Malte-Brun - la France illustrée/0/5/1/4

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Jules Rouff (1p. xii-xix).

Hydrographie. Ligne de partage des eaux de la France, versants, bassins, fleuves, rivières, lacs, étangs, marais. — La ligne de partage des eaux de la France appartient à la grande dorsale européenne ; elle est comprise entre le col de Belate, dans les Pyrénées, et le mont Saint-Gothard, dans les Alpes ; elle suit du sud-ouest au nord-est une ligne dont la direction est assez exactement représentée par un S. Elle divise la France en deux grands versants, l’un incliné vers le nord et l’autre vers le sud.

Le versant du nord jette ses eaux dans la mer du Nord, dans la Manche, dans le golfe de Gascogne ; le versant méridional est tributaire de la Méditerranée.

Cette ligne de partage des eaux se compose des chaînes suivantes :

Les Pyrénées occidentales.
Les Pyrénées centrales.
Les Corbières occidentales.
Les montagnes Noires.
Les monts de l’Espinouse.
Les monts de l’Orb.
Les monts Garrigues.
Les monts du Gévaudan.
Les monts du Vivarais.
Les monts du Lyonnais.
Les monts du Beaujolais.
Les monts du Charolais.
Les monts de la Côte-d’Or.
Le plateau de Langres.
Les monts Faucilles.
Les Vosges méridionales.
10° Le Jura septentrional.
11° Le Jura central.
12° Les collines de Noirmont.
13° Le mont Jorat.
14° Les Alpes bernoises.

De cette principale ligne de partage des eaux se détachent des chaînes de montagnes, des ramifications, des contreforts, qui déterminent les versants secondaires, lesquels envoient particulièrement les eaux qui en descendent, soit vers la mer du Nord, soit vers la Manche, soit vers le golfe de Gascogne. Ces versants secondaires et celui de la Méditerranée sont eux-mêmes subdivisés en bassins qui portent le nom du fleuve principal qui les parcourt. Le tableau suivant fera mieux comprendre l’ensemble de cette division hydrographique de la France.

VERSANTS DE L’OCÉAN
VERSANT DE LA MER DU NORD
Bassin du Rhin.

Bassin de la Meuse.

Bassin de l’Escaut.

Bassin de l’Aa.

Bassin de l’Yser.

VERSANT DE LA MANCHE
Bassin de la Liane.

Bassin de la Canche.

Bassin de l’Authie.

Bassin de la Somme.

Bassin de la Bresle.

Bassin de l’Arque.

Bassin de la Seine.

Bassin de la Touques.

Bassin de l’Orne.

Bassin de la Vire.

Bassin de la Rance.

VERSANT DU GOLFE DE GASCOGNE
Bassin de l’Aulne.

Bassin du Blavet.

Bassin de la Vilaine.

Bassin de la Loire.

Bassin du Lay.

Bassin de la Sèvre niortaise.

Bassin de la Charente.

Bassin de la Garonne.

Bassin de la Leyre.

Bassin de l’Adour.

Bassin de la Nivelle.

VERSANTS DE LA MÉDITERRANÉE
VERSANT DU GOLFE DU LION
Bassin du Tech.

Bassin de la Têt.

Bassin de la Gly.

Bassin de l’Aude.

Bassin de l’Orb.

Bassin de l’Hérault.

VERSANT DE LA MÉDITERRANÉE
Bassin du Rhône.

Bassin de l’Arc.

Bassin de l’Argens.

Bassin du Var.

La France se divise donc, sous le rapport hydrographique, en cinq grands bassins et en trente-deux bassins secondaires. Ces derniers portent, à cause de leur peu d’étendue, le nom de bassins côtiers.

Le bassin du Rhin est, après le bassin du Danube, le plus grand de l’Europe centrale ; il mesure 25,800 kilomètres carrés. Avant la désastreuse guerre de 1870-1871, la France en possédait la partie centrale occidentale, depuis Bâle jusqu’à la Lauter. Aujourd'hui, elle n’en possède plus qu’une faible partie, restreinte au bassin supérieur de la Moselle.

Le Rhin descend des Alpes centrales ; il parcourt la Suisse du sud au nord, puis lui sert un instant de frontière de l’est à l’ouest, tourne brusquement au nord, pour entrer en Allemagne. Son cours total, qui est très rapide, est de 1,150 kilomètres. La Moselle, affluent du Rhin hors de France (à Coblentz), descend des monts Faucilles ; elle arrose Épinal, Toul, Metz, Thionville, entre dans la Prusse rhénane au-dessous de Sierck, passe à Trèves et se jette dans le Rhin à Coblentz ; son cours total est de 505 kilomètres. Elle est française pendant 170 kilomètres. La Moselle reçoit en France la Meurthe.

