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Mémoires secrets de Bachaumont/1766/Décembre

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Texte établi par M. J. Ravenel, Brissot-Thivars éditeurs & A. Sautelet et Compagnie (Tome II (1766-1769)p. 87-99).
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Décembre 1766

1er Décembre. — M. de Voltaire, dont le zèle infatigable s’est manifesté si utilement en faveur des Calas, ne cesse d’agiter toute l’Europe pour une famille presque aussi infortunée, celle des Sirven. Il se répand une Lettre de ce grand homme à madame Geoffrin, où il la sollicite d’exciter la commisération du roi de Pologne pour ces protestans persécutés : elle est datée du 5 juillet 1766.

« Vous êtes, Madame, avec un roi qui, seul de tous les rois, ne doit sa couronne qu’à son mérite. Votre voyage vous fait honneur à tous deux. Si j’avais de la santé, je me serais présenté sur votre route, et j’aurais voulu paraître à votre suite. Je ne peux mieux faire ma cour à Sa Majesté et à vous, Madame, qu’en vous proposant une bonne action ; daignez lire et faire lire au roi le petit écrit[1] ci-joint.

« Ceux qui secourent les Sirven et qui prennent en main leur cause, ont besoin d’être appuyés par des noms respectés et chéris. Nous ne demandons qu’à voir notre liste honorée par ces noms qui encouragent le public. L’aide la plus légère nous suffira. La gloire de protéger l’innocence vaut le centuple de ce qu’on donne. L’affaire dont il s’agit intéresse le genre humain, et c’est en son nom qu’on s’adresse à vous, Madame. Nous vous devrons l’honneur et le plaisir de voir un bon roi secourir la vertu contre un juge de village, et contribuer à extirper la plus horrible superstition, ».

4. — On attribue le livre des Commissions extraordinaires [2] à M. Le Paige, avocat, bailli du Temple. Le ministre la envoyé chercher, pour lui faire des reproches d’avoir fait imprimer ce livre sans permission. L’auteur s’est très-bien défendu, en répliquant qu’il n’y avait rien de nouveau dans ce livre, où il avait seulement rapproché les textes les plus forts et les plus précis des ordonnances, ainsi que les faits historiques les plus propres à accréditer son système et ses principes.

5. — Madame Geoffrin n’est point restée en arrière : elle a répondu à M. de Voltaire par une lettre que nous venons de recouvrer, en date du 25 juillet.

« Dans l’instant même que j’ai reçu votre lettre, Monsieur, je l’ai envoyée au roi, avec les cahiers qui l’accompagnaient. Sa Majesté me fit l’honneur de m’écrire sur-le-champ le billet que voici en original[3]. Comme c’est à vous, Monsieur, que je le dois, je vous en fais l’hommage et le sacrifice. Sa Majesté me fit dire que nous lirions ensemble la brochure[4]. Sa Majesté me la lut : comme le roi lit aussi parfaitement bien que vous écrivez, Monsieur, le lecteur et l’auteur m’ont fait passer une soirée délicieuse. Sa Majesté a été très-touchée du sort des malheureux pour lesquels vous vous intéressez. Elle m’a donné de sa poche deux cents ducats.

« Le roi a soupiré, Monsieur, en lisant l’endroit de votre lettre où vous paraissez regretter de n’avoir pu m’accompagner. Vous avez vu des rois : eh bien ! l’âme, le cœur, l’esprit et les agrémens de celui-ci auraient été pour votre philosophie et votre humanité un spectacle intéressant, touchant, agréable et peut-être nouveau.

« Je paierai bien cher le plaisir que j’ai eu de voir un roi, qui était celui de mon cœur avant d’être celui de la Pologne. Je sens que la présence réelle de ses vertus, de sa sensibilité, des charmes de sa société et de sa personne, remue mon cœur bien plus vivement que ne faisait le souvenir que j’en avais conservé, quoiqu’il me fût toujours présent et assez fort pour me faire entreprendre un grand voyage.

« Cette douce nourriture, que je suis venu chercher pour mon sentiment, va se changer en amertume pour le reste de ma vie, quand il me faudra, en quittant ces lieux, prononcer le mot jamais.

« Je serai de retour chez moi à la fin d’octobre. Vous aurez la bonté, Monsieur, de me faire savoir à qui je dois remettre l’aumône du roi. J’y joindrai le denier de la veuve.

