Mémoires posthumes de Braz Cubas/Chapitre 045

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Traduction par Adrien Delpech.
Garnier Frères (p. 178-179).
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XLV

Notes


Larmes et sanglots, la maison tendue de noir, un homme qui vient habiller le cadavre, un autre qui prend les dimensions du corps, un cercueil qu’on apporte, un catafalque que l’on dresse, de grands chandeliers, des lettres de faire-part, des gens qui entrent, lentement, à pas de loup, qui serrent la main aux personnes de la famille, les uns tristes, les autres sérieux et muets, un prêtre et un sacristain, des prières des aspersions d’eau bénite, l’ensevelissement, le choc du marteau sur les clous, six personnes qui s’emparent du cercueil, l’emportent, descendent difficilement l’escalier malgré les cris, les sanglots et les larmes renouvelées de la famille, et placent la caisse funèbre sur le char ; les courroies qu’on attache et que l’on serre, la voiture qui se met en branle, et les autres voitures qui défilent une à une… tous ces aspects qui paraissent une liste d’inventaire, sont autant de notes que j’avais prises pour un chapitre triste et après tout banal, que je n’écrirai pas.