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Mémoires secrets de Bachaumont/1769/Juillet

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Texte établi par M. J. Ravenel, Brissot-Thivars éditeurs & A. Sautelet et Compagnie (Tome III (1769-1772)p. 1-22).
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Juillet 1769

Ier — On écrit de Londres que quelques-uns des principaux officiers de la ville de Strafford-sur-Avon dans le Warwick-Shire, patrie du fameux Shakspeare, se sont rendus chez Garrick au commencement de juin, et lui ont remis de la part de la bourgeoisie une boîte singulière par la matière et par le travail, accompagnée de cette lettre :

Monsieur,

« La ville de Strafford-sur-Avon, à la gloire d’avoir vu naître dans son sein l’immortel Shakspeare, aurait voulu joindre celle de compter au nombre de ses citoyens l’acteur qui honore si parfaitement la mémoire de ce grand homme par la supériorité avec laquelle il rend ses chefs-d’œuvre. Les maire, échevins et bourgeois de cette communauté s’empressent de joindre un faible témoignage de leurs sentimens aux applaudissemens que le public accorde depuis long-temps à vos rares talens ; ils vous prient de recevoir des lettres d’association à leur communauté, qu’ils vous envoient dans une boîte faite d’un mûrier que Shakspeare a planté de sa propre main. Ils se flattent que vous leur ferez l’honneur de les accepter. Signé W. Hant, secrétaire de la ville, par l’ordre des maire, échevins et bourgeois.

À Strafford-sur-Avon, le 3 mai 1769. »

Suivant cette lettre, la même ville a établi une fête I en l’honneur de Shakspeare. Elle sera célébrée dans le mois de septembre prochain, et aura lieu tous les sept ans. M. Garrick en a accepté l’intendance, à la prière particulière de la communauté. Cette année, lors de l’ouverture de la fête, on dédiera à la mémoire de Shakspeare un édifice élégant auquel on donnera le nom de Shakspeare-Hall. Il se bâtit actuellement, et sera bientôt achevé ; c’est une souscription qui en a fourni les frais.

2. — On parle d’un Mémoire[1] de M. le comte de Lauraguais, concernant la Compagnie des Indes, qu’il faisait imprimer et qui a été arrêté par la police. On soupçonne que M. de Lauraguais, dans la chaleur de la composition, se sera permis bien des choses contre M. Necker et contre plusieurs membres de l’administration ; qu’il aura relevé des faits et des détails qu’on voudrait ensevelir dans l’oubli, et que, sur les plaintes des gens qui craignaient le grand jour, on a empêché la publicité d’un écrit fait pour éclairer les actionnaires.

3. — Il y a un grand concours de monde aujourd’hui à la Comédie Française pour assister au début du sieur Dalainville, frère du sieur Molé. La réputation de ce dernier acteur, l’intérêt vif que le public et les femmes surtout prennent à lui, sont les circonstances qui donnent de l’importance à l’événement, et mettent tout Paris en l’air. Le nouvel acteur débute dans le rôle de Vendôme d’Adélaïde du Guesclin, tragédie de M. de Voltaire.

4. — Le sieur Dalainville a fait son début avec tout l’éclat possible. Molé a ouvert le spectacle par un compliment, où, après avoir déclaré que les bontés du public l’enhardissaient à le haranguer, et à en implorer de nouvelles pour son frère, il a assuré que ce dernier n’avait point la témérité de prétendre remplacer le sieur Le Kain, ce grand acteur dont les talens étaient au-dessus de toute rivalité ; mais que la santé infirme de celui-ci le mettant dans le cas de s’absenter, et de laisser un vide dans les sujets, le sieur Dalainville allait essayer de mériter quelque indulgence. Ce discours, prononcé d’un air timide et embarrassé, a été fort bien accueilli. Bien des gens trouvent cependant mauvais qu’un acteur prenne la liberté de venir ainsi entretenir le public de lui et de son frère : le tremblement et les palpitations de l’orateur attestaient qu’il sentait toute sa témérité. Quoi qu’il en soit, cette hardiesse lui ayant déjà réussi une fois[2], il en a risqué une seconde qui a eu encore plus de succès, et a occasioné des applaudissemens multipliés, bien flatteurs pour sa vanité.

Quant au sieur Dalainville, cet acteur, qui faisait les délices de plusieurs grandes villes de province, a des parties très-propres à le faire réussir : il a beaucoup d’âme et d’intelligence ; mais il est d’une figure ignoble ; il est petit, sa voix n’est pas agréable, et se perd souvent en éclats sourds ; sa manière de déclamer a encore besoin de correction ; il jette des fins de vers d’une façon provinciale. Tous ces défauts sont compensés par les grandes qualités dont on vient de parler, qui le tireront toujours de la foule et de la médiocrité.

