Monographie de l’abbaye de Fontenay/2-14
14e abbé
Haymon, 1214-1234
Sous l’administration de cet abbé, les moines étaient inquiétés, attaqués, car ils s’en plaignent au Pape. Un légat, à Beaune, commande à l’abbé de Saint-Michel de Tonnerre, au doyen de cette ville et au prieur de Saint—Aignan, de menacer d’excommunier tous ceux qui porteraient atteinte aux personnes, aux biens, aux privilèges de Fontenay[1]. Hugues IV prend Fontenay sous sa protection, s’engage à ne causer aucune dépense, pour lui, pour ses chevaux, ses valets et chiens, et se réserve le droit de chasse à l’exclusion de tout autre, excepté l’abbé[2]. Il demande à l’abbé le Petit-Fontenay de Beaune et donne en échange son château de Saint-Remy, sa propriété de Fresne et Merville, le péage de Châtillon et reconnaît aux moines le droit de haute, moyenne et basse justice à Marmagne[3], leur concède encore le droit de prendre plusieurs charges de sel à Lons-le-Saulnier[4].
Si l’abbaye est attaquée, elle ne manque pas de bienfaiteurs. Gautier, chevalier de Montbard, donne ses droits sur la forêt qui conduit au chemin de Saint-Jacques, au faubourg de Montbard[5] ; Guy, fils de Bernard, seigneur d’Époisses, chanoine de Langres et d’Auxerre, pour 18 livres provins vend tout ce qu’il a à Marmagne, hommes, prés, vignes, dîmes et redevances quelconques[6]. Milon de Sennevoi donne droit de pâturage sur ses terres à condition qu’il se contentera de la réparation des dommages sans demander d’amende[7] ; Odoard, meunier à Marmagne, donne la moitié du blé qu’il retirait du moulin qui était indivis entre Osmond de Planay, Léonard, curé du village, Hugues Piscator de Montbard et Huilliard de Marmagne[8].
L’abbesse du Puits-d’Orbe, Agnès, cède le Desertum de Fontanis siccis ; Robert de Châtillon, son champ prés de la Maladière de Marmagne ; Agnès, dame de Saigny, un setier de froment pour son fils partant à la Croisade ; Aleth de Villaines-les-Prévotes, sa propriété prés de Saint-Philibert ; Philippe de la Torre de Venarey, la 4{e}} partie de ses dîmes de Bourbilly, Vie, Genay et Semur, origine du Petit-Fontenay de Semur ; Hugues, damoiseau de Venarey, une dîme de blé sur le moulin des Laumes ; Robert de Châtillon et Lequette son épouse, leur champ des Lépreux de Marmagne ; Renaud, vicomte de Tonnerre, assure une rente sur Quincy-Corbeton[9].
L’abbé Haymon et Gantier, évêque d’Autun, terminent la difficulté pour la forêt entre Fontenay et Touillon[10], c’est-à-dire Camisard et Combe-Arembert.
Le danger n’était pas écarté par les menaces d’excommunication du légat à Beaune. Grégoire, en 1227, défend encore aux moines de donner aucune dîme ni redevances même aux princes, et l’année suivante, il commande à l’archevêque de Lyon de défendre l’abbaye et ses religieux[11].
Cet abbé avec Hervé de Flavigny est cité dans une charte du chevalier Gantier de Sully et de Ode son épouse, fille de Milon de Lantilly, qui font des aumônes à Auberive[12]. En 1225, il est question de lui dans un titre de Molesmes, et en 1229 dans les tables des Trois-Fontaines[13].
In capitulo sepultus est, 1233.
Sous cet abbé, Fontenay restaura l’abbaye de Marcilly-lès-Avallon. Elle appartenait à des religieuses sous le nom de Notre-Dame de Bon-Repos. Par un décret du Chapitre général de Cîteaux, le gouvernement et l’administration en furent confiés à Étienne, abbé de Clairvaux. Douze ans plus tard un autrc Chapitre du même ordre céda les droits sur ce monastère à l’abbé de Fontenay pour lui et ses successeurs, 1242[14]. Jusqu’à la Révolution, Marcilly dépendit de Fontenay. Dans les derniers temps il était habité par un Prieur et un religieux avec un revenu dé 800 livres.
- ↑ Cartul. Tonnerre, page 39.
- ↑ Cart. de Font.
- ↑ Cart. Font. — Chifflet et Gal. Christ. — Courtépée, Art. Beaune.
- ↑ Manusc. de Châtillon. Cart. Font.
- ↑ Chifflet, 1473, et cart. Marmagne.
- ↑ Chifflet, 1409.
- ↑ Cart. Marmagne, 124.
- ↑ Cart. Marmagne, 14.7. — Roussel, 187.
- ↑ Gal. Christ. 149. Cart. Marmagae. — Cart. Nogent, 96, passim.
- ↑ M. Charmasse, — Cart. évêché d’Autun, 263.
- ↑ Archiv. de Dijon.
- ↑ Roussel. — Auberive.
- ↑ Gal. Christ. — Roussel.
- ↑ Sires de Noyers, par M. Petit de Vausse, 76.