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Mémoires secrets de Bachaumont/1769/Mai

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Texte établi par M. J. Ravenel, Brissot-Thivars éditeurs & A. Sautelet et Compagnie (Tome II (1766-1769)p. 431-442).
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Mai 1769

Ier Mai. Il paraît une cinquième Homélie prononcée à Londres dans une assemblée particulière le jour de Pâques. Elle roule sur la communion ; elle est pleine de citations savantes et plaisantes sur cette matière : le soi-disant prédicateur rapporte les contradictions de diverses espèces des apôtres, des pères de l’Église et des théologiens à l’égard d’un mystère qui prête à un ridicule inépuisable, quand on ne le respecte pas avec l’humilité d’une foi également vive et aveugle. La meilleure morale à tirer de cet écrit, comique et sérieux tour à tour, est cet esprit de tolérance que l’auteur prêche dans tous ses ouvrages avec une constance vraiment philosophique. Malgré les nouvelles protestations de M. de Voltaire qui a renié toutes ces œuvres de ténèbres, on est encore tenté de lui attribuer celle-ci. Insensiblement il pourra faire un recueil d’homélies qui le mettront à même de figurer parmi les plus abondans sermonnaires.

3. — On devait jouer aujourd’hui aux Français une pièce nouvelle de M. Caron de Beaumarchais ; mais une attaque de nerfs dont le sieur Préville s’est trouvé atteint tout à coup, a empêché l’auteur de la donner au public, il n’a point voulu priver son drame du secours de cet excellent acteur : jusqu’ici ce drame est resté anonyme, et l’on ne sait encore s’il sera baptisé sur l’affiche[1].

4. — Il paraît un petit recueil[2] contenant : 1° une Lettre anonyme écrite à M. de Voltaire du bas Dauphiné, en date du 1er février 1769, dont on met en note que l’original est déposé chez un notaire ; 2° la Réponse de M. de Voltaire, datée du château de Ferney, le 9 février 1769, avec une apostille sur M. Damilaville, son grand ami et son correspondant, où il nous apprend que ce financier est auteur de plusieurs articles du dictionnaire encyclopédique, et de quelques autres ouvrages de morale et de religion ; 3° Lettre de M. Bigex à M. de Voltaire au sujet de l’ex-Jésuite Nonotte, du 7 février 1769 ; 4° Certificat du sieur Wagnière, secrétaire de M. de Voltaire, daté du 8 février 1769, qui se dit prêt à affirmer que son maître n’a jamais été en correspondance avec l’abbé Velli, et qu’il n’en a reçu aucune lettre ; 5° Attestation du même, le 9 février 1769, au château de Ferney en Bourgogne ; 6° une Protestation signée Cramer l’aîné, le 12 février 1769, à l’occasion d’une phrase prétendue tirée de l’Essai sur l’esprit et les mœurs des nations, et attribuée à ce libraire, comme ayant imprimé l’ouvrage de M. de Voltaire. Tout cet assemblage de différentes pièces, écrites du même style, paraît avoir été fabriqué à Ferney. M. de Voltaire, qui ne se laisse pas égratigner volontiers, ne peut pardonner à l’ex-Jésuite Nonotte d’avoir relevé ses fautes dans un livre intitulé les Erreurs de Voltaire ; et non content de dire à cet adversaire des injures directes, il s’en fait encore dire aussi par de prétendus correspondans. Il développe dans sa réponse la cause de la haine des Jésuites contre lui, qu’il attribue à une très-bonne œuvre de sa part. On est si fort en garde contre les sermens, les parjures et le persiflage continuel de ce philosophe, qu’on n’ose rien croire sur sa parole ; mais on rit à bon compte aux dépens de ses victimes, et c’est vraisemblablement tout ce qu’il demande.

5. — Il y a quelques jours qu’un jeune homme qui a débuté au Théâtre Italien avec assez peu de succès, a été trouvé pendu dans sa chambre. On prétend qu’il s’est porté à cette extrémité de désespoir de n’avoir pas eu l’accueil qu’il se promettait. On n’aurait pas cru que cet anglicisme eût gagné jusque dans cet ordre de citoyens. De pareils évènemens se multiplient beaucoup ici depuis quelque temps, et sans compter ceux qu’on ne peut dérober à la connaissance du public, il s’en passe plusieurs qu’on lui cache par égard pour les familles et pour empêcher d’ailleurs les progrès funestes de cet esprit prétendu philosophique, également contraire à la politique, à la raison et au véritable héroïsme.