5. — On vient d’imprimer un petit recueil contenant la réquisition de M. de Voltaire à son curé, en date du 30 mars dernier, pour le solliciter de lui donner la communion chez lui, attendu les infirmités de ce seigneur, qui ne lui permettent pas de se rendre à l’église ; il fait valoir toutes les autorités de la puissance spirituelle et temporelle, dont il appuie sa demande ; 2° une déclaration du malade, en date du 31 mars, qui sur le point de satisfaire au devoir pascal par les mains du curé rendu chez lui à sa réquisition, fait l’énumération des articles de sa croyance, dont il fait serment ensuite sur son Dieu qu’il tient dans sa bouche ; 3° cette même déclaration appelée profession de foi libellée, dans un acte passé devant notaire et d’après la déposition des témoins de la scène édifiante du 31 mars, où M. de Voltaire renouvelle d’abondance tout ce qu’il a protesté ledit jour en date du 1er avril. On met dans une note que M. de Voltaire a cru devoir constater sa foi pour démentir ceux qui ont écrit contre lui au roi. À la suite de ces différentes pièces est un certificat[3] de plusieurs témoins et habitans de Ferney, qui déposent de la religion, des mœurs et du bien qu’a fait M. de Voltaire dans la paroisse depuis qu’il y est, paroisse qui est dans le meilleur état aujourd’hui et dont la population, est augmentée du double depuis qu’il y réside.

Il était réservé à nos jours et à un génie aussi original celui de M. de Voltaire, de donner un pareil spectacle, d’en répandre les détails par l’impression[4], et de les consigner dans un écrit public pour les faire passer jusques à la postérité la plus reculée. Cet auteur impie, non content d’avoir couvert la religion de tous les ridicules possibles, par des écrits de toutes espèces, reproduits sous mille formes différentes, et dont plusieurs se divulguaient encore au moment où il tenait son Dieu dans sa bouche, semble avoir voulu y mettre le dernier sceau, par une farce que nos ancêtres plus zélés auraient punie des plus cruels supplices.

6. — Depuis la retraite annoncée de mademoiselle Arnould, l’Opéra a été dans une grande agitation. Des gens de la cour du plus haut parage se sont mêlés d’un raccommodement ; on a engagé les directeurs à pardonner ses écarts à cette aimable actrice, et celle-ci à faire quelque soumission aux premiers : toute cette intrigue a demandé beaucoup de temps, de prudence et de soins. On est enfin venu à bout de réunir les personnages, et mademoiselle Arnould est rentrée. On croit qu’elle continuera à se reposer jusqu’à la Saint-Martin, époque de l’ouverture annoncée de la nouvelle salle, où l’on doit débuter par Castor et Pollux[5], ce chef-d’œuvre lyrique, où l’actrice en question déploie tout ce que l’âme la plus tendre peut produire de sentiment.

7. — Il paraît une nouvelle tragédie, intitulée les Guèbres, ou la Tolérance : le titre seul annonce le but de l’ouvrage. Ce drame moral est dénué de grandes passions, vrais ressorts de l’action tragique. M. D… M…[6], l’auteur anonyme, annonce dans sa préface que ce sujet était d’abord un sujet chrétien, mais qu’après les chefs-d’œuvre que nous avons en ce genre, il a cru devoir mettre en jeu une autre religion, la plus analogue à la première, celle des Persans : que d’ailleurs il ne sait si ce n’est pas lui manquer de respect que de la reproduire si souvent sur la scène. Il s’excuse ensuite sur ce que sa tragédie n’a point été livrée aux Comédiens : il dit que les croyant occupés de quelques pièces de M. de Belloy, de M. Le Mière et autres grands hommes du théâtre, il n’a pas présumé qu’un jeune homme, un écolier dût lutter contre ses maîtres. Il finit par des phrases pleines d’onction, d’humanité, de bienfaisance sur l’objet de son drame. Les connaisseurs, à ce ton persifleur et philosophique tour à tour, reconnaissent aisément le Protée littéraire, qui se plaît aujourd’hui à prendre tant de formes diverses pour l’instruction du genre humain.

8. — Il est dommage que l’exécution de la fête donnée à Choisy, ces jours-ci, par madame Du Barry n’ait pas répondu à sa magnificence. Les Comédiens Italiens ont joué un opéra-comique nouveau, intitulé Alix et Alexis. Les paroles sont de dom Antonio Poinsinetto, aujourd’hui directeur d’une troupe de Comédiens de Sa Majesté Catholique, et la musique est de M. de La Borde, premier valet de chambre du roi. Ce drame, qui n’avait encore paru que sur le théâtre de mademoiselle Guimard, et qui pouvait être digne du lieu, n’était pas fait pour être joué à la cour. La musique, excellente pour un amateur, ne peut lutter contre celle de nos grands maîtres d’aujourd’hui. Ce qu’on a le mieux goûté, c’est le vaudeville de la fin, dont un nommé Prieur, jeune homme de talent, a refait les paroles.