« Soyez persuadé que j’ai la même horreur que vous pour le fanatisme et ses effroyables effets, et que votre humanité, votre zèle, m’inspirent une aussi grande vénération que la beauté de votre esprit, son étendue, et l’immensité de vos connaissances me causent d’admiration.

« La réunion de ces sentimens me rend digne, Monsieur, de vous louer et de vous respecter. Sa Majesté a voulu garder la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. Par ce sacrifice que je fais au roi, et par celui que je vous fais de son billet, vous devez connaître mon cœur : vous voyez qu’il préfère à sa propre gloire le plaisir de faire des heureux. »

7. — Quoique la pièce ci-jointe soit ancienne, sa rareté, et son genre qui ne lui permet pas un plus grand jour, nous autorisent à la consigner ici : c’est une lettre de M. de Voltaire à M. le duc de Choiseul, sur ce que, dans le temps de sa querelle avec M. Le Franc de Pompignan, un des frères de ce dernier, qui est au service, annonçait qu’il voulait donner des coups de bâton à ce grand poète.

« Je ne sais, monsieur le duc, ce que j’ai fait à MM. Le Franc : l’un m’écorche tous les jours les oreilles, l’autre menace de me les couper. Je me charge du rimailleur, je vous abandonne le spadassin, car j’ai besoin de mes oreilles pour entendre ce que la Renommée publie de vous#1. »

10. — Les lettres d’Angleterre continuent à nous apprendre le profond oubli dans lequel M. Rousseau de Genève est plongé malgré lui. « Cet homme, est-il dit, philosophe en France, a fait chez nous tout ce qui a dépendu de lui pour s’attirer les regards du public ; mais ni ses efforts philosophiques, ni sa mauvaise humeur, n’ont eu aucun effet. Il vit fort ténébreusement à Sommerset-shire, dans une retraite ignorée et dans l’obscurité. Sa querelle avec M. Hume a un peu réveillé l’attention sur son compte, plus encore par rapport à M. Hume que par rapport à lui. »

12. — La protection que l’impératrice de Russie accorde aux lettres et aux gens qui les cultivent, n’est point une protection stérile ; elle s’étend jusque sur ceux-mêmes qui ne sont pas nés ses sujets. On a vu#2[5][6] avec quelle générosité elle saisit, il y a quelque temps, la circonstance où M. Diderot s’est trouvé forcé, par des raisons domestiques, à faire le sacrifice de sa bibliothèque. Aujourd’hui ayant appris qu’on avait négligé de lui payer la pension qu’elle y a attachée, elle a ordonné que, pour prévenir désormais cet obstacle, il lui fût payé cinquante années d’avance, ce qui fait un objet de cinquante mille livres.

13. — M. de Voltaire, dont la manie est d’écrire toujours, de toujours imprimer, et de désavouer ensuite ce qu’il a fait, vient d insérer dans les ouvrages périodiques un Appel au public contre un Recueil de prétendues Lettres de M. de Voltaire[7], intitulées Lettres de M. de Voltaire à ses amis du Parnasse, avec des notes historiques, critiques, etc. Il joint à cette réclamation des certificats de M. Damilaville, de M. Déodati de Tovazzi, de M. le duc de La Vallière, et du sieur Wagnière, secrétaire de ce grand poète, qui tous, attestant des interpolations, des infidélités, assurent qu’ils ont en main les originaux. M. de Voltaire broche ensuite sur le tout, réitère ses plaintes tant de fois répétées contre les éditions clandestines de ses œuvres : il insinue que le Dictionnaire Philosophique n’est pas tout entier de lui, et recommence par une nouvelle sortie contre les éditeurs, qu’il appelle calomniateurs, etc. Il voudrait intéresser les puissances à le venger. Rien de plus plaisant que tous ces désaveux, et de plus propre à en imposer à ceux qui ne connaissent pas le dessous des cartes.

14. — Vers de M. de La Condamine[8].

J’ai lu que Daphné devint arbre,
Et que, par un plus triste sort,
Niobé fut changée en marbre ;
Sans être l’un ni l’autre encor,
Déjà mes fibres se roidissent,
Je sens que mes pieds et mes mains
Insensiblement s’engourdissent,
En dépit de l’art des Tronchins.
D’un corps jadis sain et robuste,
Qui bravait saisons et climats,
Les vents brûlans et les frimats,
Il ne me reste que le buste.
Malgré mes nerfs demi-perclus
(Destin auquel je me résigne),
De la santé que je n’ai plus,
Je conserve encore le signe.
Mais, las ! je le conserve en vain ;
On me défend d’en faire usage :
Ma moitié, vertueuse et sage,
Au lieu de s’en plaindre, me plaint.
Ma sœur, la Platonicienne,
Dit : « Qu’est-ce que cela vous fait ?
N’avez-vous pas la tête saine ?
À quoi donc avez-vous regret ? »
Hélas ! à cette triste épreuve
Sitôt je ne m’attendais pas,
Ni que ma femme entre mes bras
De mon vivant deviendrait veuve.