6. — Dans le temps même où M. de Voltaire faisait sa profession de foi, et reniait ce déluge de brochures impies, obscènes, scandaleuses, révoltantes, dont il inonde l’Europe, de nouvelles productions du même genre se répandaient clandestinement, et attiraient la curiosité du public à la faveur de ce nom célèbre. De ce nombre est la Canonisation de saint Cucufin, capucin d’Ascoli, par le pape Clément XIII, et son apparition au sieur Aveline, bourgeois de Troyes, mise en lumière par le sieur Aveline lui-même. Tel est le titre de cette plaisanterie, où l’auteur disserte tantôt en philosophe et en érudit, tantôt s’égaie en farceur ou en homme du monde. Il commence par établir que les païens, malgré cette pluralité des dieux qu’on leur attribue, n’en croient qu’un ; il compare ces dieux secondaires à nos saints, et voudrait mettre dans ce catalogue saint L’Hôpital, saint de Thou et saint Henri IV. Il vient à la cérémonie de la canonisation qu’il décrit avec le ton d’un arlequin sur les tréteaux : du reste, il déclame contre la multitude des fêtes, et prétend qu’il vaudrait mieux travailler que s’enivrer au cabaret, axiome de morale que personne ne lui contestera. Ce pamphlet, recueil abondant de saillies, de quolibets, et de ces anecdotes comiques et impies, très-propres à amuser un cercle de femmes et de petits-maîtres, est recherché avec la plus grande fureur.

7. — M. le comte de Galar a fait une Ode en l’honneur de la convalescence de madame de Nicolaï la jeune, sa belle-sœur, revenue en effet des portes du tombeau. Il l’a fait graver magnifiquement, et a mis à la tête une estampe allégorique fort ingénieuse mais, indépendamment des ornemens pittoresques et typographiques, la pièce de poésie mérite par elle-même une distinction particulière ; il y a du sentiment, de la délicatesse, peut-être trop de galanterie pour une ode dans le grand genre. C’est un excellent ouvrage pour un jeune seigneur, homme de cour, chez lequel il annonce beaucoup d’esprit et de goût.

10. — M. Petit, qui a succédé depuis peu à M. Ferrein dans la place de professeur royal d’anatomie au Jardin du Roi, a fini hier le cour de ce médecin, qu’il avait continué depuis deux mois. On ne saurait rendre l’affluence qu’a attirée à cette école, presque déserte autrefois, l’éloquence du nouvel orateur. Mais ce qui l’a flatté encore plus, et ce qui est sans exemple, c’est un compliment que lui a adressé ex abrupto un des élèves à la fin de son discours de clôture ; il l’a comparé à Jésus-Christ pour la douceur, la modération, la charité et l’esprit lumineux qu’il répandait dans ses instructions. Le professeur, ému de cette apostrophe, risible en tout autre cas, n’a pu s’empêcher de verser des larmes de joie, et tous les spectateurs ont été attendris d’une scène aussi touchante.

M. Petit se plaignait, en entrant, de la difficulté qu’il avait à pénétrer, des suffocations qu’il essuyait, de sa robe qu’on déchirait ; il implorait le secours d’un inspecteur de police, chargé de veiller au bon ordre et à la décence en ce lieu : « Ma foi, Monsieur, lui a-t-il répondu, je n’y puis rien : ce n’est pas ma faute ; c’est la vôtre, pourquoi parlez-vous si bien ? »