9. — Un sujet de l’Opéra, très-précieux au public dans son genre, excite les craintes de le perdre. Mademoiselle Guimard, dont les talens pour la danse font les délices des amateurs, est à la veille, dit-on, de faire banqueroute. On assure que M. le maréchal prince de Soubise lui retire les deux mille écus par mois dont il la gratifiait ; ce qui fait un objet de soixante-douze mille livres de rentes de moins par an, indépendamment des cadeaux particuliers. M. de La Borde est ruiné et ne peut plus contribuer aux amusemens de cette nymphe que par son goût et sa musique. Elle a été obligée de suspendre ses délicieux spectacles, et divers créanciers la tourmentent au point qu’elle ne sait de quel côté faire face. On évalue à plus de quatre cent mille francs le montant de l’argent qu’il lui faudrait pour le présent. On espère pourtant que quelque milord anglais, ou baron allemand, viendra au secours de la moderne Terpsichore : nouvelle honte pour les Français, si un étranger leur donnait cet exemple !

10. — Le voyage de Compiègne a donné lieu à une caricature appelée le Combat des anagrammes. Il faut savoir, avant d’en donner le détail, que Sa Majesté s’étant fait représenter l’ancienne liste des dames qui avaient été de ce voyage l’année dernière, on a rayé madame la comtesse de Brionne, madame la duchesse de Grammont et madame la comtesse d’Egmont, trois femmes de la cour, ayant à juste titre, quant à deux au moins, de grandes prétentions à la beauté. On a prétendu qu’elles avaient vu avec regret madame la comtesse Du Barry venir les éclipser, et, soit rivalité, soit hauteur, soit caprice, elles n’ont pas rendu à cette dame les politesses d’usage envers les femmes présentées ; ce qui leur a procuré la disgrâce dont on parle, et qui fait la matière de l’estampe. On les a représentées sous l’emblème des trois Grâces, avec leurs attributs, éplorées, effrayées, semblant fuir à l’aspect d’une beauté d’un autre genre, dont la figure en désordre, les attitudes lascives, les effarouchent et caractérisent ce nom, anagramme du mot de grace, et qui ne se donne qu’à des femmes perdues, sans front et sans pudeur. On se doute bien que cette épigramme pittoresque, licencieuse et infâme, se montre avec le plus grand secret et ne s’est pas beaucoup multipliée.

M. de Bougainville, après avoir présenté au roi, aux princes et aux ministres, le sauvage qu’il a ramené de son dernier voyage, se fait un plaisir de le produire chez les particuliers curieux de le voir. Sa figure n’a rien d’extraordinaire, ni en beauté ni en laideur ; il est d’une taille plus grande que petite, d’un teint olivâtre ; ses traits sont bien prononcés et annoncent un homme de trente ans. Il est fort, bien constitué, et ne manque point d’intelligence. Ce Patagon, car il veut qu’il soit tel, se fait très-bien à ce pays-ci ; il affecte de n’y rien trouver de frappant, et il n’a témoigné aucune émotion à la vue de toutes les beautés du château de Versailles. Il aime beaucoup notre cuisine, boit et mange avec une grande présence d’esprit ; il se grise volontiers ; mais sa grande passion est celle des femmes, auxquelles il se livre indistinctement. M. de Bougainville prétend que dans le pays où il a pris ce sauvage, un des principaux chefs du lieu, hommes et femmes se livrent sans pudeur au péché de la chair ; qu’à la face du ciel et de la terre ils se copulent sur la première natte offerte, d’où lui est venue l’idée d’appeler cette île l’île de Cythère, nom qu’elle mérite également par la beauté du climat, du sol, du site, du lieu et de ses productions. Du reste, quand on le pousse de questions sur la position véritable de sa découverte, ce voyageur s’enveloppe mystérieusement et ne se laisse point pénétrer.

11. — On vient de mettre en vers la Coutume de Paris[7]. Cette bizarre production ne peut être que le fruit de l’ennui d’un clerc de procureur ; quelques gens assurent pourtant que c’est une plaisanterie de M. Séguier, avocat-général, qui se joue de tous les sujets, et répand de l’esprit partout. Si l’ouvrage en question est de lui, il fait plus d’honneur à sa patience qu’à son génie. On a mis le texte à côté de la traduction. La poésie est dans le goût de celle des Commandemens de Dieu.

15. — M. de La Borde, auteur de la musique d’Alix et Alexis, opéra-comique exécuté devant le roi à Choisy, le jeudi 6 de ce mois, ayant retiré à madame Favart le rôle qu’il lui avait donné, et l’ayant offert à mademoiselle Frédéric, la première actrice piquée en a porté ses plaintes à l’abbé de Voisenon. On sait que celui-ci a depuis long-temps pour elle un faible qui est l’étonnement de tous ceux qui connaissent l’un et l’autre ; il a pris si fort à cœur le mécontentement de sa bonne amie, qu’il a écrit une lettre à cheval à M. de La Borde. Le musicien, très-mécontent à son tour, menace de la faire imprimer et débiter publiquement, comme la vengeance la plus cruelle qu’il puisse tirer d’une pareille insulte. Cette tracasserie fait l’entretien des foyers de la Comédie Italienne, et y excite beaucoup de rumeur.

