatouillait et frottait le portail de ma fente de la façon la plus exquise ; puis soudain, elle m’étreignit contre elle (nos chemises étaient retroussées et nous étions pour ainsi dire nues) et elle m’embrassa sur les lèvres avec une ardeur si voluptueuse qu’un frisson d’extase me secoua des pieds à la tête ; ses doigts frottèrent si savamment l’intérieur de ma petite grotte que je sentis soudain quelque chose s’échapper de ma fente, mouillant ses doigts et mes parties secrètes. Me pressant de plus en plus fort, soupirant et se trémoussant elle s’écriait : « Oh ! Oh ! Oh ! Rosa ! allez toujours ! frottez, frottez ! puis, soudain, elle s’allongea toute, se raidit, et je sentis ma main inondée d’un liquide chaud épais et visqueux.

Après quelques moments de repos elle revint à elle et me dit : « Écoutez, écoutez ! Les autres sont en train de faire comme nous ; entendez-vous leurs soupirs ? Oh ! n’est-ce pas exquis, ma petite Rosa ?

— Oui ! Oui ! murmurai-je d’une voix hésitante, car il me semblait que nous avions commis un acte répréhensible. Oh mademoiselle, est-ce vrai, elles font comme nous ? Vous êtes bien gentille de jouer ainsi avec moi ;

Mademoiselle. — Bien sûr ! Elles font comme nous. C’est le seul plaisir qu’on puisse avoir dans une école. Ah ! si vous étiez avec lady Clara ou Van Tromp, vous verriez comme elles déchargent quand elles jouissent !

— Qu’est-ce que c’est, murmurai-je ? Est-ce ce que j’ai senti de mouillé sur mes doigts quand vous vous êtes raidie ?

Mademoiselle. — Mais oui ! Et vous aussi vous êtes mouillée, petite polissonne. Est-ce que la verge ne vous a pas drôlement émoustillée ?

Rosa (à voix très basse). — Même quand j’ai été fouettée à en faire couler le sang sur mes cuisses, je devenais à la fin insensible à la souffrance et éprouvais une sensation chaude, délicieuse, qui faisait disparaître toutes les autres.

Mademoiselle. — Rosa, vous êtes un amour ! Voudriez-vous éprouver de nouveau la même chose ? Je connais un autre moyen et vous n’aurez qu’à répéter sur moi ce que je ferai sur vous ; voulez-vous ?

J’accédai volontiers aux désirs de la voluptueuse française qui, renversant nos positions, s’allongea sur le dos et me fit coucher tête-bêche sur elle. Nous retroussâmes nos chemises sous nos aisselles pour mieux jouir du contact de notre nudité et ma figure se trouva enfouie dans la forêt poilue qui ornait le ventre de ma partenaire. Mademoiselle, la figure serrée entre mes cuisses, chatouillait ma petite fente avec quelque chose de doux et de chaud que je reconnus bientôt pour être sa langue. Elle la promenait gentiment tout du long, et, à l’intérieur, aussi loin qu’elle pouvait atteindre ; en même temps un de ses doigts s’était glissé dans le trou de mon derrière et y exécutait un va et vient délicieux.

Pour ne pas rester inactive, j’imitai tous ses mouvements, et plongeant ma figure entre ses cuisses, travaillai de la langue et des doigts dans ses plus secrets parages. Elle se tortilla et remua des fesses surtout lorsque je fus parvenue à introduire un doigt dans le petit trou et que je le fis entrer et sortir comme elle le faisait elle-même.

J’appréciais grandement le charme de ce jeu lascif si nouveau pour moi. Je glissais ma langue et mes doigts dans le réduit si luxurieusement ombragé ; je caressais, pelotais sa fente et ses fesses. De son côté, elle n’était nullement paresseuse à user avec moi de réciprocité et les savantes manœuvres de sa langue dans mon conin portèrent ma surexcitation au paroxysme. Je me démenai peu à peu de la façon la plus lubrique, j’écrasai ma fente sur ses lèvres et, bientôt, dans une sensation impossible à décrire, je sentis un jet traverser mes parties secrètes et j’inondai sa bouche de ma juvénile décharge à l’instant précis où elle récompensait mes soins de la même façon.

Quelques minutes après, nous nous disposions à dormir, non sans nous être promis de bientôt recommencer.