11. — La reprise du Siège de Calais a occasioné une discussion fort vive entre les Comédiens et l’auteur. On a déjà parlé[3] de celle qui avait précédé ; l’autre était encore plus importante, puisqu’elle roulait sur une affaire d’intérêt, et que les parties ont été sur le point de la porter en justice et de plaider. On sait, en général, que les honoraires d’un auteur de pièce en cinq actes sont du neuvième de la recette, mais seulement tant qu’elle se joue de continuité et qu’elle n’est pas interrompue ; il est obligé de souffrir une diminution dans le cas contraire. Les Comédiens ont prétendu que M. de Belloy était dans le dernier cas. Celui-ci a soutenu que sa tragédie n’avait été arrêtée que par un événement dont la fatalité seule est due aux acteurs ; que la retraite de mademoiselle Clairon en ayant été la suite, il n’avait pu consentir à laisser reparaître son drame dénué de ce puissant secours ; ainsi il ne devait souffrir en rien de la faute ou de l’impertinence de la troupe. Cette querelle a réveillé l’animosité des contendans. Heureusement M. le maréchal duc de Richelieu a interposé son autorité et a forcé les Comédiens à rendre justice au Corneille moderne. Il est à craindre que tant de tracasseries multipliées ne le dégoûtent de la carrière dramatique, et ne l’empêchent de nous donner d’autres chefs-d’œuvre.

13. — On vient d’imprimer l’arrêté du Parlement de Normandie, en date du 16 mars dernier, concernant l’édit du mois de décembre, qui ordonne une prolongation du vingtième, etc., et qui a été enregistré au Lit de justice. Cette cour supplie le roi de retirer cet édit, et de ne pas imputer à désobéissance, si elle ne peut y obtempérer ; et, pour motiver son opposition, elle expose les raisons qui la forcent à ce refus. Elle s’appuie sur l’infraction qu’on a fait si souvent faire à Sa Majesté de sa parole royale, comme ne pouvant nullement rassurer les sujets sur la continuation d’un impôt aussi onéreux ; sur une administration vicieuse dont on ne peut cacher les erreurs et les bévues multipliées, et dont l’historique seul est la censure la plus formidable ; sur un édit prétendu sur la libération des dettes de l’État, qui en opérant l’acquittement d’une petite portion de ces dettes, l’a grevé d’une masse de créances infiniment supérieure à la diminution ; sur les variations continuelles de cette administration, preuve non équivoque du peu de solidité de ses principes, de la fausseté de ses démarches, et peut-être des vues insidieuses des subalternes sur lesquels on s’en repose, et qui sacrifieraient la France entière à leur cupidité. On ne peut rien de plus fort que cet arrêté, monument précieux pour la postérité de la fermeté de cette cour, de son zèle éclairé, et de son courage infatigable à dire la vérité.

16. — On vient de réimprimer le Discours de l’empereur Julien contre les chrétiens, traduit par M. le marquis d’Argens. Cet ouvrage avait déjà paru, mais avec des notes destructives du texte, ou du moins qui le combattaient et défendaient le christianisme. On y en a joint aujourd’hui beaucoup d’autres[4], qui font l’effet contraire. Le plus grand nombre paraît être de M. de Voltaire, elles sont dans son style ; il y en a de M. Damilaville, de M. Boulanger, de M. d’Argens, de plusieurs autres écrivains, qui tous tendent au même but et renouvellent les objections répétées cent fois contre l’ancien et le nouveau Testament ; mines inépuisables de ridicules, de contradictions, d’horreurs et d’absurdités, quand on veut les discuter avec cet esprit de critique et de philosophie, si opposé à la soumission et à l’abnégation du véritable chrétien. On a joint à cet ouvrage, pour frontispice, le Portrait de l’empereur Julien, tiré de l’auteur du Militaire philosophe[5] ; une introduction ou Examen de l’ouvrage paraît de la même main, et un Supplément à la fin du même auteur, c’est-à-dire de M. de Voltaire, dont l’ardeur ne se ralentit point pour l’extinction d’une religion qu’il croit incompatible avec les sentimens de tolérance et d’humanité dont il est depuis si long-temps l’apôtre et qu’il voudrait inculquer à tous les lecteurs.

23. — On attribue la facétie sur la Compagnie des Indes, intitulée Prospectus de la Pompe funèbre[6]M. le comte de Lauraguais, comme on a dit, mais aidé de M. de Jossan, petit-fils de la fameuse Le Couvreur, et homme excellent pour ce genre d’ouvrages.

