Napoléon en Égypte/Chant IV

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Œuvres de Barthélemy et MéryPlon3 (p. 72-94).


ARGUMENT : Une nuit au Désert. — Bivouac de l’armée. – Scènes militaires. – Rondes. — Description des monumens égyptiens. – Allocution du Général à l’armée. – Entrée au Kaire. –Dénombrement des différents corps. – L’Institut français. – Fête républicaine. – Cantique oriental. – Repas turc. –Fête du Nil. – L’armée se dispose à quitter le Kaire. – Expédition de Syrie.

CHANT QUATRIÈME

Le Kaire


 
Mais le rideau des nuits, lentement déroulé,
Confond avec le sol l’horizon reculé ;
Le bruit de la bataille expire, et dans la plaine
Le silence pensif a repris son domaine.
Alors les sons confus d’un étrange concert
S’élèvent lentement ; l’immobile Désert

Écoute, comme un homme en sa vague insomnie,
Des cascades du Nil la lointaine harmonie ;
Dans ses cris éternels, le nocturne grillon
Demande au sol brûlant un humide sillon ;
Et, transfuge des eaux, sur le sable infertile
Se traîne en mugissant l’immense crocodile.
À ces bruits solennels pour la première fois
Des hommes inconnus mêlent leur grande voix ;
Sur la ligne du camp le cri d’éveil résonne,
Et va s’éteindre au loin comme un bruit monotone
Que sous un long portique, au milieu de la nuit,
L’écho redit plus faible à l’écho qui le suit.
Aux rougeâtres lueurs dont la plaine est semée,
Comme une masse informe on distingue l’armée,
Et les soldats errans dans les groupes confus :
Assis sur les tambours, couchés sur les affûts,
Les vétérans conteurs, accoutumés aux veilles,
De leurs premiers travaux redisent les merveilles,

Alors qu’au Mont-Cénis, d’un geste de sa main,
Le jeune Bonaparte imposait un chemin,
Et que, du haut des monts, l’armée enorgueillie
Contemplait sous ses pieds l’éclatante Italie.
Ils passent tour à tour, dans leur rapide élan,
De Crémone à Lodi, de Mantoue à Milan,
Et répètent sans fin cette magique histoire
Où chaque nom de ville est un nom de victoire…
Cependant, autour d’eux leurs compagnons assis
Des Homères du camp écoutent les récits ;
Et l’étrange bivouac que la nuit enveloppe,
Dans un cadre d’Asie offre un tableau d’Europe.
Les pieds heurtent souvent les sabres africains,
Les turbans dont les plis recèlent des sequins ;
Des étalons sans maître, errant à l’aventure,
Passent en hennissant parmi la foule obscure ;
Vers le fond de la scène, acteurs silencieux,
Des Mamelucks captifs on voit luire les yeux,

Et sur les rangs pressés des groupes circulaires
S’alonge pesamment le cou des dromadaires.
Tandis que nos guerriers, par de grands souvenirs,
D’une nuit de triomphe occupent les loisirs,
D’autres par pelotons, dans leur ronde assidue,
Explorent du Désert la muette étendue,
En visitent sans bruit les postes reculés,
Sous de vieux monumens dans la plaine isolés.
Le qui-vive perçant des rauques sentinelles
Résonne dans le creux des tombes éternelles ;
Près du mont de Chéops, un garde aventureux
Surgit comme un point noir de ces rocs ténébreux,
Où le Désert lui montre à sa blanche surface
Du sphinx monumental la gigantesque face ;
Et d’autres, pour veiller aux dangers de la nuit,
Errent sous les arceaux d’un vieux temple détruit ;
De loin on croirait voir des ombres fantastiques