La Meurthe descend des Vosges, arrose Saint-Dié, Lunéville et Nancy. Son cours est de 160 kilomètres.

La Meuse prend sa source au plateau de Langres, coule du sud-est au nord-ouest, et arrose Neufchâteau, Domrémy, Commercy, Verdun, Sedan, Mézières, Charleville, Givet, en France ; quitte notre territoire après un cours de 260 kilomètres ; entre en Belgique, puis en Hollande, et va se jeter dans la mer du Nord après un cours total de 804 kilomètres. Ses affluents français de droite sont : la Chiers, la Semoy ; celui de gauche est la Sambre.

La Chiers (160 kilom.) descend des Ardennes orientales, coule de l’est à l’ouest, arrose Longwy et Montmédy, et se joint à la Meuse en amont de Sedan.

La Semoy (165 kilom.), comme la Chiers, descend des Ardennes orientales, passe à Bouillon, et se joint à la Meuse au-dessous de Mézières.

La Sambre (180 kilom.), qui naît dans les Ardennes occidentales, passe à Landrecies, à Maubeuge, près de Wattignies, en France ; et en Belgique, à Charleroy, à Fleurus. Elle se jette dans la Meuse à Namur.

L’Escaut a 400 kilomètres de cours, dont 90 en France ; il sort des Ardennes occidentales au point où elles se bifurquent pour former les collines de l’Artois, d’une part, et les collines de Picardie, de l'autre, et arrose Cambrai, où il devient navigable ; Denain, Valenciennes et Condé, en France. Il passe alors en Belgique, à Tournay, Gand et Anvers, puis en Hollande, où il se divise en deux branches qui gagnent la mer du Nord à travers les îles de la province de Zélande. La Scarpe et la Lys, affluents de gauche de l'Escaut, appartiennent à la France par la partie supérieure de leur cours.

La Scarpe (112 kilom.) naît dans les collines de l'Artois, coule au nord-est, passe à Arras, à Douai, à Marchiennes, à Saint-Amand, et joint l'Escaut à son entrée en Belgique.

La Lys (205 kilom.) naît près de Montreuil, coule au nord-est, arrose Thérouanne, Aire ; quitte la France au-dessous d’Armentières, et va se joindre à l’Escaut à Gand. Elle a pour affluent de droite la Deule, qui passe à Lille.

L’Aa (80 kilom.) arrose Saint-Omer et finit à Gravelines.

L’Yser arrose l'extrême frontière de France (33 kilom.), près de Rousbrugge.

La Liane (48 kilom.) se jette dans la Manche à Boulogne.

La Canche (95 kilom.) prend sa source près de Montreuil et arrose Montreuil, Hesdin, Étaples.

L’Authie (100 kilom.) prend sa source dans les collines de l’Artois et arrose Doullens.

La Somme prend sa source près de Saint-Quentin, arrose Saint-Quentin, Ham, Péronne, Picquigny, Abbeville, et se jette dans la Manche entre Saint-Valery et Le Crotoy, après un cours de 245 kilomètres, dont 6 navigables. Elle reçoit à gauche l’Avre qui passe à Roye.

La Bresle (72 kilom.) prend sa source au point de jonction des collines de Picardie et des collines de Normandie ; elle arrose Aumale, Eu, et finit au Tréport.

L’Arques et la Béthune (52 kilom.) se réunissent pour se jeter dans la Manche à Dieppe.

La Seine descend du plateau de Langres et a sa source sur le territoire de la petite commune de Saint-Germain-la-Feuille ou Saint-Germain-Source-Seine, près de Chanceaux, à 471 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle arrose Châtillon, Bar, Troyes, Méry, où elle devient navigable ; Montereau, Melun, Corbeil, Paris, Saint-Denis, Poissy, Mantes, Vernon, Pont-de-l’Arche, Elbeuf, Rouen, Quillebeuf, et se jette dans la Manche entre Honfleur et Le Havre, après un cours de 776 kilomètres, dont 656 navigables. Elle reçoit à droite l’Aube, l’Yères, la Marne, l’Oise, l’Epte ; à gauche, l’Yonne, le Loing, l’Essonne, l’Eure et la Rille.

L’Aube descend du revers septentrional du plateau de Langres et arrose Bar-sur-Aube, Arcis-sur-Aube, où elle est navigable, et finit entre Méry et Nogent, après un cours paisible d'environ 226 kilomètres, dont 45 navigables.

L’Yères descend du plateau de la Brie ; son cours, qui est de 88 kilomètres, est très sinueux.

