Monsieur Lecoq/Partie 2/Chapitre 46

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(Tome 2p. 452-462).

XLVI


Agenouillée à l’entre-bâillure de la porte, le cou tendu, toute vibrante d’anxiété, Mme  Blanche épiait les effets du poison qu’elle avait versé.

Elle était si près de sa victime, qu’elle distinguait jusqu’au battement de ses tempes et que par instants il lui semblait sentir son haleine brûlante comme la flamme…

À la crise qui avait brisé Marie-Anne, une invincible prostration succédait. On l’eût crue morte, à la voir dans son fauteuil, sans le mouvement continuel de ses mâchoires, sans le râle profond et sourd qui déchirait sa gorge.

Mais bientôt un soubresaut la redressa toute frémissante, ses nerfs se crispèrent et on entendit ses dents grincer… De nouveau les nausées revinrent, puis elle fut prise de vomissements.

Et à chaque effort qu’elle faisait pour vomir, tout son corps était ébranlé et secoué des talons à la nuque, sa poitrine se soulevait à éclater, et de brusques secousses disloquaient ses épaules. Peu à peu une teinte terreuse, de même qu’une couche de bistre, s’étendait sur son visage, les marbrures de ses joues devenaient plus foncées, les yeux s’injectaient, et la sueur à grosses gouttes coulait de son front.

Ses douleurs devaient être intolérables… Elle gémissait faiblement, par moments, et d’autres fois elle poussait de véritables hurlements.

Puis, elle balbutiait des lambeaux de phrases : elle demandait à boire ou suppliait Dieu d’abréger ses tortures.

— Ah !… c’est atroce !… Je souffre trop ! La mort, mon Dieu ! la mort !…

Tous les gens qu’elle avait connus, elle les invoquait, criant à l’aide, d’une voix déchirante.

Elle appelait Mme  d’Escorval, l’abbé Midon, Maurice, son frère, Chanlouineau, Martial !…

Martial ! ce nom seul, ainsi prononcé, eût suffi pour éteindre toute pitié dans le cœur de Mme Blanche.

— Va !… pensait-elle, appelle ton amant, appelle !… Il arrivera trop tard.

Et Marie-Anne répétant encore ce nom :

— Souffre !… poursuivait Mme  Blanche, toi qui as inspiré à Martial l’odieux courage de m’abandonner, moi, sa femme, moi la marquise de Sairmeuse, comme un laquais ivre n’oserait pas abandonner la dernière des créatures perdues… Meurs ; et mon mari me reviendra repentant.

Non, elle n’avait pas pitié. Si elle était oppressée à ne pouvoir respirer, cela venait simplement de l’instinctive horreur qu’inspiré la souffrance d’autrui, impression toute physique, qu’on décore du beau nom de sensibilité, et qui n’est qu’une manifestation du plus grossier égoïsme.

Et cependant Marie-Anne allait s’affaiblissant à vue d’œil.

Les spasmes devenaient moins fréquents, les périodes de rémission de plus en plus longues ; les nausées faisaient encore haleter ses flancs, mais elle ne vomissait plus, et après chaque crise l’anéantissement augmentait, pareil à une syncope.

Bientôt elle n’eut même plus la force de se plaindre, ses yeux s’éteignirent, et après un grand effort qui amena à ses lèvres une bave sanglante, sa tête se renversa en arrière et elle ne bougea plus.

— Serait-ce fini ! murmura Mme  Blanche.

Elle se releva, mais ses jambes tremblaient et la soutenaient à peine ; elle fut obligée de s’accoter contre la cloison.

Le cœur était resté ferme, implacable ; la chair défaillait.

C’est que jamais son imagination n’avait pu concevoir un spectacle tel que celui qu’elle venait de voir.

Elle savait que le poison donne la mort ; elle ne soupçonnait pas ce qu’est l’agonie du poison.