Célébrer sans témoins ces mystères antiques
Où les prêtres d’Isis, éteignant les flambeaux,
Initiaient le peuple aux secrets des tombeaux.
Hélas ! des étrangers dans ces murs solitaires
Ont assis sans respect leurs postes militaires.
Le vénérable écho du fond des souterrains
Répète avec effroi de profanes refrains,
Comme aux jours solennels où l’Égypte soumise
Ouvrit ses monumens aux soldats de Cambyse.
Déjà les grenadiers, dans leur marche indécis,
Fouillent les corridors par les torches noircis :
Ils admirent long-temps, sur les frises tombées,
Le vif azur qui teint l’aile des scarabées,
Les feuilles de lotus, les farouches Typhons,
Les granits constellés qui parent les plafonds ;
Les murs où vainement de muets caractères
D’un magique alphabet conservent les mystères ;

Les têtes d’Anubis aux longs bandeaux plissés ;
Les pylônes massifs, en talus abaissés,
Qui depuis trois mille ans sur leurs faces jumelles
Gardent les dieux sans nom aux pendantes mamelles ;
Le piédestal sonore où mugissait Apis ;
Et les sphinx merveilleux, gravement accroupis,
Qui semblent sur le seuil de la longue avenue
Proposer au passant une énigme inconnue.
Cependant l’heure fuit : le clairon matinal
Sous les palmiers d’Hellé donne un premier signal,
Et des Français joyeux la grande caravane
S’éveille dans la plaine aux sons de la diane.
Bonaparte à cheval, de ses chefs escorté,
Des jardins de Mourad vers le camp s’est porté ;
Il parle, et les soldats, qu’enivre sa présence,
Pour entendre sa voix se pressent en silence.
« Compagnons, hier encore un superbe ennemi

Campait sur le sol même où vous avez dormi.
Le Nil respire enfin libre de ses despotes ;
Vainqueurs des Mamelucks, à nos compatriotes
Nous montrerons un jour, d’un bras cicatrisé,
Les étendards conquis aux plaines de Ghizé.
Je suis content de vous ; ma voix reconnaissante
Vous félicite au nom de la patrie absente !
Un repos mérité vous attend aujourd’hui ;
Le Kaire sans défense, invoquant votre appui,
Vous ouvre avec transport son enceinte sacrée.
Respectez une ville à votre foi livrée ;
Que l’Égypte soumise, au milieu de vos rangs,
Trouve des protecteurs et non des conquérans ;
Songez que d’autres lois gouvernent ces rivages.
Gardez-vous de troubler leurs mœurs et leurs usages
Détournez vos regards de leurs sérails jaloux
Accoutumez le peuple à prier devant vous ;
Et puisque l’Italie, à nos armes soumise,

Nous a vus respecter Jésus-Christ et Moïse,
Honorons Mahomet dans ces lointains climats ;
Saluez leurs Imans, leurs Cheiks, leurs Ulémas.
Songez que les Romains, guerriers et politiques,
Laissaient aux nations leurs coutumes antiques,
Et tolérant partout des préjugés pieux,
Aux dieux du Capitole associaient leurs dieux. »
Il a dit, et sa main a désigné le Kaire :
Les chefs vont répétant le signal militaire.
Soudain comme un serpent, dans la nuit engourdi,
Glisse sur ses anneaux aux rayons du midi,
Tout le camp, rassemblé de colonne en colonne,
Sur la route du Kaire en ordre s’échelonne.
Ainsi marche l’armée, et ses premiers drapeaux
De la porte du Nil effleurent les arceaux ;
Tout le peuple du Kaire a devancé l’aurore ;
Il n’a pas attendu que sur la tour sonore

