Massiliague de Marseille/p2/ch07

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Éditions Jules Tallandier (p. 332-341).


VII

Le Fort Davis


— Alors, Monsieur est satisfait ?

— Complètement.

— Ce gorgerin est bien tel que Monsieur le désirait ?

— Entièrement tel.

L’employé, envoyé de Paris pour remettre à M. Forster le faux gorgerin commandé naguère par celui-ci, salua le gouverneur du Texas avec lequel il venait d’échanger ces courtes répliques.

C’était au fort Davis qu’il avait rejoint le haut personnage, et ce dernier l’avait reçu avec empressement, en présence de Joë Sullivan. Le délégué du joaillier parisien tira un papier de sa poche.

— Monsieur, dois-je vous remettre la facture acquittée ? À tout hasard, la maison m’a muni de cette pièce… Mais, vu l’importance de la somme, je n’insisterai pas et vous demanderai seulement à quelle date vous souhaitez que nous fassions traite sur vous ?

Forster eut un sourire.

— Donnez la facture, monsieur, donnez ; voici un chèque sur la Central Bank de la Nouvelle-Orléans. C’est, je pense, par ce port que vous reprendrez le chemin de l’Europe ?

— En effet.

— Le chèque est de cent vingt mille francs, tout compris.

— C’est-à-dire : prix du bijou, frais de déplacement de votre serviteur et cætera. Oui, tel est bien le chiffre porté sur la facture.

Les deux hommes échangèrent les papiers, puis le gouverneur, du ton le plus aimable, demanda :

— Comptez-vous séjourner quelque temps dans ce fort ?

— Mille grâces, monsieur. D’après l’horaire, un train sur San-Antonio et New-Orléans passe à Fort Davis-station dans deux heures. Je le prendrai, sauf avis contraire de votre part.

— Oh ! fit le gouverneur du ton le plus gracieux, la liberté n’est pas un vain mot en Amérique. Vous agirez donc selon votre plaisir. Mais vous aurez juste le temps d’atteindre la gare.

— Aussi vous demanderai-je la permission de prendre congé de vous.

— Prenez le congé et aussi l’expression de ma satisfaction pour le beau travail exécuté.

Les interlocuteurs se serrèrent la main et se séparèrent.

L’employé parisien quitta aussitôt le fort, ainsi qu’il l’avait dit, et se dirigea vers la gare.

Forster et Sullivan demeurèrent seuls dans la salle où, jadis, Massiliague avait été reçu par eux.

Tous deux semblaient ravis.

Leurs regards brillants, leurs visages sillonnés des innombrables rides du rire contenu, leur attitude, tout décelait une immense jubilation intérieure.

Après un moment de silence, le gouverneur présenta à son complice l’écrin ouvert dans lequel s’étalait la reproduction du Gorgerin d’Alliance inca-atzec.

— Hein ? fit-il.

— Admirable, répondit Joë.

— Croyez-vous que la Dolorès Pacheco courbera le front ?

— Cette orgueilleuse créature sera écrasée, Excellence.

— j’y compte bien.

Et par réflexion :

— j’ai grande envie de jouir de suite de sa confusion.

— Rien de plus facile. La cellule où elle, est renfermée, en attendant que le gouvernement statue sur son sort, occupe le bastion est du fort.

— Je sais.

— On a choisi ce point parce que l’enceinte domine là un ravin profond et escarpé.

— Je n’ignore rien de cela, Joë Sullivan, et je rends toute justice à votre prudence ! Souvenez-vous, du reste, que, averti télégraphiquement de la capture de la rebelle, je suis accouru ici et n’ai eu que des éloges pour tous et pour vous en particulier.

Joë s’inclina obséquieusement :

— Je n’ai eu garde d’oublier les paroles de Votre Excellence.

— Ah ! bah !

— Car elles ont une valeur incommensurable, d’abord au point de vue de l’amour-propre, ensuite à celui du coffre-fort.

