Mémoires sur les contrées occidentales/Livre 2

La bibliothèque libre.
Traduction par Stanislas Julien.
(tome 1p. 57-130).

LIVRE DEUXIÈME.



NOTICE SUR L’INDE.



I.
Noms de l'Inde[1].

Le nom du T’ien-tchou (de l’Inde) a reçu des formes diverses et confuses ; je vais les faire connaître. Anciennement, on disait Chin-tou ; quelques auteurs l'appellent Hien-teou[2]. Maintenant, pour se conformer à la vraie prononciation, il faut dire In-tou. Les habitants de l'Inde ont donné à leur royaume des noms qui changent suivant les pays ; chaque contrée a des usages différents. Pour citer le nom le plus général, et qu'ils regardent comme le plus beau, nous l’appellerons avec eux In-tou (Indou), mot qui, en chinois, signifie lune. La lune a beaucoup de noms ; celui-ci en est un. Ils disent que toutes les créatures animées parcourent, sans interruption, le cercle de la vie et de la mort[3]. Dans l'obscurité d’une longue nuit, veuve de l’astre qui l'éclaire[4], ils se trouvent comme lorsque le soleil a caché son disque radieux. Alors les flambeaux continuent le jour ; mais, quoique leur clarté égale celle des étoiles, pourrait-on la comparer à la splendeur de la lune ?

Si, partant de cette considération, ils ont comparé (l’Inde) à la lune, c’est surtout parce que, dans cette contrée, les saints et les sages qui se sont succédé les uns aux autres, ont guidé le siècle et dirigé les êtres, comme la lune lorsqu’elle répand son éclat sur le monde ; c’est par suite de cette idée qu’ils l’ont appelée In-tou (Indon)

Les familles de l'Inde sont divisées en plusieurs classes (castes) ; celle des Brâhmanes est considérée comme la plus pure et la plus noble. D’après leur nom distingué, et par l'effet d’une tradition que l'usage a consacrée, sans tenir compte de la distinction des limites de l'Inde, on donne à cette contrée le nom général de royaume des Po-lo-men (des Brâhmanes).

II.
Étendue et position de l'Inde ; nature du climat et du sol.

La circonférence des cinq Indes est d’environ quatre-vingt-dix mille li ; de trois côtés, elle est bornée par une grande mer ; au nord, elle est adossée à des montagnes neigeuses. Elle est large au nord, et resserrée au midi ; sa figure est celle d’une demi-lune. Elle est divisée en soixante et dix royaumes. En tout temps, il y règne une chaleur excessive. La terre est humectée par une multitude de sources. Au nord, les montagnes et les tertres forment des chaînes continues ; les collines et les monticules sont imprégnés de sel. À l’est, les vallées et les plaines sont abondamment arrosées ; les terres propres à la culture sont grasses et fertiles. Dans le sud, les plantes et les arbres végètent avec vigueur ; dans l’ouest, le sol est pierreux et stérile. Tel est l’aperçu sommaire qu’on peut donner de l’Inde.

III.
Noms des mesures ; valeur du Yu-chen-na (Yôdjana) ; divisions du Yôdjana jusqu’à l’atome.

Depuis les saints rois de l’antiquité, un Yu-chen-na (Yôdjana) représente la marche d’une armée pendant un jour. Suivant les anciennes traditions, un Yu-chen-na (Yôdjana) répond à quarante li ; d’après les usages des royaumes de l’Inde, c’est trente li ; enfin, le Yôdjana que mentionnent les livres sacrés ne contient que seize li.

Pour arriver à la dernière limite des petites quantités, on divise un Yu-chen-na (Yôdjana) en huit Keou-lou-che (Krôças)[5]. Un Keou-lou-che est la distance jusqu’où l’on peut entendre le cri d’un bœuf. Le Keou-lou-che (Krôça) se divise en cinq cents arcs ; un arc (Dhanou), en quatre coudées ; (Hastas) ; la coudée en vingt-quatre (jointures de) doigt ; la jointure de doigt (Añgouliparvva), en sept grains de blé tardif ? (Yava)[6]. De là, on arrive au pou (Yoûka) ; à la lente (Likchâ) ; à la poussière fine venant par un petit trou (Vâtâyanaradja) ; au poil de vache (Gôlôma) ; au poil de mouton (Avilôma) ; au poil de lièvre (Çaçôrṇa) ; à l’eau de cuivre (Tâmrâpa ?). Après sept divisions successives, on arrive à la poussière fine (Aṇou) ; la poussière fine ayant été divisée sept fois, devient une poussière excessivement fine (Paramâṇou, c’est-à-dire l’atome le plus subtil). La poussière excessivement fine

Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/149 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/150 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/151 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/152 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/153 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/154 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/155 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/156 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/157 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/158 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/159 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/160 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/161 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/162 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/163 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/164 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/165 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/166 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/167 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/168 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/169 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/170 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/171 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/172 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/173 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/174 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/175 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/176 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/177 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/178 champ du roi et payent, en tribut, la sixième partie de leur récolte. Les marchands, qui poursuivent le lucre, vont et viennent pour leur négoce. Aux gués des rivières, aux barrières des chemins, on passe après avoir payé une légère taxe. Lorsque le roi entreprend quelque construction, il n’oblige pas ses sujets à travailler gratuitement. Il leur donne un juste salaire proportionné au travail qu’ils ont fait. Les militaires gardent les frontières ou vont combattre l'ennemi ; d’autres montent la garde, la nuit, dans les postes du palais. On lève des soldats suivant les besoins du service ; on leur promet des récompenses, et l’on attend qu’ils viennent s’enrôler. Les gouverneurs, les ministres, les magistrats et les employés reçoivent chacun une certaine quantité de terres et vivent de leur produit.

XVII.
Plantes et arbres indigènes et exotiques ; agriculture ; nourriture habituelle des Indiens ; aliments permis et défendus ; breuvages ; vases de cuisine et de table ; manière de manger.

Les climats et les qualités du sol étant fort différents, les produits de la terre offrent aussi une grande variété. Les fleurs et les plantes, les fruits et les arbres diffèrent autant par leurs espèces que par leurs noms. On remarque, par exemple, les suivants : l’An-mo-lo-ko (Amalaka) ; l’An-mi-lo (Amila ?) ; le Mo-thou-kia (Ma-dhouka) ; le Po-ta-lo (Bhadra) ; le Kie-pi-tha (Kapittha) ; l’O-mo-lo (Âmra) ; le Tchin-thou-kia (Tindouka) ; l’Ou-tan-po-lo (Oudoumbara) ; le Meou-tche (Môtcha) le Na-li-ki-lo (Nârîkêla) ; le Pan-na-so (Panasa) ; etc. Il serait difficile d'énumérer toutes les espèces de fruits ; on a cité sommairement ceux que les hommes estiment le plus. Quant aux fruits du jujubier, du châtaignier et du Pi-chi (Kaki), ils sont inconnus dans l'Inde. Depuis que les deux espèces de poiriers li et naï, le pêcher, l'amandier, la vigne et autres arbres à fruits ont été apportés du royaume de Cachemire, on les voit croître de tous côtés. Les grenadiers et les orangers à fruits doux se cultivent dans tous les royaumes de l’Inde.

Les laboureurs cultivent les champs, et se livrent à tous les travaux agricoles. Ils labourent et sarclent, sèment et récoltent suivant les saisons ; chacun se repose après avoir travaillé. Parmi les produits de la terre, le riz et le blé dominent. Au nombre des légumes et des plantes potagères, on compte le gingembre, la moutarde, les melons et les courges. Les plantes d’une odeur forte, les oignons, les ciboules sont rares ; il y a aussi peu de personnes qui en mangent. Si quelqu’un en fait usage dans sa maison, on l’expulse hors des murs de la ville. On se nourrit ordinairement de gâteaux de farine de grains torréfiés, dans laquelle on mêle du lait, de la crème, du beurre, de la cassonade, du sucre solide, de l’huile de moutarde (Sinapis glauca)[7]. Le poisson, le mouton, le daim, le cerf se servent en tout temps, soit par quartiers, soit en tranches minces. Pour ce qui regarde les bœufs, les ânes, les éléphants, les chevaux, les porcs, les chiens, les renards, les loups, les lions et les singes, la loi défend de les manger. Ceux qui en font leur nourriture sont couverts de honte et de mépris, et ils deviennent pour tout le monde un objet de haine et de dégoût. Repoussés de la société, ils vivent en dehors des murs de la ville, et ne se montrent que rarement parmi les hommes.

Quant aux vins et aux liqueurs, on en distingue plusieurs sortes. Le jus des raisins et des cannes à sucre est le breuvage des T’sa-ti-li (Kchattriyas) ; la liqueur forte tirée de grains fermentés est celle des Feï-che (Vâiçyas). Les Cha-men (Çramaṇas) et les Po-lo-men (Brâhmanes) boivent le jus du raisin ou celui de la canne à sucre, qui diffèrent tout à fait du vin distillé.

Les diverses familles et les classes de basse condition n’ont rien qui les sépare et les distingue; seulement, les vases dont elles se servent diffèrent notablement par le travail et la matière. Les Indiens sont abondamment pourvus d’ustensiles appropriés à tous leurs besoins. Quoiqu’ils fassent usage de marmites et de casseroles, ils ne connaissent point les vases de terre appelés Tseng, pour faire cuire le riz[8]. Ils ont beaucoup de vases en argile séchée et se servent rarement de cuivre rouge. Ils mangent dans un seul vase, apprêtent les mets avec divers assaisonnements et les prennent avec les doigts. Ils ne font usage ni de cuillers ni de bâtonnets[9] ; mais, lorsqu'ils sont malades, ils se servent de cuillers de cuivre.