Les aveugles Musseins aient annoncé le jour ;
Sur le dôme d’Hassan à l’immense contour,
Sur les hauts minarets élancés dans l’espace,
Sur les toits des maisons aplanis en terrasse,
Sur les frêles balcons d’où s’échappent des fleurs,
Trois cent mille turbans aux brillantes couleurs,
Sous l’azur d’un beau ciel mosaïque animée,
De leur aspect magique éblouissent l’armée ;
Elle entre : des tambours les roulements lointains,
Les pavillons de l’Inde aux grelots argentins,
La trombone, le cor, l’éclatante cymbale,
Règlent des bataillons la marche triomphale.
Les Musulmans ravis contemplent sans effroi
Ces soldats d’Occident, enfans d’une autre loi ;
Ils passent tour à tour, et la foule attentive
Compte leurs rangs pressés sous la porte massive.
Ombragés de crins noirs qui parent leurs cimiers,
Les dragons imposans se montrent les premiers ;

Plus loin, on voit passer en épaisse colonne
Les rapides chasseurs dont le sabre résonne,
Les hussards diaprés de brandebourgs d’argent,
Et ces fiers artilleurs qui d’un vol diligent,
La veille encor, fixant le sort de la bataille,
Sur les rangs mamelucks promenaient la mitraille.
Les poudreux fantassins suivent les cavaliers :
Ils marchent l’arme au bras à pas plus réguliers ;
De sa triple couleur le saint drapeau d’Arcole
Arrondit sur leurs fronts l’éclatante auréole,
Et les républicains montrent, enorgueillis,
Leurs uniformes bleus que la guerre a vieillis.
Mais l’innombrable foule, aux portes rassemblée,
Frappe les airs émus de sa voix redoublée :
« Le voilà ! le voilà ! c’est l’envoyé de Dieu !
C’est le sultan Kébir ! c’est le maître du feu ! »
Bonaparte paraît ; levant leur noble tête,
Ses chefs autour de lui contemplent leur conquête ;

Etonnés de leur gloire, ils admirent long-temps
La ville orientale aux dômes éclatans,
Et lui seul, entre tous, regarde sans surprise
Le spectacle prévu d’une ville conquise.
Parfois prêtant l’oreille au groupe qui le suit,
D’un savant entretien il recueille le fruit.
L’œil reconnaît d’abord à leur grave attitude
Les sages de l’armée inclinés par l’étude,
Soldats inoffensifs qu’un instinct courageux
A poussés de la France au Désert orageux,
Et qui, tels qu’Archimède, au sein de la mêlée
Gardent leur esprit calme et leur ame isolée.
L’histoire à nos neveux redira votre nom,
Monge, Fourrier, Dupuis, Geoffroy, Conté, Denon,
De l’Institut français touchante colonie !
Vous qui du jeune chef secondiez le génie,
Et liant les beaux-arts en lumineux faisceau,
Rameniez la science à son premier berceau ;

D’un chef aventureux cortège pacifique !
On eût cru voir encor sur cette terre antique
Ces doctes voyageurs, modestes conquérans,
Qu’Alexandre attachait à ses destins errans,
Quand ce jeune héros, sur des sables stériles,
Semait des monumens et bâtissait des villes.
Cependant les soldats, avides de repos,
D’un pas précipité défilent, et leurs flots
Des quartiers populeux perçant le labyrinthe,
Inondent d’Esbékié la circulaire enceinte.
Le soir, quand les Musseins, dans leurs versets bruyans,
À la prière sainte appelaient les Croyans,
Les drapeaux francs, mêlés aux drapeaux du Prophète,
De la haute mosquée ombragèrent le faîte,
Et de la liberté le glorieux ruban
Des esclaves du Nil ennoblit le turban.

Douze fois le soleil avait lui sur le Kaire,

Depuis que dans ses murs la France tutélaire,
De l’antique Divan rétablissant les droits,
Associait l’Égypte au bienfait de nos lois.
C’est le jour de l’année où, de ses eaux captives,
Le Nil impatient presse les hautes rives,
Et de la forte écluse ébranlant les ressorts,
Promet aux champs brûlés ses limoneux trésors.
L’armée, au même jour, sur la rive africaine,
S’apprête à célébrer l’ère républicaine ;
Elle veut resserrer dans un jour solennel
Des deux peuples unis le pacte fraternel.
Le jour luit : du canon le signal militaire
Annonce aux Musulmans le double anniversaire.
Aux yeux de tout un peuple à longs flots accouru,
Sorti de son palais, le héros a paru :
Les Agas, les Chérifs au visage sévère,
Les vieillards du Divan que le peuple révère,
Le Cadi pacifique et les graves Imans,