15. — Ésope à Cythère. On a déjà introduit Ésope à

la cour, à la ville, au Parnasse[9] ; on le mène à Cythère, et il doit, sans doute, être étonné de s’y trouver, et du rôle qu’on lui fait jouer. Quoi qu’il en soit, tel est le titre d’une pièce à tiroir, jouée aujourd’hui, pour la première fois, aux Italiens. Le théâtre représente le temple de l’Amour. Les dieux ont envoyé Ésope pour enseigner la morale aux hommes, et l’Amour s’associe à sa mission. Des amoureux mécontens se plaignent à Ésope : le fabuliste leur donne des leçons à sa manière. Un jaloux vient, et est condamné par une fable. Thalie paraît en veuve de Molière, et l’Opéra, en vieillard décrépit, se présente aussi à Ésope, qui renvoie le vieillard à son machiniste, comme à son soutien. Une débutante de Terpsichore semble rajeunir l’Opéra. Cette pièce n’est que le cadre d’une critique sanglante des deux autres spectacles ; elle n’a d’autre mérite que des ordures assez grossières et des épigrammes vives qui font sourire la malignité. Il y a des ariettes, mises en musique par MM. Trial el Vachon. Le prête-nom est M. Dancourt. En general, la pièce est de société, et l’abbé de Voisenon y a beaucoup de part.

16. — La pièce d’hier fait un bruit de tous les diables. On était déjà prévenu que c’était une satire, mais on ne s’attendait pas à quelque chose d’aussi vif. Les partisans de l’Opéra jettent les hauts cris. M. Marin, le censeur de la police, a pensé perdre sa place pour avoir, par une infidélité manifeste, communiqué le manuscrit à Rebel et Francœur, qui ont fait tout au monde pour empêcher la représentation de la pièce.

17. — M. l’abbé de Voisenon a remis son abbaye du Jard et un petit priéuré qu’il avait dans le diocèse de Chartres : on lui donne huit mille livres de pension sur les économats, franches et quittes, et le roi se charge des réparations.

18. — La première représentation de Guillaume Tell, donnée hier, n’a pas eu la fortune que s’en promettait M. Lemière. Cette tragédie est absolument calquée sur l’histoire ; il y a plus de récit que d’action, plus de traits philosophiques que d’expressions de mœurs, et plus de vrai que de vraisemblable. L’attention est soutenue par l’intérêt de curiosité, mais le cœur est rarement ému par l’intérêt du sentiment. La poésie en est faible et souvent dure. Le sieur Le Kain s’est surpassé par la force, l’intelligence, le feu qu’il a mis dans le rôle de Tell. Les autres acteurs ont très-mal joué. La décoration de la scène a été admirée par l’illusion qu’elle faisait aux yeux. Elle figurait un lac, dans l’enceinte duquel on voyait des rochers entassés jusqu’aux nues. Les Habillemens étaient suivant le costume et pittoresques. Tous ces accessoies essentiels n’ont pas empêché de trouver cette tragédie pitoyable.

19. — Tableau de l’histoire moderne, depuis la chute, de l’empire d’occident jusqu’à la paix de Westphalie[10]. Cet ouvrage posthume de M. le chevalier de Méhégan donne lieu à la déclaration suivante, dans le premier volume du Journal Encyclopédique de novembre. « Cet ouvrage, auquel le public paraît avoir fait quelque accueil, ne nous est point parvenu. Quelque mal que l’auteur ait tenté de nous faire, quelque légitime que dût être notre ressentiment, nous rendrons compte de cette histoire avec la plus grande impartialité ; si l’auteur vivait encore, nous ne nous vengerions de lui que par le silence ; mais comme ce qui s’est passé entre lui et nous n’était point relatif à ses talens, l’analyse que nous ferons de son livre ne doit avoir rien de commun avec sa cendre. » Ceci a trait à une tentative qu’avait faite M. le chevalier de Méhégan pour s’emparer de ce journal, ainsi que nous l’avons rapporté autrefois[11].