Forster eut un coup d’œil dédaigneux à l’adresse de son acolyte, coup d’œil rapide que celui-ci ne perçut pas.

— Vous faites allusion à la promesse de récompense…

— … Monnayée, oui, Excellence. Dans un pays commerçant comme le nôtre, l’argent est la plus haute expression de toutes choses. Time is money, disons-nous… le temps est l’argent, et aussi l’affection, le dévouement, l’intrépidité.

— C’est juste, c’est juste, s’empressa de répliquer le révérend Forster.

Mais changeant de ton :

— Conduisez-moi auprès de la prisonnière.

— J’appelle l’officier de service, Excellence.

Depuis l’époque où Scipion avait été interné au fort Davis, la garnison avait été renouvelée.

L’officier commandant l’ouvrage portait le nom de John Yellow et le lieutenant, son second, celui de Dick Solly.

À l’appel de Sullivan tous deux accoururent. Le commandant, grand, replet, coloré et blond ; le lieutenant, petit, brun, sec et jaune, saluèrent militairement ; puis, les talons réunis, ils attendirent les ordres du gouverneur.

— Je désire parler à la captive, déclara ce dernier, m’efforcer encore d’obtenir d’elle les aveux du repentir.

Personne ne bougea.

— Et, continua imperturbablement Forster, si elle résiste à mes objurgations, si mes prières sont sans effet, je souhaite au moins pouvoir me laver les mains, comme autrefois Ponce-Pilate, des malheurs qu’elle attirera sur sa tête.

Certes les officiers étaient braves ; Sullivan avait prouvé qu’il ne manquait pas de courage. Cependant tous frissonnèrent.

C’est que, dans les paroles du gouverneur, ils avaient senti passer la volonté froide, impitoyable, de supprimer l’adversaire au cas où il ne plierait pas.

— En route ! ordonna Forster.

D’un même mouvement, John Yellow et Dick Solly pivotèrent sur les talons et de ce pas mesuré, raide, particulier aux soldats de race saxonne, ils se mirent en marche, suivis par Sullivan et le pasteur.

La cour fut traversée.

On atteignit la ligne des constructions aboutissant au saillant est.

Quelques mètres encore et le groupe s’arrêtait devant une porte de chêne renforcée de ferrures grossières.

Yellow introduisit une clef dans la serrure ; avec un bruit de ferraille l’huis s’ouvrit.

— Demeurez ici, messieurs, dit Forster aux officiers. Veillez à ce que personne ne vienne nous déranger.

Les interpellés saluèrent derechef. Quant à Sullivan, obéissant à un signe du gouverneur, il pénétra avec celui-ci dans la cellule dont la porte se referma sur eux.

Petite, mais non triste, était la pièce aux murs blanchis à la chaux. Son étroite fenêtre était garnie de barreaux, mais par l’ouverture, on apercevait à deux cents mètres de là une pente rocheuse, amas de pierres éboulées. C’était l’autre côté du ravin, au bord duquel se dressait le saillant est du fort Davis.

Assise devant une table qui supportait ses coudes, le visage enfoui dans ses mains, Dolorès Pacheco était là.

Elle n’avait fait aucun mouvement à l’entrée des visiteurs. Sans doute elle ne les avait pas entendus.

Peut-être la captive rêvait-elle que, depuis un long mois, elle vivait seule, séparée du monde, ignorante du sort de ses compagnons de lutte.

Un moment, Forster la considéra avec une ironique cruauté ; puis, fatigué d’attendre, il éleva la voix :

— Dolorès Pacheco, dite la Mestiza !

La jeune fille tressaillit et releva la tête.

Une légère rougeur monta à ses joues, mais ses yeux que la tristesse, l’inquiétude avaient nimbés d’une meurtrissure bleuâtre, ne se baissèrent pas.

— Dolorès Pacheco, reprit le gouverneur, le désir de vous parler raison une dernière fois m’a conduit ici.

Elle ne répondit pas.