La Marne prend sa source au plateau de Langres, coule parallèlement à la Seine, arrose Chaumont, Joinville, Saint-Dizier, où elle est navigable ; Vitry-le-François, Châlons, Épernay, Château-Thierry, La Ferté-sous-Jouarre, Meaux, Lagny et Charenton, où elle se jette dans la Seine, après un cours d’environ 494 kilomètres, dont 314 navigables, avec le Canal latéral. Elle a pour affluents de droite l’Ornain, qui passe à Bar-le-Duc et finit à 2 kilomètres de Vitry-le-François après 120 kilomètres de cours, et l’Ourcq (80 kilom.), qui passe à La Ferté-Milon et finit à Lisy. La Marne a pour affluents de gauche le Grand-Morin (118 kilom.), qui passe à La Ferté-Gaucher et à Coulommiers, et le Petit-Morin (58 kilom.).

L’Oise descend des Ardennes occidentales, en Belgique ; passe à Guise, à La Fère, à Chauny, à Creil, à Pontoise, et se jette dans la Seine à Conflans-Sainte-Honorine, après un cours de 240 kilomètres en France, sur les 302 dont se compose son cours total. Elle est navigable l’espace de 138 kilomètres. L’Oise reçoit, à droite, la Verse, qui arrose Noyon ; la Bresche, qui arrose Clermont, et le Thérain (93 kilom.), qui arrose Beauvais. À gauche, la Serre, qui passe à Marle et à Crécy ; l’Aisne, qui naît dans l’Argonne occidentale, au hameau de Sommaisne, arrose Sainte-Menehould, Vouziers, Rethel, Soissons, et se joint à l’Oise un peu au-dessus de Compiègne, après un cours de 279 kilomètres, dont 144 navigables, pendant lequel elle a reçu, à sa gauche, la Suippe et la Vesle (125 kilom.), qui passe à Reims.

L’Epte (102 kilom.), ancienne limite de la France et de la Normandie, prend sa source près de Forges-les-Eaux, arrose Gournay, Gisors, Dangu, Saint-Clair, et joint la Seine entre Mantes et Vernon.

L’Andelle (60 kilom.), dont la source est très voisine de celle de l’Epte, passe à Croisy, à Charleval, à Fleury.

L’Yonne prend sa source dans les collines du Morvan ; arrose Clamecy, Auxerre, où elle est navigable ; Joigny, Sens, et joint la Seine à Montereau, après un cours de 273 kilomètres, dont 112 navigables. Elle se grossit à droite de la Cure, qui passe près de Vézelay ; du Serain, qui arrose Noyers, et de l’Armançon (204 kilom.), qui arrose Tonnerre.

Le Loing (160 kilom.) descend des collines de l’Orléanais et arrose Montargis, Nemours, Moret, près de laquelle il se jette dans la Seine.

L’Essonne (60 kilom.) prend sa source au plateau d’Orléans, passe près de Pithiviers, arrose Malesherbes, passe près de la poudrerie du Bouchet, où elle reçoit la Juine ou Rivière d’Étampes (40 kilom.), et, après avoir arrosé Essonnes, se jette dans la Seine à Corbeil.

L’Orge (60 kilom.) passe à Dourdan, à Arpajon, où elle reçoit la Remarde, plus loin l’Yvette, et se jette à Athis dans la Seine.

L’Eure prend sa source dans les collines du Perche, arrose Chartres, Maintenon, où elle est navigable ; Ivry, Cocherel, Louviers, et se jette dans la Seine aux Damps, un peu au-dessus de Pont-de-l’Arche, après un cours de 226 kilomètres, dont 15 navigables. Elle reçoit la Blaise (50 kilom.), qui arrose Dreux ; l’Iton (140 kilom.), qui baigne Conches et Évreux, et l’Avre (75 kilom.), qui passe à Verneuil.

La Rille descend des collines du Perche, passe à Laigle, à Pont-Audemer, et se jette dans la Seine entre Quillebeuf et Honfleur, après un cours de 148 kilomètres, dont 15 navigables.

La Touques (109 kilom.) descend des collines de Normandie, coule vers le nord, arrose Lisieux, où elle est navigable, et Pont-l’Évêque.

La Dives (100 kilom.) arrose Trun, Mézidon et Dives.

L’Orne descend des collines du Bocage, arrose Sées, Argentan et Caen, où elle est navigable. Elle reçoit le Noireau, qui passe à Condé. Son cours total est d’environ 158 kilomètres, dont 18 navigables.

La Vire descend des collines du Maine, coule au nord, arrose Vire, Saint-Lô, Isigny, et se perd dans des grèves considérables après un cours de 132 kilomètres.