21. — M. La Grange, célèbre géomètre, que le roi de Prusse vient d’appeler de Turin, à la recommandation de M. d’Alembert, pour remplir la place de M. Euler, père, ayant été reçu à l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Prusse, y a prononcé le discours suivant :

« Messieurs, je ne vous ferai point un discours en forme pour vous témoigner ma reconnaissance de l’honneur que je reçois. La fatigue du voyage, et les occupations que j’ai eues depuis mon arrivée, ne m’ont encore permis aucune sorte d’application ; et d’ailleurs il me semble qu’on n’est guère en droit d’exiger une pièce d’éloquence d’un géomètre. Je me contenterai donc, Messieurs, de vous exprimer de la manière la plus simple et en même temps la plus vraie, les sentimens dont je suis pénétré à la vue de vos bontés, et je tâcherai de mériter ces bontés par mon attachement pour vous, et par mon zèle pour la gloire des sciences et des lettres que vous cultivez avec tant de succès. »

22. — On écrit de Genève qu’on vient d’y donner l’opéra-comique d’Isabelle et Gertrude, mis en nouvelle musique par le sieur Grétry, maître de chapelle de l’école romaine. On ne peut rien ajouter aux applaudissemens qu’a reçus à juste titre le compositeur. Sa musique remplie d’idées neuves, d’un genre noble, relevé, et les accompagnemens sont brillans et variés. Cette pièce a été bien exécutée par les acteurs de la troupe actuellement dans cette ville. Le sieur Grétry a augmenté le poëme de quelques ariettes, pour faire briller le talent de la demoiselle Gorion, qui a joué avec succès le rôle de Gertrude. L’auteur, encouragé par le plaisir qu’a fait son ouvrage à de très-habiles gens, travaille à un nouvel opéra, que l’on attend avec une vive impatience.

23. — On vient d’imprimer des Notes sur la lettre de M. de Voltaire à M. Hume[12]. Elles sont curieuses et piquantes : elles serviront de nouveaux mémoires pour faire connaître le caractère et l’esprit des ouvrages du fameux citoyen de Genève. Ces notes sont accompagnées d’une petite lettre de M. de Voltaire, où il désavoue la lettre au Docteur Pansophe. On la croit de l’abbé Coyer.

24. — Il paraît une tragédie qui n’a point encore été jouée sur la scène française, quoiqu’elle passe pour être d’un grand maître : elle est intitulée Octave et le jeune Pompée, ou le Triumvirat[13]. On y voit une peinture énergique des mœurs des Romains et du caractère des trois tyrans. L’ordonnance de cette tragédie est imposante, le style en est fort et soutenu, la versification belle et majestueuse. On y trouve beaucoup de vers heureux et faciles ; en un mot, on la juge de M. de Voltaire. Le Triumvirat est suivi de notes historiques et critiques sur les Romains ; elles sont très-intéressantes et très-instructives. On traite ensuite de ce gouvernement et de la divinité d’Auguste. Enfin il y a un grand morceau historique sur les conspirations contre les peuples, ou sur les proscriptions. L’esprit philosophique, le génie de l’humanité, une connaissance profonde de l’histoire et du cœur des hommes, ont dicté ces observations.

25. — On vient de publier un arrêt du conseil d’État, daté du 6 de ce mois, qui supprime, comme libelles, plusieurs écrits imprimés sans permission. Ils ont pour titre : Des Commissions extraordinaires[14] ; Journal des événemens qui ont suivi les actes de démission du parlement de Bretagne du 22 mai 1765[15] ; Suite du même journal ; Chronologie des lettres de cachet. Il y est dit que dans la vue de prévenir et d’émouvoir les esprits, les auteurs obscurs de ces ouvrages clandestins ont avancé les principes les plus captieux et les plus faux ; qu’ils ont essayé de les accréditer par les citations les plus infidèles ; que, par un artifice aussi condamnable et pour satisfaire leur malignité, ils ont altéré ou déguisé plusieurs faits importans ; qu’ils ont enfin porté leur témérité jusqu’à rendre public ce qui par sa nature devait demeurer secret, et jusqu’à y joindre tout ce qui pouvait le plus aigrir et animer les esprits contre des événemens que les circonstances ont rendus nécessaires.