XVIII.
Métaux précieux ; jade, lentilles de cristal ; monnaies d'or et d'argent ; cauris et perles employés comme moyens d'échange. Coup d’œil général sur la rédaction du présent ouvrage.

L’or, l’argent, le laiton, le jade blanc, les lentilles de cristal, sont des produits indigènes que l’on voit en grande abondance. Les Indiens tirent des îles une foule de choses rares et précieuses, différentes d’espèces et de noms. Ils les échangent pour se procurer des marchandises. Mais, dans leurs transactions commerciales, ils font usage de monnaies d’or et d’argent, de coquilles à perles[10] et de petites perles.

(Dans cet ouvrage), on a fait connaître complétement les pays que renferme l'Inde et leurs limites particulières, et l'on a décrit sommairement les différences du climat et du sol. On a groupé ensemble les détails qui se rapportaient au même sujet et l’on en a présenté un résumé succinct. Enfin, en traitant de chaque royaume, on a décrit les différents modes d’administration et les mœurs diverses des habitants. Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/183 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/184 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/185 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/186 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/187 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/188 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/189 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/190 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/191 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/192 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/193 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/194 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/195 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/196 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/197 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/198 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/199 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/200 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/201 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/202 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/203 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/204 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/205 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/206 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/207 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/208 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/209 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/210 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/211 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/212 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/213 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/214 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/215 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/216 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/217 Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/218

  1. Dans le texte original, ce morceau n'est pas divisé par paragraphes. J'ai séparé et numéroté chaque article, pour éviter la répétition fastidieuse des locusions : quant à ; — pour ce qui regarde ; — passons à ; — parlons de, etc. Cette disposition en rendra les différentes parties plus nettes et plus faciles à saisir.
  2. J'ai expliqué autrefois, dans le Journal Asiatique de Paris (série IV, tome X, page 91), les diverses transformations qu'a subies le mot In-dou pour arriver à la forme T’ien-tchou, la plus altérée de toutes.
  3. Littéralement : reviennent comme une roue, et ne se reposent pas.
  4. Littéralement : une longue nuit où manque l'astre qui y préside.
  5. « A Kôs, containing 4,000 cubits ; some double this, and make the Kôs 8,000 cubits. » (Wilson, Sanscrit Dictionary.)

    Dans le Lalita vistâra, l’auteur indien procède en sens inverse, en commençant par l’atome le plus subtil pour arriver au Yôdjana. Je rapporterai (d’après la traduction chinoise, liv. IV, fol. 20) ces divisions et subdivisions, qui offrent des particularités curieuses : 1° sept grains de poussière extrêmement fine, font un ’O-neou (Aṇou) ; 2° sept Aṇavas font un Tou-tchi (Çrouti) ; 3° sept Çroutyas font un grain de poussière qui passe par un trou de fenêtre (Vâtâyanaradja) ; 4° sept Vâtâyanaradjas font un grain de poussière (qu’on voit) sur un poil de lièvre (Çaçaradja) ; 5° sept Çaçaradjas font un grain de poussière (qu’on voit) sur un poil de mouton (Êḍakaradja) ; 6° sept Êḍakaradjas font un grain de poussière (qu’on voit) sur un poil de bache (Gôradja) ; 7° sept Gôradjas font une lente (Likchâ) ; 8° sept Likchâs font un grain de sénevé (Sarchapa) ; 9° sept Sarchapas font un grain de blé ? (Yava) ; 10° sept Yavas font une jointure de doigt (Añgouliparvva) ; 11° douze jointures de doigt font un empan (Vitasti) ; 12° deux Vitastyas font une coudée (Hasta) ; 13° quatre coudées font un arc (Dhanou) ; 14° mille Dhanavas font un Keou-lou-che (Krôça) ; 15° quatre Keou-lou-che (Krôças) font un Yeou-sun (Yôdjana).

  6. Dans le Lalita vistâra chinois, le mot sanscrit du texte, yava « orge », est traduit par me « blé, grain de blé ». Le dictionnaire Mahâvyoulpalli emploie aussi le même mot yava ; j’ai donc dû le conserver, ainsi que le synonyme légèrement fautif de la traduction chinoise.
  7. Voyez le Bulletin de la Société d'acclimatation, tome III, mai 1856, page 245.
  8. Nous n'avons pas, en français, de synonyme pour rendre le mot 甑 Tseng. C'est un vase en terre, surmonté d'un étage à claire-voie, pour cuire le riz à la vapeur. J'ai été obligé d'emplyer une périphrase.
  9. On sait que les Chinois se servent de deux petits bâtons en guise de fourchette.
  10. Il y a ici une transposition ; au lieu de Peï-tchou, il faut lire Tchou-peï « coquilles à perles ». Cf. Tchoang-tseu, liv. XII, fol. 26.