Maintenant elle ne songeait plus à augmenter les angoisses de Marie-Anne, en lui jetant son nom comme une suprême vengeance… Elle ne songeait qu’à se retirer sans être aperçue de sa victime.

Fuir, s’éloigner bien vite, quitter cette maison, dont les planchers lui brûlaient les pieds, elle ne voulait que cela.

Toutes ses idées vacillaient, une sensation étrange, mystérieuse, inexplicable l’envahissait ; ce n’était pas encore l’effroi, c’était la stupeur qui suit le crime, l’hébètement du meurtre…

Cependant elle se contraignit à attendre quelques minutes, et enfin, voyant que Marie-Anne demeurait toujours immobile, les paupières closes, elle se hasarda à ouvrir doucement la porte du cabinet et elle s’avança dans la chambre.

Elle n’y avait pas fait trois pas que Marie-Anne tout à coup, brusquement, comme si elle eût été galvanisée par une commotion électrique, se dressa tout d’une pièce, les bras en croix pour barrer le passage.

Le mouvement fut si terrible, que Mme  Blanche recula jusqu’à une des fenêtres.

— La marquise de Sairmeuse !… balbutia Marie-Anne, Blanche… ici.

Et s’expliquant ses souffrances par la présence de cette jeune femme qui avait été son amie, elle s’écria :

— Empoisonneuse !…

Mais Mme  Blanche avait un de ces caractères de fer que les événements brisent et ne font pas ployer.

Pour rien au monde, puisqu’elle était découverte, elle n’eût consenti à nier.

Elle s’avança résolument, et d’une voix ferme :

— Eh bien, oui !… dit-elle ; c’est moi qui prends ma revanche.

Et tutoyant, comme autrefois, son ancienne amie :

— Penses-tu donc que je n’ai pas souffert le soir où tu as envoyé ton frère m’arracher mon mari, que je n’ai plus revu !…

— Votre mari !… moi…. Je ne vous comprends pas.

— Oserais-tu donc soutenir que tu n’es pas la maîtresse de Martial…

— Le marquis de Sairmeuse !… je l’ai revu hier pour la première fois, depuis l’évasion du baron d’Escorval…

L’effort qu’elle avait fait pour se dresser, pour se tenir debout, pour parler, l’avait épuisée ; elle retomba sur le fauteuil.

Mais Mme  Blanche devait être impitoyable.

— Vraiment !… fit-elle, tu n’as pas revu Martial… Dis-moi donc alors qui t’a donné ces beaux meubles, ces tentures de soie, ces tapis, tout ce luxe qui t’entoure ?…

— Chanlouineau.

Mme  Blanche haussa les épaules.

— Soit, fit-elle avec un sourire ironique ; mais est-ce aussi Chanlouineau que tu attends ce soir ?… Est-ce pour Chanlouineau que tu as mis chauffer ces pantoufles brodées et que tu dressais la table ?… Est-ce Chanlouineau qui t’a envoyé des vêtements par un paysan nommé Poignot ?… Tu vois bien que je sais tout…

Et comme sa victime se taisait :

— Qui donc attends-tu ? insista-t-elle ; voyons, réponds !…

— Je ne puis…

— Tu vois donc bien, malheureuse, que c’est ton amant, mon mari, Martial !…

Marie-Anne réfléchissait autant que le lui permettaient ses souffrances intolérables et le trouble de son intelligence.

Pouvait-elle dire quels hôtes elle attendait ?…

Nommer le baron d’Escorval à Mme  Blanche, n’était-ce pas le perdre, le livrer !… On espérait sa grâce, un sauf-conduit, la révision de son jugement ; il n’en était pas moins sous le coup d’une condamnation à mort, exécutoire dans les vingt-quatre heures…

— Ainsi, c’est bien décidé, insista Mme  Blanche, tu refuses de me dire qui doit venir ici, dans une heure, à minuit !…

— Je refuse.

Mais une idée était venue à Marie-Anne.