25. — Tous les princes du sang, tous les ministres, les principaux magistrats chargés de la police de Paris, se sont rendus hier à minuit chez le sieur Torré, dont le spectacle doit s’ouvrir aujourd’hui sous le nom de Fêtes de Tempé ; on a fait un essai de l’illumination et du coup d’œil qui en résulterait. Il paraît que cet artiste ingénieux a eu les suffrages des grands du royaume, et a reçu une approbation générale. Le public a vu avec une satisfaction complète le Gouvernement s’intéresser à ses plaisirs, et les hommes d’État les plus occupés se dérober à leurs travaux importans pour veiller sur cette partie de l’administration, qui en était une essentielle chez les Romains, et que ne dédaignaient pas les sages et les héros.

Ce spectacle s’est ouvert en effet ce soir avec le concours qu’attire ordinairement dans ce pays-ci tout ce qui est nouveau ou rajeuni. Les jolies femmes, les petits-maîtres, les filles élégantes de Paris, se sont empressés d’embellir à l’envi ce spectacle de volupté. Le goût et la magnificence ont également contribué aux ornemens du local, qui n’est pas encore à son point de perfection. Le salon en rotonde n’est pas assez éclairé ; cette partie ne répond pas au luxe des autres, et il faudrait multiplier les lumières et les faire jouer davantage. Les peintures présentent de toutes parts les attributs de la joie et des plaisirs. Les glaces répètent et reproduisent à l’infini toutes les beautés qui viennent exciter et animer les désirs des spectateurs. La musique porte dans les sens l’émotion nécessaire à de pareilles fêtes. Les allemandes, ces danses pour lesquelles nos femmes ont pris un goût décidé, qui offrent et diversifient toutes les attitudes de la lubricité, perpétuent dans les spectateurs les premières impressions, en sorte que tout contribue à rendre ce séjour un séjour de délices, et ces fêtes de véritables Fêtes de Tempé.

27. — On vient de publier, en un corps de volume, les Notice et fragmens de cinquante évangiles : les évangiles apocryphes, dont cinq conservés en entier : l’Évangile de la naissance de Marie, le Protévangile de Jacques, l’Évangile de l’enfance du Christ, l’Évangile de l’enfance, enfin l’Évangile de Nicodéme. On y a joint Deux Lettres de Pilate à l’empereur Tibère ; la Relation du gouverneur Pilate touchant Jésus-Christ, Notre Seigneur, envoyée à l’empereur Tibère qui était à Rome ; l’Extrait de Jean d’Antioche ; la Relation de Marcel des choses merveilleuses et des actes des bienheureux apôtres Pierre et Paul, et des arts magiques de Simon le Magicien. On a réuni ces différens ouvrages sous le titre de Collection d’anciens évangiles, ou Monumens du premier siècle du Christianisme, extraits de Fabricius, Grabius et autres savans, etc., par l’abbé B***[7]. Dans l’Avant-propos, on dit que tous ces évangiles furent appelés apocryphes, par opposition aux autres, appelés authentiques, en ce que dans le concile de Nicée, « après avoir placé pêle-mêle les uns et les autres sur l’autel, les Pères prièrent ardemment le Seigneur que les premiers tombassent sous l’autel, tandis que ceux qui avaient été inspirés par le Saint-Esprit resteraient dessus : ce qui arriva sur-le-champ. »

On ne peut que condamner le projet de reproduire au jour tant d’ouvrages assez approchans des vrais évangiles par le merveilleux qui y règne et l’obscurité mystérieuse des faits qu’ils contiennent, mais qui par-là même prêtent de nouvelles armes aux incrédules, et exposent notre sainte religion aux railleries des impies et des profanes. Quelques plaisanteries semées dans l’avant-propos décèlent l’esprit dans lequel on a fait cette Collection, c’est-à-dire un dessein constant de tourner en ridicule les livres sacrés, en les confondant indistinctement avec d’autres, qu’une fraude pieuse, mais condamnable, a répandus dans les premiers siècles de l’Église, et très-analogues aux premiers, comme on a dit, par des récits qu’on trouverait absurdes et un style qu’on appellerait de galimatias, dans des livres profanes.