28. — On annonce aux Français une comédie larmoyante, intitulée Eugénie ou la Vertu malheureuse. Cette pièce, toute romanesque, est prônée avec beaucoup d’emphase. Elle est d’un homme fort répandu, sans avoir aucune considération ; c’est un nommé Caron de Beaumarchais, peu connu dans la littérature. Ses premiers ans ont été employés à acquérir des talens mécaniques. Fils de Caron, horloger, il avait suivi l’état de son père avec succès. Mais, né avec une certaine portion d’esprit et des dispositions naturelles pour des arts aimables, son goût pour la musique l’a mis à même de franchir la distance qui le séparait d’un certain monde. Il est parvenu à approcher de la cour ; il a été assez heureux pour y plaire par ses talens, et d’en profiter pour se ménager des grâces qui l’ont mis en état de faire une fortune considérable. Les morts successives du mari d’une femme qu’il aimait et qu’il a épousée ensuite, ainsi que de cette même femme, après lui avoir fait une donation de tout son bien, jettent sur sa réputation un vernis peu favorable[16]. Il a été refusé dans diverses charges dont il voulait se pourvoir.

30. — Nous apprenons la mort de M. Reboucher, conseiller en la cour souveraine de Lorraine. Ce galant successeur de Chaulieu faisait des poésies anacréontiques très-agréables. Il est l’auteur d’un joli madrigal à une dame, en lui présentant une violette :

Modeste en ma couleur, modeste en mon séjour,
Franche d’ambition, je me cache sous l’herbe ;
Mais si sur votre front je puis me voir un jour,
La plus humble des fleurs sera la plus superbe[17].

  1. Avis au public sur les parricides imputés aux Calas et aux Sirven. V 15 septembre 1766. — R.
  2. V. 13 novembre 1766. — R.
  3. « J’ai cru voir dans la lettre que Voltaire vous écrit, la raison qui s’adresse à l’amitié en faveur de la justice. Quand je ferai une statue de l’Amitié, je lui donnerai vos traits. Cette divinité est mère de la bienfaisance, vous êtes la mienne depuis long-temps, et votre fils ne vous refuserait pas, quand même ce que Voltaire me demande ne m’honorerait pas autant. »
  4. Voyez la note 1 de la page précédente, — R.
  5. On trouve dans les Œuvres de Voltaire cette version un peu différente de la même lettre :

    « J’ignore ce que mes oreilles ont pu faire aux Pompignans. L’un me les fatigue par ses mandemens, l’autre me les écorche par ses vers, et le troisième me menace de les couper. Je vous prie de me garantir du spadassin ; je me charge des deux écrivains. Si quelque chose, Monseigneur, me fesait regretter la perte de mes oreilles, ce serait de ne pas entendre tout le bien que l’on dit de vous à Paris. » — R.

  6. V. 14 avril 1765, — R.
  7. Cet Appel au public n’a jusqu’à ce jour été compris dans aucune édition des Œuvres de Voltaire. — R.
  8. « Le pauvre La Condamine… se trouve attaqué d’une maladie extraordinaire. Elle consiste dans une insensibilité répandue sur toutes les extrémités de son corps, quoiqu’il se porte d’ailleurs parfaitement bien. Ainsi il marche sans sentir ses pieds, il s’assied sans sentir ses fesses. On le lui frotte avec les brosses les plus dures, jusqu’à l’écorcher, et il sent à peine un léger chatouillement. » (Grimm, Correspondance littéraire, 1er novembre 1766.). — R.
  9. Ésope à la ville, comédie de Boursault, a été jouée en 1690 ; Ésope à la cour, du même auteur, l’a été en 1701. Pesselier lit représenter en 1739 son Ésope au Parnasse. — R.
  10. Paris, 1766, 3 vol. in-12. — R.
  11. V. 30 mars 1763. — R.
  12. Par M. L… (1766), in-23 de 32 pages. Cette brochure est de Voltaire : on ne l’a encore comprise dans aucune édition de ses Œuvres. — R.
  13. Avec des remarques sur les proscriptions. Amsterdam et Paris, 1767, in-8o. — R.
  14. V. 13 novembre 1766. — R.
  15. V. 26 novembre 1766. — R.
  16. Nous ne croyons pas avoir besoin de prémunir l’esprit du lecteur contre ces calomnies, que Beaumarchais lui-même a réfutées si plaisamment dans une note sur la lettre de Voltaire à d’Argental, en date du 31 janvier 1774. — R.
  17. Ces vers sont de Desmarets de Saint-Sorlin, et font partie du recueil connu sous le nom de Guirlande de Julie ; ils ont été composés pour Julie d’Angennes, qui épousa, en 1644, le duc de Montausier. — R.