La Rance naît dans les monts de Bretagne, arrose Dinan et va finir à Saint-Servan, près de Saint-Malo, après un cours navigable d’environ 25 kilomètres.

L’Aulne prend sa source aux monts d’Arrée et au point de départ des montagnes Noires ; elle arrose Châteaulin et finit dans la rade de Brest.

La Blavet (145 kilom.) sort de l’étang du même nom, dans les montagnes Noires ; arrose Pontivy, Hennebont, et se perd au Port-Louis, dans un vaste estuaire qui reçoit les eaux du Scorff et forme le port de Lorient.

La Vilaine, le fleuve le plus important de la Bretagne, prend sa source dans les collines du près de Juvigné ; coule à l’ouest et au sud-ouest, arrose Rennes, Redon, La Roche-Bernard, au-dessous de laquelle elle se jette dans la mer par une large embouchure, après un cours de 220 kilomètres ; elle est navigable pendant 96 kilomètres. La Vilaine reçoit, à droite : l’Ille, à Rennes ; la Meu, qui passe à Montfort ; l’Oust, à Redon ; à gauche : le Cher, qui arrose Châteaubriant ; le Don, qui passe à Guéméné, et l’Isac.

La Loire prend sa source au Gerbier-de-Jonc, à une hauteur de 1,408 mètres ; passe près du Puy, arrose Saint-Rambert, où elle est navigable ; Roanne, Digoin, Decize, Nevers, La Charité, Cosne, Briare, Gien, Orléans, Beaugency, Blois, Amboise, Tours, Saumur, Les Ponts-de-Cé, Saint-Florent, Ancenis, Nantes, Indret, Paimboeuf, et se jette dans le golfe de Gascogne, entre Pornic et Saint-Nazaire, après un cours total d’environ 980 kilomètres, dont 700 au moins sont navigables. La Loire reçoit, à droite, le Furand, l’Arroux, la Nièvre, la Maine, l’Erdre ; à gauche, l’Allier, le Loiret, le Cher, l’Indre, la Vienne et la Sèvre nantaise.

Le Furand, que l’on écrit quelquefois, mais à tort le Furens, est un torrent remarquable par la qualité de ses eaux pour la trempe de l’acier ; il descend du mont Pilat, arrose Saint-Étienne et se jette dans la Loire au-dessous de Saint-Rambert.

L’Arroux prend sa source à la jonction des montagnes de la Côte-d’Or et du Morvan ; il baigne Arnay-le-Duc, Autun, et se jette dans la Loire à Digoin, après un cours de 120 kilomètres ; il reçoit la Bourbince, qui sert à alimenter le canal du Centre.

La Nièvre sort du revers méridional des montagnes du Morvan, arrose Guérigny, et finit à Nevers, après un cours de 53 kilomètres.

La Maine est formée de la Mayenne et de la Sarthe ; elle arrose Angers et se jette dans la Loire au-dessous des Ponts-de-Cé. Elle a environ 12 kilomètres de cours, et n’est à proprement parler que le canal de déversement des rivières qui la forment.

La Mayenne descend des collines de Normandie ; passe à Mayenne, à Laval et à Château-Gontier, est grossie par la Varenne, l’Ernée, l’Oudon, et se joint par deux bras à la Sarthe, après un cours de 204 kilomètres, dont 134 sont navigables en y comprenant la Maine.

La Sarthe prend sa source au revers méridional des collines du Perche, arrose Alençon, Le Mans, Sablé, et se joint à la Mayenne un peu au-dessus d’Angers ; elle est navigable depuis Le Mans l’espace de 132 kilomètres sur les 285 kilomètres dont se compose son cours. Les affluents de gauche sont : l’Huisne (192 kilom.), qui passe à Nogent-le-Rotrou, et le Loir (310 kilom., dont 115 navigables), qui arrose Châteaudun, Fréteval, Vendôme, Château-du-Loir, où il est navigable ; Le Lude, La Flèche, et finit au-dessus d’Angers.

L’Erdre sort des collines du Maine, coule à l’ouest-sud-ouest, en formant plusieurs étangs, et joint la Loire à Nantes, après un cours de 105 kilomètres, dont 7 navigables.

L’Allier sort de la forêt de Marcoire, dans les montagnes du Vivarais et du Gévaudan, à 1,426 mètres au-dessus du niveau de la mer ; passe à côté de Châteauneuf-de-Randon ; arrose Brioude, où il est navigable ; Vichy, Moulins, et finit au-dessous de Nevers, après un cours de 375 kilomètres et une navigabilité de 248. Il reçoit, à droite, la Senouire (56 kilom.), la Dore (130 kilom.), qui passe près d’Ambert, et reçoit la Durolle, qui passe Thiers, et, à gauche, l’Alognon (86 kilom.), qui arrose Murat, et la Sioule (160 kilom.), qui passe près de Gannat.