Bien que le moindre mouvement lui causât une douleur aiguë, elle eut assez d’énergie pour dégrafer sa robe, et déchirant son corset, elle en retira un papier plié menu.

— Je ne suis pas la maîtresse du marquis de Sairmeuse, prononça-t-elle d’une voix défaillante, je suis la femme de Maurice d’Escorval ; en voici la preuve, lisez…

Mme  Blanche n’eut pas plus tôt lu que ses traits subitement se décomposèrent ; elle devint pâle autant que sa victime, sa vue se troublait, les oreilles lui tintaient, elle se sentait trempée d’une sueur froide.

Ce papier, c’était le certificat du mariage religieux de Maurice et de Marie-Anne, signé par le curé de Vigano, par le vieux médecin et par le caporal Bavois, daté et scellé du sceau de la paroisse…

La preuve était indiscutable.

Une lueur foudroyante se fit dans l’esprit de Mme  Blanche.

Elle avait commis un crime inutile, elle venait d’assassiner une innocente…

Le premier bon mouvement de sa vie fit battre son cœur plus vite, elle ne calcula rien, elle oublia à quels périls elle s’exposait, et d’une voix vibrante :

— A moi !… s’écria-t-elle, à l’aide !… au secours !…

Onze heures sonnaient, tout dormait ; la ferme la plus voisine de la Borderie en était distante d’un quart de lieue.

La voix de Mme  Blanche devait se perdre dans l’immense solitude de la nuit.

En bas, dans le jardin, tante Médie entendait sans doute, mais elle se fût laissée hacher en morceaux plutôt que d’entrer.

Et cependant, il se trouva quelqu’un pour recueillir ces cris de détresse.

Moins éperdues de douleur et d’épouvante, les deux jeunes femmes eussent remarqué le bruit de l’escalier, craquant sous le poids d’un homme qui montait à pas muets…

Ce n’était pas un sauveur, car il ne se montra pas.

Mais fût-on venu aux appels désespérés de Mme  Blanche, il était trop tard.

Marie-Anne comprenait bien qu’il n’était plus d’espoir pour elle, et que c’était le froid de la mort qui peu à peu gagnait son cœur. Elle sentait que la vie lui échappait.

Aussi, quand Mme  Blanche parut prête à s’élancer dehors pour courir chercher des secours, elle la retint d’un geste doux, et d’une voix éteinte :

— Blanche !… murmura-t-elle.

L’empoisonneuse s’arrêta.

— N’appelle plus, poursuivit Marie-Anne, reprenant, elle aussi, le tutoiement d’autrefois, à quoi bon ! Reste, tiens-toi tranquille, que du moins je puisse finir en paix… va, ce ne sera pas long !…

— Tais-toi ! ne parle pas ainsi ! Il ne faut pas, je ne veux pas que tu meures !… Si tu mourais, grand Dieu !… quelle serait ma vie, après !

Marie-Anne ne répondit pas… Le poison poursuivait son œuvre de dissolution. Sa respiration sifflait dans sa gorge enflammée ; sa langue, lorsqu’elle la remuait, lui causait dans la bouche l’affreuse sensation d’un fer rouge ; ses lèvres se tuméfiaient, et ses mains paralysées, inertes, n’obéissaient plus à sa volonté.

Mais l’horreur même de la situation rendit à Mme  Blanche une lueur de raison.

— Rien n’est perdu, s’écria-t-elle. C’est dans cette grande boîte-là, sur la table, que j’ai trouvé, que j’ai pris, — elle n’osa pas prononcer le mot : poison, — la poudre que j’ai versée dans la tasse. Tu sais quelle est cette poudre, tu dois connaître le remède…

Marie-Anne secoua tristement la tête.