— Le Wauxhall du sieur Torré, connu aujourd’hui sous le nom des Fêtes de Tempé, acquiert de plus en plus une vogue merveilleuse. C’est une espèce de bourse de l’amour où se font les marchés de galanterie, et où se produisent tous les effets commerçables en ce genre. Ceux qui en cherchent ou qui veulent s’en défaire, trouvent des vendeurs et des acquéreurs de toute espèce. Avant-hier une nouvelle beauté, fille d’un entrepreneur de fiacres, et nièce de mademoiselle Lany, a débuté à cette assemblée avec les applaudissemens les plus universels ; elle a emporté la pomme, et l’on a appris avec satisfaction que le prince de Soubise, aussi touché de ses charmes que le public, l’avait choisie pour maîtresse.

17. — Le public va voir avec empressement une nouvelle statue du roi, dont le modèle en plâtre a été posé dans une des cours de l’École Militaire pour le temps où Sa Majesté y est venue. C’est une statue pédestre. Le roi est armé d’une cuirasse ; il a des brassards, des cuissards ; son casque est à côté de lui ; et à sa droite, sur le fût d’une colonne brisée, sont des cordons de Saint-Lazare, que le monarque paraît montrer aux élèves. On sait que cet ordre est leur marque distinctive. On y lit pour inscription : Hic amat dici pater atque princeps ; légende vague, qui ne caractérise ni le lieu ni le moment. Les connaisseurs paraissent peu contens de cet ouvrage, sans vie, sans chaleur et sans majesté. Il est du sieur Le Moine, sculpteur distingué.

21. — M. de Voltaire a écrit une lettre, en date du 5 de ce mois, à M. Marin, secrétaire général de la librairie, dans laquelle il désavoue l’Histoire du Parlement. Il est si accoutumé à se parjurer, que de pareilles protestations ne méritent aucune créance. C’est à l’œuvre qu’on connaît l’ouvrier. Tout ce que fait cet auteur anonyme, pseudonyme, est, heureusement, toujours marqué à quelque endroit de son cachet, de manière que les connaisseurs ne peuvent s’y tromper. D’ailleurs, ses ennemis, qui prétendent être au fait de toutes ses ruses, regardent celle-ci comme une adresse, pour inspirer plus de curiosité à lire l’ouvrage, excessivement rare, et proscrit de ce pays-ci avec le plus grand soin, et sous les peines les plus graves. Cette lettre insérée avec affectation dans le Mercure, va en peu de temps instruire toute la France de l’existence d’un livre dont le nom même n’était connu jusqu’à présent que des gens à l’affût des nouveautés, et le désaveu est une sorte de contre-vérité qui constate plus parfaitement le nom véritable de l’écrivain.

M. de Voltaire, dans la même lettre, commence par se disculper aussi d’être l’auteur de la sanglante critique de l’Abrégé chronologique du président Hainault, insérée dans un Examen de l’Histoire de Henri IV, de M. de Bury, par M. le comte de B***[8]. Il prétend qu’il avait demandé permission à ce cher confrère de le défendre, et de réfuter le critique ; mais que des difficultés, des affaires, l’ont arrêté. En un mot, la blessure est faite, et l’appareil dont il s’était chargé n’est pas encore mis ; et quand il aurait répondu, il n’en passerait pas pour avoir composé le pamphlet, tant on sait avec quelle facilité merveilleuse il écrit le pour et le contre.

12. — M. de Voltaire, qui s’attribue avec raison l’étonnante révolution arrivée depuis trente ans dans les esprits en général et même dans les conseils des princes, sur la manière d’y traiter la religion, de la dégager de tout ce qui lui est étranger, de la rendre subordonnée, au moins en la personne de ses ministres, à la raison d’État, et détruire, en un mot, cette distinction barbare et fanatique des deux puissances, continue et renouvelle ses efforts pour maintenir et étendre cet heureux changement. Il vient de répandre une feuille intitulée le Cri des Nations. Elle roule sur la suppression des Jésuites ; sur les secousses dont on ébranle la gent monacale, auxquelles il applaudit ; sur les annales, les dispenses, la bulle In Cœna Domini, les délégués des papes, les prétentions absurdes de ces chefs de l’Église. Il voudrait qu’on supprimât toutes ces servitudes honteuses, monumens de la barbarie des premiers siècles, et qu’on fit bien concevoir aux souverains pontifes que leur règne n’est pas plus de ce monde que celui de Jésus-Christ[9], dont ils sont les vicaires. Cet écrit rapide et lumineux est d’autant meilleur que, rempli de raisons et de sentimens, il est purgé de toutes ces mauvaises plaisanteries que se permet trop souvent le philosophe de Ferney dans ceux qu’il répand sur cette matière.

