Nouveaux contes berbères (Basset)/117

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Ernest Leroux, éditeur (Collection de contes et de chansons populaires, XXIIIp. 162-163).

117

Le parasite récompensé (216).
(Oued Righ).

Il y avait un homme si avide que lorsqu’il entendait parler d’un festin, il y assistait. Un jour, il suivait une rue quand il trouva plusieurs personnes debout. Il crut qu’elles s’étaient réunies pour un repas ; or c’était des gens que le roi avait fait saisir pour les mettre en prison ; il avait dit au chaouch : « Fais-les entrer un à un comme ils sont inscrits sur la liste. » Tous étant entrés, l’homme resta seul, car il n’était pas inscrit. « Donnez-lui en cent », dit le roi. L’autre se tut, croyant que ce qu’on lui donnerait, ce serait cent réaux ; mais ce que le roi avait voulu dire, c’étaient cent coups. L’homme dit au prince : « Je t’en prie, que ces cent réaux me soient donnés en argent de Tunis. » Le roi se mit à rire, lui donna cent pièces de monnaie et l’homme s’en alla joyeux (217).