Le Muphti revêtu de pieux ornemens,
Les Cheiks et les Emirs aux têtes inclinées,
Escortent lentement l’homme des destinées,
Et des chefs de l’armée avec pompe suivis,
De la grande mosquée inondent le parvis.
Ils sont entrés : alors, sous la coupole antique,
Le Muphti vénérable entonne ce cantique :
Gloire à Kébir, sultan du feu !
Que Mourad pleure sa défaite !
Réunis dans le même lieu,
Célébrons tous la même fête ;
Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu,
Et Mahomet est son prophète !
Allah ne garde point un éternel courroux :
Sur l’esclave et le pauvre il jette un œil plus doux,
Quand sa puissance est invoquée ;
Son souffle a dissipé nos ennemis puissans ;

Que béni soit son nom ! Qu’un nuage d’encens
Parfume la grande mosquée !
Le Mameluck a dit : «  Ce palais est à moi ;
Protégé par mon sabre, appuyé sur ma loi,
J’insulte aux nations rivales ;
Dieu lui-même a créé ces lieux pour mon pouvoir ;
L’Égypte est mon jardin, le Nil est l’abreuvoir
Qui désaltère mes cavales.
Il triomphait encore au matin, et le soir
Sous ses pavillons d’or, Kébir ! tu vins t’asseoir,
Aussi grand que les Pyramides.
Ton archange saisit le glaive à deux tranchans,
Et dans le grand Désert il chassa les méchans
Comme des gazelles timides.
Gloire à Kébir, sultan du feu !
Que Mourad pleure sa défaite !
Réunis dans le même lieu,
Célébrons tous la même fête ;

Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu,
Et Mahomet est son prophète.

Ainsi chantait la voix ; l’hymne mahométan
Volait du saint parvis au pied du Mokattan ;
Mais le héros français, conquérant politique,
Contemple froidement la foule fanatique
Qui, mêlée aux soldats sous les portiques saints,
Sert d’instrument aveugle à de vastes desseins.
Il sort de la mosquée, et le dévot cortège
Le suit à son palais que tout un peuple assiège.
Là les chefs du Divan, les Agas, les Cadis,
Autour des chefs français en long cercle arrondis,
Admirent d’un festin la pompe orientale ;
Devant chaque convive avec ordre on étale
Les salubres boissons que permet le Koran ;

Puis l’onctueux pilau coloré de safran,
Le cédrat savoureux, la grappe parfumée
Que jaunit le soleil sur les ceps d’Idumée,
Le doux fruit du palmier tiède du sol natal,
Et le moelleux sorbet qui ternit le cristal ;
Et pendant que les Turcs, suivant l’antique usage,
Inondent de parfums leur barbe et leur visage,
Que le café brûlant par l’esclave apporté
Sur le front du convive épanche la gaîté,
Les Almés, de l’Égypte agiles bayadères,
Aux longs cheveux flottans, aux tuniques légères,
Secouant les grelots des mauresques tambours,
De leurs corps gracieux dessinent les contours.
Leur amoureuse voix, féconde en poésie,
Chante la volupté sous le soleil d’Asie ;
Leur souffle plus hâté, leurs membres frémissans,
Expriment sans pudeur le délire des sens,
Jusqu’au moment suprême où leur molle attitude