13. — Procès de Claustre, pour servir de supplément aux Causes Célèbres. Tel est le titre d’un nouveau pamphlet de M. de Voltaire, qui, après avoir joué toutes sortes de rôles littéraires, fait aujourd’hui le personnage d’avocat. L’année dernière, on parlait beaucoup d’un procès entre MM. de La Borde et leur fils et neveu, La Borde Desmartres, dans lequel était intervenu un certain abbé Claustre, oncle de ce dernier, et ci-devant précepteur des enfans du sieur de La Borde, fermier général[10]. Ces différentes qualités d’abbé, de prêtre, de précepteur et d’obligé de la famille des La Borde, avaient révolté le public, qui, en remarquant du louche dans la conduite des premiers, trouvait infâme celle du nouveau Tartuffe. M. de Voltaire a jugé cette cause digne de sa plume, et en a fait le résumé dans la brochure en question. Ce procès rapide et lumineux est l’extrait de huit énormes factums, qui ont paru dans cette contestation, et pourrait servir de modèle à nos avocats, si verbeux et si diffus. On connaît, du reste, le pinceau de M. de Voltaire ; il peint des couleurs les plus énergiques cet abbé, monstre, suivant lui, d’ingratitude et d’hypocrisie. La famille des La Borde doit savoir grand gré à l’orateur d’avoir daigné s’égayer sur cette matière, et mettre à la portée de tout le monde une justification réservée jusque-là pour les gens du Palais.

14. — Extrait d’une Lettre de Ferney, du 1er juillet 1769.

« Vous me demandez des nouvelles du patron ? Je vous dirai que j’en ai été très-bien reçu, que c’est un homme charmant de tout point, mais intraitable sur l’article de la santé. Il devient furieux quand on lui dit qu’il se porte bien. Vous savez qu’il a la manie d’être malade depuis quarante ans ; elle ne fait qu’augmenter avec l’âge ; il se prétend investi de tous les fléaux de la vieillesse ; il se dit sourd, aveugle, podagre. Vous en allez juger. Le premier jour que j’arrivai, il me fit ses doléances ordinaires, me détailla ses infirmités. Je le laissai se plaindre, et pour vérifier par moi-même ce qui en était, dans une promenade que nous fîmes ensemble dans le jardin, tête à tête, je baissai d’abord insensiblement la voix, au point d’en venir à ce ton bas et humble dont on parle aux ministres, ou aux gens qu’on respecte le plus. Je me rassurai sur ses oreilles. Ensuite, sur les complimens que je lui faisais de la beauté de son jardin, de ses fleurs, etc., il se mit à jurer après son jardinier, qui n’avait aucun soin, et en jurant il arrachait de temps en temps de petites herbes parasites, très-fines, très-déliées, cachées sous les feuilles de ses tulipes et que j’avais toutes les peines du monde à distinguer de ma hauteur. J’en conclus que M. de Voltaire avait encore des yeux très-bons ; et par la facilité avec laquelle il se courbait et se relevait, j’estimai qu’il avait de même les mouvemens très-souples, les ressorts très-lians, et qu’il n’était ni sourd, ni aveugle, ni podagre. Il est inconcevable qu’un homme aussi ferme et aussi philosophique ait sur sa santé les frayeurs[11] et les ridicules d’un hypocondre ou d’une femmelette. Dès qu’il se sent la moindre chose, il se purge. Le plus singulier, c’est que, dès la fleur de l’âge, il ait été tel. Au reste, vous vous rappelez le mot de Dumoulins, qui, dans un accès d’impatience sur l’énumération de ses maux et de ses peurs, se mit à l’injurier et à lui protester qu’il ne devait pas craindre la mort, puisqu’il n’avait pas de quoi mourir. Rien de plus vrai : c’est une lampe qui s’éteindra faute d’huile, quand le feu dont il est dévoré aura tout consumé. »

17. — On continue à parler de l’Histoire du Parlement, par M. de Voltaire, qu’on recherche avec d’autant plus d’empressement qu’on prétend qu’il ne l’a faite que pour se rendre favorable le ministre qui lui a fourni les matériaux. Celui-ci a été bien aise de mettre en œuvre une plume aussi célèbre pour faire lire l’ouvrage, et lui donner de la vogue, et l’historien, qui depuis l’aventure des Calas et du chevalier de La Barre, a pris plus fortement en grippe ces compagnies, n’a pas été fâché d’une occasion de répandre son fiel et de satiriser. D’ailleurs, au moyen de sa complaisance, il espère trouver plus de facilité à faire passer une infinité de broutilles dont il vide continuellement son portefeuille.