Le Loiret, petite rivière de 12 kilomètres de cours, sort de deux sources situées dans le parc du château de La Source, près d’Olivet, et se jette au-dessous d’Orléans, après avoir reçu le d’Huys ou la Dève.

Le Cher descend des monts d’Auvergne ; il se dirige vers le nord-nord-ouest, arrose Montluçon, Saint-Amand, Vierzon, Saint-Aignan, Montrichard, et se jette au-dessous de Tours dans la Loire, après un cours de 320 kilomètres, dont 93 navigables. Il reçoit l’Aumance, la Marmande et l’Yèvre (80 kilom. ), grossi à Bourges par l’Auron, et la Grande-Sauldre (62 kilom.), qui avec la Petite-Sauldre arrose la Sologne.

L’Indre prend naissance dans un rameau des monts d’Auvergne, à Bussière-Saint-Georges ; coule au nord-ouest et arrose La Châtre, Châteauroux, Buzançais, Loches, Montbazon, et se jette dans la Loire entre Tours et Saumur ; son cours est évalué de 245 à 281 kilomètres.

La Vienne descend du plateau de Millevache, arrose Saint-Léonard, Limoges, Confolens, Châtellerault, où elle est navigable ; Chinon, et se jette un peu au-dessous de cette ville dans la Loire, après un parcours de 353 à 372 kilomètres. Elle reçoit, à droite, la Creuse (235 kilom.), qui arrose Aubusson, et se grossit de la Petite-Creuse et de la Gartempe (170 kilom.), et le Clain (125 kilom.), qui passe à Poitiers.

Le Thouet, descendu du plateau de Gâtine, arrose Parthenay, reçoit le Thouaret, l’Argentan, et se jette dans la Loire près de Saumur, après un cours de 133 kilomètres.

La Sèvre nantaise prend sa source au plateau de Gâtine, arrose Châtillon, Clisson, et se joint à la Loire à Nantes, après un cours de 138 kilomètres pendant lesquels elle a reçu la Maine et la Petite-Maine, qui passe à Cholet.

Le Lay descend du plateau de Gâtine, se dirige vers le sud-ouest ; reçoit, à droite, l’Yon, qui passe à La Roche-sur-Yon, et se jette dans la mer à l’entrée du pertuis Breton ; il est navigable pendant 30 kilomètres sur les 104 kilomètres dont se compose son cours.

La Sèvre niortaise naît dans les monts du Poitou, et à quelque distance de sa source se perd, entre Brieuil et Bagneux, pour reparaître un demi-kilomètre plus loin ; passe à Niort, où elle est navigable ; à Marans, et se jette dans la mer en face de l’île de Ré, après un cours de 165 kilomètres, dont 71 navigables. Elle reçoit, l’Autise, la Vendée (75 kilom.), qui passe à Fontenay.

La Charente prend sa source dans les montagnes du Limousin ; elle arrose Civray, Angoulême, où elle devient navigable ; Jarnac, Cognac, Saintes, Taillebourg, Tonnay-Charente, et se jette au-dessous de Rochefort dans la rade d’Aix, après un cours de 355 kilomètres, dont 188 navigables. Elle reçoit la Boutonne (90 kilom.), qui passe à Saint-Jean-d’Angély, la Tardoire, la Touvre, le et la Seugne.

La Garonne prend sa source dans les Pyrénées, au val d’Aran, en Espagne ; elle entre en France par l’étroite gorge du Pont-du-Roi et arrose Saint-Gaudens, Cazères, où elle devient navigable ; Muret, Toulouse, Agen, Tonneins, Marmande, La Réole, Castets, Bordeaux ; reçoit la Dordogne au Bec-d’Ambez, et prend alors le nom de Gironde, arrose Blaye, Royan, et se jette dans le golfe de Gascogne entre les pointes de Grave et de la Coubre, après un cours d’environ 605 kilomètres, dont 471 navigables. Elle a pour affluents de droite : le Salat, l’Ariège, le Tarn, le Lot et la Dordogne ; et pour affluents de gauche : le Gers et la Baïse.

Le Salat, dont le cours est de 72 kilomètres, reçoit plusieurs torrents descendus des Pyrénées ; le plus important est la Lez.

L’Ariège descend des Pyrénées centrales ; arrose Tarascon, Foix, Pamiers, Hauterive, où elle est navigable, et se jette dans la Garonne près de Cintegabelle, après un cours de 157 kilomètres, dont 47 navigables ; elle reçoit à droite le Lers ou l’Hers, qui passe à Mirepoix, et dont le cours est de 120 kilomètres.