29. — Tous les arts se perfectionnent dans cette capitale à un point singulier, et celui de la filouterie est parvenu à un degré de dextérité qui aurait mérité à ses héros des prix académiques s’ils eussent vécu à Sparte. Il vient de s’en passer un trait digne d’être rapporté.

Dans le faubourg Saint-Germain, rue Saint-Dominique, vivait avec une gouvernante un homme d’un certain âge et retiré. Il avait la passion qui se fortifie aux dépens des autres et meurt avec nous, l’avarice : tout son plaisir était d’accumuler louis sur louis. Un jour qu’il était allé à la campagne pour quelque temps, ayant laissé sa ménagère chez lui, se présentent des quidams en robe, rabat, etc. ; ils frappent : la gouvernante ouvre ; ils lui déclarent en pleurant que son maître est mort, et qu’ils viennent mettre les scellés. La pauvre femme tout interdite se livre à sa douleur ; cependant après avoir annoté les gros meubles, ils demandent les clefs des armoires pour serrer ce qui traînait. Ils vont au secrétaire, trouvent un magot en or de dix-huit mille livres ; ils requièrent la bonne dame de se charger de cet argent, suivant l’usage ; elle témoigne une répugnance qu’ils étaient bien disposés à faire naître ou à prévenir ; on lui dit qu’on va lui donner une décharge et dresser procès-verbal, comme quoi M. le commissaire restera chargé de cet objet, ainsi que des bijoux et argenterie, qu’il n’est pas prudent de laisser sous les scellés. Leur coup fait, ils expédient promptement le reste de cette comédie, et prennent congé de la gouvernante, en la déclarant gardienne, en lui donnant quelque argent comptant, et en l’exhortant à se consoler. Au bout de quelques jours, le maître revient et frappe à sa porte. La gouvernante ouvre et referme brusquement, en se signant ; elle croit voir un revenant. Le vieillard ne sait ce que ce manège veut dire ; il frappe de nouveau et fait grand fracas. Tous les voisins accourent, et le bruit de sa mort étant répandu dans le voisinage, ils sont dans la même épouvante. De plus hardis cependant entrent en pour-parler : le prétendu revenu ne conçoit rien à cette histoire. La porte s’ouvre enfin une seconde fois : il demande à sa gouvernante l’explication de cette fourberie. Elle raconte ce qui s’est passé, lui fait voir les scellés partout ; il n’a rien de plus pressé que de courir à son secrétaire : elle lui déclare qu’il n’y trouvera plus d’argent, que la justice prétendue s’est emparée de tout. Le malheureux juge à l’instant qu’il est volé, et se livre à tout le désespoir qu’on peut imaginer. On est à la recherche de ces mauvais plaisans.

31. — On voit au Louvre une table volante, merveilleuse par sa construction ; elle doit être placée à Trianon, et est bien supérieure à celle de Choisy, par la simplicité du mécanisme. Elle s’élève comme celle-là, du fond du parquet, couverte d’un service, avec quatre autres petites tables, appelées servantes, pour fournir aux convives les ustensiles dont ils ont besoin, et se passer d’officiers subalternes autour d’eux. Elle redescend avec la même facilité, et, dans l’intervalle où on la recouvre, des feuilles de métal remplissent le vide et forment une rose très agréable au coup d’oeil. Cette machine est du sieur Loriot, artiste connu par plusieurs secrets, et surtout par celui de fixer le pastel.

  1. V. 15 janvier 1770. — R.
  2. Cet opuscule assez rare, dont la seconde édition est augmentée d’une Observation importante, signée Bigex, n’a point encore été compris dans les Œuvres complètes de Voltaire. On le trouvera dans l’édition dirigée par M. Beuchot, que publie en ce moment le libraire Lefèvre. — R.
  3. V. 12 février 1769. — R.
  4. Les notes anciennes étaient du marquis d’Argens ; les nouvelles sont toutes de Voltaire quoique publiées sous différens noms. — R.
  5. Ce Portrait est de Voltaire. — R.
  6. V. 3 avril 1769. — R.
  7. Par Voltaire. Londres (Genève), 1769, in-8°. — R.