— Comprenez-vous bien le sens de mes paroles ? fit-il avec impatience.

Elle secoua négativement la tête.

— Non ? traduisit Forster.

Alors, elle se décida à parler :

— Non, en effet, je ne comprends pas.

— Pourtant, je m’exprime clairement.

— Peut-être, murmura-t-elle, vous attachez aux mots un autre sens que moi-même.

Forster l’interrompit violemment :

— Toujours les mêmes folies !

Mais elle ne se troubla pas :

— Toujours, continua-t-elle. J’appelle lâcheté, j’appelle trahison, ce que vous décorez du titre de « raison ».

— Parce que vous ne voulez pas vous rendre à l’évidence.

— Au contraire. Vous allez, comme vous l’avez fait cent fois, m’inviter à vous enseigner où est caché le Gorgerin inca-atzec, gage de l’émancipation des Sud-Américains… Si je condescendais à vos désirs, je trahirais… cela me paraît évident.

— Idées de jeune fille. Quand une cause est perdue, on ne peut plus la trahir.

— Mais à sa perte, on peut ajouter celle de l’honneur.

Le chef suprême de l’administration du Texas fit la grimace, mais reprenant aussitôt son impassibilité.

— Vous raisonneriez juste, mademoiselle, dit-il, si votre assistance nous était indispensable pour triompher.

Permettez-moi de vous mettre au courant. Vous me répondrez ensuite.

— Oh ! murmura la prisonnière, rien ne me fera revenir sur ma résolution.

— Nous le verrons bien. Écoutez seulement.

— Je vous écoute.

Forster se recueillit un instant, puis lentement, scandant les mots, comme pour les faire mieux pénétrer dans l’esprit de son interlocutrice :

— Vous êtes depuis un mois notre prisonnière.

Dolorès inclina la tête.

— Depuis un mois, vous avez cessé de travailler à la réalisation d’un rêve… respectable sans doute, mais irréalisable… la coalition de tous les peuples du Sud-Américain.

Un sourire fugitif passa sur les lèvres de la Mestiza. Le gouverneur le surprit au passage :

— Je comprends votre pensée, fit-il vivement. Vous vous dites : Je suis immobilisée, soit ! Les compagnons que j’avais rassemblés restent libres. Ils poursuivent mon œuvre.

Et avec un ricanement :

— Erreur ! Dolorès Pacheco. Tous sont tombés entre nos mains. Tous, entends-tu bien, et les Indiens séminoles que tu avais réussi à soulever sont rentrés dans leurs villages, où ils célèbrent notre clémence.

Cette fois, elle courba la tête.

Ainsi c’en était fait. Les puissances mystérieuses qui président aux destinées des peuples, s’étaient détournées de cette poignée de vaillants, consacrant leurs jours à l’émancipation des Sudistes.

Captive elle-même, elle avait causé l’emprisonnement de ceux qui s’étaient ralliés à sa bannière.

Son doux visage exprimait une tristesse profonde.

Forster échangea un regard avec Joë Sullivan et d’un ton perfide :

— Allons, je vois que vous devenez raisonnable.

Prêtez-moi encore quelques minutes d’attention et, j’en suis convaincu, nous trouverons un terrain d’entente.

Elle ne fit pas un mouvement.

Évidemment la jeune fille, absorbée par son désespoir, n’avait pas entendu les paroles du gouverneur, ou plutôt ces paroles, frappant son ouïe, ne présentaient aucun sens à son esprit.

— Tandis que vous et les vôtres, immobilisés, impuissants, viviez dans nos prisons, nous agissions. D’après les dessins recueillis avec soin, un joaillier de Paris confectionnait un gorgerin de tout point semblable à celui des Incas-Atzecs.

Il s’arrêta pour juger de l’effet de cette affirmation.

Dolorès le regardait maintenant. Dans son regard se lisaient l’effroi, le mépris, la colère.