19. — Le Pornographe[12], ou Idées d’un honnête homme sur un projet de règlement pour les prostituées, propre à prévenir les malheurs qu’occasione le publicisme des femmes, avec des notes historiques et justificatives ; avec cette épigraphe : Prenez le moindre mal pour un bien. Machiavel, livre du Prince, chapitre XXI. Londres et Paris, 1769, in-8°[13]. Ce livre, qui n’est ni d’un débauché, ni d’un jeune homme, ni d’un fou, ni d’un sot, ni d’un cynique, prouve à quel point d’égarement l’esprit prétendu philosophique nous a conduits, lorsqu’on voit un auteur grave, érudit, sage, honnête et profond, traiter une matière sur laquelle il aurait eu honte dans un autre temps de porter même ses regards ; pour prévenir les suites du libertinage, en donner un traité complet, et vouloir réduire en principes d’administration l’école du vice et de l’infamie. Le dessein de l’écrivain serait de concentrer dans une même maison toutes les filles de la France, et d’en former une espèce d’ordre religieux consacré à Vénus, dont le chef-lieu serait Paris, sous le nom de Parthenion, et d’où il se ferait des émanations dans les provinces. Il évalue à trente mille sujets le nombre de celles qui composeraient la communauté, sans compter les émérites ou les surannées, les vierges ou les enfans. Les prix seraient depuis six sous jusques à un louis. Il prétend que cette institution, chef-d’œuvre du législateur, serait fort utile à la population, au commerce, à la culture des terres et à la réforme des mœurs. Ce projet est enchâssé dans un petit roman en forme de lettres, vif et agréable, où il y a beaucoup de naturel, de sentiment et de délicatesse : il est singulier de voir une pareille bordure servir de cadre au tableau de la lubricité, de l’impudicité. La seconde partie, qui contient les notes, est remplie d’une érudition immense sur les lieux de débauche des anciens. On y a joint quantité de petites historiettes, dont l’écrivain appuie ses idées. Le tout est écrit purement. Il y a des peintures très-voluptueuses, des situations chaudes, et un style généralement très-animé.

Ce traité assez volumineux, digéré avec le plus grand soin, calculé avec une précision unique, ne peut manquer, encore un coup, d’être l’objet de l’étonnement de tous ceux qui le liront. Il a dû coûter beaucoup de travail à son auteur, qui, avec une tête très-bien organisée, un cœur très-sensible et très-honnête, peut se vanter d’avoir produit le complément de l’extravagance et du Diogénisme.

26. — On parle de plusieurs nouveautés à la Comédie Française, entre autres de l’Iphigénie de Racine, dont le cinquième acte est changé, comme on l’a annoncé[14], et qui doit être jouée incessamment avec toute la pompe du dénouement mis en action ; du Père de Famille, qui a essuyé aussi des corrections et des reviremens qui donneront à ce drame, au dire de ses partisans, un nouveau degré d’intérêt ; enfin d’Hamlet[15], tragédie anglaise adaptée à notre théâtre par un M. Ducis, jeune homme connu par un coup d’essai[16] qui a eu quelque succès, dans l’espérance qu’il ferait mieux. On en jugera par le drame en question, susceptible des plus grands effets entre les mains d’un homme de génie.

28. — Le sieur Legouvé[17], avocat célèbre, avait composé dans sa jeunesse une tragédie chrétienne, intitulée Aurélie[18] ; elle fut présentée alors aux Comédiens, qui la reçurent, mais firent, suivant leur usage, languir l’auteur au désespoir. Dans cet intervalle, il déploya ses talens pour le barreau, se livra à des occupations plus sérieuses. Encouragé par ses succès dans cette carrière, il ne voulut point essayer le danger d’une chute à la Comédie, et retira sa pièce. La tendresse paternelle s’est réveillée depuis quelque temps, et, mettant de côté toutes ses affaires, il s’est uniquement occupé de cette production, et a voulu la faire jouer sur un théâtre de société. Il a choisi celui de M. le comte de Rohault, à Auteuil, qui est un magnifique théâtre particulier ; il a fait exécuter sa pièce en ce lieu, hier jeudi, et y a joué lui-même un rôle. Quoique ce ne fût point jour férié, beaucoup de ses confrères, et même de graves magistrats, se sont rendus à la représentation, ce qui a jeté un grand vide au Palais. L’auteur n’a pas eu la gloire qu’il espérait : on a trouvé sa tragédie très-médiocre, et son jeu détestable ; ses vrais amis lui ont conseillé de faire des plaidoyers préférablement à des pièces de théâtre, et de s’en tenir à ses rôles du barreau. Ce M. Legouvé était chargé, cet hiver, de plaider devant le roi de Danemark, lorsque ce prince vint entendre une cause au Palais, et fit un discours qui occasiona beaucoup de rumeur, dont on a parlé dans le temps[19].