Annonce du plaisir la douce lassitude.
Le schall obéissant, dans leurs bras soutenu,
Serre leur taille souple ou presse leur sein nu ;
La flamme est sur leur teint, leur regard étincelle,
Une tiède sueur sur la gaze ruisselle,
Et de leur corps lascif, par la danse excité,
S’exhalent des parfums empreints de volupté.
Au milieu des festins ainsi l’heure s’écoule.
Cependant au dehors une innombrable foule
Demandait à grands cris le moment fortuné
Où doit fuir de son lit le Nil emprisonné ;
Bonaparte préside à la fête nouvelle :
Il paraît au Khalig où le peuple l’appelle,
Sur la rive où, roulant ses mugissantes eaux,
Le grand fleuve ébranlait la digue des canaux.
Jamais le Nil, depuis le vieil âge du monde,
N’avait paru plus beau sur ces bords qu’il inonde ;

Et le peuple disait : «  Gloire au fils d’Occident,
Qui donne à notre Égypte un Nil plus abondant ! »
Il disait ; le héros, debout sur la colonne
Qui marque la chaussée où la vague bouillonne,
Faisant tomber l’écluse au signal de sa main,
A l’onde limoneuse ouvre un large chemin.
Tout-à-coup débordé sur la brillante arène,
Le fleuve impatient envahit son domaine,
De la terre altérée il pénètre le sein,
Pousse un vaste océan dans l’immense bassin,
Et du vieil aqueduc franchissant les arcades,
Des monuments lointains baigne les colonnades ;
On dirait que le Nil va porter son limon
Du tombeau de Chéops jusqu’aux sables d’Ammon…
A l’instant une barque au drapeau tricolore
Fend l’océan nouveau que l’homme fait éclore ;
Et le sage Oualy, les bras levés aux cieux,

Sillonne le premier ces flots victorieux.
Tout un peuple, porté sur de longues nacelles,
Salue avec respect les ondes paternelles ;
Tous fiers de parcourir ces fertiles chemins,
Lavent des saintes eaux leur visage et leurs mains ;
Les femmes, dans l’espoir de devenir fécondes,
De leurs pieux tributs enrichissent les ondes,
Et les tissus de lin, les tresses de cheveux,
Sur l’écume du Nil volent avec leurs vœux.
Mais l’ombre, qui du jour éteint le crépuscule,
A noirci du Désert le dernier monticule ;
Le Kaire va dormir sous ses voiles obscurs ;
La foule a repeuplé l’enceinte de ses murs,
Et livrant son destin aux soldats de la France,
D’une éternelle paix entretient l’espérance.
Hélas ! cette nuit même, aux heures du sommeil,
Les généraux français réunis en conseil,

Au bruit d’une nouvelle en secret annoncée,
D’un plan mystérieux ont conçu la pensée.
On a dit que Mourad, chaque jour raffermi,
A caché son désastre au sein d’un peuple ami,
Et que pour réparer sa défaite éclatante,
Ralliant les tribus qui vivent sous la tente,
Il vient reconquérir, aidé de ces soutiens,
Son palais de Boulak où campent les chrétiens ;
On a dit que Nelson va prêter son armée
Au féroce pacha qui règne en Idumée ;
Que du sultan Sélim les farouches spahis
Sont entrés dans Alep et dans Ptolémaïs,
Et que la triple armée avance à pas rapides
Pour venger en un jour l’affront des Pyramides.
Le temps presse, et demain le vigilant tambour
Réveillera l’armée aux premiers feux du jour ;
Les uns s’avanceront vers cet isthme sauvage
Qui voit luire deux mers sur son double rivage ;

Desaix, sur Mourad-Bey dirigeant son essor,
Remontera le Nil jusqu’aux champs de Luxor ;
D’autres, loin de Memphis, leur nouvelle patrie,
Vont porter leurs drapeaux à travers la Syrie ;
Bonaparte, pour eux, dans le Désert mouvant,
Rouvrira des chemins effacés par le vent.
Aux Bédouins étonnés, sous leurs tentes nomades,
Bientôt apparaîtront ces nouvelles croisades ;
Et le pêcheur, debout sur les rochers de Tyr,
Entendra vers Joppé le canon retentir.


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