Le Tarn prend sa source dans le mont Lozère, arrose Millau, Albi, Gaillac, Montauban, Moissac, et finit au-dessous de cette ville, après un cours d’environ 375 kilomètres, dont 174 navigables ; il reçoit, à droite, l’Aveyron (240 kilom.), qui passe au pied de Rodez et arrose Villefranche ; à gauche, l’Agout (180 kilom.), qui passe à Castres et à Lavaur.

Le Lot descend des montagnes de Gévaudan et arrose Mende, Espalion, Villeneuve-d’Agen, et se jette dans la Garonne à Aiguillon, après un cours de 481 kilomètres. Son principal aftluent est la Trueyre, qui a 175 kilomètres de cours.

La Dordogne descend du mont Dore, à 1,694 mètres d’altitude ; elle est formée par le petit torrent de la Dore, grossi du ruisseau de la Dogne, venu du Val-d’Enfer ; coule généralement vers l’ouest, passe au pont de Saint-Sauve ; arrose Souillac, où elle est navigable ; Bergerac, Castillon, Libourne, Saint-André-de-Cubzac, et se réunit à la Garonne au Bec-d’Ambez, après un cours de 496 kilomètres, dont 392 navigables. Elle reçoit, à droite, l’Isle (235 kilom.), grossie de la Dronne et de la Haute-Vézère ; cette rivière, qui passe à Périgueux, est navigable pendant 143 kilomètres ; et la Vézère (192 kilom.), qui reçoit la Corrèze, laquelle passe à Tulle et à Brive.

Le Gers descend du plateau de Lannemazan ; il coule vers le nord, en arrosant Auch, Lectoure, où il est navigable, et se joint à la Garonne au-dessus d’Agen, après un cours de 150 kilomètres.

La Baïse a sa source dans le même plateau de Lannemazan, arrose Condom et Nérac, et se jette dans la Garonne un peu en amont du confluent du Lot, après un cours d’environ 180 kilomètres.

La Leyre arrose les Landes et se jette dans le bassin d’Arcachon ; son cours est de 84 kilomètres.

L’Adour descend du Tourmalet, dans les Pyrénées, d’une hauteur de 1,931 mètres ; arrose Bagnères-de-Bigore, Tarbes, Aire, Saint-Sever, Dax, Bayonne, et se jette dans le golfe de Gascogne, à 4 kilomètres de cette ville, après un cours d’environ 335 kilomètres, dont les 133 derniers sont navigables. Elle reçoit, à droite, l’Arros, puis la Midouze (155 kilom.), qui se forme à Mont-de-

Le nouvel Observatoire du Pic-du-Midi.

Le nouvel Observatoire du Pic-du-Midi.

Marsan de la réunion de la Douze avec le Midou ; à gauche, le Gabas (107 kilom.), le Luy de France (141 kilom.), le Luy de Béarn ; le Gave de Pau (175 kilom.), qui arrose Lourdes, Pau, Orthez, et se grossit du Gave d’Oloron ; la Bidouze, qui arrose Saint-Palais, et la Nive, qui baigne Saint-Jean-Pied-de-Port.

La Nivelle, qui a 45 kilomètres de cours, se jette dans la mer à Saint-Jean-de-Luz.

La Bidassoa a la plus grande partie de son cours, qui est de 70 kilomètres, en Espagne, et, sur les 16 derniers kilomètres, elle sert de limite entre la France et l’Espagne.

Le Tech descend des monts Albères, arrose Prats-de-Mollo, Céret, et finit dans la Méditerranée, après un cours de 82 kilomètres.

La Têt descend du pic de Prigue, coule du sud-ouest au nord-est, arrose Montlouis, Villefranche, Perpignan, et se jette dans la Méditerranée, après un cours de 125 kilomètres.

L’Agly, dont le cours ne dépasse pas 75 kilomètres, passe à Rivesaltes, et se jette dans l’étang de Leucate.

L’Aude prend sa source près du pic de Carlitte ; arrose Limoux, Carcassonne, et finit au-dessous de Narbonne, entre l’étang de Thau et celui de Sigean, après un cours de 208 kilomètres.

L’Orb prend sa source aux montagnes de l’Orb et arrose Béziers ; son cours est de 144 kilomètres.

L’Hérault descend du mont l’Aigoual, dans les Cévennes, et a son embouchure au-dessous d’Agde, à l’ouest de l’étang de Thau, après un cours de 164 kilomètres.