— Rien ne peut plus me sauver, murmura-t-elle d’une voix à peine distincte, et entrecoupée de hoquets sinistres ; mais je ne me plains pas. Qui sait de quelles chutes la mort me préserve peut-être. Je ne regrette pas la vie. J’ai tant souffert depuis un an, j’ai subi tant d’humiliations, j’ai tant pleuré… La fatalité était sur moi !…

Elle eut, en ce moment, cet éclair de seconde vue qui illumine les agonisants. Le sens des événements éclata. Elle comprit qu’elle-même avait fait sa destinée, et qu’en acceptant le rôle de perfidie et de mensonge composé par son père, elle avait rendu possibles et comme préparé les mensonges, les perfidies, les crimes, les erreurs et les trompeuses apparences dont enfin elle était victime.

Sa parole allait s’éteignant comme celle d’une personne qui s’assoupit, ses atroces douleurs faisaient trêve, tout s’apaisait en elle après tant d’agitations ; elle s’endormait, pour ainsi dire, dans les bras de la mort…

Elle s’abandonnait, quand une pensée jaillit de ses ténèbres, si terrible qu’elle lui arracha un cri :

— Mon enfant !…

Rassemblant en un effort surhumain tout ce que le poison lui laissait de volonté, d’énergie et de forces, elle s’était redressée sur son fauteuil, le visage contracté par une indicible angoisse…

— Blanche !… prononça-t-elle d’un accent bref dont on l’eût crue incapable, écoute-moi : c’est le secret de ma vie qu’il faut que je te dise… personne ne le soupçonne… J’ai un fils de Maurice… Hélas ! voici des mois que Maurice a disparu… S’il était mort, que deviendrait notre fils !… Blanche, tu vas me jurer, toi qui me tues, que tu me remplaceras près de mon enfant…

Mme  Blanche était comme frappée de vertige.

— Je jure !… dit-elle, je jure !…

— Eh bien ! à ce prix, mais à ce prix seulement, je te pardonne ! Mais prends garde ! N’oublie pas que tu as juré !… Blanche, Dieu permet parfois que les morts se vengent !… Tu as juré, souviens-toi ! Mon fantôme ne t’accordera le sommeil qu’après que tu auras tenu ton serment.

— Je me souviendrai, balbutia Mme  Blanche, je me souviendrai. Mais… ton enfant…

— Ah !… j’ai eu peur… Lâche créature que je suis, j’ai reculé devant la honte… puis, Maurice commandait… Je me suis séparée de mon enfant… ta jalousie et ma mort sont le châtiment… Pauvre être… je l’ai livré à des étrangers… Malheureuse que je suis… malheureuse… Ah ! c’est trop souffrir… Blanche, souviens-toi !…

Elle bégaya quelques mots encore, mais indistincts, incompréhensibles…

Mme  Blanche, hors de soi, eut la force de lui prendre le bras, et de le secouer…

— À qui as-tu confié ton enfant, répéta-t-elle, à qui ?… où ?… Marie-Anne… un mot encore, un seul, un nom, Marie-Anne !

Les lèvres de l’infortunée s’agitèrent, mais sa gorge ne rendit qu’un râle sourd…

Elle s’était affaissée sur son fauteuil ; une convulsion suprême la tordit comme un lien de fagot ; elle glissa sur le tapis et tomba tout de son long, sur le dos…

Marie-Anne était morte… morte sans avoir pu prononcer le nom du vieux médecin de Vigano…

Elle était morte, et l’empoisonneuse terrifiée demeurait au milieu de la chambre, livide et plus raide qu’une statue, l’œil démesurément agrandi, le front moite d’une sueur glacée…

Toutes ses pensées tourbillonnaient comme des feuilles au souffle furieux de l’ouragan ; il lui semblait que la folie — une folie comme celle de son père — envahissait son cerveau. Elle oubliait tout, elle s’oubliait elle-même, elle ne se rappelait plus qu’un hôte devait arriver à minuit, que l’heure volait, qu’elle allait être surprise si elle ne fuyait pas.