— Nos journaux, poursuivit impitoyablement Forster, répandus à des millions d’exemplaires dans tout le Sud-Américain, ont détaillé jour par jour, je pourrais presque dire heure par heure, l’état d’avancement du travail. Ceux que votre voix avait enflammés sont aujourd’hui convaincus que vous les leurriez d’un vain espoir, que vous les vouliez tromper, afin de les entraîner dans une guerre insensée contre les Nordistes, leurs véritables amis, tout disposés à répandre leurs capitaux, leur énergie, sur le Sud, à y créer des chemins de fer, des usines, des exploitations de toute nature…

— Et à conquérir ainsi commercialement l’Amérique celto-latine, prononça la captive d’un ton douloureux.

— Oh ! conquérir, essaya de protester le gouverneur…

Mais elle l’interrompit :

— Oui, conquérir… opprimer les Sudistes par l’argent, avant de les décimer par le fer.

Puis, comme secouée par une réflexion soudaine :

— Ils ne peuvent m’accuser de mensonge, moi…

Sa phrase demeura suspendue. Ses deux interlocuteurs avaient éclaté de rire :

— Pardon, pardon… ils le peuvent… ils vous accusent.

— Moi ?

— Sans doute, car nos quotidiens… vous ont attribué la commande du faux gorgerin !

— Ah !

La Mestiza se laissa tomber sur l’escabeau, unique siège de sa cellule.

Elle comprenait.

On l’avait calomniée, rendue suspecte à ceux qu’elle espérait sauver.

La tactique de Basile avait réussi une fois de plus.

Libre, elle eût confondu le mensonge… Captive, elle devait assister à son propre déshonneur.

— Vous êtes intelligente, reprit Forster dont les yeux perçants semblaient lire dans le cerveau de la prisonnière. Vous venez de tirer les conséquences du secret que je vous ai confié. Nous sommes d’accord sur ce point que votre entreprise a échoué, et que vous ne réussirez jamais à triompher du doute implanté par mes soins dans la cervelle de vos compatriotes.

Le cœur contracté, elle écoutait cet homme, dont chaque mot était pour elle une blessure.

— Si quelque autre songeait à reprendre l’opération, continua le gouverneur, il succomberait, dès le début, sous la méfiance universelle. Vingt années au moins sont nécessaires pour amener un oubli suffisant. Dans vingt ans peut-être, un nouveau champion sudiste se lèvera, mais alors il sera trop tard. Dans vingt ans, les États-Unis auront construit cent mille kilomètres de voies ferrées à travers l’Amérique du Sud. Par leur activité, ils auront apporté la richesse au milieu des indolentes populations latines. Commerce, industrie, mines, forêts, tout leur appartiendra. Les finances des Sudistes seront entre leurs mains et les deux Amériques, indissolublement liées, ne pourront plus être désunies.

Le pasteur s’animait en parlant ainsi.

Des éclairs orgueilleux scintillaient dans ses yeux, et une teinte rouge se plaquait sur ses joues safranées.

Il était en proie à un de ces accès de fièvre dominatrice que subissent les ambitieux.

Sur le monde annexé par les Saxons, il posait un pied brutal, s’abandonnant à cette franchise involontaire de ceux dont l’infini veut préserver le monde.

Car, le fait est à remarquer, les tyrans, les fléaux, qui sévissent sur l’humanité, auraient depuis longtemps transformé les peuples en troupeaux d’esclaves, si le destin ironique ne leur donnait, avec le succès, la faconde bavarde. Croyant n’avoir plus rien à redouter, ils parlent, ils s’expliquent. La foule silencieuse les écoute, apprend leurs projets, et soudain leurs complices les plus fidèles, effrayés par leurs aveux, par les colères qu’ils sentent gronder autour d’eux, les abandonnent, les trahissent, les livrent désarmés à ceux-là mêmes qu’ils espéraient dominer sans effort.

Brusquement, il saisit les poignets de la Mestiza.