Le Rhône descend du mont Saint-Gothard, à 1,753 mètres au-dessus du niveau de la mer ; il coule d’abord à l’ouest, en arrosant le canton suisse du Valais, et sa capitale Sion ; il traverse le lac de Genève, entre en France et passe à Seyssel, où il devient navigable ; il arrive ensuite à Lyon, où il change de direction ; il coule dès lors vers le sud et arrose Vienne, Tournon, Valence, Pont-Saint-Esprit, Avignon, Beaucaire, Tarascon et Arles ; là, il se en deux branches, qui forment l’île de la Camargue, et il gagne la Méditerranée après un cours de 812 kilomètres, dont 531 en France. C’est le fleuve dont le débit est le plus considérable ; il envoie à la mer 2,600 mètres cubes d’eau par seconde. Il présente cette particularité qu’après avoir reçu la Valserine, près de Bellegarde, il disparaît au temps des basses eaux dans un souterrain qu’il s’est creusé à travers la roche calcaire qui forme son lit, pour reparaître un peu plus loin ; c’est ce que l’on appelle la Perte du Rhône. Ses affluents de la rive gauche sont l’Arve, le Fier, le Guiers, l’Isère, la Drôme, la Sorgues, la Durance ; ceux de droite sont l’Ain, la Saône, l’Ardèche et le Gard.

L’Arve, grossie de l’Arveiron, le Fier, qui reçoit les eaux du lac d’Annecy, le Guiers, formé par le Guiers vif et le Guiers mort, ne sont guère que des torrents.

L’Isère a son origine dans les glaciers du col d’Iseran, à une altitude de plus de 2,300 mètres, dans les Alpes Grées ; arrose Moûtiers, Albertville et Montmélian, passe à Grenoble et finit dans le Rhône, au-dessus de Valence, après un cours total de 290 kilomètres. Elle reçoit, à gauche, l’Arc (150 kilom.), qui arrose Saint-Jean-de-Maurienne, et le Drac (148 kilom.), grossi à droite de la Romanche.

La Drôme descend du mont d’Embel, arrose Die et finit au-dessous de Crest, après un cours de 118 kilomètres.

La Sorgues, qui n’a que 40 kilomètres de cours, sort de la poétique fontaine de Vaucluse, et, après avoir reçu les eaux de la Nesque (64 kilom.) et de l’Ouvèze (95 kilom.) qui, comme elle, descendent du mont Ventoux, elle tombe dans le Rhône au-dessous d’Avignon.

La Durance descend du mont Genèvre, coule d’abord au sud-ouest, reçoit la Clarée et la Guisanne ; arrose Briançon, Mont-Dauphin, Embrun, court vers le sud passer à Sisteron, tourne enfin à l’ouest, passe à Cavaillon et se jette dans le Rhône, après un cours de 380 kilomètres, dont 180 sont navigables. Elle reçoit, à droite, la Luye, qui arrose Gap ; le Calavon, qui passe à Apt ; à gauche, le Guil (60 kilom.), qui passe au fort Queyras ; l’Ubaye (75 kilom.), qui descend du mont Viso et arrose Barcelonnette ; la Bléone (70 kilom.), qui passe à Digne, et le Verdon (170 kilom.), qui arrose Colmars et Castellane.

L’Ain (190 kilom.), qui coule du nord au sud, descend du Jura en formant deux belles cascades, et reçoit la Bienne, qui passe à Saint-Claude.

La Saône sort des monts Faucilles, à une hauteur de 396 mètres ; elle coule presque directement du nord au sud ; passe à Gray, où elle est navigable, à Auxonne, à Saint-Jean-de-Losne, à Châlon, Tournus, Mâcon, Villefranche, Trévoux, et se jette dans le Rhône à Lyon, après un cours total de 455 kilomètres, dont 314 sont navigables. Elle reçoit, à droite, l’Azergues, la Grône, l’Ouche, qui passe à Dijon ; la Tille, qui passe près de Fontaine-Française ; à gauche, le Drugeon, qui passe à Vesoul ; l’Ognon ou Oignon, qui descend des Vosges et arrose Lure ; le Doubs, qui prend sa source au mont Risoux, dans le Jura, à 937 mètres d’altitude ; arrose Pontarlier, Saint-Hippolyte, Besançon, Dôle, et se jette dans la Saône, à Verdun, après un cours de 430 kilomètres, pendant lequel il reçoit la Savoureuse, qui passe à Belfort et à Montbéliard, et la Furieuse, qui passe à Salins. Au-dessous de Pontarlier, le Doubs forme le lac de Chaillexon ou des Brenets, d’où il s’échappe en formant une belle chute de 27 mètres, que l’on appelle le Saut-du-Doubs.

