Notes Eneide/Livre XI

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Traduction par divers traducteurs sous la direction de Charles Nisard.
Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètesFirmin Didot (p. 478).
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LIVRE XI.

v. 89… Æthon It lacrymans, etc. Cette image d’un vieux cheval de bataille pleurant derrière le corps de son maître est pathétique. On a voulu aussi qu’elle fût conforme à la réalité ; et c’est dans Pline le naturaliste que les défenseurs de Virgile ont trouvé une réponse aux critiques. Il parle ainsi des chevaux : « Amissos lugent dominos, lacrimasque interdum desiderio fundunt. » Le portrait beaucoup plus étendu que Buffon a fait de cet animal vient aussi à l’appui de cette assertion.

v. 142. Et de more vetusto Funereas rapuere faces ; lucet via, etc.. C’était dans les cérémonies funèbres les plus affligeantes, et pour les morts prématurées, qu’on se servait de flambeaux. Cette idée jette d’abord sur la cérémonie les plus sombres couleurs. Ces longues files de torches funéraires, que l’œil suit au loin dans la campagne, sont très-pittoresques.

v.336. Tum Drances idem infensus, quem gloria Turni, Obliqua invidia stimulisque agitabat amaris, etc. Quelques commentateurs ont pensé que Virgile, voulant faire sa cour à Auguste, avait représenté Cicéron sous ces odieuses couleurs : cette pensée lui ferait peu d’honneur. Mais est-il vraisemblable que Virgile, qui osa faire devant Auguste l’éloge de Caton, se soit rendu coupable d’une telle bassesse envers Cicéron, lorsque Rome était encore remplie de sa gloire ?