Notes Eglogues/Églogue II

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Traduction par divers traducteurs sous la direction de Charles Nisard.
Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètesFirmin Didot (p. 465-466).
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Églogue II. (I d’après M. Désaugiers.)

v. 18. Alba ligustra cadunt, vaccinia nigra leguntur. Vaccinium, jusqu’à présent, a été traduit par vaciet et par glaïeul ; mais Linnée, et avec lui nos botanistes modernes, ont reconnu dans cette plante l’airelle, dont le nom vulgaire est le bleuet. Notre grand dictionnaire d’histoire naturelle, à l’article Airelle, vaccinium, cite le vers de Virgile.

Des dix églogues de Virgile, celle-ci, sans aucun doute, a été la première dans l’ordre de la composition. Lui-même nous l’apprend dans l’églogue de Daphnis, où, se désignant sous le nom de Ménalque, il dit :

Hic (cicuta) nos « Formosum Corydon ardebat Alexyn ; »
Hæc eadem docuit : « Cujum pecus ? an Melibœi ? »

On sait que les triumvirs, devenus les maîtres de la république, par leur concordat de l’année 711, avaient promis, pour s’attacher leurs soldats, de leur distribuer une partie des propriétés territoriales de l’Italie et de la Gaule cisalpine, après la guerre qu’ils allaient livrer au parti républicain en Macédoine.

La Gaule cisalpine s’étant trouvée comprise dans la part échue à Marc-Antoine, il confia le commandement de cette province à Pollion, son lieutenant ; ce fut un bonheur pour Virgile. Il trouva dans Pollion, qui était lui-même poëte, l’appui dont il avait besoin pour tâcher de soustraire son petit domaine patrimonial aux spoliations dont tous les propriétaires de cette province se voyaient menacés.

Ce fut donc en cette même année 711 que Virgile se présenta à Pollion, et c’est à l’églogue de Corydon, où son talent se révélait déjà, qu’il dut l’appui et l’amitié de ce guerrier. La composition de cette églogue était probablement récente, ou du moins de très-peu de temps antérieure à cette année.