La Seille (176 kilom.), qui baigne Louhans, et la Reysouze (84 kilom.), qui arrose Bourg, la Veyle et la Chalaronne, sont aussi des petits affluents de gauche de la Saône.

L’Ardèche, au cours tortueux, descend des monts du Vivarais, coule au sud-est, passe près d’Aubenas et se jette dans le Rhône, un peu au-dessus de Pont -Saint-Esprit, après un cours de 108 kilomètres.

Le Gard est formé par le Gardon d’Alais et le Gardon d’Anduze, ce dernier grossi du Gardon de Mialet, qui descendent des monts du Gévaudan ; il passe près de Nîmes et arrive au Rhône au-dessus de Beaucaire, après un cours de 137 kilomètres. Ces cours d’eau ne sont à proprement parler que des torrents.

L’Arc sort des Alpines, passe près d’Aix et se jette dans l’étang de Berre, après un cours de 85 kilomètres. L’Huveaune et la Gapeau ne sont guère que des torrents descendus des montagnes de la Provence.

L’Argens prend sa source dans les monts de l’Estérel, coule de l’est vers l’ouest, arrose Brignoles, reçoit le Nartuby, qui passe à Draguignan, et se jette dans le golfe de Fréjus, après un cours de 101 kilomètres.

Le Var naît près du lac d’Allos, au mont Cameleone, dans les Alpes Maritimes, à environ 1,800 mètres d’altitude ; coule du nord au sud, puis de l’ouest à l’est, arrose Puget-Théniers, se grossit des torrents de la Tinée, de la Vésubie, de l’Estéron, et vient, par un large lit encombré de galets, se jeter dans la mer après un cours de 135 kilomètres.

La grande chaîne qui traverse la Corse dans sa longueur la divise en deux versants, l’un oriental : arrosé par le Golo (82 kilom.) et le Tavignano (75 kilom.), l’autre occidental, arrosé par le Liamone (40 kilom.), le Travo et le Valinco. Ces rivières ne sont que des torrents impétueux pendant la saison des pluies.

Depuis l’annexion de la Savoie, la France est devenue riveraine et pour ainsi dire copropriétaire avec la Suisse du lac de Genève (633 kilom. carrés) ; le thalweg méridional de ce lac lui appartient. C’est encore à cette annexion qu’elle doit le lac d’Annecy (28 kilom. carrés), le lac du Bourget (75 kilom. carrés) et celui d’Aiguebelette. Parmi les plus importants des autres lacs français, nous citerons le lac de Grandlieu, situé dans le département de la Loire-Inférieure, sur la rive gauche du fleuve, entre Nantes et Paimbœuf ; il couvre un espace de 7,000 hectares et a 10 kilomètres de longueur sur 8 de largeur. Il reçoit la petite rivière de la Boulogne et se décharge dans la Loire par la rivière canalisée de l’Achenau ; le lac de Saint-Point (Jura), qui a 600 hectares de superficie ; de Paladru (Isère), 400 ; de Nantua (Ain), 268 ; d’Allos (Basses-Alpes), 250 ; des Rousses (Jura), 180 ; du Bouchet (Haute-Loire), 90 ; d’Aydat (Puy-de-Dôme), 80 hectares ; dans les Vosges, les lacs de Longemer (700 mètres carrés), de Retournemer (600 mètres carrés), de Gérardmer ( 1,100 mètres carrés). Les départements de l’Ain, du Cher, de l’Indre, de la Meurthe et de Saône-et-Loire sont ceux qui renferment le plus d’étangs.

Sur les côtes basses des landes de Gascogne, du Roussillon et du Languedoc, on rencontre des étangs salés ; ce sont ceux de Carcans, de La Canau, de Biscarosse, de Cazau et de Sanguinet ; ceux de Leucate, de Sigean, de Thau, de Maguelonne, de Pérols, de Mauguio, de Valcarès et de Berre, sur la Méditerranée.

La France compte aussi un certain nombre de marais ; les régions qui en contiennent le plus sont, en partant du nord et sur le versant de l’Océan, le bassin de la Somme, ceux de l’Escaut et de l’Aisne ; le bassin de la Sèvre niortaise, depuis la Charente jusqu’à la Loire ; les landes de Gascogne jusqu’à la Gironde ; enfin, on en voit un certain nombre sur la rive gauche de la Loire, depuis la Vienne jusqu’au Cher. Sur le versant de la Méditerranée, on les rencontre aux environs de la basse Saône et aux environs des bouches du Rhône.

En résumé, les étangs couvrent, en France, 209,426 hectares ; les lacs et les rivières, près de 600,000 hectares.