Mais l’homme qui était venu quand elle avait crié au secours, veillait sur elle. Quand il vit que Marie-Anne avait rendu le dernier soupir, il fit un peu de bruit contre la porte et allongea sa figure grimaçante.

— Chupin !… balbutia Mme Blanche, rappelée au sentiment de la réalité.

— En personne naturelle, répondit le vieux maraudeur. C’est une fière chance que vous avez !… Eh ! eh !… ça vous a trifouillé l’estomac, toute cette affaire… Bast ! ça passera. Mais il s’agit de ne pas moisir ici, on peut venir… Allons, arrivez !…

Machinalement, l’empoisonneuse avança, mais le cadavre de Marie-Anne était en travers de la porte, barrant le passage ; pour sortir, il fallait le franchir, elle n’eut pas ce courage et recula toute chancelante…

— Hein !… qu’est-ce, fit Chupin, vous êtes incommodée…

Et comme il n’avait pas ces scrupules, il enjamba le corps, enleva Mme  Blanche comme un enfant et l’emporta…

Le vieux maraudeur était tout en joie. L’avenir ne l’inquiétait plus, maintenant que Mme  Blanche était rivée à lui, par cette chaîne plus solide que celle des forçats, la complicité d’un crime.

Il se sentait sur la planche, ainsi qu’il se le disait, une vie de seigneur, des années de bombances et de ribotes. Les remords de sa délation, si terribles au commencement, ne le troublaient plus guère. Il se voyait nourri, logé, renté, vêtu, bien gardé surtout par une armée de domestiques.

Cependant, Mme  Blanche, qui s’était trouvée mal, fut ranimée par le grand air.

— Je veux marcher, dit-elle.

Chupin la déposa à terre, à vingt pas de la maison. Alors, elle se souvint.

— Et tante Médie !… s’écria-t-elle.

La parente pauvre était là ; pareille à ces chiens que leurs maîtres laissent à la porte des maisons où ils entrent, elle avait vu sortir sa nièce, portée par le vieux maraudeur, et instinctivement elle avait suivi.

— Il ne s’agit pas de causer, dit Chupin aux deux femmes, rentrez, je vais vous conduire.

Et prenant le bras de Mme  Blanche, il se dirigea du côté du « bocage. »

— Ah ! Marie-Anne avait un enfant, disait-il tout en hâtant le pas. Elle qui faisait tant sa Sainte-n’y-touche. Mais où diable a-t-elle mis le petit en nourrice ?…

— Je chercherai…

— Hum !… c’est facile à dire…

Un rire strident, qui retentit dans l’obscurité, l’interrompit. Il lâcha le bras de Mme  Blanche et tomba en garde…

Précaution vaine. Un homme caché derrière un tronc d’arbre bondit jusqu’à lui, et par quatre fois le frappa d’un couteau, en criant :

— Bonne Sainte Vierge, voilà mon vœu rempli ! Je ne mangerai plus avec mes doigts.

— L’aubergiste !… murmura le traître en s’affaissant.

Pour une fois tante Médie eut de l’énergie.

— Viens ! dit-elle, folle de peur, en entraînant sa nièce, viens, il est mort !

Pas tout à fait, car le traître eut la force de se traîner jusqu’à sa maison et d’y frapper.

Sa femme et son fils cadet dormaient. Son fils aîné qui rentrait du cabaret vint lui ouvrir.

Voyant son père à terre, ce garçon le crut ivre et voulut le relever ; le vieux maraudeur le repoussa.

— Laisse-moi, dit-il, mon compte est réglé ; écoute-moi plutôt… La fille à Lacheneur vient d’être empoisonnée par Mme  Blanche… C’est pour t’apprendre ça que je suis venu crever ici… Ça vaut une fortune, mon gars… si tu n’es pas une bête…

Et il expira, sans avoir pu dire aux siens où il avait enfoui le prix du sang de Lacheneur.