— Tu m’as compris, jeune fille, dit-il. Le Gorgerin ne peut plus être le talisman rêvé. Il n’est qu’un joyau, curieux de par son ancienneté, et dont la place est marquée dans les vitrines d’un musée.

D’un mouvement indigné, elle se dégagea.

— Indique-moi donc sa cachette sans plus tarder.

Il se tut. Dolorès riait.

— Cette gaîté ?…

— C’est vous qui la provoquez, digne geôlier.

— Que veux-tu dire ?

— Que vous-même venez de m’indiquer que je ne dois point avoir foi en vos paroles.

— Où prends-tu cela ?

— Si, comme vous le prétendez, le Gorgerin ne vous inspirait plus aucune inquiétude… s’il était une simple pièce de musée… vous vous préoccuperiez peu de son existence…

— Mais ne t’ai-je pas dit ?…

— Votre rêve, monsieur le Gouverneur, votre rêve. Chacun de nous a le sien… Vous rêvez d’or, je rêve de liberté.

— Je suis sûr d’atteindre mon but.

— J’espérerai atteindre le mien, aussi longtemps que le gage d’alliance ne sera pas en votre pouvoir.

Les sourcils du pasteur se froncèrent ; il eut un geste menaçant :

— Prends garde !… La clémence divine elle-même a des limites… L’enfer prouve que certaines fautes ne sauraient être pardonnées.

Il voulait l’effrayer, mais elle avait retrouvé tout son courage, et ce fut avec un adorable sourire qu’elle répondit :

— Ah ! l’enfer prouve cela…

— En douterais-tu ?

— Non, non, monsieur le Gouverneur, mais je songeais à part moi que cette vérité vous prépare une éternité… infernale.

Du coup, Forster cessa d’être maître de lui.

Non seulement la captive ne se soumettait pas, mais elle raillait.

— Prends garde, fille au sang mêlé ! Tu te condamnes à la réclusion perpétuelle. Ce Gorgerin, je m’en soucie comme un poisson d’une pomme. C’était la liberté, la fortune, la possibilité de vivre heureuse, que je venais t’offrir.

— Vous pensez donc que l’on peut trouver le bonheur dans l’infamie ?

— Tais-toi !

— Soyez satisfait. Désormais, je resterai muette en votre présence, mais la loyauté me fait un devoir de vous déclarer que je serai également… sourde. Épargnez-vous donc des discours inutiles.

C’en était trop. Forster, écumant de rage, entraîna Joë Sullivan au dehors.

La porte se referma avec un cliquetis lugubre de ferraille, et Dolorès se retrouva seule dans l’étroite cellule.

Lentement elle s’approcha de la lucarne dominant le ravin et considéra la pente rocheuse qui faisait face.

Et comme elle regardait ainsi, son attention fut appelée par un groupe de sept pierres disposées en éventail sur une plate-forme de granit.

— C’est curieux, murmura-t-elle, il me semblait qu’en cet endroit il n’y avait aucun bloc de rocher.

Et soudain elle eut un cri, se cacha le visage de ses mains comme pour s’isoler du monde extérieur. Puis, après un instant de réflexion :

— Je ne me trompe pas. Ces pierres sont disposées comme les Sept sources du Fraimy, cet affluent du Seeth qui se réunit à la rivière Canadienne. Le Fraimy, torrent des Sept villages dont le souvenir était retracé dans la religion des Atzecs et des Toltecs par les Sept autels et les lampes à Sept mèches.

Elle regarda de nouveau.

Les sept pierres se dressaient toujours sur leur assise rocheuse.

— Cela n’existait pas hier, reprit-elle. Une main inconnue a donc disposé ces monolithes pendant la nuit ?

Timidement, elle ajouta :

— Mais alors, ce serait un signal. Quel allié l’aurait préparé ?

Sa jolie tête se pencha sur sa poitrine, et de ses lèvres entr’ouvertes s’échappa, comme malgré elle, le nom du chasseur canadien :

— Francis !