Tel fut mon début dans ma vie de pension ; je ne vous ennuierai pas à vous décrire maintes et maintes scènes semblables qui se déroulèrent par la suite ; je vous dirai simplement qu’il en était de même à peu près chaque nuit ; nous changions fréquemment de partenaires et c’est de là que j’ai pris le goût d’avoir des compagnes de lit, surtout quand elles ont été au préalable bien stimulées par une bonne fessée.

Miss Flaybum usait envers nous de la plus stricte sévérité et fréquemment il nous fallait passer sous la verge qu’elle maniait avec une remarquable virtuosité. Pour ce faire, nous étions, en général, juchées à califourchon sur le dos d’une vigoureuse servante enchantée de jouer son rôle.

Avant de fermer cette lettre, je veux vous donner un échantillon de la façon dont nous étions châtiées à mon époque.

Je ne puis me rappeler exactement pourquoi je subis la fessée en cette circonstance, mais ce dut être pour une réponse impertinente à Miss Herbert, l’institutrice anglaise, vieille fille de trente ans, revêche, qui ne tolérait jamais le moindre manque de respect.

Miss Flaybum prit place sur une sorte de plateforme sur laquelle elle trônait d’habitude quand elle était dans la salle d’études.

Miss Herbert. — Madame, Miss Coote, que voici, a été inconvenante avec moi et m’a traité de vieille bougon.

Miss Flaybum. — C’est d’une rare inconvenance, Miss Rosa Belinda Coote (elle donnait toujours aux pénitentes leur nom tout entier), je vais vous corriger avec la verge ; appelez Maria pour la mettre en tenue.

La vigoureuse Maria arrive aussitôt et me conduit dans une sorte de petit vestiaire consacré à la déesse de la flagellation, si tant est que cette divinité existe ; là, elle me dépouille de tous mes vêtements, sauf ma chemise et mon pantalon, et me fait revêtir un costume de pénitence consistant en une cornette blanche et une longue tunique semblable à une chemise de nuit, serrée au cou et à la taille par une coulisse.

Puis on me ramène devant Miss Flaybum ; je rougis profondément en me voyant le point de mire de mes camarades en ce dégradant costume.

Maria dépose à mes pieds une poignée de verges réunies par un joli ruban ; il me faut la ramasser, l’embrasser avec respect et demander à ma maîtresse de m’en fouetter vigoureusement. Ceci était terriblement mortifiant, surtout la première fois, et malgré la familiarité qui régnait entre nous, dans le dortoir.

Miss Flaybum, se levant avec une grande dignité, fait un geste de la main et Miss Herbert, assistée par l’institutrice allemande Frau Bildaur, me fait grimper sur le large dos de Maria et épingle le vêtement au-dessus de ma taille ; puis, avec un plaisir évident, elle écarte largement la fente de mon pantalon, de façon à bien étaler mes fesses nues ; plus compatissante, la jeune allemande me jette un regard de sympathie.

Miss Flaybum. — Je vais vous administrer une douzaine de coups et puis vous demanderez pardon à Miss Herbert.

Méthodiquement comptés, les coups s’abattent alors vigoureusement appliqués, et la verge s’enfonce dans mes globes élastiques avec un son mat. Mes fesses qui ressentent vivement la morsure de l’instrument, sont bien vite rouges et congestionnées. La vue de mon postérieur qui se tortille doit être un exemple édifiant pour mes compagnes dont ce peut être le tour d’un moment à l’autre. Bien que je me démène et pousse les hauts cris en témoignage de ma souffrance, ce que je ressens n’est qu’une caresse auprès de ce que j’avais souffert entre les mains de Sir Eyre ou de Mme Mansell. La partie la plus désagréable de la punition était la dégradante cérémonie qui la précédait et le ridicule costume qu’il fallait endosser.

La douzaine bien et dûment reçue, j’eus d’abord à demander pardon à Miss Herbert, puis à embrasser de nouveau la verge et à remercier Miss Flaybum de ce qu’elle appelait son indulgente correction. On me permit alors de me retirer et de reprendre mes vêtements. Je pourrais vous décrire maintes scènes analogues, mais dans ma prochaine lettre, je vous raconterai, avec mes adieux à la vie de pension, la vengeance que nous exerçâmes sur Miss Flaybum et la gouvernante anglaise. Je reste, chère Nelly, votre affectionnée

Rosa Belinda Coote.

Mémoire de Miss Coote, vignette fin de chapitre
Mémoire de Miss Coote, vignette fin de chapitre