29. — Le sieur Poinsinet, appelé par dérision, depuis son voyage d’Espagne, Dom Antonio Poinsinetto, nouvelle dénomination qu’il s’était donnée lui-même, croyant se décrasser par-là et acquérir un vernis de noblesse catalane, après avoir déjà parcouru plusieurs villes de ce royaume avec sa troupe de comédiens, et cherché à établir en différens endroits des opéra-comiques, sorte de spectacle fort à la mode aujourd’hui chez toutes les nations, se regardait déjà comme un conquérant littéraire, lorsque, par un accident malheureux, il s’est enseveli, lui et toute sa gloire, dans le Guadalquivir, à Cordoue, capitale de l’Andalousie, et s’est noyé dans ce fleuve[20]. Cette ville est, comme on sait, célèbre par la naissance des deux Sénèque, et va le devenir encore plus par le trépas de l’auteur dont nous parlons. Le défaut de fortune et l’inconduite avaient forcé ce bouffon de la littérature à s’expatrier. C’est un des personnages les plus singuliers qu’on pût voir, qui à beaucoup d’esprit et de saillies joignait une ignorance si crasse, une présomption si aveugle, qu’on lui faisait croire tout ce qu’on voulait en caressant sa vanité. La postérité ne pourra jamais comprendre tout ce qui lui est arrivé en pareil genre. Les tours qu’on lui a joués, et auxquels il s’est livré dans l’ivresse de son amour-propre, sont d’une espèce si singulière et si nouvelle, qu’il a fallu créer un mot pour les caractériser. Notre langue lui doit de s’être enrichie du terme de mystification[21], terme généralement adopté, quoi qu’en dise M. de Voltaire[22], qui voudrait le proscrire, on ne sait pourquoi.

Le roi a annoncé lui-même cette mort à M. de La Borde, son premier valet de chambre, et qui était fort lié avec ce poète, sur les paroles duquel il avait fait plusieurs fois de la musique.

30. — Un Mémoire[23] de l’abbé Morellet fait un effet prodigieux, et bien des gens des plus attachés à la Compagnie des Indes, qui jusqu’à présent en avaient désiré la continuation, intimidés par les assertions de cet auteur, en veulent aussi ardemment l’extinction. Ce n’est pas que dans le livre même on ne pût trouver la propre réfutation du détracteur, mais ce travail et cet examen ne peuvent être l’ouvrage du gros des actionnaires, gens à préjugés, qui se coiffent de la première opinion qu’on leur inculque, et chez qui il est toujours essentiel de gagner de primauté. Aussi le ministère a-t-il senti de quelle importance il était de frapper ce coup avant qu’il parût aucune apologie en faveur de la Compagnie. On permet aujourd’hui à l’administration de répliquer ; mais elle a ordre, à ce qu’on assure, de se renfermer dans la justification de ses calculs, et de borner là ses réflexions. Cependant des particuliers intéressés à la chose, et aussi zélés qu’instruits, s’occupent à discuter les points les plus essentiels ; ils prétendent prouver des erreurs que l’abbé Morellet a travesties en vérités, découvrir des sophismes qu’il a donnés comme des raisonnemens, démasquer l’infidélité de ses exposés, et renverser son système de fond en comble. Les amis de cet abbé annoncent que, sentant lui-même les endroits faibles de son Mémoire, il fait imprimer un supplément, où il se redressera et préviendra les réponses ou les objections qu’on pourrait lui faire.

On assure que M. le comte de Lauraguais, qui jusqu’à présent avait paru opposé à la continuation de la Compagnie, mais qui dans le fait ne voulait la dissoudre que pour anéantir l’administration et faire reprendre une nouvelle vie à cette société, a écrit avec autant de zèle que de vérité aux ministres et à l’abbé Morellet lui-même, et que nous allons voir incessamment quelque travail de ce seigneur sur cet objet, non moins agréable que satisfaisant.

— On a annoncé[24], il y a déjà du temps, que la reconstruction du Louvre était arrêtée de nouveau par un arrêt du Conseil ; qu’on voulait en faire un Muséum, sous le nom de Palais des Arts ; qu’il était décidé d’y transporter la Bibliothèque du Roi, les médailles, les estampes, les tableaux, les cabinets d’histoire naturelle, les modèles des machines, les plans des villes de guerre. Ce beau projet, suivant l’usage, était resté là ; et, sans doute, faute d’argent, il avait été oublié aussitôt que conçu. On paraît se réveiller là-dessus aujourd’hui, et les ordres sont donnés pour finir incessamment la partie du bâtiment qui donne sur la rivière. C’est dans cette exposition aussi noble que vaste qu’on doit placer la bibliothèque, déménagement le plus pressé et le plus long à faire. De cette enceinte, il se formera une magnifique issue sur la terrasse pratiquée dans la colonnade donnant sur la place.

On présume qu’on songe sérieusement cette fois à effectuer les travaux, parce que les artistes auxquels on avait permis de se construire des appartemens dans l’intérieur des murs, avec la clause expresse de les abandonner aussitôt qu’il serait question de reprendre les travaux du roi, ont été avertis de se pourvoir de logemens.

31. — On ne parlait plus du célèbre J.-J. Rousseau ex-citoyen de Genève, errant depuis son retour d’Angleterre, et qui, après avoir parcouru une partie de la France dans un enthousiasme dont il s’était enflammé pour la botanique, s’était enseveli dans les montagnes du Dauphiné, et ne paraissait plus concentré que dans l’étude des plantes et des simples. On ne sait comment il s’est trouvé, cet été, rapproché du Nivernois. M. le prince de Conti va tous les ans prendre dans cette province les eaux minérales de Pougues : soit erreur de voyage, soit un reste de vanité, soit reconnaissance envers cet illustre bienfaiteur, il s’est trouvé assez à portée du prince pour qu’il ait daigné le voir encore, et l’envoyer chercher plusieurs fois dans ses carrosses ; ce qui a donné un grand relief à M. Rousseau auprès des provinciaux de ces cantons, qui n’avaient jamais lu ses ouvrages et ne connaissaient même pas son nom.

— Les Comédiens Français jouent aujourd’hui l’Iphigénie de Racine avec les changemens qu’y a faits le sieur de Saint-Foix. On a prévenu que, sur le désir qu’en avait témoigné madame la duchesse de Villeroi, cet auteur, de vingt vers au moins de transition, avait retourné tout le cinquième acte, et mis en action ce qui n’était qu’en récit. La tragédie prête par là à un spectacle étonnant, et c’est en ce moment l’objet de la curiosité publique.

— Tout le public littéraire est dans l’attente de la pièce que l’Académie Française désignera pour être couronnée à la fête prochaine de Saint-Louis. On sait que le sujet proposé pour cette année était l’Éloge de Molière, ce qui ne fait que redoubler la curiosité. On sent qu’une pareille matière ne peut avoir été traitée dignement par un écolier, et que pour ce panégyrique il faudrait avoir presque autant de génie que le héros. Quoique les juges, pour éviter les tracasseries d’une publicité prématurée, soient fort secrets sur leurs délibérations, il est toujours quelques membres plus indiscrets ou plus aisés à pénétrer, qui laissent transpirer quelque chose. On prétend qu’une pièce entre autres a attiré l’attention de la compagnie, mais que, sur un soupçon qu’elle pourrait être du sieur Palissot, on l’a mise à l’écart pour ne la point couronner, quel qu’en fût le mérite, si elle était réellement de cet auteur. Les Académiciens croient pouvoir, en cette occasion, s’élever au-dessus des règles ordinaires, et exclure du concours un aspirant indigne par ses mœurs et par sa conduite d’entrer dans la carrière. Il faut se rappeler, ou plutôt on ne peut oublier avec quelle impudence le sieur Palissot s’est adjugé le rôle d’Arétin moderne, et a versé le fiel de la satire sur les personnages les plus illustres de la philosophie et de la littérature. Par le scandale de la comédie des Philosophes et de son poëme de la Dunciade, il s’est condamné lui-même au triste et infâme rôle de médire dans les ténèbres du reste de ses confrères. Personne n’a daigné lui faire l’honneur de lui répondre ; et son dernier ouvrage, quoique bien fait dans son genre, et très-digne d’observations et de critiques, n’a pas même reçu les honneurs de la censure.

  1. Mémoire sur la Compagnie des Indes, précédé d’un Discours sur le commerce en général. Paris, Lacombe, 1769, in-4°. — R.
  2. V. 10 février 1767. — R.
  3. Ce certificat était controuvé, comme nous l’apprend Wagnière. — R.
  4. Ce n’est point M. de Voltaire qui fit imprimer ce recueil. — W.
  5. De Bernard et Rameau. — R.
  6. Des Mahis, sous le nom duquel se cachait Voltaire. — R.
  7. Par Garnier des Chesnes. Paris, 1769, in-12. — R.
  8. V. 29 juillet 1768. — R.
  9. Respondit Jesus : Regnum meum non est de hoc munde. Joan. XVIII, 36. — R.
  10. V. 13 juin 1768. — R.
  11. M. de Voltaire ne craignait point la mort, mais il voulait qu’on le crût toujours bien malade, se persuadant que cela pouvait contribuer à sa sécurité et rendre ses ennemis moins acharnés à sa perte. — W.
  12. Pornographe est un mot grec qui veut dire écrivain qui traite de la prostitution.
  13. Par Rétif de La Bretonne. — R.
  14. V. 3 juin 1769. — R.
  15. V. 4 octobre 1769. — R.
  16. V. 9 janvier 1768. — R.
  17. Père de l’auteur du Mérite des femmes. Son petit-fils vient d’obtenir, tout récemment, le prix de poésie à l’Académie Française. — R.
  18. Elle a eu deux éditions sous le nom d’Attilie. — R.
  19. V. 24 novembre 1768. — R.
  20. Le 7 juin 1769. Il était né le 17 novembre 1735. — R.
  21. On trouve un récit fort détaillé des Mystifications de Poinsinet, dont quelques-unes sont effectivement singulières, à la suite des Mémoires pour servir à la vie de Jean Monnet, 1772, 2 vol.  in-12. — R.
  22. V. 12 mars 1767. — R.
  23. Mémoire sur la situation actuelle de la Compagnie des Indes. Amsterdam et Paris, 1769, in-4°. — R.
  24. V. 11 janvier 1768. — R.